REPORTAGE. "Tu nous entends, tu nous comprends ?" : maltraités ou torturés, ces anciens prisonniers du régime de Bachar al-Assad ont basculé dans la folie
13 décembre 2024 à 09:58
Des rescapés des prisons syriennes à la limite de la mort, rendus fous -littéralement- par la torture. Ne lisez pas si vous n'êtes pas un parangon de la joie de vivre, c'est insoutenable.
> Ils sont trois dans la chambre de cet hôpital. Trois prisonniers dans un état terrifiant. Allongé sur un lit, les phalanges coupées, la jambe gauche surinfectée, un homme d'une cinquantaine d'années. Quand on lui demande comment il s'appelle, c'est presque un râle qui sort de sa bouche. Il est beaucoup trop faible pour parler.
> À deux mètres, dans un fauteuil roulant, il y a le deuxième prisonnier. Crâne rasé, joues creusées mais peau lisse. On comprend en fait que c'est une femme quand elle se met à parler. "Donne-moi mon sac, donne-le moi, je le prends, je veux mon rouge à lèvres." Elle répète en boucle les mêmes mots en hochant la tête.
> Au fond de la pièce se trouve le troisième prisonnier libéré, c'est un jeune homme assis sur un lit. Ses habits sont en lambeaux. Lui aussi a perdu la raison. Les yeux écarquillés, le regard perdu, il est mutique.
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> Ils sont trois dans la chambre de cet hôpital. Trois prisonniers dans un état terrifiant. Allongé sur un lit, les phalanges coupées, la jambe gauche surinfectée, un homme d'une cinquantaine d'années. Quand on lui demande comment il s'appelle, c'est presque un râle qui sort de sa bouche. Il est beaucoup trop faible pour parler.
> À deux mètres, dans un fauteuil roulant, il y a le deuxième prisonnier. Crâne rasé, joues creusées mais peau lisse. On comprend en fait que c'est une femme quand elle se met à parler. "Donne-moi mon sac, donne-le moi, je le prends, je veux mon rouge à lèvres." Elle répète en boucle les mêmes mots en hochant la tête.
> Au fond de la pièce se trouve le troisième prisonnier libéré, c'est un jeune homme assis sur un lit. Ses habits sont en lambeaux. Lui aussi a perdu la raison. Les yeux écarquillés, le regard perdu, il est mutique.
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