Vue normale

Aujourd’hui — 24 décembre 2024Flux principal

Réponses du mini-mot croisé du NYT aujourd’hui: 24 juin 2024

24 décembre 2024 à 13:48

Vous aimez les mots croisés, mais vous n’avez pas toute la journée pour vous asseoir et résoudre un puzzle grandeur nature dans votre journal quotidien ? C’est à cela que sert la Mini ! Version réduite du célèbre jeu de mots croisés du New York Times, The Mini est un moyen rapide et facile de tester […]

Le post Réponses du mini-mot croisé du NYT aujourd’hui: 24 juin 2024 est apparu en premier sur Moyens I/O.

À partir d’avant-hierFlux principal

Le four Hoffmann, une marque de fa- Briques du Valenciennois !

13 octobre 2024 à 14:43

Jean-Jacques Fleury : « Ce n’est pas un tas de briques sans intérêts »

La Voix du Nord et l’Observateur du Valenciennois ont longuement relaté cette histoire industrieuse locale d’une famille où l’entreprise s’est transmise de génération en génération avec un fil matriarcal assez savoureux, même en 2024. Née en 1904 pour alimenter la construction de l’église Saint-Michel à Valenciennes, cette briqueterie avait un savoir faire reconnu. La présence à cette manifestation de Pierre-Marie Miroux, un petit cousin germain de la famille Chimot, ajoutait au moment une touche d’émotion, un peu comme le dernier mineur à la fermeture d’un puits. 

Pierre-Marie Miroux

L’histoire aurait pu être belle, une fin d’exploitation naturelle de la dernière Briqueterie (sur 17) du Valenciennois, puis un choix collectif de préserver, voire de rénover cette empreinte industrielle locale, car « c’est notre patrimoine industriel. Ce n’est pas un tas de briques sans intérêts », déclare au micro Jean-Jacques Fleury, secrétaire adjoint de l’association du Comité de Sauvegarde du Patrimoine du Valenciennois, peu avant la manifestation rassemblant d’une cinquantaine de personnes .

C’est là où se situe le curseur d’une polémique, car comme le souligne Alain Cybertowicz, le président de l’association, cette démarche ne s’inscrit pas « dans un parti d’opposition. Nous ne sommes pas contre les projets, mais nous sommes des lanceurs d’alerte afin de sauver un site qui le mérite. En l’occurence, nous pensons que le Four Hoffmann fait partie de notre patrimoine industriel local. D’ailleurs, ce sauvetage peut se marier avec un autre sur ce même site », et visiblement la DRAC Hauts de France aussi avec la lecture des échanges de mails ci-dessous entre le Président de l’association et Véronique STIEVENART, l’Architecte des Bâtiments de France reconnue et très redoutée dans le Hainaut. L’histoire récente de l’association permet de souligner qu’ils ont rarement tort comme pour les bastions de la citadelle, le sauvetage de l’auberge du Bon fermier, de l’Auberge espagnole, les gisants dans la cave du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, voire une Maison des Tisserands… !

Echanges de mails le 19 juillet 2024 entre Alain Cybertowicz, Président du Comité de Sauvegarde du Patrimoine et Véronique STIEVENART, Architecte des Bâtiments de France.

  1. Bonjour monsieur,

Une demande de protection MH a été transmise à la DRAC qui a étudié la possibilité de cette protection. Mais elle n’a pas eu l’accord du propriétaire, qui est la CAVM, pour présenter le dossier en CRPA. La briqueterie n’est donc pas protégée MH.

J’ajoute que nous n’avons d’espace protégés dans ce secteur donc l’ABF n’est pas consulté dans le cadre des autorisations d’urbanisme. 

Cordialement 

Véronique STIEVENART

Architecte des Bâtiments de France

  2. Bonjour Madame, 

Je vous remercie de votre réponse

Mais vous comprendrez que nous sommes très déçus de cette situation !

Cette briqueterie qui est un symbole pour l’architecture de Valenciennes risque donc de disparaître du jour au lendemain…

Cordialement 

Alain Cybertowicz, Président du Comité de Sauvegarde du Patrimoine Valenciennois

  3. Re,

J’en suis bien consciente et bien désolée mais ce sont les acteurs du valenciennois qui ont « la main » et non l’état ! Donc, il faut vous adresser au propriétaire du terrain qui a refusé.

Cordialement 

Véronique STIEVENART, Architecte des Bâtiments de France

Pour essayer de décoder ce choix étape par étape

Pour maîtriser les tenants et les aboutissants de cet échange de mails ci-dessus, revenons sur la chronologie des événements.

Au moment de la mise en vente du terrain sur lequel la Briqueterie était toujours active, Valenciennes Métropole a fait jouer son Droit de préemption (24 février 2022 à hauteur de la somme de 297 135 euros ). A cette étape de la préemption, il suffit à une institution de brosser un projet d’intérêt général afin de maîtriser le foncier et le tour est joué. C’est classique et d’une grande banalité en l’espèce, voire de bon aloi compte tenu de l’emplacement de la Briqueterie sur Marly. 

Ensuite, le propriétaire pouvait attendre la fin naturelle de l’exploitation de cette Briqueterie « Chimot ». En effet, la liste d’une fin de vie programmée n’était pas incohérente même si l’entreprise en difficultés était encore rentable ; des conditions de travail d’une grande pénibilité, mais également le produit, certes de qualité, pour autant désuet à la vue de l’évolution des matériaux, sa consommation anachronique de charbon, son alimentation par transport de matières premières, une série de paramètres débouchant vers une remise en cause de ce type d’exploitation inéluctable sauf que…

…Valenciennes Métropole a décidé d’accélérer le processus avec la mise en oeuvre d’une fin de bail au 16 février 2024 pour la Briqueterie « Chimot » gérée par Pierre Goethals. A la clé, de l’argent public consommé pour une indemnité d’éviction légale (montant confidentiel) et la demande de vider totalement le site d’exploitation d’ici la date de fin de bail. Nous connaissons l’histoire, les dernières briques sont sorties en décembre 2023, la fin d’une histoire locale. Toutefois, ce choix stratégique, à minima passé en Bureau communautaire, repose et doit s’argumenter sur un projet d’intérêt général pour cet espace foncier, à court, moyen ou long terme. De fait, la délibération publique doit mentionner un projet public ou privé avec un intérêt général à la clé pour le développement économique ou autre. Pour autant, aucune communication de la CAVM ou de la commune de Marly n’a été enregistrée à ce stade.

Bien sûr, cette annonce durant l’été 2023 a fait grand bruit et les passionnés du patrimoine industriel ont lancé une mobilisation. « Dès la connaissance de ce choix de Valenciennes Métropole, j’étais tellement révolté. Le four Hoffmann est un élément patrimonial. C’est pourquoi, j’ai demandé un classement de ce site à la DRAC Hauts de France dès le 31 octobre 2023 », commente Jean-Jacques Fleury. La réponse le 21 juin 2024 fut lente, trop tardive, avec la validation pour une instruction du dossier (Avis favorable 15 02 2024). Par ailleurs, la rédactrice du courrier, Christine Bongart, indique sur le site  https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/IA59005677 que ledit projet visé serait « Immobilier ».

Les habitats attenants à l’ancienne Briqueterie Chimot

Dans la foulée de la fin du bail, Valenciennes Métropole demande un permis de démolir le 16 mai 2024 (faisant tomber de facto le courrier du 21 juin ci-dessus), ce qui sans projet pourrait paraître lunaire et démontre qu’il existe des éléments sur la table. Là également, il est inconcevable que l’édile de Marly ne soit pas au courant du projet en question, sauf à dire que le devenir d’un emplacement foncier stratégique ne l’intéresse pas. En mode express, la validation de ladite demande de démolition a été entérinée par la commune de Marly le 03 juin 2024. « Nous n’avions pas de justificatif légal pour le refuser », souligne le maire.

Dans le même temps, la mobilisation a pris corps avec une pétition rassemblant déjà 15 000 signatures, un projet de reconversion du site à l’étude par les apprenants de l’école d’architecture de Lille, et une référence au niveau national. « En effet, la Fondation patrimoine, avec Stéphane Bern, va injecter près de 600 000 euros dans la rénovation lourde d’un four Hoffmann très dégradé dans la Marne. Ici sur Marly, il demeure encore en bon état », ajoute Jean-Jacques Fleury.

Demande de recours gracieux, refus de la commune ( retour marly), demande d’annulation du permis de démolition par la Préfecture du Nord… refusé, et l’appel d’offres pour le choix du démolisseur entériné le 12 septembre dernier. En clair, le coup de pioche est imminent dans le plus profond silence de la puissance publique, assez incompréhensible, voire insupportable.

« Pourquoi un tel acharnement », Jean-Jacques Fleury

Ce qui choque le plus dans ce circuit d’une politique publique, sous embargo, est la précipitation. « Si Valenciennes Métropole n’a aucun projet, puisqu’elle refuse, comme la mairie, de communiquer ; pourquoi un tel acharnement à démolir ce Four Hoffmann si rapidement ? », ajoute-t-il.

En 1989, la fosse Arenberg s’arrêtait. Trois ans plus tard, la destruction du complexe minier de Wallers Arenberg était dans les tuyaux sauf que Claude Berri est passé par là, son film « Germinal » a sauvé ce site emblématique d’une histoire minière. Certes, nous ne parlons pas du même site industrieux, mais la préservation d’un Four Hoffmann, et la restauration de ses attenants, fait tout autant partie du patrimoine local et territorial sur le Valenciennois, ni plus, ni moins. Le curseur est à ce niveau et une destruction en catimini avec un permis de démolir, déposé par la CAVM, et validé manu militari par la commune de Marly, fait peu de cas de l’histoire locale.

Bizarrement, et en d’autres circonstances bien plus clivantes, les parties en question n’ont pas hésité à communiquer pour défendre leurs projets. Ici, rien de tout cela, cela ne fleure pas bon du tout sauf à penser qu’un projet, victime d’un trou d’air, serait de nouveau sur la table…, mais une proposition structurante est peut-être dans les tuyaux, alors pourquoi tant de mystères !

Daniel Carlier

Cet article Le four Hoffmann, une marque de fa- Briques du Valenciennois ! est apparu en premier sur Va-Infos.fr.

❌
❌