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La collectivité locale face à sa sobriété énergétique

2 octobre 2024 à 05:00

Bruno Waterlot (GRDF) : « Notre volonté est d’aider le maximum de collectivités locales à maîtriser leur consommation de gaz »

Avec un adjoint dont la mission est celle de « l’urgence écologique », la commune de Faches-Thumesnil veut marquer les esprits sur la nécessité, au niveau local, de travailler en faveur de la transition écologique. Certes, ce titre n’est qu’un symbole, mais la forme envoie aussi un message citoyen. Nous l’avons vu très récemment, l’absence de Ministre ou Secrétaire d’Etat en charge du handicap dans le gouvernement de Michel Barnier, même si cette thématique était évidemment prise en compte dans un portefeuille ministériel, a ému la communauté concernée !

Chaque commune a un patrimoine de bâtiments publics avec mécaniquement une vétusté à gérer. En toute logique, certains édifices sont réhabilités ou reconstruits à neuf, mais l’immense majorité des sites est à gérer dans son jus. Hier, les majorités locales bénéficiaient d’une énergie peu coûteuse, alors il y avait toujours un dossier plus important à gérer, une urgence locale à résoudre, une partie de l’électorat à contenter. Le bruissement local n’est ni de droite ni de gauche, il est tout simplement au coin de la rue et cela change tout dans le traitement d’un projet. La verticalité de l’urgence est toute relative à portée de baffes. Ainsi va la vie d’une collectivité locale en gestion constante d’une fin du mois sans penser à la fin de notre environnement immédiat sauf que… 

La guerre en Ukraine à rebattu les cartes de la conscience écologique globale. C’est pourquoi, nous constatons depuis deux à trois ans les tribulations budgétaires afin de diminuer la facture énergétique à marche forcée. Cahier des charges d’une bonne conduite, réduction de la température, éco-gestes individuel, tout y passe pour atteindre une certaine sobriété énergétique et les résultats au niveau national sont probants durant les hivers 2022/2023 et 2023/2024. La prise de conscience est donc possible !

Pour autant, la majorité du parc des bâtiments publics doit se gérer en l’état, il faut donc parfois faire preuve d’imagination et rien n’interdit d’être malin. Par suite, les choix de chauffe et les comportements des usagers deviennent la variable d’ajustement de la facture énergétique. Si simple à comprendre, si complexe à mettre en oeuvre localement ou territorialement. 

Les éco-gestes et le mode de chauffage

Pour le distributeur de gaz national, deux angles d’actions sont efficaces. « Tout d’abord, les éco-gestes permettent de gagner 8 à 9% de consommation énergétique », commente Bruno Waterlot, le Directeur adjoint Territoires Hauts de France. En résumé, sans un euro à dépenser, une commune peut économiser une somme significative dans son budget annuel. Seul un travail de communication et de sensibilisation, certes complexes parfois, sont requis pour informer les administrés. 

Deuxième mission, GRDF se propose « de conseiller sur le meilleur système de chauffage gaz pour leurs locaux publics. C’est un autre moteur de l’économie énergétique. C’est pourquoi, nous donnons l’accès aux communes partenaires aux données de consommations GRDF (horaires, période creuse ou forte en gaz consommé…). Cela permet un meilleur pilotage par la commune de ses bâtiments publics », ajoute Bruno Waterlot. 

Voilà le contour de ce partenariat avec GRDF où quelques collectivités locales participent déjà dans les Hauts de France. « Toutefois, Faches-Thumesnil est la 1ère au sein de la MEL (Métropole Européenne de Lille). Notre volonté est d’aider le maximum de collectivités locales à maîtriser leur consommation de gaz dans les Hauts de France », conclut-il.

« Nous devons gérer nos 50 bâtiments publics », Patrick Proisy

Evidemment, les finances contrariées des collectivités locales ne permettent pas, d’un coup de baguette magique, de résoudre totalement la problématique énergétique. « Nous avons réalisé un audit pour être conforme au Décret Tertiaire qui va s’imposer bientôt à toutes les communes. Ensuite, nous avons travaillé d’abord sur quatre de nos bâtiments emblématiques les plus énergivores », explique Christopher Liénard, 5ème adjoint à l’urgence écologique. 

La première partie du chemin, les éco-gestes, est déjà source d’une économie substantielle. « Cela peut nous permettre d’investir sur des modifications, les LED pour l’éclairage public, les fenêtres et les portes des équipements publics, etc. Dans cette optique, nous accueillons avec une extrême positivité et bienveillance ce partenariat avec GRDF », commente Patrick Proisy, le maire de Faches-Thumesnil. Ensuite, le challenge, notamment avec GRDF, sera sans doute une modification du système de chauffe sur certains édifices. Là également, la réduction des coûts dans le budget public n’est pas négligeable. « Nos sites publics sont vétustes et nous devons gérer nos 50 bâtiments publics, mais choisir des priorités. Avec aussi l’appui du CEREMA, notre collectivité est ambitieuse en la matière », conclut l’édile.

Enfin, la solution du remplacement du gaz actuel par du gaz vert, par le biais de la méthanisation, apparaît comme une sortie naturelle pour la filière gaz, quel que soit le discours à ce stade, qui devra faire partie du mix énergétique décarboné français. C’est une belle perspective écologique pour les collectivités locales, tout comme les réseaux de chauffage issus de la chaleur fatale dégagée par les usines, voire d’autres pistes en sous-sol assurément sur un bassin minier.

Avec comme homonyme un ancien grand tennisman français, le premier magistrat peut d’une volée gagnante montrer l’exemple, avec des économies financières concrètes et ciblées, pour une transition écologique… sur le temps long !

Daniel Carlier

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