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Le driver NTFSPLUS devient NTFS et progresse vers le kernel Linux

Vous vous souvenez quand Paragon Software a sorti son driver NTFS3 pour Linux en 2021 ? Bien sûr que vous ne vous en souvenez pas parce que vous êtes gens normaux. Mais le titi barbus sous Linux étaient très contents !! Enfin un driver NTFS kernel-space performant et maintenu par une boite sérieuse !

Mais le problème c'est qu'un an plus tard, le développeur principal du driver a disparu de la circulation. Silence radio total et depuis les bugs se sont accumulés et il n'y a plus eu de patch. Et aujourd'hui en 2025, les utilisateurs Linux continuent d'utiliser ce vieux ntfs-3g (driver FUSE) préhistorique de 2008.

Heureusement, Namjae Jeon a décidé de tout refaire from scratch !! C'est super ça non ? Alors moi je connaissais pas Namjae, mais c'est lui qui a créé le driver exFAT pour Linux et qui maintient le code du serveur KSMBD dans le kernel (à vos souhaits !). Le gars sait coder proprement, et surtout contrairement à l'autre qui a disparu, il maintient ses projets sur la durée.

Son nouveau driver s'appelait NTFSPLUS à l'origine, mais bonne nouvelle : il vient d'être renommé tout simplement "NTFS" pour sa soumission v3 sur la mailing list du kernel Linux. Pourquoi ce changement ? Parce que Namjae est reparti de l'ancien driver NTFS read-only qui existe depuis des années dans le kernel, un code beaucoup plus propre et bien commenté. Comme ça au lieu de partir sur une base Paragon qui ressemble à un champ de mines mal documenté, il a juste repris le code legacy et y a ajouté le support en écriture. Et maintenant que ça s'appelle "NTFS" tout court, c'est plus clair pour tout le monde.

Le résultat c'est donc un gros patch qu'il vient de soumettre et niveau features, ça envoie du paté de manchot : implémentation iomap, suppression des buffer-head, des utilitaires user-space publics, support IDMAPPED mount, fonctionnalité readahead pour le fichier $MFT, et surtout la suppression de la limitation 2TB sur les systèmes 32-bit. Bref, tout ce que NTFS3 devait faire mais n'a jamais vraiment fait.

Et niveau perfs, les benchmarks sont encore meilleurs que prévu. On parle de +3 à 5% en écriture single-thread et carrément +35 à 110% en multi-thread par rapport à NTFS3. Le listing des fichiers est 12-14% plus rapide, et le montage d'une partition de 4 To prend moins d'une seconde (contre plus de 4 secondes avec NTFS3). Techniquement, c'est mieux sur tous les tableaux !

Par contre, faut pas s'emballer trop vite non plus. Le driver est toujours marqué comme expérimental et le journaling complet n'est pas encore fonctionnel. Y'a juste le replay du journal qui existe, et d'après Namjae lui-même, ça marche pas correctement pour l'instant. Le support complet du journaling est prévu après l'intégration upstream.

Maintenant la vraie question c'est : est-ce que les gens vont faire confiance à ce nouveau driver ? Parce que NTFS3, ça avait l'air super aussi au début pour finalement être boudé par la communauté. Les utilisateurs Linux ont été hypés et déçus une fois... Et ça c'est dramatique car on peut tromper 1 linuxiens mille fois...non, c'est pas ça mais vous avez compris...

Bref, nos barbus en culottes courtes ne sont pas pressés je pense, de retenter l'expérience NTFS en écriture car même si le nouveau driver affiche +110% de perfs sur le papier, ça ne garantit rien sur la fiabilité à long terme et surtout sur la maintenance. Mais bon j'ai confiance en Namjae Jeon qui a un excellent track record avec exFAT et KSMBD ! Donc je garde la foiiiii !

Et puis il y a la question de l'adoption par les distributions car même si le driver NTFS est intégré dans le kernel Linux principal, ça ne veut pas dire que Debian, Ubuntu ou Fedora vont switcher dessus par défaut. Elles ont encore les doigts un petit peu brûlés avec NTFS3 et vont probablement attendre 2-3 ans pour voir comment ça évolue avant de faire le changement. En attendant, ntfs-3g continuera de vivre sa vie peinarde malgré ses 17 ans d'âge.

En attendant que ce jour de gloire arrive pour NTFS, si vous voulez tester le nouveau driver, le code est dispo sur Github !

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Article publié le 21 octobre 2025 et mis à jour le 30 décembre 2025

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Quand Sony vendait Linux pour PlayStation 2

Vous vous rappelez de votre PlayStation 2, cette bonne vieille console qui a bercé les années 2000 avec ses GTA, ses Final Fantasy et ses Pro Evolution Soccer ? Et bien figurez-vous que Sony avait sorti à l'époque un kit officiel pour transformer la machine en PC sous Linux. D'abord au Japon en 2001, puis aux États-Unis en 2002. Oui, officiellement, fait par Sony.

C'était complètement dingue quand on y pense !

Le kit PS2 Linux (compatible uniquement avec les modèles "fat" avec baie d'extension) comprenait tout un attirail de ouf : un disque dur IDE de 40 Go, un adaptateur réseau (qui faisait aussi office d'interface IDE), un adaptateur VGA pour brancher la console sur un moniteur compatible (sync-on-green requis), une carte mémoire de 8 Mo (requise mais non incluse), et même un clavier et une souris USB aux couleurs de la PlayStation. Sony avait vraiment mis le paquet sur la qualité de ces périphériques, avec un clavier qui avait un toucher plutôt agréable pour l'époque.

Côté électronique, la PS2 embarquait un processeur MIPS R5900 (le fameux Emotion Engine) et le système tournait sur un kernel Linux 2.2.1 basé sur Kondara MNU/Linux (une distro japonaise dérivée de Red Hat). Par contre, avec seulement 32 Mo de RAM, fallait pas s'attendre à des miracles. Le système incluait quand même l'environnement de bureau Window Maker, un gestionnaire de fenêtres old school mais terriblement classe avec son petit pingouin.

L'installation se faisait via un disque (CD ou DVD selon l'édition) qu'on insérait comme un jeu, et la carte mémoire stockait les fichiers de boot. Ensuite il fallait partitionner le disque dur à la main en suivant la doc, parce que y'avait pas d'assistant automatique. Une fois installé, on pouvait lancer des applications, compiler du code, et même faire tourner des navigateurs comme Mozilla Suite (Firefox étant arrivé plus tard via des ports communautaires).

Le lecteur DVD-ROM n'était pas utilisable sous PS2 Linux (pas de driver), ce qui empêchait de copier des jeux, par contre, rien n'empêchait de développer ses propres programmes. D'ailleurs, le kit était principalement destiné aux développeurs et aux bidouilleurs qui voulaient explorer l'architecture de la console.

Aujourd'hui ces kits sont devenus assez rares et se revendent à prix d'or pour les collectionneurs. Y'a même des distributions Linux plus modernes comme Black Rhino qui ont été portées sur PS2 par la communauté.

C'était vraiment une autre époque où les constructeurs osaient ce genre d'expérimentations... Une console de jeu grand public qui peut officiellement booter sur Linux, ça n'arriverait plus aujourd'hui et c'est bien dommage je trouve...

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