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Amazon vs Perplexity : un premier litige emblématique pour le commerce agentique

Prière de ne plus faire passer Comet pour Google Chrome.

Amazon l’intime à Perplexity… entre autres doléances consignées dans une lettre de mise en demeure rendue publique.

En toile de fond, la confrontation de deux conceptions du commerce agentique, à cheval entre liberté et protection du consommateur.

(In)satisfaction client et (in)sécurité

Amazon appelle Perplexity à cesser, sans délai, d’utiliser les agents IA de son navigateur Comet pour « s’introduire secrètement » dans son périmètre e-commerce. Il lui demande d’identifier lesdits agents de manière transparente, au nom du droit des fournisseurs de services à superviser l’activité agentique.

Ce droit de supervision doit permettre d’empêcher les comportements qui dégradent l’expérience d’achat et la confiance du client avec, tout en créant des risques pour ses données.

Avec la technologie de Perplexity, l’expérience d’achat n’est pas adéquate, affirme Amazon : Comet ne peut pas sélectionner le meilleur prix, la meilleure méthode de livraison et les recommandations. Il ne donne pas non plus la possibilité d’ajouter des produits à des commandes déjà effectuées.

Quant à la sécurité des données des clients, c’est portes ouvertes, d’après Amazon. Preuve en serait des conditions d’utilisation et la notice de confidentialité de Perplexity, qui lui donnent le droit de collecter mots de passe, clés de sécurité, méthodes de paiement, historiques d’achats et autres données sensibles… tout en excluant toute responsabilité.

Amazon pointe des contournements répétés

Les premiers faits que le groupe américain juge répréhensibles remontent au moins à novembre 2024. À partir de là, à travers la fonctionnalité « Buy with Pro », des commandes ont été réalisées au nom d’utilisateurs, en exploitant une poignée de comptes Amazon – dont des comptes Prime – gérés par Perplexity.

En plus de violer les conditions d’utilisation de Prime, cette pratique aurait engendré une mauvaise expérience client. Par exemple en compliquant les retours de produits.
Perplexity avait fini par accepter d’y mettre un terme. Et, plus globalement, de ne pas déployer d’autres agents dans le Store jusqu’à négociation d’un accord. Il aurait, depuis, renié cette promesse, en changeant de tactique, avec des agents qui se connectent aux comptes des utilisateurs.

Amazon explique avoir découvert cette activité en août. N’étant pas parvenu à faire entendre raison à Perplexity, il avait coupé l’accès à Comet… qui, dans les 24 heures, avait contourné le blocage. Les relances ultérieures n’ont pas plus porté leurs fruits, Perplexity continuant à « déguiser » ses agents en instances Chrome.

Pour Amazon, cette opacité est d’autant plus troublante que les preuves de vulnérabilité de Comet aux injections de prompts se sont accumulées ces derniers temps.

Le groupe américain regrette aussi d’avoir dû dédier des ressources aux investigations et à implémentation de contre-mesures. Soulignant que le risque s’accroîtra probablement maintenant que Comet est ouvert au grand public, il réclame des mesures injonctives et une compensation financière. Non sans prétendre qu’il y a infraction aux Codes pénaux des États-Unis et de Californie.

Perplexity brandit la liberté du consommateur

En réponse, Perplexity ne mâche pas ses mots : cette offensive juridique est « une menace pour tous les internautes ».

De son avis, Amazon devrait se montrer favorable à Comet : une expérience d’achat plus simple signifie davantage de transactions et des clients plus heureux. S’il ne réagit pas ainsi, c’est parce que « son intérêt est de vous servir de la publicité, des résultats sponsorisés, et influencer vos décisions d’achat avec […] des offres embrouillantes ».

Rappelant en filigrane que les authentifiants qu’utilise Comet ne sont jamais stockés sur ses serveurs, Perplexity appelle à ne pas confondre « expérience du consommateur » avec « exploitation du consommateur ». Les utilisateurs veulent des assistants IA qui travaillent pour eux pour pour personne d’autre, ajoute-t-il. Non sans laisser comprendre qu’Amazon, dans sa volonté de travailler à terme avec des fournisseurs d’agents, chercherait d’abord à en encadrer le fonctionnement.

Or, l’IA agentique est justement l’occasion, pour les utilisateurs, de reprendre le contrôle de leurs expériences en ligne, veut croire Perplexity. En ce sens, et au nom de la liberté de choix, une entreprise n’aurait aucunement le droit de discriminer les utilisateurs sur la base des IA qu’ils choisissent pour les représenter.

Perplexity veut croire que de telles aspirations font de lui une cible idéale à intimider. Il invite en tout cas Amazon à ne pas oublier les combats qu’il a lui-même menés pour en arriver là, précisément au nom de la liberté du consommateur et avec la même conviction d’avoir un « produit qui change le monde ». Et de conclure : « Le commerce agentique est une évolution naturelle et les gens en sont demandeurs. Nous exigeons de pouvoir l’offrir.« 

Un gatekeeper remis en cause ?

Certains auront fait remarquer que Perplexity est gonflé, vu le contenu de ses propres conditions d’utilisation (l’usage de spiders, de crawlers, de scrapers et autres robots ou « processus automatisés » y est très largement proscrit).

D’autres se réjouissent au contraire de cette résistance, y voyant un moyen de remettre en cause le monopole qu’Amazon aurait sur la recherche de produits sur sa marketplace. Et par là même la position de force dans laquelle il est vis-à-vis des vendeurs tiers.

En intercalant des IA entre lui et le client, Amazon verrait plus globalement son rôle de gatekeeper un tant soit peu remis en cause. Au risque de perdre, in fine, du business.

Entre autres arguments, circule aussi celui selon lequel les logiciels avec lesquels l’utilisateur accède à un service ne regardent que lui. À l’inverse, certains estiment que tout propriétaire de site(s) e-commerce doit pouvoir ne pas autoriser des IA dans son écosystème.

Illustration générée par IA

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Perplexity mise sur Comet Plus pour concurrencer Google et soutenir la presse

✇SysKB
Par :Max

Perplexity vient de lancer Comet Plus. Cette offre par abonnement à 5 $ par mois qui entend transformer le modèle économique du web. Cette nouvelle formule est intégrée à son navigateur agentique Comet. Elle propose un accès à du contenu premium tout en reversant 80 % des revenus aux éditeurs et créateurs partenaires. Une stratégie qui pourrait bien redessiner l’équilibre entre IA, moteurs de recherche et médias traditionnels.

Comet Plus : un abonnement pour un web plus durable

Avec Comet Plus, Perplexity veut offrir une alternative aux modèles publicitaires dominants. Pour 5 $ mensuels (environ 4,6 €), les utilisateurs accèdent à une sélection d’articles premium provenant d’éditeurs partenaires.
Cette initiative se distingue par son approche équitable : la majorité des revenus générés est redistribuée directement aux éditeurs et créateurs de contenu. Le but est de soutenir le journalisme de qualité face à la montée de l’IA générative.

Un fonds initial de 42,5 millions de dollars est prévu pour alimenter ce système de rémunération. Ce mécanisme inédit marque une rupture avec le modèle de Google, où la monétisation repose essentiellement sur la publicité.

Comet, le navigateur agentique qui veut disrupter Google

Lancé en juillet 2025, Comet est un navigateur basé sur Chromium enrichi par l’intelligence artificielle de Perplexity.
Il intègre directement des agents capables de résumer des articles, organiser des tâches, ou encore automatiser certaines actions en ligne.
En proposant une navigation plus interactive et personnalisée, Perplexity positionne Comet comme une alternative à Chrome et au moteur de recherche Google.

Avec l’arrivée de Comet Plus, ce navigateur gagne une dimension économique forte, en liant l’IA aux éditeurs via un modèle de revenus partagés. Une manière pour Perplexity de convaincre les médias qu’ils ont intérêt à collaborer avec son écosystème plutôt que de le voir comme une menace.

Un pari risqué mais porteur d’avenir

En redistribuant 80 % des revenus, Perplexity espère séduire les éditeurs qui craignent la perte de trafic face aux IA de recherche.
Reste à voir si ce modèle trouvera un public. Sera t-il prêt à payer pour un accès premium, alors que l’immense majorité des internautes s’est habituée à un web gratuit financé par la publicité.

Si le pari réussit, Comet Plus pourrait devenir un exemple d’équilibre entre IA, médias et utilisateurs, à l’heure où la confiance dans les plateformes numériques est mise à l’épreuve.

Cet article original intitulé Perplexity mise sur Comet Plus pour concurrencer Google et soutenir la presse a été publié la première sur SysKB.

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"Un accès sans précédent à des domaines qui devraient rester privés": les navigateurs IA sont une menace sérieuse pour les données personnelles

«Car pour réussir à guider l'utilisateur, ces IA doivent également analyser leur activité sur le web, dont le contenu d'une page, ce qui s'y passe, et notamment les données que l'on peut être amené à rentrer dans des formulaires comme les coordonnées bancaires et les données de santé. Plusieurs de ces IA ont ainsi montré leur capacité à déduire l'âge, le sexe, les revenus et intérêts d'un utilisateur. Seule une intelligence artificielle ne réalise pas ce profilage : Perplexity.»
(Permalink)
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