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SARCASM - Ce robot résout un Rubik's Cube en vous insultant

En mai de cette année, des étudiants de Purdue ont battu le record du monde du robot résolveur de Rubik’s Cube grâce à leur machine, Purdubik’s Cube qui a torché un cube en 0.103 secondes !! Plus rapide que moi mais surtout plus rapide qu’un clin d’œil !

Et pendant ce temps, un autre passionné de Rubik’s Cube, Vindar , bossait tranquillement sur SARCASM , un autre robot qui résout aussi des Rubik’s Cubes, sauf que lui, il prend son temps ! Et surtout, il vous clashe pendant qu’il le fait. Il a une voix, des animations, un système d’humeur, et une personnalité de collègue insupportable ! Il est lent, il est sarcastique, il est inutilement compliqué, et c’est exactement pour ça qu’il est génial, vous allez voir !

SARCASM, ça veut dire Slightly Annoying Rubik’s Cube Automatic Solving Machine . Déjà rien que le nom c’est tout un programme. Et ce robot n’a qu’un seul objectif : résoudre des cubes en étant légèrement casse couilles. Pas hyper rapide, pas hyper efficace, juste chiant ce qu’il faut.

Le projet a démarré pendant COVID, quand tout le monde était enfermé chez soi à chercher des trucs à faire. Certains comme moi ont fait de la brioche, d’autres ont regardé Netflix en boucle et Vindar, lui, s’est dit qu’il allait créer un robot qui insulte les gens. Et nous voilà, 5 ans avec un robot qui vanne. Oui, Vindar est du genre persévérant !

Techniquement, SARCASM est un concentré de tech aussi cool qu’absurde. Le cerveau, c’est un Teensy 4.1, un microcontrôleur ARM Cortex-M7 qui tourne à 600 MHz. Pour la vision, il a utilisé une ESP32-CAM qui capture l’état du cubeet un écran ILI9341 pour afficher une tête avec des animations lip-sync. Des moteurs pas à pas (je crois que c’est comme ça qu’on dit ^^) et des servos pour manipuler le cube, des capteurs de position, un chouette éclairage RGBW, deux batteries 18650 Li-ion avec un port de charge USB-C et il a calé tout ça dans un boîtier imprimé en 3D avec un PCB custom.

Mais le logiciel les amis, c’est là que ça devient vraiment foufou car y’a du text-to-speech avec espeak-ng, des graphiques 2D et 3D custom, des animations qui bougent en temps réel et même comme je vous le disais, un système de dialogues basé sur l’humeur du robot, avec randomisation pour que chaque interaction soit différente.

Evidemment, SARCASM dispose aussi d’un algorithme de résolution du cube avec du décodage JPEG en temps réel pour la reconnaissance des couleurs, du multithreading avec gestion d’interruptions, bref, tout ce qu’il faut pour résoudre des Rubik’s Cube et créer une personnalité à cette machine.

Le robot détecte même quand vous vous foirez en manipulant le cube, juste pour pouvoir vous clasher dessus. Chaque détail technique sert un seul objectif qui est de rendre cette machine “vivante”.

Pour faire tenir tout ça, Vindar a dû modifier le noyau du Teensy. Parce que oui, même avec 600 MHz et un ARM Cortex-M7, il fallait optimiser pour que tout rentre dans la RAM et il a mis tout son code en open-source, sous licence GPL-3.0. Après, comme le précise le dev, son code est incomplet et bordélique mais bon, ça fonctionne…

Et surtout, le robot est autonome. Vous posez un cube standard dessus, il le scanne, il calcule, il résout, tout ça offline sans API ou service de cloud.

Le projet a été présenté en détails sur le forum PJRC , la communauté autour des cartes Teensy et les retours sont unanimement positifs ! Puis au moment, celui-là on s’en souviendra !

Merci à Lorenper pour le partage de cette découverte !

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Vectrex - Le grand retour de cette console incroyable sortie en 1982

Avant-hier soir à la Paris Games Week, Papi Geek m’a fait une démo rapide de sa Vectrex ressuscitée sur le stand de MO5 et en voyant ces lignes lumineuses danser sur cet écran à rayons cathodiques vectoriel, je me suis dit que j’allais vous en parler. Car oui, Papi Geek lance une Vectrex Mini sur Kickstarter le 3 novembre (c’est lundi !), et c’est assez fou de voir comment ils ont réussi à ressusciter une technologie qui n’existait plus depuis des années.

Pour ceux qui n’ont jamais croisé cette console légendaire, la Vectrex c’est un ovni sorti en octobre 1982 et qui contrairement à toutes les autres consoles de l’époque qui affichaient des pixels sur votre télé, embarquait son propre écran CRT de 9 pouces et surtout, utilisait des graphismes vectoriels. Pas de pixels, pas de rasterisation mais juste un faisceau d’électrons qui trace des lignes lumineuses directement sur l’écran noir comme le ferait un oscilloscope mais en mieux. Car le rendu était d’une précision chirurgicale, avec un contraste infini et cette lueur caractéristique qu’aucun écran LCD ou OLED ne peut vraiment reproduire.

Seulement voilà, la Vectrex a fait faillite en deux ans à cause du crash du jeu vidéo de 1983 et a rejoint le cimetière des belles idées avant-gardistes incomprises de leur époque. Et contrairement aux autres consoles disparues, la Vectrex avait un problème. Sa technologie d’affichage vectoriel était tellement spécifique qu’on ne pouvait pas l’émuler facilement.

Bah oui, vous pouvez faire tourner un émulateur NES ou Megadrive sur n’importe quel écran moderne mais pour la Vectrex, il faut simuler le comportement d’un tube cathodique vectoriel, et ça, c’est autrement plus coton. Du coup, pendant des décennies, les passionnés ont bidouillé des émulateurs logiciels sur PC, mais l’expérience restait approximative. La fluidité organique des lignes, la persistance rétinienne du phosphore, la sensation de regarder de la lumière pure plutôt que des pixels, tout cela manquait affreusement…

Et c’est donc là que Papi Geek et son équipe entrent en scène avec un seul objectif : créer une Vectrex Mini qui sertait de la moitié de la taille de l’originale, tout en préservant l’âme de l’expérience vectorielle. Pour cela, ils ont décidé d’utiliser un écran AMOLED de 5 pouces avec une résolution de 800×600.

Alors là normalement, vous devez bugger… Car c’est bien un écran censé afficher des pixels… Alors comment on fait pour simuler une technologie sans pixels sur un écran conçu pour en afficher ?

Hé bien l’AMOLED a un avantage, c’est que chaque pixel peut s’éteindre complètement, créant ainsi un noir absolu comme sur les CRT. Et surtout, l’AMOLED peut afficher du blanc pur ultra-lumineux. En combinant les deux, on recrée alors l’esthétique de la Vectrex avec des lignes brillantes qui flottent sur un fond d’encre noire. C’est du faux vectoriel, certes, mais du faux vectoriel hyper convaincant.

Le projet sera donc financé par un Kickstarter qui démarre ce 3 novembre 2025 et 3 niveaux de prix sont prévus : 99 euros pour les 50 premiers chanceux (Founder Edition), 129 euros pour les 300 suivants (Early Bird), et 149 euros en prix régulier. Il y aura même une édition limitée blanche à 219 euros tirée à 200 exemplaires, avec certificat d’authenticité et numéro de série. Pour une console unique qui coûtait l’équivalent de 500 dollars en 1982, c’est plutôt raisonnable je trouve…

Maintenant côté contenu, la Vectrex Mini embarquera 12 jeux intégrés avec leurs overlays physiques. Oui, les overlays, ce sont ces feuilles de plastique transparent coloré qu’on plaquait sur l’écran monochrome pour simuler la couleur. C’était rudimentaire mais ingénieux et l’équipe de la Vectrex Mini a reproduit ce détail. Et si 12 jeux ne suffisent pas, il y aura un port microSD pour charger des homebrews si ça vous amuse, parce que, croyez le ou non, la communauté Vectrex n’a jamais cessé de créer de nouveaux jeux depuis 43 ans.

L’alimentation se fera en USB-C, parce qu’on est en 2025 quand même et vous pourrez la brancher sur secteur ou sur une batterie externe pour jouer n’importe où. Enfin, sous le capot, comme me l’a expliqué Papi Geek, il y aura un processeur ESP32 qui gérera l’émulation et l’affichage.

Bref, c’est un sacré challenge et une sacrée résurrection je trouve, car il faut tout réinventer puisque la technologie d’origine a totalement disparue.

Voilà, si vous allez à la Paris Games Week cette année, passez voir le stand MO5 car ils fêtent les 30 ans de la Saturn et de la PS1, et leur collection de machines vintage vaut le détour !! Et peut-être que Papi Geek sera encore là avec sa Vectrex donc n’hésitez pas à lui demander une démo, car ça vaut vraiment le coup de voir cette technologie en vrai.

Le Kickstarter ouvre le 3 novembre alors si cette résurrection impossible vous tente, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

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Quand Amazon transforme vos ebooks en manuscrits médiévaux impossible à déchiffrer ou presque

Voici l’histoire de Pixelmelt, un développeur qui voulait simplement sauvegarder en local un ebook acheté sur Amazon pour le lire avec une autre app parce que l’app Kindle d’Android a crashé une fois de trop à son goût.

Mais c’est impossible. Pas de bouton download, pas d’export, que dalle… Même si vous avez acheté le livre, c’est Amazon qui décide de comment et de quand vous pouvez le lire.

Bref, frustré, il se tourne alors vers le Kindle Cloud Reader, la version web de l’app. Et là, il découvre un truc incroyable ! Amazon a créé un système d’obfuscation tellement complexe qu’il ressemble aux techniques de cryptographie des manuscrits anciens. Mais siii, vous savez, ces textes enluminés que seuls les moines pouvaient déchiffrer au Moyen-Âge. Amazon a réinventé le concept en version numérique.

Pour fonctionner, le Kindle Cloud Reader utilise un endpoint de rendu qui nécessite plusieurs tokens d’authentification. Déjà c’est pas simple. Mais ça se corse un peu plus quand on regarde le texte qui s’affiche car ce ne sont pas des lettres ! Ce sont des glyphes, essentiellement des séries de coordonnées qui dessinent une lettre. Ainsi, au lieu de stocker le caractère ‘T’, Amazon stocke “glyphe 24” qui correspond à une forme dessinée via des commandes SVG. Et ces glyphes changent de mapping toutes les 5 pages, un peu comme un codex (coucou Dan Brown ^^) où l’alphabet se transforme à tous les chapitres.

Du coup, pour son livre de 920 pages, il a fallu faire 184 requêtes API distinctes. Chaque requête récupère un nouveau jeu de glyphes soit au total 361 glyphes uniques découverts, et 1 051 745 glyphes à décoder. Oui, ça fait plus d’un million de symboles à traduire pour lire un seul livre.

Amazon a même ajouté des pièges comme des micro-opérations MoveTo complètement inutiles dans les SVG qui s’affichent parfaitement dans le navigateur mais cassent toute tentative de parsing automatique. C’est de l’anti-scraping placé là volontairement, comme des fausses pistes dans des cryptogrammes médiévaux destinées à tromper les copistes non autorisés.

Face à ce délire, notre développeur est alors devenu malgré lui un crypto-archéologue. Sa méthode a donc été de comparer pixel par pixel chaque caractères, valider chaque hypothèse, pour tout reconstruire patiemment. Je vous passe les détails techniques mais il a sorti chaque glyphe SVG sous la forme d’une image, puis a comparé ces images pour trouver leur correspondance avec les vraies lettres en utilisant un outil (SSIM) qui simule la perception humaine pour évaluer la similarité entre deux images.

Résultat, 100% des glyphes matchés ont un score quasi-parfait ce qui lui a permis de reconstruire un fichier EPUB complet avec le formatage, les styles, les liens internes…etc. Tout y est, c’est trop fort !

Bref, Pixelmelt 1 - Amazon 0 ! Et ça, ça fait plaisir ! Maintenant si vous voulez connaitre tous les détails de ça et refaire la même chez vous (pour rigoler hein, ne vous lancez pas dans dans une opération de piratage massif sinon vous finirez en taule comme Sarko ^^)

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Le premier hack musical de l'histoire est de retour et c'est magnifique !

Le youtubeur Joe Lynch vient de faire jouer “ Olson ” de Boards of Canada sur un ordinateur de 1959. Pas un émulateur, hein mais le vrai PDP-1, celui qui est au Computer History Museum. 603 bytes de musique sur une bande perforée, et quatre ampoules sur le panneau de contrôle transformées en haut-parleurs… Le son est brut, lo-fi, presque primitif et je trouve ça magnifique.

Mais attendez, ce PDP-1 c’est pas juste un vieux tas de circuits et de câbles… C’est vraiment l’ordinateur qui a créé les hackers et je vais essayer de vous en raconter un peu l’histoire !

Le PDP-1 débarque au MIT en septembre 1961. Digital Equipment Corporation le vend alors 120 000 dollars en tant qu’outil de calcul scientifique. C’est très sérieux, très corporate, sauf que les étudiants du MIT s’en foutent du calcul scientifique.

Ils veulent jouer !

Steve Russell programme alors Spacewar! en 1962. C’est l’un des premiers jeu vidéo. Deux vaisseaux qui se tirent dessus autour d’une étoile et vous vous en doutez, c’est pas prévu dans le manuel. C’est un détournement de la machine… un hack.

Puis la même année, Peter Samson , un autre étudiant du MIT, remarque que les ampoules de statut du PDP-1 clignotent. On/off, on/off… Il se dit alors qu’en contrôlant la vitesse du clignotement, on peut générer des fréquences audio. Il code alors le Harmony Compiler et c’est comme ça que les quatre ampoules deviennent quatre voix musicales. C’est l’un des premier synthétiseur temps réel et polyphonique de l’histoire. Peter optimise même le système pour jouer du Bach.

C’est la naissance de la culture hacker, de l’idée que le matériel peut faire plus que ce pour quoi il a été conçu et vendu. Les limites sont là pour être contournées et ce n’est pas mal… c’est de l’exploration !

Le PDP-1 devient alors le terrain de jeu des premiers hackers du MIT. Ils codent la nuit, quand les profs sont partis et transforment cette machine de calcul en espace de créativité. Et cette étincelle de culture va créer tout ce qui suit. Unix en 1969, le Homebrew Computer Club dans les années 70, les premiers PC, l’open source, Linux…etc. A chaque fois, ce sont des étudiants qui ont décidé que les règles c’était optionnel.

Et 63 ans plus tard, Joe Lynch arrive, prend le code de Peter Samson écrit en 1962 et l’utilise pour faire jouer un morceau de 1998. Il perfore une bande papier, il la charge dans le PDP-1, les fameuses quatre ampoules s’allument et s’éteignent alors à des fréquences calculées pour l’occasion et c’est “Olson” qui sort des haut-parleurs.

Incoyrable non ?

Pour réussir cet exploit, Joe Lynch a utilisé le Harmony Compiler tel qu’il était à l’époque, sans faire aucune modification et tout fonctionne encore parfaitement. Peter Samson a écrit ce code bien avant Apollo 11, bien avant Unix, Internet et tout ce que vous connaissez. Et son code survit encore aujourd’hui alors que 50% des apps que vous avez sur votre téléphone seront totalement mortes dans 5 ans.

Voilà, j’ai trouvé ça beau, un peu comme entendre le son du premier phonogramme ou la première chanson enregistrée… Le projet est évidemment sur GitHub et Joe Lynch y a documenté tout le processus. Il y explique comment il a transcrit “Olson” dans le DSL défini par le Harmony Compiler puis comment il a séparé les quatre voix, comment il a compilé tout ça en bande perforée et enfin, comment il a chargé la bande dans le vrai PDP-1 du Computer History Museum avec l’aide de Peter Samson lui-même, maintenant conférencier pour le musée.

Le site dédié au projet c’est pdp1.music si ça vous branche !

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Il refait un ChatGPT avec de la redstone Minecraft

Vous ne trouvez pas que ChatGPT met un peu de temps à répondre parfois ? Et bien imaginez maintenant devoir attendre 2 heures pour obtenir une réponse de 3 mots. Bienvenue dans le monde de CraftGPT, le ChatGPT entièrement construit en redstone Minecraft par un gars du nom de sammyuri !

Ce dernier a créé un vrai modèle de langage avec 5 087 280 paramètres, construit UNIQUEMENT avec de la redstone. Pas de command blocks. Pas de datapacks. Et pas de mods. Juste de la redstone pure et dure, comme à l’ancienne.

Il a pris un dataset d’entraînement (TinyChat, des conversations basiques en anglais), l’a entraîné en Python comme n’importe quel modèle de langage normal, puis a RECRÉÉ toute l’architecture du modèle dans Minecraft. Un modèle avec 6 couches, 1920 tokens de vocabulaire, une dimension d’embedding de 240, et une fenêtre de contexte de 64 tokens. C’est petit mais assez pour des conversations très courtes.

Et le résultat, c’est une cathédrale de redstone qui occupe un volume de 1020 x 260 x 1656 blocs. Soit 439 millions de blocs au total. C’est tellement gigantesque qu’il a dû utiliser le mod Distant Horizons juste pour filmer l’ensemble, ce qui fait que les composants lointains ont l’air un peu bizarres dans la vidéo parce qu’ils sont rendus avec moins de détails.

Mais ce qui est génial ici, c’est pas vraiment l’exploit technique en lui-même. Enfin si, c’est impressionnant, mais c’est surtout ce que ça nous dit sur la nature même du calcul et de l’intelligence artificielle. Parce qu’en réalité, ce que sammyuri vient de prouver c’est qu’on peut faire de l’IA avec N’IMPORTE QUOI. Des cailloux virtuels dans un jeu vidéo, des dominos, de l’eau, peu importe. Tant que vous avez un système Turing-complet, vous pouvez faire tourner un modèle de langage.

Cela veut dire que l’intelligence artificielle, au final, c’est juste de la logique. Ce sont juste des calculs. Des additions, des multiplications, des comparaisons et cela peu importe le support technique. Qu’on utilise du silicium ultra-rapide ou des torches de redstone qui s’allument et s’éteignent dans un monde cubique, le principe reste le même.

Bon, après, c’est lent car même en utilisant MCHPRS (Minecraft High Performance Redstone Server) qui accélère le jeu à 40 000 fois la vitesse normale, CraftGPT met environ 2 heures pour générer une réponse. Sans cette accélération, ça pourrait prendre jusqu’à 10 ans. Dix ans pour une phrase de quelques mots.

Et dire qu’on râle quand ChatGPT met 3 secondes à répondre, alors qu’on a dans nos poches une puissance de calcul qui aurait fait pleurer de joie Alan Turing…

Sinon, histoire de rentrer un peu plus dans le détail, sammyuri a dû faire face aux mêmes problématiques que les chercheurs en IA d’aujourd’hui. Pour faire rentrer son modèle dans Minecraft, il a dû quantifier la plupart des poids à 8 bits. Les poids d’embedding et de LayerNorm sont stockés à 18 et 24 bits respectivement, mais le gros du modèle est compressé. C’est exactement le même débat qu’actuellement sur l’optimisation des LLMs pour les faire tourner sur des machines moins puissantes.

Et le meilleur dans tout ça c’est que le gars a tout mis en open source sur GitHub . Vous pouvez donc télécharger le monde Minecraft (version Vanilla 1.20.4 ou version MCHPRS), récupérer l’émulateur, les poids du modèle, et le guide pour le faire tourner.

Voilà… Encore un chouette projet inutile, certes mais qui nous permet de nous reconnecter aux fondamentaux pour mieux comprendre les technologies du moment.

Tout est sur ce repo CraftGPT de sammyuri .

Source

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Leonidas - L'arme anti-drone des américains

Vous savez ce qu’il y a dans votre chargeur rapide USB-C posé là, sur votre bureau ? Il y a du nitrure de gallium . Hé bien ce truc, c’est la même technologie qui permet à l’armée américaine de faire tomber 49 drones du ciel en une seule impulsion. C’est ce qui s’est passé le 26 août à Camp Atterbury dans l’Indiana, où la société Epirus a fait une démonstration de son système Leonidas devant des représentants de pays alliés.

Cette machine, baptisée en référence au roi spartiate qui défendait les Thermopyles , ne tire pas de projectiles. A la place, elle génère un champ électromagnétique dans un arc de 60 degrés et tout ce qui vole dedans tombe comme une mouche. Les circuits grillent, les servomoteurs deviennent fous, et paf, le drone s’écrase. Le truc génial c’est que le coût de revient par drone abattu n’est que de quelques centimes, contre des dizaines de milliers de dollars pour un missile traditionnel.

L’armée américaine a signé un contrat de 66 millions de dollars pour quatre prototypes, soit environ 16,5 millions pièce. Ça peut paraître cher, mais comparé au coût d’un système de défense classique et surtout au coût des munitions, c’est donné. Vous payez une fois et vous avez une quantité illimitée de destructions de drones… Pas de munitions à racheter, juste de l’électricité et un peu de maintenance.

Le système fonctionne donc avec des semi-conducteurs au nitrure de gallium au lieu des bons vieux magnétrons qu’on trouvait dans les micro-ondes de nos grands-mères. Ces puces GaN peuvent balancer des kilowatts de puissance sans chauffer comme un four, ce qui permet au système de tirer en continu. De leur côté, les Chinois développent leur propre système appelé Hurricane avec des tubes à vide old-school et ce qui est drôle c’est que la Chine produit 98% du gallium mondial.

Et comme elle a décidé de bloquer ses exportations vers les États-Unis , les entreprises américaines comme Epirus se tournent vers des alternatives. Le Japon, leader mondial du recyclage de gallium, devient donc une source cruciale pour contourner le blocage chinois.

Lors du test en Indiana, le système a détruit 100% des drones utilisés lors de leurs 5 scénarios de tests IRL. Le clou du spectacle étant la mise à terre de 49 drones d’un coup ! Regardez, c’est impressionnant.

Les observateurs présents ont décrit la scène comme surréaliste… une vague de drones qui tombent du ciel en même temps, leurs moteurs qui crépitent avant le silence… Le PDG d’Epirus, Andy Lowery, a même qualifié ça de moment historique. Un peu pompeux, mais bon, quand tu viens de prouver que ton micro-ondes géant fonctionne, tu peux te permettre.

Les Marines américains vont également recevoir une version portable appelée ExDECS (Expeditionary Directed Energy Counter-Swarm) qui peut être montée sur n’importe quel véhicule et il existe même une version “pod” qui peut être accrochée sous un avion. C’est beau la guerre quand même, non ? (Je décooooonnne !)

Le ExDECS

Matéo, 16 ans, qui fait voler son DJI au-dessus de l’aéroport parce qu’il veut faire une vidéo TikTok a intérêt à bien se tenir !!! Et Vladimir aussi ^^.

Epirus prépare déjà la version 2 qui sera deux fois plus puissante et pourra griller des drones encore plus loin… J’ai hâte de voir ça (ou pas…)

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ertdfgcvb - Du Live Coding 100% ASCII

Alors si vous cherchez un truc pour procrastiner intelligemment ce soir ou demain, j’ai exactement ce qu’il vous faut. Play.ertdfgcvb.xyz , c’est un terrain de jeu ASCII interactif où vous pouvez coder des animations directement dans votre navigateur. Et c’est hyper hypnotisant, vous allez voir !

Derrière ce nom imprononçable “ertdfgcvb” se cache Andreas Gysin , un artiste suisse basé à Lugano qui fait du code et du design et son playground ASCII, c’est une interface épurée au maximum composée d’un éditeur de code à gauche, d’une fenêtre de prévisualisation à droite, et c’est tout. Pas de fioritures, pas de boutons partout, juste l’essentiel. Vous tapez Cmd+Enter (ou Ctrl+Enter sur PC) et votre code s’exécute en temps réel.

Le principe de son code en live est inspiré des fragment shaders GLSL , sauf qu’au lieu de pixels colorés, vous manipulez des caractères. Vous avez accès à des fonctions spécifiques telle que boot() qui s’exécute une fois au démarrage, pre() pour préparer vos données, main() qui est appelée pour chaque cellule de l’écran, et post() pour les modifications finales.

Voici un exemple simple en javascript pour comprendre le délire :

export function main(coord, context){ return String.fromCharCode((coord.y + coord.x) % 32 + 65) }

Ce bout de code génère un pattern de lettres qui change selon la position X et Y sur l’écran. C’est tout con mais c’est beau.

Le playground propose également des dizaines d’exemples triés par catégorie. Vous avez les basiques pour apprendre, des démos plus complexes comme “Doom Flame” qui recrée l’effet de flamme du jeu Doom en ASCII, ou encore “Donut” qui fait tourner un donut en 3D avec juste des caractères. Y’a même une section “camera” où vous pouvez manipuler votre webcam et la transformer en ASCII art en temps réel.

D’après le GitHub du projet , Andreas a créé ça comme un hommage à tous les artistes, poètes et designers qui utilisent le texte comme medium. C’est un projet minimaliste, avec presque pas d’interface, juste le code et le résultat. Même les marges et les numéros de ligne ont été virés.

Et tout ça tourne de manière fluide dans le navigateur et pour les dev qui veulent comprendre comment ça marche sous le capot, tout le code source est sur GitHub, et vous pouvez vraiment faire des trucs de ouf avec, par exemple des fractales, des simulations de fluides…etc. C’est complètement barré.

Mais pour commencer, le plus simple c’est d’explorer les exemples. Le classique “10 PRINT” recrée le fameux one-liner du Commodore 64 qui génère un labyrinthe infini. Les exemples SDF (Signed Distance Fields) montrent comment faire de la 3D avec des maths et des caractères. Et si vous êtes chaud, vous pouvez lui envoyer vos propres créations qui rejoindront la section “contributed”.

Andreas enseigne ces techniques dans ses cours, et apparemment les étudiants adorent. C’est vrai que c’est une approche super pédagogique du creative coding où on se prend pas la tête avec du WebGL ou des frameworks complexes… Non, faut juste pondre du code simple qui produit des résultats visuels immédiats.

Bref, play.ertdfgcvb.xyz c’est le genre de site qu’on bookmark et qu’on ressort quand on veut se vider la tête en codant des trucs rigolos. C’est gratuit, c’est open source, et c’est une belle démonstration que l’art et le code peuvent cohabiter sans avoir besoin de millions de polygones et de shaders complexes.

Un grand merci à Lorenper pour m’avoir fait découvrir cette pépite !

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Ce quiz prouve que vous ne savez pas ce qu'est une adresse email

Un développeur a créé un quiz qui va détruire votre ego en 21 questions sur les adresses email. La mauvaise nouvelle, c’est donc que vous allez découvrir que 👉@👈 est techniquement une adresse valide. Sniiif…

Hé bien oui, car e-mail.wtf est un petit quiz vicieux créé par samwho qui teste vos connaissances sur ce qui est autorisé ou non dans une adresse email. Et croyez-moi, même si vous bossez dans l’informatique depuis 20 ans, vous allez vous planter.

Le truc marrant, c’est que ce quiz se base sur les RFC officielles (RFC 822, RFC 2822, RFC 5322, et RFC 6532 pour les curieux) qui sont les documents qui définissent depuis 1982 ce qu’est vraiment une adresse email valide. Et spoiler alert, c’est le bordel total. Même les experts qui connaissent ces RFC par cœur se font avoir par certaines questions de ce quiz.

Par exemple, saviez-vous que “John Doe"@example.com est parfaitement valide ? Les guillemets permettent d’utiliser des espaces et des caractères spéciaux dans la partie locale. Ou que john.smith@(commentaire)example.com est équivalent à john.smith@example.com ? Les commentaires entre parenthèses sont autorisés et ignorés.

C’est dingue non ?

Techniquement, vous pouvez donc avoir des caractères comme !#$%&’*+-/=?^_`{|}~ dans votre adresse. Vous pouvez même utiliser des crochets pour mettre une adresse IP au lieu d’un domaine, genre user@[192.168.1.1]. Bon, après, c’est pas dit que ça fonctionne sur des outils comme Gmail…

D’ailleurs, c’est là tout le paradoxe. Gmail refuse plein de caractères pourtant valides selon les RFC. Pas de &, =, _, ‘, -, + ou de virgules dans les nouvelles adresses Gmail et interdiction d’avoir deux points consécutifs. Pourtant les RFC disent que c’est OK.

Mais le plus fou, c’est l’arrivée des emojis dans les adresses email. Selon les RFC 6530 à 6532 , depuis 2012, vous pouvez théoriquement avoir une adresse 100% emoji. Genre 🍕@🍔.com. Ou même коля@пример.рф en cyrillique, अजय@डाटा.भारत en hindi, ou 用户@例子.广告 en chinois. Le futur est là, mais personne n’est prêt.

Sam Rose, le créateur du quiz avoue lui-même avoir appris plein de trucs en créant ce quiz. C’est dire si le sujet est compliqué. En vrai ce qui ressort des discussions à ce sujet, c’est que la seule vraie validation d’email, c’est d’envoyer un email de confirmation. Sinon vous risquez de filtrer des utilisateurs légitimes.

Le quiz commence donc facilement avec des trucs comme test@example.com , puis ça part en vrille avec des adresses à rallonge, des caractères bizarres, et des cas limites que même les RFC ont du mal à expliquer. C’est humiliant mais instructif, faites moi confiance, vous allez apprendre des trucs.

Allez faire le quiz sur e-mail.wtf , c’est gratuit, ça ne prend 5 minutes, et ça va vous faire réaliser que l’informatique, c’est vraiment n’importe quoi parfois. Et la prochaine fois qu’un site refuse votre adresse email parce qu’elle contient un + ou un point de trop, vous saurez que c’est eux les incompétents et pas vous !!

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