Nouveau vol de données Salesforce via une intégration SaaS
Une application tierce compromise, et c’est la porte ouverte sur des données clients.
Salesforce s’était retrouvé dans cette situation au mois d’août. L’application concernée – un chatbot de gestion commerciale – émanait de l’éditeur américain Salesloft. Ce dernier avait été compromis au préalable (compte GitHub, puis environnement AWS) afin de récupérer des jetons d’API (tokens OAuth) utilisés par ledit chatbot pour se connecter à Salesforce.
Un incident du même type vient de se produire avec une application d’un autre éditeur américain : CS (Customer Success), de Gainsight. Celui-ci revendique, entre autres clients, GitLab, Glassdoor, GoTo, Jamf, Notion, Okta, Sonos et Zapier.
Salesforce a coupé la connexion avec Gainsight dans la matinée du 20 novembre. Il ne l’a pas rétablie depuis. D’autres éditeurs ont suivi par précaution, dont Hubspot et Zendesk.
Aux dernières nouvelles, Gainsight estime que 3 organisations ont été touchées. Ce n’est pas l’avis de Google/Mandiant, chargé d’enquêter : à l’en croire, plus de 200 instances ont potentiellement été affectées. La campagne est possiblement l’œuvre d’affiliés au collectif ShinyHunters.
Il faudra peut-être réactiver manuellement certaines règles lorsque la connexion sera rétablie, prévient Gainsight. Qui signale par ailleurs que ses plug-in pour Gmail et Outlook ne sont pas fonctionnels pour qui s’y connecte via Salesforce.
Les campagnes contre Salesforce s’accumulent
Les accès indésirables via le chatbot de Salesloft ont fait de multiples victimes dans le secteur IT (Boomi, IBM, Nutanix, OpenText, Proofpoint, Pure Storage, Rubrik, Zscaler…). Des tickets de support ont notamment été exposés… et des secrets avec.
Cet incident, combiné à d’autres, a culminé il y a quelques semaines en un leak. Sous l’enseigne SLSH (Scattered LAPSUS$ ShinyHunters), des cybercriminels ont menacé de publier des données… et de soutenir les actions en justice qui s’ensuivraient, en particulier pour violation du secret des affaires.
SLSH avait fixé un ultimatum au 10 octobre. Il l’avait aussi soumis à Red Hat, après la compromission d’une instance GitLab liée à son activité de conseil (une mine potentielle de secrets d’infra : inventaires, topologies réseau, playbooks et blueprints, résultats d’audits de sécurité…).
Au lendemain de la date, quelques datasets issus des campagnes contre Salesforce furent publiés. Les deux plus gros – contenant l’un et l’autre des données personnelles par million – concernaient les compagnies aériennes Qantas et Vietnam Airlines. Une filiale américaine d’ENGIE était aussi dans le lot.
Dans la foulée, SLSH avait annoncé, sur son Telegram, cesser ses activités jusqu’en 2026. Il avait déclaré vouloir se concentrer sur les employés du FBI et de la NSA, probablement en réponse à la saisie des serveurs de BreachForums.
Quelques jours plus tard, des membres avait officialisé la « dissolution permanente » du groupe après l’arrestation de plusieurs administrateurs.
Illustration générée par IA
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