Thermostats connectés : quand le prix spot s’invite dans votre chauffage
Jusqu’ici, on payait l’électricité comme un forfait : un prix moyen au kWh, éventuellement des heures creuses, et une facture assez opaque. Avec la généralisation de Linky et l’arrivée des offres à tarification dynamique, ce modèle bascule : le prix de l’électricité varie d’une heure à l’autre, en fonction du marché.
Or, selon l’ADEME, le chauffage représente autour de 60 % de la consommation électrique d’un ménage. C’est donc le premier levier à adapter au prix spot de l’électricité qui bouge en temps réel, bien avant les autres usages. Les thermostats connectés promettent déjà 5 à 15 % d’économies en jouant sur la température, la présence ou la météo.
Demain, ils pourront aller plus loin : chauffer quand l’électricité est bon marché, lever le pied lors des pics, et aligner enfin votre confort sur le vrai coût du kWh. C’est cette bascule que nous allons décrypter.
Thermostats connectés : ce qu’ils font déjà (et ce qu’il manque)
Si vous ouvrez l’application de votre thermostat connecté – Netatmo, tado°, Nest ou un autre – le tableau est toujours le même : planning de chauffe, détection de présence, prise en compte de la météo, alertes “fenêtre ouverte”… Ces fonctions ont déjà fait leurs preuves. En optimisant la température au plus juste, beaucoup de foyers gagnent 5 à 15 % sur leur facture annuelle, sans changer radicalement leurs habitudes.

Mais ces appareils ont un angle mort : ils ne regardent jamais le prix de l’électricité. Le thermostat sait qu’il fait 3 °C dehors, que vous rentrez à 19 h et que votre logement met 45 minutes à chauffer, mais il ignore totalement que le kWh coûte deux ou trois fois plus cher à cette heure-là qu’en milieu de journée.
En Europe du Nord, la maison suit déjà le prix spot
Saviez-vous qu’en Norvège, en Suède ou en Finlande, les offres étaient indexées sur le prix spot de l’électricité ? De nombreux foyers pilotent pompes à chaleur, chauffe-eau ou radiateurs en fonction du tarif horaire – vu comme ça caille là-bas, il fallait bien trouver des solutions économiques faciles à mettre en place !
Le principe est le suivant : chauffer davantage quand l’électricité est abondante et bon marché, lever le pied lors des pics de prix. Chez certains fournisseurs nordiques, les foyers bien équipés en domotique affichent ainsi jusqu’à 20 à 30 % d’économies, sans avoir à passer leurs soirées à surveiller une courbe de prix comme des tradeurs maladifs.
La France rattrape son retard avec des offres dynamiques !
En France, la CRE impose désormais aux grands fournisseurs de proposer au moins une offre à tarification dynamique : une partie du prix du kWh suit le marché d’heure en heure. Dans les faits, beaucoup restent prudents et lissent encore ces variations.
Sobry fait figure d’exception en assumant une offre indexée sur le prix spot horaire, assortie d’un plafond mensuel qui évite au kWh de dépasser le double du tarif réglementé. Le client profite ainsi d’un signal prix lisible, sans risquer de revivre le trauma de 2022.
Demain : un thermostat piloté par le prix spot
Concrètement, comment ça se passe ? À 14 h, la production solaire est au plus haut, le prix spot de l’électricité plonge : votre thermostat en profite pour monter légèrement la consigne et stocker de la chaleur dans les murs et le plancher. À 19 h, quand tout le monde rentre et que le kWh flambe, il baisse la température d’un degré ou deux. Le confort ne bouge presque pas, mais la facture, elle, change vraiment.
Nota Bene : le même principe s’applique au chauffe-eau, à la pompe à chaleur ou à la recharge du véhicule électrique, déclenchés uniquement sur les plages les plus intéressantes.
Vers la fin des factures opaques ?
Le prix spot de l’électricité commence à s’inviter dans les contrats grand public, et bientôt dans les objets du quotidien. Entre les offres à tarification dynamique et la montée en puissance des thermostats connectés, le chauffage ne demeure plus simplement un poste de dépense subi, mais devient clairement et finement optimisable.
Tout ne se fera pas en un hiver : il faudra des logements suffisamment performants, des algorithmes fiables et des garde-fous pour encadrer la volatilité des prix. Mais la trajectoire est claire. Demain, ajuster sa consommation à l’état du réseau se fera en grande partie automatiquement. Et la question ne sera plus seulement “combien je consomme ?”, mais “à quel moment je consomme ?” – avec, à la clé, des factures plus lisibles et potentiellement plus légères.
Cet article vous a éclairé sur l’avenir de votre facture d’électricité ? N’hésitez pas à partager vos réflexions ou vos doutes en commentaire. Si vous avez déjà testé une offre dynamique ou si vous voyez des imprécisions dans l’article, faites-le savoir.










