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Les Agriculteurs en réunion avec le Sous-Préfet de Valenciennes

(La délégation avant sont entrée en réunion)

Isabelle Pique : « L’hypocrisie du Mercosur (Amérique du Sud), on ne croit plus personne ! »

Les Agriculteurs du territoire s’étaient donnés rendez-vous devant la Préfecture ce mercredi 12 novembre, la nuit tout juste posée, car un entretien avec le Sous-Préfet de Valenciennes était programmé. 

A cette occasion, près de 25 tracteurs étaient présents devant et rues attenantes à la Sous-Préfecture de Valenciennes, car cette délégation devait rencontrer l’écoute de l’Etat de proximité, en l’occurrence Stéphane Costaglioli. « Nous voulons aborder les thématiques du Mercosur, la problématique d’une nouvelle taxe sur les engrais, et plus localement la prolifération des sangliers. Enfin, nous voulons évoquer le sujet de la grippe aviaire et de la dermatose modulaire », explique Isabelle Pique, référente FDSEA sur le Hainaut. 

« Nous voyons déjà le détournement du CETA (Canada) chez nous », Isabelle Pique

Après la réunion, sur la forme, la délégation était contente d’un entretien avec un représentant de l’Etat « ouvert au dialogue, ça fait plaisir ! Nous avons obtenu également quelques avancées administratives avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) », indique Isabelle Pique.

Ensuite, sur les sujets piquants, vous avez d’abord le sujet international du Mercosur suite aux changements de discours du Président de la République au Brésil. Bien sûr, le Sous-Préfet de Valenciennes renvoie la parole officielle : « En l’état actuel, ce traité du Mercosur n’est pas signable ! » En effet, certaines activités de l’Agriculture française paieront le prix fort si cet accord prenait vie en France. « L’hypocrisie du Mercosur (Amérique du Sud), on ne croit plus personne ! Nous devons conserver un revenu pour travailler. Sur un territoire comme le notre avec des espaces humides, sans élevage, ces terres ne seraient pas entretenues. Vous auriez de fait des inondations, une situation très mauvaise pour l’environnement ! », commente Isabelle Pique. Ensuite, elle évoque la déclinaison du CETA, pas encore officiellement signé, mais « nous voyons déjà le détournement du CETA (Canada) chez nous. Le CANADA contourne, avec la validation de la commission européenne, des normes de pesticides que nous ne pouvons pas utiliser, par exemple pour exporter leur Lentilles… en France. »

Plus européenne, une taxe sur les engrais est dans les tuyaux par le biais de la MACF (Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières) où des engrais azotés seront taxés fortement. Les engrais azotés concernés comprennent : ammoniac, acide nitrique, nitrates de potassium, engrais minéraux azotés et composés avec une hausse du prix de 15 à 25 % anticipés pour l’importation de ces deniers et répercutés sur les filières agricoles utilisatrices. Faute d’engrais de substitution, la profession est inquiète. Presque pour résumer le désarroi des Agriculteurs, une participante à cette entre réunion demande tout de go : « Que devons nous planter dans nos champs M. Le Sous-Préfet ! »

Autre sujet de l’Union Européenne, la rénovation de la PAC avec « l’idée d’une renationalisation des enveloppes par pays et nous ne le voulons pas. Nous savons très bien qu’en France, on va verdir plus et nous faire crever. Regardez le sucre ! Nous avons dû en importer, alors que nous sommes en capacité de le produire », ajoute-t-elle. 

Ensuite, plus local, les professionnels observent avec effroi une invasion des sangliers. Ces animaux détruisent des cultures, réalisent des dégâts mortifères pour les Agriculteurs. C’est pourquoi, la demande d’un abattage massif passe par une kyrielle d’autorisation de l’Etat, un sujet complexe, mais très concret sur certains secteurs du Hainaut comme l’Amandinois. 

Enfin et surtout, les sujets de la Grippe aviaire et de la Dermatose modulaire demeurent dans tous les esprits. « Je crains chaque jour pour mes bêtes, car c’est l’abattage complet du troupeau pour un seul cas. En plus de l’attachement, c’est la fin d’un travail de génétique entrepris par mes parents, un drame absolu ! Les belges ont lancé une campagne de vaccination à cet effet », conclut Isabelle Pique.

Petit réconfort, mais chaque pierre est importante. Après cette entrevue, les Agriculteurs ont organisé un barbecue géant, avec les bons produits du terroir, dans une rue attenante à la Sous-Préfecture de Valenciennes. « Quelque Valenciennois sont venus spontanément nous soutenir à cette occasion. C’est important d’avoir du soutien, deux sénateurs du Nord (Guislain Cambier et Joshua Hochart), tout comme le Sous-Préfet, sont d’ailleurs venus partager ce moment de convivialité », conclut-elle.

Daniel Carlier

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Deux femmes de « goût » honorées par la République

Par des temps incertains, il ne faut pas bouder son plaisir lorsque vous participez à une réunion solidaire, conviviale, et porteuse de sens. En effet, dans le cadre de la manifestation « Terres de Goûts », un repas solidaire a permis de collecter des fonds pour deux associations investies dans la santé. Près de 250 personnes ont répondu à cet appel citoyen permettant de collecter « un don de 1 500 euros pour la Fondation CHR de Lille et de 1 000 euros pour l’association Derrière le Sourire », déclare Isabelle Pique à l’issue de ce repas assuré par l’association les « Escoffier », le restaurant « Au gré des sens » à Rosult, mais également grâce à la participation bénévole des élèves du Lycée Hôtelier de Lille pour le service. 

Remise symbolique des chèques aux associations

En marge de cette soirée, deux distinctions ont éclairé un peu plus ce moment. En effet, Isabelle Pique, agricultrice dans la filière laitière sur Saint-Amand-les-Eaux et figure syndicale de la FDSEA dans l’Amandinois, a reçu l’insigne de Chevalier de l’Ordre du Mérite agricole (un ordre Ministériel). Annoncée par arrêté ministériel le 31 janvier 2019, cette distinction a donc été remise ce samedi 11 octobre 2025 par le Sous-Préfet de Valenciennes. « Isabelle Pique est devenue une voix du monde agricole sur ce territoire. Elle défend une agriculture de qualité, faisant la richesse de nos terroirs. Agricultrice depuis 1997, elle est aussi entrée en guerre contre l’agribashing, une femme de conviction », commente Stéphane Costaglioli.

La tension était palpable chez la récipiendaire : « C’est une grande émotion, je remercie mes parents, ma famille, les membres de l’association « Terres des Goûts », mais également les artisans et les autres associations participantes à cette soirée. Que ce soit dans les métiers de l’agriculture et dans la représentation syndicale, nous allons au bout de nos engagements. » 

Isabelle Pique et Marie-Henriette Hemelsdael

Ensuite, Isabelle Pique a voulu associer cette distinction « à mon mentor, Marie-Henriette Hemelsdael, car elle m’a toujours soutenu dans mon métier. » En effet, cette agricultrice remarquable a été une pionnière dans le métier. « Elle a eu des idées d’avant-gardes à son époque, la vente en direct de l’agriculteur au consommateur, qu’il était nécessaire de se spécialiser dans les métiers de l’agriculture…, mais surtout promouvoir la place des femmes dans les exploitations agricoles. Elle est restée tout au long de sa carrière dans l’action et au combat », explique la responsable territoriale de l’Ordre national du Mérite. 

« Il faut toujours aller de l’avant. Nous devons soutenir l’envol des jeunes agricultrices et mesurer l’importance sociale de notre profession », commente la récipiendaire de l’insigne de Chevalier de l’Ordre national du Mérite. 

Daniel Carlier

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« Terres de Goûts », une 7éme édition en pleine tourmente agricole !

Isabelle Pique : « Le manger local et de saison est une solution pour le pouvoir d’achat ! »

Il faut dire les choses, les agriculteurs ont (parfois) du mal à comprendre le comportement du consommateur. « Tout le monde veut du bien manger, et pas cher, mais ce n’est pas possible avec le coût social en France », entame Isabelle Pique. « La semaine dernière, nous avons manifesté chez Métro et PromoCash (les fournisseurs des restaurants) et nous avons constaté qu’ils sont autorisés à vendre sans mentionner l’origine des produits. De notre côté, c’est tout juste si nous ne devons pas indiquer le nom de la grand-mère d’un petit veau », assène-t-elle.

De la même manière, même si la robotisation arrive dans certains filières, les professionnels n’en peuvent plus des astreintes pour un si faible revenu. En ligne de mire, la commission européenne continue de normer encore et encore. En effet, si le vote de la loi Duplomb, contestée par ailleurs à travers une pétition massive, a permis de soulager les agriculteurs de certaines contraintes, la Commission européenne a dégainé dans la foulée : « Elle a relevé un seuil dans l’utilisation d’un produit (Acetamipride). Ainsi, on va continuer à fermer nos sucreries en France ! » 

Sur l’économie d’une exploitation agricole de proximité, le sujet au coeur de cette crise, elle s’insurge sur les avis des femmes et hommes politiques : « Sandrine Rousseau, professeure d’économie et qui ne connaît rien à l’économie agricole ! »

La manifestation « Terres de Goûts » à vivre !

Concrètement, le samedi 11 en soirée, un repas au bénéfice de plusieurs associations caritatives, une pensée pour Octobre Rose, sera proposé aux particuliers (voir affiche ci-dessus). 

Puis, le dimanche 12 octobre, au pied de la Tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux, une vingtaine de producteurs vont vous permettre de déguster, voire d’acheter, des produits du terroir à consommer sans modération. 

Dans cette optique, le chef du restaurant « Au gré des sens », basé sur Rosult, vous proposera une démonstration culinaire dès 11h, puis à 14h, le chef du restaurant « Royal Hainaut » ! Ensuite, une battle des chefs dès 16H30 avec des cuisiniers professionnels, des élus, et d’autres invités sera organisée durant cette journée.

De même, des animations avec des formations pratiques seront proposées, car des pistes conciliant le mieux manger et les économies au quotidien sont tangibles. « Durant ce week-end, nous réaliserons des démonstrations anti-gaspi sur de nombreux produits. Oui, le manger local et de saison est une solution pour le pouvoir d’achat ! D’ailleurs, nous voyons des couples de jeunes (re)venir afin d’apprendre à cuisiner tout en faisant des économies », conclut-elle.

N’hésitez pas à venir sur cette manifestation « Terres de Goûts », les samedi 11 et dimanche 12 octobre, car le bien manger des bons produits de proximité a des visages, des femmes et des hommes dont la mission noble est de nous nourrir. 

Daniel Carlier

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