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« Ils ne savent même pas faire un copier-coller » : les professeurs tirent la sonnette d'alarme sur les nouvelles générations

Les 10e Rencontres Hivernales du Libre à St-Cergue – un rendez-vous majeur pour le numérique éthique
Du 23 au 25 janvier 2026, la commune de St-Cergue accueillera la 10e édition des Rencontres Hivernales du Libre (RHL), un événement devenu incontournable pour toutes celles et ceux qui s’intéressent au logiciel libre, au numérique éthique et au développement durable en Suisse romande.
À l’origine de cet événement : Swisslinux.org, association fondée en 2006 pour promouvoir une informatique libre, transparente et durable. Cette édition marquera également un cap symbolique : les 20 ans de Swisslinux.org.
Organisées chaque hiver dans le cadre montagnard et convivial de St-Cergue, les RHL accueillent une centaine de participantes et participants de tous horizons : passionné·e·s d’informatique, enseignants, artistes, associations, familles, technicien·ne·s, curieux·ses… réuni·e·s pour échanger sur les enjeux technologiques actuels et explorer ensemble les alternatives libres.

- lien nᵒ 1 : Site web rencontreshivernalesdulibre.ch
- lien nᵒ 2 : Mastodon des RHL
- lien nᵒ 3 : Peertube de RHL
- lien nᵒ 4 : Programme 2026 (en cours de rédaction)
Un programme ancré dans des enjeux de société
Conférences, ateliers participatifs, expositions, concerts… Le programme de cette 10e édition mettra en avant trois thématiques majeures :
L’art libre, de la création à la diffusion : comment produire et partager en dehors des circuits propriétaires et privateurs et surtout pourquoi le faire ?
Numérique & éducation : avec des ateliers le vendredi après-midi, avec des élèves de 10 à 16 ans, pour faire découvrir des cours, ateliers et outils libres pour montrer concrètement aux enseignants comment ils peuvent enseigner l’informatique en classe. Ces activités seront également présentées au public le samedi après-midi, à découvrir en famille.
Inclusion : déconstruire les stéréotypes et promouvoir un numérique réellement ouvert à toutes et tous. Comment y parvenir dans un monde où les femmes et les profils divers sont encore trop souvent absents ?
L’événement se veut aussi festif : le samedi soir se clôturera par un concert de musique libre, et les échanges se prolongeront autour d’une fondue conviviale le dimanche midi.
Une décennie de partage libre
Depuis leur création, les RHL ont accueilli plus de 700 participants, 150 conférences et 40 ateliers. Cette 10e édition promet d’être un moment fort dans l’histoire de l’événement, dans un contexte où les questions de souveraineté numérique, de durabilité technologique et de libertés numériques deviennent de plus en plus centrales. Le besoin de ce genre de rencontres est aujourd’hui plus que jamais vivant.
Infos pratiques
🗓 Dates : du 23 au 25 janvier 2026
📍 Lieu : Centre du Vallon, Chemin de la Vieille-Route 1, 1264 Saint-Cergue
🌐 Site web : rencontreshivernalesdulibre.ch
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PowerSchool : un pirate de 19 ans condamné à quatre ans de prison
Vous avez 18 mois avant de devenir complètement cons
Ce matin, je suis tombé sur cet article de Derek Thompson, journaliste chez The Argument, titré “ Vous avez 18 mois ”. Ça a évidemment attiré ma curiosité donc j’ai lu l’article et son message est sans appel : Le vrai danger de l’IA, c’est pas qu’elle nous remplace. C’est qu’on arrête de penser par nous-mêmes.
Car oui, les chiffres sont là, et ils font peur. Les scores de lecture aux États-Unis sont au plus bas depuis 32 ans selon le Nation’s Report Card de janvier 2025 . La lecture de livres pour le plaisir a ainsi chuté de 40% depuis les années 2000. Des étudiants arrivent dans des universités d’élite sans avoir jamais lu un livre en entier et apparemment, personne ne s’en inquiète vraiment, car tout le monde (moi y compris) est trop occupé à demander à ChatGPT de résumer les trucs qu’on devrait lire avec nos cerveaux.
Derek compare la lecture et l’écriture à la potion magique qui nous permet d’accéder à la pensée symbolique profonde . En gros, lire et écrire, c’est pas juste des compétences, c’est aussi ce qui nous permet de penser profondément. Et on est en train de jeter ce super pouvoir aux orties parce que c’est plus rapide de demander à une IA de faire le boulot à notre place.
Le truc, c’est que notre cerveau, c’est comme un muscle. Si on arrête de le faire bosser, il s’atrophie. Et avec les IA (et dans une moindre mesure avec les réseaux sociaux vidéo, genre TikTok), c’est exactement ce qu’on est en train de faire. On lui retire tous les exercices difficiles…
Lire un bouquin de 300 pages ? Pffff, trop long, on demande un résumé à l’IA. Écrire un texte argumenté ? Pffff, trop chiant, on le fait générer par ChatGPT. Réfléchir à un problème complexe ? Pfff, trop fatigant, on compte sur Macron pour nous le résoudre ou on balance la question à Claude.
Et le pire, c’est qu’on le fait consciemment. En tout cas, personnellement, j’en ai conscience et donc en ce moment je me suis remis un peu à la lecture pour essayer de conserver une bonne hygiène niveau matière grise. Comme moi, vous savez donc probablement qu’on est tous en train de se ramollir le cerveau, mais on continue parce que c’est tellement plus confortable. C’est la culture de l’optimisation poussée à l’extrême. On optimise notre code, nos workflows, notre vie… et maintenant on optimise notre cerveau pour qu’il en fasse le moins possible. De l’efficacité à court terme, mais un suicide cognitif à long terme.
Et ce qu’annonce Derek c’est que dans 18 mois, les IA auront peut-être notre niveau actuel de réflexion. Mais nous, on aura quel niveau ? Ce sont elles qui vont s’améliorer ou nous qui allons régresser pour nous mettre à leur niveau ?
Thompson parle de “deskilling” cognitif… On se déqualifie nous-mêmes. C’est comme si on allait à la salle de sport et qu’on demandait à quelqu’un d’autre de faire nos pompes. Et son parallèle avec la révolution industrielle est plutôt juste je trouve… Au XIXe siècle, les machines ont remplacé nos muscles. Les ouvriers qui faisaient des tâches physiques complexes ont été remplacés par des machines plus rapides et résultats, nos corps se sont atrophiés. On est physiquement plus faibles que nos ancêtres, c’est un fait et maintenant, ce même schéma se reproduit avec notre cerveau. L’IA remplace nos muscles mentaux, avec le même risque d’atrophie sauf que cette fois, c’est notre intelligence qu’on sacrifie sur l’autel de l’efficacité !
Il y a aussi un truc que personne ne dit, c’est l’IA conversationnelle, c’est une drogue cognitive. Ça a le même schéma addictif que les réseaux sociaux à savoir une réponse instantanée, une gratification immédiate, zéro effort. Tranquille mimil, sauf que les réseaux sociaux nous volaient notre temps alors que l’IA est en train de nous voler notre capacité à penser. On croit devenir plus productif, alors que finalement, on devient plus dépendant.
Alors que faire ? Derek ne propose pas de solution miracle, mais il a raison sur un point : Il faut voir la lecture et l’écriture comme du fitness mental.
Je ne pense pas qu’il faille boycotter l’IA comme tous ceux qui en ont peur et la diabolisent actuellement, car elle peut apporter beaucoup. Mais il faut apprendre à l’utiliser correctement, tout en préservant son hygiène mentale, sa pensée critique et son goût de l’effort.
Comme pour le sport, il faut donc s’entrainer, faire travailler notre cerveau, non seulement en lisant des livres, les articles de Korben.info ^^…etc. Mais aussi en écrivant pour générer une réflexion et des arguments qui souvent arrivent non pas avant, mais pendant le process d’écriture. Et je pense que c’est pareil pour les dev qui “vibe code”. C’est bien ça fait gagner du temps, mais si on veut conserver cette réflexion propre au code, il faut continuer au moins à lire et à comprendre ce code, et continuer à explorer des chemins de pensée profonde .
C’est chiant, c’est lent, c’est inconfortable, mais c’est le seul moyen de garder un cerveau fonctionnel.
Le vrai luxe de demain, ce ne sera plus d’avoir accès à l’IA, car tout le monde l’aura. Non, le vrai luxe, ce sera d’avoir encore un cerveau capable de penser en profondeur. Et ça, ça se bosse les amis !

Lancement de la démarche NIRD
À l’heure où la fin du support de Windows 10 nous oblige à faire des choix, un collectif enseignant de la forge des communs numériques éducatifs invite les établissements scolaires à s’engager progressivement vers un Numérique qui soit davantage Inclusif, Responsable et Durable (NIRD).
Condition nécessaire mais non suffisante, l’adoption concrète et graduelle du système d’exploitation libre GNU/Linux au sein de l’établissement scolaire constitue à la fois le socle et le levier de la démarche. Pour équiper le parc informatique (mais aussi les familles ou les écoles aux alentours) en y menant notamment des projets de reconditionnement si possible avec les élèves. Pour engager petit à petit l’ensemble de l’établissement scolaire vers un usage du numérique qui soit davantage aligné avec ses missions de service public.
« La démarche NIRD est un projet très ambitieux car non seulement elle souhaite voir à terme une majorité d’écoles, collèges et lycées équipés majoritairement en Linux, mais elle souhaite aussi et surtout s’intégrer pleinement dans la stratégie numérique et écologique des établissements scolaires, ce qui implique notamment la mobilisation des collectivités et le soutien de l’institution. »

La démarche tire son nom d’une expérience réussie au lycée Carnot de Bruay-la-Buissière témoignant que c’est possible.
La forge des communs numériques éducatifs est un projet soutenu par le ministère de l’Éducation nationale mettant à disposition des enseignantes et enseignants une instance GitLab CE pour qu’ils créent et partagent eux-mêmes leurs propres logiciels et ressources éducatives libres. Ouverte en avril 2024, la forge compte à ce jour plus de 5000 dépôts.
- lien nᵒ 1 : Le site de la démarche NIRD
- lien nᵒ 2 : Le projet NIRD du lycée Carnot
- lien nᵒ 3 : La forge des communs numériques éducatifs
- lien nᵒ 4 : La console de la forge
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Derrière la vitrine de l'autonomie des établissements scolaires
En Chine, la classe moyenne a besoin d'être rassurée
Le Frido 2025
Présentation
Le Frido est un livre de mathématique libre initialement destiné à l'agrégation, mais devenu généraliste. En supposant connue une théorie intuitive des ensembles, ça va jusqu'aux martingales, distributions, extensions de corps, etc. Avec toutes les démonstration intermédiaires (modulo les 981 entrées restantes dans ma liste de choses à faire).
Les résultats sont classés par ordre logique mathématique : chaque démonstration ne s'appuie que sur des résultats énoncés et démontrés plus haut. C'est loin d'être l'ordre pédagogique.
L'extension guilietta donne le reste de ce que je sais en math : groupes de Lie (l'objectif est de donner la liste des représentations de ).
Nouveautés 2025
Le bouquin vient de dépasser les 3000 pages cette année.
- Théorème de Banach-Alaoglu.
- Démonstration du fait que le système trigonométrique est une base hilbertienne.
- Fonctions analytiques entre espaces de Banach. L'objectif sera d'énoncer et démontrer le théorème d'inversion locale. Le seul doc que j'aie trouvé est celui-ci. Sinon ChatGPT se débrouille assez bien.
- Structure de groupe de Lie sur un sous-groupe fermé (ça c'est dans une extension)
- Dans le même ordre d'idée : modification de la définition d'une variété pour accepter des cartes à partir d'ouverts de n'importe quel espace vectoriel normé (et non seulement de
). Formellement, ça rend correcte pour un groupe de Lie l'idée de prendre des cartes depuis l'algèbre de Lie. En pratique, ça permet aussi de prendre des cartes depuis le produit tensoriel des fibres pour prendre le produit tensoriel de fibrés vectoriels. Si on n'accepte que des cartes depuis des ouverts de
, il faut prendre un isomorphisme (pas canonique) entre
et le produit tensoriel, et montrer qu'en réalité rien ne dépend de ce choix. L'inconvénient est qu'on ne peut plus parler de l'ensemble des cartes.
Sommaire
Mon flot de rédaction
Quand j'écris une démonstration, soit je cherche un peu par moi-même, soit je cherche sur internet. Quand je trouve un texte qui me semble correct, je commence par rédiger sur du papier de brouillon; la plupart du temps j'ajoute beaucoup de détails par rapport à ce que je lis. En particulier, j'écris sur mon papier de brouillon les labels (dans le Frido) des résultats à citer.
Quand ma démonstration est terminée, je copie des feuilles vers LaTeX. Chaque démonstration passe donc par (au moins) deux rédactions personnelles : une de l'écran vers le papier de brouillon et une du papier vers LaTeX.
ChatGPT
Ce flot est valable également quand je demande à ChatGPT. Ce dernier est maintenant crédité comme source dans neuf démonstrations. Parfois seul parfois en collaboration avec moi ou d'autres sources. Je ne copie-colle jamais un résultat.
Avant de demander à ChatGPT, je regarde d'abord pas mal sur internet ; et je me demande parfois pourquoi d'ailleurs.
Mon activité sur Stack
Lorsque je ne trouve pas une démonstration en ligne, je demande souvent sur Stack. Et parfois je n'ai pas de réponses satisfaisantes.
Zorn et existence d'un max pour tout ensemble fini
Je demande si il est vrai que tout ensemble Dedekin-fini totalement ordonné a un maximum.
À mon avis la preuve donnée par Asaf Karagila (et qui a 5 votes positifs) a au moins un trou ; j'explique dans les commentaires ce qui ne me va pas. Si vous avez une idée de comment compléter, n'hésitez pas.
Connexité
Voici une question qui lie connexité et espaces totalement normaux. Je ne suis pas certain que l'énoncé soit même vrai.
Si vous êtes douées en topologie, lâchez-vous.
Remarque pas très gentille
À chaque fois que je dois poser une question sur Stack ou à ChatGPT, je ne peux pas m'empêcher de penser que soit je suis nul en recherche sur Internet (c'est le cas), soit l'ensemble de la communauté mathématique a échoué à mettre en ligne des résultats importants.
Citations
Le Frido cite toutes ses sources, théorème par théorème. À côté de chaque énoncé, il y a une liste des endroits où j'ai trouvé des informations utiles soit pour l'énoncé soit pour la démonstration.
La référence [1] signifie qu'il y a de l'invention personnelle non triviale. C'est moi qui ai inventé (une partie de) soit de l'énoncé, soit de la preuve.
Plagiat massif
Dans le monde de l'enseignement académique, le plagiat massif est la norme. Par exemple, le dernier en date que j'ai utilisé cite cinq livres en avouant ouvertement que ce n'est pas complet. Et bien entendu, il ne dit pas quelle partie de son texte vient d'où.
En ne remontant ma bibliographie pas plus loin que juillet 2025, je trouve celui-ci qui ne cite aucune source. Si un étudiant avait fait ça dans un mémoire de licence, il aurait été engueulé comme du poisson pourri.
Les mathématiciens professionnels ne citent pratiquement jamais Wikipédia ou math.stackexchange.com. Le Frido oui.
Pourquoi citer ses sources ?
La bibliographie sert à remercier la personne qui a fait l'effort de me rendre l'information disponible.
En ce qui me concerne, la bibliographie ne sert pas à :
- permettre de remonter à l'inventeur original d'un énoncé ou d'une technique
- permettre au lecteur d'aller plus loin
- donner de la crédibilité à un résultat.
Développons
- Les résultats présentés dans le Frido ne sont pas de la recherche toute fraîche. Il est illusoire de remonter la chaîne de la source de la source de la source pour trouver l'idée originale.
- Si le lecteur veut aller plus loin, il possède le même internet que moi. Il est de très rare que j'utilise une source qui ne soit pas en ligne.
- Ce qui fait la crédibilité d'un résultat, c'est la démonstration. Si la lectrice veut se convaincre qu'un résultat est vrai, elle peut soit faire la même recherche que moi sur le même internet, soit lire la preuve donnée. Le Frido n'est pas un ouvrage de vulgarisation. La lectrice est supposée être là pour lire et comprendre les démonstrations.
Le cas particulier chatGPT (1)
chatGPT n'est pas un cas particulier.
Si c'est l'entreprise OpenAI qui a fait l'effort de mettre une information disponible pour moi, c'est elle que je cite. C'est bien l'entreprise OpenAI qui a la citation, pas chatGPT lui-même en tant que "personne". Cela est à mettre en relief par rapport au cas de cette réponse où je cite bien la personne qui a écrit et non l'entreprise derrière stack.
Que OpenAI elle-même soit incapable de citer les sources sur lesquelles elle base sa réponse est — dans mon contexte — un non-problème. En effet, je serais moi-même incapable de vous dire d'où je connais le paradoxe de Zénon, la définition de la continuité ou la démonstration de la formule . Ce sont des informations qui sont codées dans mon cerveau. Je suis capable de vous les dire, mais pas de faire de citations de mes sources.
Le cas particulier chatGPT (2)
Ce n'est pas un cas particulier.
En remontant ma biblio jusqu'à janvier 2025, je trouve cet intéressant exemple : ma question sur math.stackexchange à propos de variétés analytiques.
Voici l'ordre dans lequel se sont passées les choses.
- Je me pose une question de math qui me semble assez naturelle.
- Je ne trouve rien sur internet.
- Je pose la question sur math.stackexchange
- Je n'ai pas de réponses.
- Je pose à chatGPT un copié-collé de ma question qui est sur Stack.
- chatGPT me donne une réponse correcte.
- Je rédige la réponse de chatGPT et la publie dans Giulietta.
Question : à qui suis-je supposé donner le crédit de la démonstration ?
Ma réponse : à OpenAI.
Au final, la communauté mathématique a échoué à mettre en ligne un énoncé et une démonstration correcte de «tout groupe de Lie est analytique».
Ensuite la communauté mathématique a échoué à répondre à une question sur stackexchange.
Au final c'est un échec retentissant pour l'ensemble de la communauté mathématique.
En réalité la question de savoir si OpenAI mérite une entrée dans ma biblio est une question très accessoire. Il y a un problème de publication scientifique largement en amont.
Le cas particulier chatGPT (3)
Bon. ok. ChatGPT est un cas particulier. Le plus souvent quand je demande à chatGPT c'est que j'ai déjà fait des recherches sur Internet et souvent également demandé sur stack sans avoir de réponses utiles.
Donc quand je cite chatGPT, c'est un signe que l'ensemble de la communauté mathématique a échoué dans sa mission de mettre la connaissance correctement en ligne.
Mettons une mathématicienne (nommons-la Alice) ayant écrit un résultat dans un livre privateur. Supposons qu'elle retrouve ce résultat dans le Frido avec chatGPT comme source. Est-elle en droit de râler ?
Étudions la question.
- Au niveau du Frido, tous les résultats sont établis depuis plus d'un siècle. Aucune de mes sources n'a probablement inventé aucun des résultats présentés.
- Si elle avait publié le PDF de son bouquin en ligne plutôt que de le vendre à un éditeur, elle aurait sans doute eu la citation. Elle a échangé de l'argent contre de la visibilité (j'assume : je dis bien qu'elle a reçu de l'agent pour être moins visible).
- OpenAI l'a-t-elle volé ? Peut-être. Son éditeur pourra pleurnicher devant un tribunal.
- Son salaire est payé par mes impôts. Donc la moralité de publier un livre privateur est en soi déjà une question pas du tout triviale.
Bref.
Qu'il y ait un problème dans la chaîne "livre privateur -> openAI -> moi" est possible.
Mais le vrai problème de mon point de vue est largement en amont. Pourquoi il y avait un livre privateur à la base ?
Images de couverture
Les images de couverture proviennent de Pepper et Carrot.
yanntricks
On parlait de tikz dans un fil sur typst.
Le Frido fait ses figures avec yanntricks, un module python basé sur sage. Le principe est qu'on décrit sa figure en python, puis le code Tikz est généré automatiquement. Pratiquement tout ce qui est calculable en python/sage est traçable.
Il y a deux idées de base :
Tout est ramené à des points et segments de droites. Écrivez en python une fonction
ma_fonctionqui prend un réel et retourne un point, passez cette fonction au constructeurma_courbe=CustomGraph(ma_fonction), et hopma_courbe.code_tikz()est le code tikz d'une série de segments de droites qui donnera votre courbe.Le code Tikz créé contient du code LaTeX écrivant dans un fichier la taille des boîtes (bounding box) des éléments LaTeX que vous insérez, de telle sorte qu'en deux passes,
yanntrickssoit au courant des tailles (ça marche avec tous les compteurs internes de LaTeX; vous pouvez donc tenir compte du numéro de la page courante dans votre image). Cela permet de faire :
C = Cirle(Point(2,1),4) #cercle de centre (2,1) et de rayon 4
C.put_mark($\omega-x$, 30) # placer $\omega-x$ sur le cercle à un angle 30 degrés
C.tikz_code()
Le code tikz produit mettra automatiquement à la bonne place pour que le centre de la boîte soit sur le rayon qui fait un angle de 30 degrés avec l'horizontale, et assez loin pour que la boîte ne coupe pas le cercle.
Très peu de changements sont nécessaires pour générer le code pstricks ou tikz ou quoi que ce soit d'autre : seulement les droites, points et quelque trucs de base. Pas besoin des cercles, courbes, etc.
L'inconvénient
L'inconvénient de yanntricks est que le code est une usine à gaz que j'ai développé par à coups pendant une dizaine d'années — sans linter, sans annotations de types et sans rigueur. En réalité, le prix du billet d'entrée est absurdement élevé. Tellement que moi-même je ne m'y aventure plus.
Vente
Extrait du règlement (dans le rapport), page 42) de l'agrégation :
Durant tout ce temps, elles ou ils ont libre accès […] à leurs
propres ouvrages. Seuls sont autorisés les ouvrages avec un numéro ISBN et jouissant d'une véritable
diffusion commerciale. […] une « diffusion commerciale avérée » est tout autant importante.
[…] Cette restriction est motivée par le principe d'égalité des candidats : les ressources documentaires autorisées doivent être facilement accessibles à tout candidat au concours.
En résumé :
- Si une ressource est gratuite, ce n'est pas assez cher pour être facilement accessible à tous les candidats.
- Les livres qui ne sont plus vendus (et qui ne sont donc disponibles qu'en seconde main) ne sont pas autorisés.
Truc marrant : le point 1 est bizarre, mais est appliqué, tandis que le point 2 est très raisonnable mais n'est pas appliqué. C'est ce qui arrive quand on écrit un règlement en ayant un cas très précis en tête et qu'on ne se rend pas compte que ce qu'on écrit a une portée beaucoup plus large que le seul cas auquel on pense.
Et le pire est que ce règlement n'interdit même pas ce livre qui, si j'ai bien compris, est exactement ce qu'on avait envie de refuser au départ : une pure liste de définitions et d'énoncés de théorèmes classés par leçon.
Avis si vous travaillez dans une prépa agreg : tapez un plan par leçon (avec la démonstration des deux développements), publiez-là sur thebookedition et ensuite bachotez seulement ces leçons avec vos étudiants.
Bref, pour faire plaisir au règlement de l'agreg, le Frido est en vente :
- volume 1 du Frido 2025 (29,73 €)
- volume 2 du Frido 2025 (29,73 €)
- volume 3 du Frido 2025 (31,63 €)
- volume 4 du Frido 2025 (24,77 €)
Total : 115,86 euros.
Problème d'accès aux ressources documentaires
Ironie mise à part, je trouve que l'objectif est évidemment très louable :
« principe d'égalité des candidats : les ressources documentaires autorisées doivent être facilement accessibles à tout candidat au concours.»
Par contre force est de constater que l'accès aux ressources est encore très inégalitaire.
- certaines candidates arrivent avec des valises entièrement remplies de livres. Probablement un millier d'euros de livres. Toutes les candidates ne peuvent pas facilement se procurer ça.
- l'acceptation des livres qui ne sont plus disponibles qu'en seconde main (voire plus du tout) crée une forte inégalité entre les candidates qui ont accès à une bibliothèque universitaire et les autres.
Que faire ? Tout accepter ?
Finalement, si tout était accepté sans aucune restriction, certes certaines auraient accès à quelque documents de plus que les autres. Mais il y a tellement de ressources disponibles que le petit plus qu'un candidat pourrait se procurer n'a aucune chance d'être décisif.
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Un hacker andalou faussait ses notes grâce à un piratage
Évaluer à l’ère de l’IA : traçabilité plutôt que détection
IA à l’école : un assistant numérique pour les professeurs dès 2026
L’Éducation nationale franchit une étape importante dans l’intégration de l’intelligence artificielle. À partir de la rentrée 2026-2027, les enseignants français disposeront d’un assistant numérique souverain pour les accompagner dans la préparation des cours et l’évaluation des élèves. Un investissement de 20 millions d’euros, inscrit dans France 2030, doit permettre de libérer du temps pédagogique et de mieux cibler l’accompagnement des élèves.
Un assistant numérique pour épauler les enseignants
Présenté par la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, ce projet vise à offrir aux professeurs un véritable “cerveau auxiliaire”. L’IA ne remplacera pas l’enseignant, mais viendra en soutien sur certaines tâches répétitives. Concrètement, l’outil aidera à structurer des cours, identifier ce qui a été compris ou non par les élèves, et proposer des pistes d’amélioration.
L’ambition affichée est claire : réduire la charge administrative et libérer du temps pour le cœur du métier, à savoir la transmission des savoirs et l’accompagnement personnalisé.
Un investissement stratégique de 20 millions d’euros
Pour concrétiser cette innovation, un appel à projets de 20 M€ sera lancé à l’été 2025. L’objectif est de développer une IA souveraine, ouverte et évolutive. Elle devra être respectueuse des principes éthiques et de la protection des données.
Ce financement s’inscrit dans le cadre de France 2030, un programme d’investissement qui vise à accélérer les transformations technologiques dans des secteurs stratégiques.
Un cadre d’usage strict pour l’IA en éducation
Le ministère a publié en juin 2025 un cadre d’usage de l’IA en milieu scolaire. Celui-ci définit des règles claires :
- les élèves ne pourront utiliser l’IA qu’à partir de la 4ᵉ,
- tout usage non autorisé dans le cadre d’un devoir sera considéré comme une fraude,
- des micro-formations via la plateforme Pix seront mises en place dès la rentrée 2025 pour les collégiens de 4ᵉ et les lycéens de 2de.
Les enseignants bénéficieront également de formations spécifiques pour intégrer ces outils dans leur pratique pédagogique.
Des syndicats vigilants face à l’arrivée de l’IA
Si le gouvernement met en avant les bénéfices attendus, certains syndicats de professeurs expriment des réserves. Le SNES-FSU craint une remise en cause de la liberté pédagogique, tandis que le SNALC interroge la pertinence d’un tel investissement au regard des difficultés budgétaires de l’école.
Ces réactions montrent que l’IA à l’école, loin d’être une simple innovation technologique, soulève des enjeux politiques, éthiques et pédagogiques.
Cet article original intitulé IA à l’école : un assistant numérique pour les professeurs dès 2026 a été publié la première sur SysKB.
Pourquoi la pénurie de médecins va durer
S'informer sur la licence pro CoLibre (Communication et Logiciels Libres) - visio et plus
La licence professionnelle « CoLibre » (Métiers de la communication, conduite de projets et logiciels libres) ouvre sa seconde session de candidature jusqu’au 25 août 2025.
Pour mieux connaître ce parcours de formation, pour y candidater, pour proposer des alternances ou des projets tuteurés, des visios sont organisées pendant l’été.
Elles auront lieu le 24 juillet et le 18 août à 18h.
- lien nᵒ 1 : Infos sur la visio
- lien nᵒ 2 : En savoir plus sur la licence
- lien nᵒ 3 : Actus de la licence
- lien nᵒ 4 : Sur Mastodon
- lien nᵒ 5 : Candidater
La licence pro forme en un an au métier de chef·f de projets en communication à l’ICOM (Université Lyon2) pour des personnes ayant acquis un bac+2 quelque qu’il soit.
Pendant une année, la formation organise un parcours varié pour acquérir et affirmer des compétences professionnelles dans les domaines de la communication, de la conduite de projet et les pratiques numériques.
Au fil du parcours, les étudiants et étudiantes vont aussi approfondir au choix une spécialisation : création numérique (PAO, infographie, audio-visuel, multimédia…), organisation (ressources humaines, pratique du changement, didactique, comptabilité…), développement (programmation, développement web, administration système…), événementiel (mercatique, planification, réseaux sociaux, gestion événement…).
Chaque fois que l’on utilise des logiciels ou des applications, elles sont systématiquement libres pour ajouter une connaissance approfondie et choisie du numérique en plus d’une approche éthique et inclusive.
Ce parcours est ouvert à toute personne ayant un bac+2 et elle peut être suivi en alternance, en formation continue ou en parcours classique.
À l’issue de la formation, les étudiantes et étudiants sont diplômés à Bac+3.
Attention la formation est réalisée en présentiel à l’Université Lyon2.

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Test du Starter Kit “All-in-one” pour Micro:bit par Elecrow : un coffret complet pour bien débuter
Vous cherchez un starter kit Micro:bit pour débuter l’électronique et la programmation en toute simplicité ? Découvrez dans ce test le Starter Kit “All-in-one” proposé par Elecrow : une valise pratique, de nombreux modules, des leçons détaillées et tout le nécessaire pour explorer les possibilités de la carte Micro:bit, même si vous partez de zéro. Dans cet […]
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Découvrez le RDK X5 – Un kit de développement robotique qui a du punch (et 10 TOPS sous le capot)
📅 Le 26 juin 2025 à 19h (heure de Paris), Make: Magazine et D-Robotics organisent un événement en ligne à ne pas manquer : la présentation officielle du RDK X5, un kit de développement dédié à la robotique et à l’intelligence artificielle embarquée. Et comme on dit chez nous… y’a du lourd ! Je vous […]
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Snes FSU : IA dans l'enseignement
Se préoccuper des enfants et de leur usage des écrans, c'est bien mais c'est hypocrite venant des décideurs qui gâchent l'argent magique public en ouvrant la porte aux bigs techs (tout en faisant la promotion d'une interdiction qui n'a pas de sens) :