RSL 1.0 - L'heure de passer à la caisse a sonné pour les IA
On vit une époque formidable (non), car d’un côté, 5,6 millions de sites web bloquent maintenant le GPTBot d’OpenAI , 5,8 millions bloquent ClaudeBot alors que de l’autre côté, ce sont 13,26% des bots IA qui se contrefoutent royalement des robots.txt . Les webmasters sont tous en PLS, et plantent des pancartes “Propriété privée - IA interdit” partout… Mais je vous le donne en mille Émile, ça ne sert strictement à rien !
Il y a quand même des gens très intelligents qui se penchent sur le sujet et hier, c’est un nouveau standard qui vient de sortir pour dire stop à cette comédie ! Cela s’appelle Really Simple Licensing (RSL) 1.0 et ça propose quelque chose de radical : Arrêter de bloquer, et commencer à facturer ! Miam !
Concrètement, c’est un petit fichier texte pour passer du fuck-off à la négociation commerciale. Car oui on le sait, le problème avec le robots.txt, c’est que c’est comme demander poliment à des cambrioleurs de ne pas rentrer chez vous. Ça marchait en 1994 quand le web était rempli de gens bien élevés mais en 2025, avec OpenAI, Anthropic, Meta et compagnie qui aspirent notre contenu pour alimenter leurs modèles à plusieurs milliards de dollars, la politesse a ses limites. RSL, c’est donc le passage à l’âge adulte du web où si l’une de ces entreprise veut nos données, c’est possible mais va falloir allonger la moula.
Techniquement, RSL se présente comme un complément au Robots Exclusion Protocol (RFC 9309) où en gros, c’est un vocabulaire XML qui permet d’exprimer des règles de licence machine-readable. Le standard définit trois niveaux de permissions : ai-all (tout autoriser), ai-input (indexation uniquement), ai-index (utilisation limitée). Vous pouvez aussi définir une option “Contribution” pour les organisations non-commerciales qui voudraient utiliser votre contenu à des fins de recherche par exemple.
Le truc intelligent, c’est que RSL s’intègre partout où vous avez déjà l’habitude de mettre des métadonnées : robots.txt, headers HTTP, flux RSS, balises HTML. Pas besoin de réinventer la roue donc, mais juste d’ajouter quelques lignes qui disent “Mon contenu coûte X par requête” ou “Contactez-moi pour négocier”. Le standard supporte aussi d’autres protocoles complémentaires comme Open License Protocol (OLP), Crawler Authorization Protocol (CAP) ou Encrypted Media Standard (EMS).
RSL débarque avec les gros calibres derrière comme Cloudflare et Akamai , qui gèrent une bonne partie du trafic web mondial. L’idée initiale de Matthew Prince de Cloudflare est donc en train de prendre forme tout doucement. Et ils sont rejoints par l’Associated Press et Stack Overflow. Et surtout, il y a Supertab , un service de micropaiement qui teste le système depuis deux trimestres avec une douzaine de clients.
Leur modèle, c’est le “tab” à l’américaine. En gros, vous lisez des articles, ça s’accumule sur une ardoise virtuelle, et vous payez seulement quand vous atteignez 1$ ou 5$. Pas besoin comme ça de sortir la carte bleue pour chaque article à 50 centimes derrière l’un de ces paywalls de merde. Et ça semble bien fonctionner puisque le système a multiplié par trois le nombre de lecteurs payants , et que 10% de ceux qui ouvrent un “tab” finissent par s’abonner dans les 3-4 mois.
Supertab applique maintenant le même principe aux bots IA qui “consomment” le contenu. Ça s’accumule sur un compteur, et ils payent après sauf que contrairement aux humains qui peuvent oublier de payer leur note de bar, les robots ont un budget de scraping bien défini
Alors RSL ne va pas sauver le journalisme ni régler magiquement le bordel du droit d’auteur mais au moins, ça permet d’arrêter de faire semblant. Les créateurs de contenu sont devenus des fournisseurs d’API malgré eux, et RSL assume juste le modèle économique sous-jacent. Plus de 1500 organisations soutiennent déjà ce standard, mais est-ce qu’OpenAI, Anthropic, Google et les autres vont jouer le jeu ? On verra bien…
Pour en savoir plus, c’est par ici : rslstandard.org



















