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Pascal Durieux et son équipe chamboulent les Municipales à Valenciennes

Pascal Durieux : « Nous y allons pour gagner ! »

Sur la forme sans le dire publiquement, le choix d’une permanence électorale est particulièrement important dans une élection locale. Celle-ci est choisie très tôt, le 01 novembre, en comparaison des scrutins précédents tous les candidats confondus. Ensuite, le 10 Avenue d’Amsterdam est une des nombreuses cellules vides après une fermeture fracassante d’un artisan/commerçant de proximité à Valenciennes (ex salon de coiffure historique Depret sur la ville centre et St Waast). Dans ce cadre officiel, le local, même petit, était copieusement rempli par une jeunesse et une sagesse des âges, un patchwork des Valenciennois dans leur diversité.

Sur le fond, face à une certaine incrédulité du grand public, Pascal Durieux (62 ans) commence par le début du commencement. « Qui suis-je ? » Il décrit le parcours d’un Valenciennois, né dans l’Athènes du Nord, scolarisé ici, impliqué dans le monde sportif, le PCVA notamment, culturel aussi sans oublier membre du club philatélique, administrateur des anciens combattants des douanes, et musicien « je suis tromboniste. » En clair, très impliqué dans la vie associative du Valenciennois, Pascal Durieux a trouvé en parallèle sa voie professionnelle au sein de cette belle corporation, j’ai nommé les Douanes. « J’ai fini capitaine des douanes sur le Valenciennois en passant des concours. En 2015, face au danger d’une potentielle fermeture du bureau des Douanes à Valenciennes, j’aiconduit un mouvement où mon slogan était simple- Pas de douanes à Valenciennes, trafic autorisé- J’étais responsable d’une brigade canine contre les stupéfiants d’où ma sensibilité vers le monde animal et la drogue, donc la sécurité ! Aujourd’hui, cette unité existe toujours et elle s’est renforcée ! »

Une liste de la société civile

Pas carté politiquement, pas de passif sur une liste électorale précédente ici ou ailleurs, cette virginité en la matière pousse Pascal Durieux a mentionné « une liste de la société civile » même si des visages politiques comme Isabelle Desoil seront présents, mais visiblement pas Christian Peretti comme le précise Thomas Cacheux.

Bien sûr, sa figure est plus connue pour son statut au sein de l’association historique Val’en Liesse depuis 2020. « J’ai démissionné de cette présidence ! », précise de suite le candidat afin d’éviter un mélange des genres. Ensuite, la question qui pique un peu tout le monde. Quel est le point de rupture avec Laurent Degallaix, maire de Valenciennes ? Membre depuis 2016 de l’association Val’en Liesse : « J’ai constaté des dysfonctionnements. Ensuite, après la Covid et les deux élections 2020 (Municipales) et 2021 (Départementale), la volonté du maire de supprimer l’association pour un carnaval clé en main (donc avec un prestataire) s’est accentuée. D’ailleurs, il m’a convoqué pour me demander de mettre dehors des membres de l’association. Je n’ai pas accepté. D’ailleurs, j’ai toujours conservé mon indépendance comme président d’une association. Enfin, le point de rupture se situe le jour de l’inauguration de l’exposition philatélique en 2024 où il m’a demandé de tenir mes troupes ! Enfin, en 2025, certains membres de la majorité municipale m’ont vivement reproché mes propos de soutien face à la fermeture de l’ESAD (https://www.va-infos.fr/2025/06/28/enterrement-geant-de-lesad-propose-par-la-ville-de-valenciennes-et-sa-metropole/) » 

« Une transparence dans les prises de décisions », Pascal Durieux

Sur la gouvernance locale depuis quelques décennies, il loue « Jean-Louis Borloo avec une vision, Dominique Riquet pour l’exécution d’un programme (les Grands Travaux) et son implication culturelle, et Laurent Degallaix qui vit sur les acquis de ces prédécesseurs. Bien sûr, les boulevards sont beaux, mais il n’y a aucune vision pour Valenciennes. On observe un lent délitement de la ville, une dilapidation de son offre culturelle (le Musée des Beaux-Arts cache le reste) et surtout nous voulons réconcilier les citoyens avec les élus et pas seulement pour des photos sur les réseaux sociaux. »

« Valenciennes donne l’impression d’une ville morte », Thomas Cacheux

Membre de l’association AREA, comme Paul de Zorzi, Thomas Cacheux (21 ans) s’exprime au pupitre avec la fougue d’un espoir prochain. « Valenciennes donne l’impression d’une ville morte. Certes, il y a le temps court avec une embellie pour l’image, mais aussi le temps long. Aujourd’hui, il y a une désaffection de notre centre ville, une insécurité dans tous les quartiers ». Les sujets de tension sont pléthoriques, le centre aquatique, le stationnement laissé au privé au 01 janvier 2026…, mais cette équipe reviendra ultérieurement sur ces points durs.

Ensuite, il prône l’étape suivante pour la ville centre, un moment concerté, partagé, avec la population à travers une « éthique, un projet par les Valenciennois, pour les Valenciennois. Nous voulons une transparence dans les prises de décisions. » C’est un peu ce comportement qui a conduit Isabelle Desoil a rejoindre, élue depuis 2014, puis adjointe depuis 2020 jusque 2022 du maire, la liste de Pascal Durieux afin de « retrouver une écoute, un dialogue pour décider ! »

« Un manque de respect institutionnel et envers la femme », Isabelle Desoil

Pour l’élue de l’opposition, la forme constitue déjà un argument fondamental dans son choix de rejoindre la liste de Pascal Durieux. « Il y a un manque de transparence dans la prise décision, elle est dédiée à petit cercle autour de Laurent Degallaix. Il y a de l’autoritarisme, des annexes manquantes comme pour la délibération sur le stationnement, etc. Globalement, il y a un manque de respect institutionnel et envers la femme », explique-t-elle. 

On se rappelle tous l’épisode « Café de Paris », même si au final la Team Brigitte connaîtra une belle réussite, à travers le flou d’un achat d’un fonds de commerce, emplacement, Licence IV, d’une négociation en amont en l’absence de candidatures ou pas, et d’une revente. Tout est dans l’opacité. Ce qui compte dans le voyage n’est pas que la destination pour les administrés, mais aussi l’itinéraire, car tout est flou même dans la réponse du commissaire priseur refusant de mentionner le nombre de candidats aux enchères, et non présents le jour « J ». C’était tellement plus simple une acquisition aux enchères, certes à plus que 50 000 euros remboursant de fait une dette sociale et fiscale évidente, et une installation réussie d’un indépendant de proximité. Cela résume presque la méthode Laurent Degallaix, le catimini permanent pour supprimer le soin à domicile où Natalie Lorette a appris en Conseil d’administration la suppression prochaine des services de soins et d’aides à domicile municipaux. Idem pour la fermeture du collège Eisen connue au hasard de la nouvelle carte scolaire, rebelotte pour l’école d’art publique, la polémique sur les salles de sport en pleine crise de l’énergie, etc.

C’est pourquoi, Isabelle Desoil annonce « une volonté de réouverture des aides à domicile municipale, une meilleure politique sur l’autonomie et l’inclusion,  mais également un renouveau de la dynamique économique locale. Nous sommes à 19% de chômeurs sur Valenciennes contre 7,1% au national (chiffres qui seront contestés). »

« La transition écologique n’est pas un sacrifice, mais une mesure de justice », Paul de Zorzi

Pour Paul de Zorzi, 31 ans, étudiant en science politique après un master sur Valenciennes, l’intelligence collective doit revenir au pouvoir : « Nous avons trois thématiques phares, la transition écologique, la sécurité et la démocratie. L’écologie doit être notre colonne vertébrale, la mobilité, l’éducation populaire, le volet alimentaire, la santé publique… La transition écologique n’est pas un sacrifice, mais une mesure de justice ! » 

Ensuite, sur la sécurité, le choix se porte d’abord « sur une Police Municipale véritablement de proximité. De plus, nous voulons mettre en place un service communal de prévention des violences intrafamiliales », explique-t-il. Bien sûr, le changement en la matière passera par une réflexion de fond sur le sujet. 

Enfin, la démocratie, comme évoquée plus tôt, revisitée dans la pratique, car c’est le comportement, presque autant que le fond, que fustige cette liste d’opposition. Loin est le temps d’un débat de haute volée sur le budget entre Dominique Riquet et Bernard Frimat, arguments écoutés et pertinents d’un banc à l’autre. Maintenant, c’est coupé de micro et une seule intervention sans réponse possible après l’intervention de l’édile, un conseil municipal non filmé avec un compte rendu succinct ! 

« pas des ennemis », Pascal Durieux

Pour conclure sur le paysage politique local avant cette échéance, Pascal Durieux explique que la liste d’union de la gauche gauche comme celle du Rassemblement National « sont des adversaires, pas des ennemis ! »

Très franchement, au XXième siècle, je n’ai pas le souvenir, dans une ville de plus de 10 000 habitants dans le Hainaut, d’une candidature où sa pesée électorale est impossible ! La liste emmenée par Pascal Durieux fera-t-elle moins de 5%, plus de 5%, plus de 10%, plus de 15%, plus de 20%, finira-t-elle en tête ou dernière à l’issue du 1er tour le 15 mars 2026, pas la moindre idée. Pascal Durieux, c’est le facteur X de cette Municipales 2026 sur la ville centre de l’arrondissement du Valenciennois et elle va surtout rebattre les cartes dans les grandes largeurs à l’occasion de cette campagne électorale. C’est pourquoi, la conclusion du candidat est logique : « C’est une candidature chamboule-tout et nous y allons pour gagner ! »

Daniel Carlier

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