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La paix en Ukraine: que s’est-il passé à Istanbul? - Le Temps

6 juin 2024 à 16:22

Le Temps
Débats, mardi 28 mai 2024

La paix en Ukraine: que s'est-il passé à Istanbul?

FRANÇOIS NORDMANN
ANCIEN DIPLOMATE, CHRONIQUEUR

Si la guerre se prolonge en Ukraine, c'est la faute des puissances occidentales. Boris Johnson, premier ministre britannique, et les responsables américains auraient fait échouer un traité de paix que la Fédération de Russie et l'Ukraine étaient sur le point de conclure au printemps de 2022. Cette version propagée par la partie russe est sans fondement, comme le démontrent deux chercheurs américains, Samuel Charap et Sergey Radchenko dans un article publié le mois dernier dans la revue Foreign Affairs.

https://www.foreignaffairs.com/ukraine/talks-could-have-ended-war-ukraine

Ces deux spécialistes ont reconstitué en détail les pourparlers qui ont commencé en Biélorussie le 28 février, moins d'une semaine après l'invasion russe et la tentative de capturer Kiev, et se sont poursuivis à Istanbul jusqu'à la fin mai. Ils ont analysé le texte de projet d'accord. Ils ont parlé à des témoins, ont lu toutes les déclarations y relatives. Ils ont constaté que les positions des parties sont restées très éloignées l'une de l'autre. Le 29 mars, elles ont publié le « communiqué d'Istanbul », un document rédigé par la partie ukrainienne, qui a servi de base aux discussions et qui contenait les grandes lignes d'un traité intitulé « Propositions clés pour un traité sur des garanties de sécurité en faveur de l'Ukraine ». Mais il y avait loin de la coupe aux lèvres.

La partie russe exigeait d'abord que l'Ukraine retourne au statut de neutralité qu'elle pratiquait avant 2014. La partie ukrainienne s'y serait prêtée, tout en insistant pour un cessez-le-feu et la création de corridors humanitaires, puis elle s'est concentrée sur des garanties de sécurité. La Russie et les autres membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l'Allemagne, l'Italie, Israël, la Turquie et la Pologne se seraient engagés à intervenir militairement si l'Ukraine devait être à nouveau attaquée. Pour la Russie, il s'agissait d'une démarche collective des pays garants; pour l'Ukraine, c'était un engagement individuel de chaque Etat partie, plus précis même que l'article V du traité instituant l'OTAN. Kiev n'a pas consulté au préalable les pays mentionnés.

C'était faire l'addition sans l'aubergiste: les pays occidentaux, qui ne voulaient pas de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, n'étaient pas non plus disposés à signer un traité qui aurait pu les entraîner dans un conflit armé avec la Russie.

Tel est le message que Boris Johnson est venu transmettre au président Zelensky à Kiev le 9 avril 2022: les pays occidentaux soutiendront l'Ukraine en lui envoyant des armes, mais ils excluent de lui fournir des troupes. Ils ne sont donc pas d'accord avec le projet de traité en train d'être discuté avec la Russie.

Entre-temps, le vent a tourné. L'armée ukrainienne a brisé l'encerclement de Kiev et repoussé l'envahisseur au nord-est du pays. Moscou présente comme un geste de bonne volonté, destiné à faciliter l'accord, ce qui est en fait la déroute de son armée. Le 4 avril Zelensky se rend à Boutcha où l'on a découvert les atrocités commises par les troupes d'occupation russes. Ces deux facteurs - le succès des armes et la barbarie de l'occupation - pèsent sur les décisions de Kiev, moins enclin au compromis et qui durcira ses demandes à la table de négociations, réclamant le retrait des forces russes du Donbass.

Le projet de traité de 2022 souffre d'un autre défaut majeur: il ne dit mot de la cessation des hostilités, des frontières et des territoires. C'est pourtant la préoccupation immédiate. Il renvoie le sort de la Crimée à des négociations entre les présidents russe et ukrainien, qui pourraient s'étendre sur les quinze prochaines années... On dresse les contours d'une paix future sans régler la fin de la guerre: on met carrément la charrue devant les boeufs.

On était donc loin d'un accord de paix en 2022. Quoi que prétende la propagande russe, les Occidentaux n'ont pas « tiré la prise » pour mettre fin aux négociations: c'est un peu plus compliqué.

La situation sur le terrain évoluait en faveur de la défense ukrainienne. Les Occidentaux ne se sont pas laissé forcer la main pour donner des garanties de sécurité à l'Ukraine. Ils ont exclu toute intervention militaire directe dans la guerre, ce qui rendait sans objet le traité de garantie proposé par l'Ukraine.


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The Talks That Could Have Ended the War in Ukraine | Foreign Affairs

6 juin 2024 à 16:15

Aux premières heures du 24 février 2022, l'armée de l'air russe a frappé des cibles dans toute l'Ukraine. Dans le même temps, l'infanterie et les blindés de Moscou se sont déversés dans le pays depuis le nord, l'est et le sud. Dans les jours qui suivent, les Russes tentent d'encercler Kiev.

Ce furent les premiers jours et les premières semaines d'une invasion qui aurait pu aboutir à la défaite de l'Ukraine et à sa soumission à la Russie. Rétrospectivement, il semble presque miraculeux qu'il n'en ait rien été.

Ce qui s'est passé sur le champ de bataille est relativement bien compris.


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Ukraine and Russia explore neutrality plan in peace talks

27 mai 2024 à 08:43

D'après les sources fournies, voici les principales propositions de l'Ukraine lors des négociations de paix avec la Russie en 2022 pour tenter de mettre fin à la guerre :

  • Statut de neutralité pour l'Ukraine, avec une interdiction d'adhérer à l'OTAN ou d'accueillir des bases militaires étrangères sur son territoire.
  • Garanties de sécurité pour l'Ukraine assurées par des pays tiers comme la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis plutôt que par l'OTAN.
  • Limites imposées aux forces armées ukrainiennes et interdiction des missiles nucléaires sur le territoire ukrainien.
  • Reconnaissance du russe comme langue co-officielle en Ukraine et enseignée dans les écoles.
  • Rejet catégorique de toute concession territoriale à la Russie, que ce soit pour la Crimée annexée en 2014 ou les régions séparatistes du Donbass.
  • Retrait complet des troupes russes du territoire ukrainien et cessez-le-feu.

Selon le Financial Times, ces propositions faisaient partie d'un projet d'accord préliminaire en 15 points qui a été discuté lors des pourparlers de mars-avril 2022, notamment à Istanbul. Cependant, les négociations ont finalement échoué, faute d'accord sur le statut de la Crimée et du Donbass revendiqués par la Russie.

–––––

et probablement suite à la relance de l'effort de guerre par Boris Johnson qui est venu à Kiev le 9 avril 2022.

https://twitter.com/BorisJohnson/status/1512818337415372802

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-britannique-interdit-d-entree-en-russie_6122455_3210.html

Sans soutiens extérieur, l'Ukraine aurait probablement accepté l'accord. ... qui en fait vu depuis 2024 semble être le mieux qui puisse arriver, mais après des horribles massacres et destructions... pfff...


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Guerre en Ukraine : le premier ministre britannique, Boris Johnson, interdit d’entrée en Russie

27 mai 2024 à 08:39

En mars 2022, des négociations de paix ont eu lieu en Turquie entre l'Ukraine et la Russie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gociations_de_paix_de_2022_entre_l%27Ukraine_et_la_f%C3%A9d%C3%A9ration_de_Russie
https://www.ft.com/content/7b341e46-d375-4817-be67-802b7fa77ef1

L'accord était sur des bonnes voies, mais n'a pas été finalisé. Notamment à cause des désaccords sur le status de la crimée et du donbass.

Mais aussi à cause de la relance de la guerre par le soutien de Boris Johnson venu à Kiev le 9 avril.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-britannique-interdit-d-entree-en-russie_6122455_3210.html

Le ministère des affaires étrangères russe dans un communiqué dénonce les « actions hostiles sans précédent » de Londres, en particulier les sanctions à l’égard de hauts responsables russes. « Le gouvernement britannique cherche délibérément à aggraver la situation autour de l’Ukraine, en fournissant des armes létales au régime de Kiev et en coordonnant des efforts similaires au nom de l’OTAN », ajoute le ministère.
Lire aussi : Guerre en Ukraine en direct : la Russie appelle les soldats ukrainiens de Marioupol à déposer les armes
Aide militaire et financière massive à l’Ukraine

M. Johnson s’était rendu à Kiev le 9 avril pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et « montrer [le] soutien indéfectible [du Royaume-Uni] au peuple ukrainien », avait tweeté le chef du gouvernement britannique après sa rencontre avec M. Zelensky. Saluant « le plus grand fait d’armes du XXIe siècle », le premier ministre avait annoncé une aide militaire comprenant 120 véhicules blindés et des nouveaux systèmes de missiles antinavires.

Cette aide s’ajoutait à celle annoncée la veille par le Royaume-Uni, comprenant des missiles antiaériens Starstreak et 800 missiles antichars, ainsi que des drones destinés à des « frappes de précision » contre l’armée russe. Alors même que plus de 10 milliards de dollars d’aide pour l’Ukraine ont été réunis lors d’une collecte internationale, M. Johnson a également promis une aide financière supplémentaire de 500 millions de dollars à travers la Banque mondiale.

« J’ai dit clairement aujourd’hui que le Royaume-Uni se tient résolument à leurs côtés dans ce combat qui continue, et que nous le resterons à long terme », avait aussi déclaré M. Johnson. Un soutien réaffirmé samedi par le porte-parole du gouvernement britannique, en réponse à la décision de Moscou :

« Le Royaume-Uni et nos partenaires internationaux sont unis pour condamner les actions répréhensibles du gouvernement russe en Ukraine et appeler le Kremlin à cesser la guerre. Nous restons résolus dans notre soutien à l’Ukraine. »

------ twitter

https://twitter.com/BorisJohnson/status/1512818337415372802

5:42 PM · 9 avr. 2022

Boris Johnson
@BorisJohnson
Today I met my friend President @ZelenskyyUa
in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.

We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign.


Aujourd'hui, j'ai rencontré mon ami le Président @ZelenskyyUa
à Kiev pour témoigner de notre soutien indéfectible au peuple ukrainien.

Nous présentons un nouveau programme d'aide financière et militaire qui témoigne de notre engagement dans la lutte de son pays contre la campagne barbare de la Russie.

5:42 PM · 9 avr. 2022


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