(Hervé Delplanque, avocat au barreau de Valenciennes et Stephanie Schwerter, allemande, autrice en français et en allemand, professeure sur Paris, mais surtout à l’Université Polytechnique Hauts de France en licence de Littérature anglophone et en Master de Traductologie)
Depuis un colloque, sur 3 jours, réussi sur cette thématique au sein de l’UPHF en mars 2024, 90 intervenants, 27 nationalités venus à la demande de Stephanie Schwerter et Hervé Delplanque, l’idée a germé entre les deux protagonistes de transformer l’essai à travers un livre témoignage sur ce moment particulier.
Bien sûr, cette réflexion linguistique et juridique repose sur un paramètre intangible dans notre Etat de Droit. « On ne peut pas remplacer la dimension humaine des décisions de justice. Comme la démocratie, c’est le moins mauvais des systèmes », entame Hervé Delplanque.
La traduction linguistique au plus près du Droit
Depuis le mythe biblique de la « Tour de Babel », les femmes et les hommes traversent les langages et les différences culturelles associées. Ce choc frontal se traduit dans les lieux de justice où la traduction fine d’une langue par un interprète est très complexe. De plus, le premier devoir dans la discipline de l’interprétariat est « de respecter l’éthique dans sa traduction, car il ne doit pas interpréter où donner un sens que lui perçoit. La traduction doit être très fidèle au propos (du justiciable dans un tribunal) sans opinion personnelle. Bien sûr, parfois, vous avez des dialectes plus difficiles à traduire aux magistrats », explique Stephanie Schwerter.
Mais la problématique ne s’arrête pas seulement à la traduction, car si vous pensez que la règle de Droit est unique, l’histoire serait trop simple ! « Un délit pénal chez nous peut ne pas l’être chez un ressortissant d’un autre pays résident en France. Là, vous avez un fossé culturel et un comportement différent face à un fait! », commente Hervé Delplanque.
Cette publication décrit cette ambivalence linguistique et culturelle face à la règle de Droit, sans oublier des « témoignages concrets, des applications réelles dans notre quotidien avec des vrais gens. Ce livre est une photographie contemporaine, un état des lieux, car la loi est la même pour tous », poursuit l’avocat.
Publication pour toutes et tous
Compte tenu de la spécificité de la publication, il était plus percutant de trouver un éditeur rompu en la matière. « C’est une maison d’édition située à Berlin. Cette dernière est spécialisée dans les publications thématiques universitaires avec des couleurs spécifiques. Les lecteurs savent immédiatement que le livre à un contenu ciblé. Néanmoins (avec Hervé Delplanque), nous avons rédigé un livre accessible pour toutes les lectrices et tous les lecteurs. Ce livre n’est pas trop élitiste, il est équilibré entre les participants à cette publication », conclut la linguiste.
Stéphanie Dumoulin : « Valider un titre de transport doit (re)devenir la norme. »
Quel est l’état des lieux en matière de fraude dans les transports publics du Valenciennois ? En effet, en 2023, donc dès la 1ère année de sa prise de réseau par KEOLIS, l’exploitant a fait réaliser une enquête. « Nous sommes à 19,3% d’absence d’achats d’un titre de transport ou de non validation de celui-ci en voyageant. L’idéal serait entre 8 et 9%….! », commente Stéphanie Dumoulin, la Directrice Marketing, Mobilités et Voyageurs chez Transvilles.
Evidemment, ce phénomène n’est pas spécifique au Valenciennois, car la Covid à travers une habitude de gratuité totale a généré des mauvaises habitudes, mais qu’elle est la tendance ailleurs ? « Nous étions autour de 14% en 2019 (selon l’enquête réalisée par la RATP Dev). En moyenne nationale, le taux de fraude oscille entre 10 et 11% sur les réseaux ouverts* », poursuit-elle.
Multiples facteurs
Bien sûr, la fraude pure et simple (si vous êtes âgé de plus de 25 ans) avec une absence d’achat de titre de transport, un oubli de validation d’un ticket où l’usager essaye de voyager plusieurs fois avec un seul ticket, voire l’oubli de validation d’un abonnement à chaque voyage qui n’est pas neutre non plus. « Bien sûr, l’amende est plus réduite, mais la non validation de votre abonnement est préjudiciable, car il constitue un instrument de mesure afin de répondre aux besoins sur un trajet précis », ajoute Stéphanie Dumoulin.
Ensuite, il n’existe pas de profil type du fraudeur au titre de transport. « Les raisons sont multiples, pas le temps, pas de monnaie, un phénomène pour lequel nous avons lancé le « Pass CB ». Ce moyen de paiement par CB connaît un véritable succès, 7 000 validations en janvier et plus encore en février, c’est très pratique. Ensuite, nous entendons aussi l’incompréhension d’une navette gratuite et des autres moyens de transports payants », déclare la responsable Marketing.
Les « Supers » en action pour lutter contre la fraude
Depuis l’arrivée en 2023 du nouvel opérateur privé, KEOLIS après avoir remporté l’appel d’offre fin 2022, l’effectif dédié à cette opération a été musclé. En 2025, l’équipe en charge au contrôle comprend 22 agents aujourd’hui, soit 4 de plus que sous l’ancienne exploitation.
Ensuite, des initiatives d’accompagnement de ces agents par un jeune public s’organisent au fil de l’eau. Par exemple, avec le Lycée Jean-Paul 2 à Denain, l’opération « Tous au contrôle » permet à des lycéens d’accompagner les agents de Transvilles durant cette opération. Evidemment, ces jeunes apprenants ne contrôlent pas, mais sont en costume Transvilles où l’effet masse est sans aucun doute impressionnant pour les voyageurs dans l’attente d’un transport. C’est de la dissuasion indirecte intelligente.
Enfin, outre une simplification réalisée de la billettique nécessaire, un autre objectif est en ligne de mire, la prise de conscience par les usagers de l’utilité de paiement son titre de transport. C’est pourquoi, Transvilles décline une opération, avec une approche humoristique et pas stigmatisante, afin de sensibiliser tous les publics concernés. Des « Supers héros » accompagnants les utilisateurs vont vous aider à trouver le valideur, vous munir d’un titre de transport, et transformer des fraudeurs, occasionnels ou récurrents, en clients.
En conclusion, il est indispensable que le taux de fraude connaisse une diminution importante, car chaque absence de titre de transport est tout simplement un vol d’argent public compte tenu que le SIMOUV, et les intercommunalités, soutiennent l’opérateur privé à travers une taxe sur les entreprises (Versement Transport) et des impôts des contribuables au bout du bout. La conscience collective, voilà le « Super » défi à relever avec une ligne d’arrivée tangible :« Valider un titre de transport doit (re)devenir la norme», conclut Stéphanie Dumoulin.
Daniel Carlier
* Un réseau de voyageurs ouvert n’a pas de barrière d’entrée comme pour un Métro où vous devez valider votre accès à des portiques
À peine instaurée il y a deux ans, et pas encore tout à fait appliquée, la loi « zéro artificialisation nette des sols » pour freiner l'étalement urbain, est déjà assouplie. Le gouvernement revient en arrière en changeant ce qui était prévu et en reportant à plus tard les objectifs.
Antoine Petit : « Notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international »
Cette cérémonie d’anniversaire s’est déroulée au sein de la Cité des Congrès, sur Anzin, où les enseignants-chercheurs, les anciens Doctorants, les élus et les officiels ont marqué ce moment avec une exposition et des discours.
3 anciens Directeurs et l’actuel du LAMIH
Logiquement, il faut rembobiner le film, car cette tranche de vie 1994-2024 a débuté sous la Direction de J.C Angué pendant deux ans, puis J.Oudin jusqu’en 2000, 2005-2010 avec E.Markiewicz, toujours vice-président à la recherche, où le LAMIH est associé à I-Trans avec l’inauguration d’un 1er bâtiment dédié (Jonas), puis l’intégration en 2013 du CISIT (2010-2020), et depuis 2020 par Laurent Dubar avec l’arrivée de l’INSA Hauts de France. C’est une étape décisive pour l’UPHF, car « l’INSA sur le site de l’UPHF permet un meilleur recrutement des futurs Doctorants », précise le Directeur.
Evidemment, Abdelhakim Artiba résume une vie agitée, créative et résiliente, d’un laboratoire dédié à la recherche. Bien sûr, les anecdotes ne manquent pas et le Président de l’UPHF résume avec finesse cette vie bouillonnante.
Le Président de l’UPHF et le PDG du CNRS inaugure l’exposition du LAMIH
Ensuite, il faut mettre en exergue la ligne de recherche du LAMIH depuis 30 ans, sa spécialité transverse sur la mobilité et le handicap est reconnue en France et au delà. La Conseillère régionale E.Gondy a rappelé le soutien indéfectible de la Région à la recherche fondamentale : « Le LAMIH joue un rôle clé et d’excellence dans le développement scientifique et défend les valeurs des Hauts de France. »
Derrière ce discours, le PDG du CNRS prend la parole et tient à cranter le rôle du LAMIH. En conclusion, il rappelle le destin scientifique d’un laboratoire… : « La recherche fondamentale est au service de la société. » Ensuite, le rôle de ce laboratoire sur le site du Mont Houy est parfaitement identifié. Antoine Petit le connaît bien : « Peu importe que le LAMIH soit dans l’excellence régionale, notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international. Certes, je ne connais pas les 860 laboratoires, mais le LAMIH n’est pas inconnu, loin de là. Certes, nous ne proposons que 3% des permanents, mais il y a de la concurrence, mais le CNRS fait partie de la vie du LAMIH. Son sujet est la mobilité du quotidien, il travaille beaucoup sur l’assistance à la conduite plutôt que l’illusoire véhicule complètement automatique. »
Des témoignages motivants
Exposition des axes de recherche du LAMIH
Enfin, il n’est pas possible de parler du LAMIH sans évoquer sa notoriété internationale, en Europe, et notamment en ce moment un partage appuyé avec l’Université de Poznan en Pologne au sein du Groupe Eunice (10 universités européenne), au Canada, au Maroc à travers l’université Mohamed VI, et sans oublier la coopération transfrontalière avec l’Université de Mons en Belgique.
Suite à cette cérémonie protocolaire, des anciens Doctorants ont témoigné de leurs parcours de haute volée comme Abdallah Asse, aujourd’hui PDG de l’entreprise Prosyst. « A l’époque, la relation travail et recherche n’existait pas. J’ai créé mon entreprise sur la thématique de l’automaticité. Nos clients sont Renault, Stellantis, Naval Group, la SNCF, Schneider, Siemens et des travaux très diverscomme sur le porte-avions Charles de Gaulle et la Tour Eiffel », commente le chef d’entreprise.
Pour sa part, Julien Richert travaille depuis son doctorat au LAMIH au sein de l’entreprise Mercedes-Benz. « Notre objectif est d’améliorer la sécurité des passagers et du conducteur. Dans le monde, il y a encore 1,2 millions de morts chaque année. » Ces explications sur les nouveautés technologiques montrent des avancées très innovantes « où nous travaillons sur des dispositifs dans l’habitacle déclenchés avant même l’impact d’un autre véhicule. »
Ensuite, Colombe Hérault sur les tendances numériques 2025… ébouriffantes devant nous et enfin Stéphane Armand sur l’axe santé.
On le subodorait dès septembre 2023, cette élection européenne en juin 2024 allait s’inscrire dans un autre moment politique que la participation frileuse des électrices et des électeurs. En effet, les résultats habituellement déconnectés de l’élection reine, conjuguée avec les législatives, devaient cranter l’impact sur les partis politiques tant le climat était tendu https://www.va-infos.fr/2023/11/07/election-europeenne-2024-un-suffrage-politique-enfin-de-premier-plan/ Evidemment, cette prédiction assez basique n’avait pas anticipé une dissolution encore énigmatique dans l’esprit des Françaises et des Français, même les Eurodéputés sortants et aguerris n’y pensaient pas une seconde… https://www.va-infos.fr/2024/05/10/dominique-riquet-une-aventure-europeenne-utile-2009-2024/ !
Et bis repetita, car ces prochaines élections municipales en mars 2026 pourraient également dessiner les contours de la prochaine élection présidentielle. Là également nous sommes dans l’inédit, car les gouvernances locales sont rarement un baromètre de l’état de santé nationale d’une formation politique, tout au plus des villes comme Paris, Lyon, Marseille… !
La gauche se prépare un « Verdun » de proximité
Inutile de revenir sur le vote du Budget de l’Etat et de la Sécurité Sociale où le Parti socialiste et La France Insoumise ont choisi des orientations radicalement différentes. Cette rupture marquée va s’imprimer dans les candidatures de gauche pour les prochaines municipales, même si certaines coalitions du Nouveau Front Populaire resteront en local, mais il ne fait aucun doute que la bataille (politique) a démarré pour 2026 et les échéances probables en 2027.
Face à cet écartèlement, le parti « Les Ecologistes » n’a pas le choix de coller aux choix politiques du parti LFI. Sans son appui, la kyrielle de communes remportées au second tour des municipales 2020, voire l’ensemble du Groupe parlementaire de l’Assemblée nationale, disparaît purement et simplement de l’échiquier politique.
Pour sa part, le PCF est dans une situation différente. Pour les municipales, le Parti Communiste Français détient encore quelques bastions électoraux comme maire où LFI est moins implantée que dans les grandes villes. Par contre, pour les Législatives, une candidature LFI face au PCF serait comme vécu comme un baiser de la mort… !
Enfin, pour compliquer le tout, la position « Poutienne » de longue date et anti américaine connaît son apogée chez La France Insoumise où son leader campe sur ses positions historiques. De son côté, le PCF demeure plutôt « Pro Russe » à bas bruit, ce qui est différent de « Poutinien », et se réfugie invariablement derrière le drapeau de la paix quoi qu’il en coûte à l’Ukraine, pas leur sujet.
De l’autre, le PS et Les Ecologistes, les deux formations politiques de gauche pro-européennes sont positionnées en faveur de l’Ukraine et contre l’agresseur, la Russie… , très compliqué de prendre l’ascenseur ensemble !
La minorité présidentielle, la fin d’une ère politique
L’ancien plus jeune Premier ministre de la 5ème République, Gabriel Attal, essaye de trouver une place dans le liste pléthorique des candidats putatifs à la Présidence de la République. C’est pourquoi, le Président du Groupe Renaissance à l’Assemblée nationale prend des initiatives, parfois habilement, pour fédérer au delà de son camp politique. Pour autant, le parti de la minorité présidentielle pourra-t-il exister après la fin du mandat d’Emmanuel Macron ? C’est peu probable !
Dans cette majorité, le Modem dont le leader charismatique François Bayrou est Premier ministre recherche une nouvelle dimension politique. Certes, sa mission de faire voter les deux budgets indispensables à la vie de la République est accomplie. Néanmoins, ses plus fidèles sympathisants sont parfois déroutés par ses prises de positions politiques. Là, également, le Modem joue peut-être sa dernière valse sauf alliance de circonstances pour les municipales et législatives. La seule bonne question est simple pour les électrices et les électeurs, que partage le Modem, hors politique européenne, avec la minorité présidentielle ?
Enfin, le parti « Horizons » est lié totalement à son leader, ex Premier ministre et maire de la commune du Havre, et le moins que l’on puisse dire est que ce dernier est parti seul dans la course à la Présidentielle. Tout lien avec la minorité présidentielle, voire le Modem, devient de plus en plus lunaire compte tenu des grandes lignes politiques déjà affichées… !
Les Républicains se préparent à un Koh-Lanta local
Fort d’un score monstrueux le dimanche 15 mars 2020, grâce à la participation famélique au 1er tour de l’élection municipale, très favorable aux sortants face à la pandémie en approche, le parti « Les Républicains » joue son implantation dans tous les territoires. Tous les résultats des dernières élections indiquent que la correction sera violente et que cette anomalie 2020, compte tenu du poids politique de l’ancien parti présidentiel, sera plus en phase avec une absence totale d’idées structurantes politiques. Le meilleur exemple, parmi tant tant tant d’autres, et le soutien d’une candidate à la Présidentielle pour la retraite à 65 ans et de la même manière vent debout contre la réforme des retraites à 64 ans ! Fin de la l’histoire…
Concernant, la Présidentielle, le retour de la « droite la plus bête de monde » devient une réalité à chaque semaine qui passe, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Xavier Bertrand sont déjà déclarés, sans oublier Gérald Darmanin, ex « Les Républicains » également sur la ligne de départ, et la liste officieuse est sans doute encore plus longue !
31 mars 2025, attente fébrile pour Marine Le Pen, mais pas pour tout le monde au RN…
Complètement à la rue sur le conflit Ukraine/Russie, ne sachant pas quelle attitude adoptée, pas trop Pro-Poutine un jour, pas trop Pro-Ukraine de l’autre, en critiquant doucement Donal Trump, cet atermoiement politique est à l’image de la conférence de presse de Marine Le Pen sur l’international en 2022, pour le second tour malgré une campagne de 1er tour très réussie. Qui imagine la leader du RN dans ces réunions internationales avec une ligne cohérente ?
Ensuite, Marine Le Pen attend la résultat du Tribunal correctionnel dans le dossier des emplois, présumés fictifs, au Parlement Européen. Certes, deux questions de constitutionnalité, les fameuses QPC de M.Debré, sont à l’étude par le Conseil constitutionnel avec un résultat le 27 ou 28 mars. Les spécialistes sous-entendent que le résultat n’aura aucun effet sur la décision.
Concrètement, la décision du Tribunal le 31 mars prochain où le seul rendu de l’inéligibilité de Marine Le Pen, avec une exécution immédiate conformément à la loi Sapin de 2016, sera scruté par la Présidente du Groupe RN de l’Assemblée nationale. Si cette dernière est logiquement fébrile, les larmes de crocodile de Jordan Bardella, pourtant de la famille de Marine Le Pen, pourraient être de courte durée. Sa notoriété, constatée lors d’une dédicace récente à Valenciennes, est indéniable et pourrait le pousser à abattre sa carte personnelle après une période de deuil (politique) de circonstance avec quelques diatribes pour sauver l’honneur de Marine Le Pen. De plus, si vous ajoutez la figure politique la plus cohérente de l’extrême droite, sur le fond politique partagé ou pas, Marion Marechal dont l’invitation en Israël avec Jordan Bardella préfigure, peut-être, d’un ticket d’une jeunesse improbable et détonnant pour la Présidentielle 2027. En résumé, sauf pour la caciques politiques très proches de Marine Le Pen, d’autres prient pour que la leader du RN soit écartée de la course à la Présidentielle pour enfin exploser le plafond de verre.
Reconquête, un résultat local tangible ou extinction prochaine
Pour le parti d’Eric Zemmour, après la claque politique de la Présidentielle 2022, malgré un démarrage stratosphérique, ce parti de la Droite radicale doit rebondir pour les Municipales 2026 afin d’exister sur les territoires. Tout échec dans l’implantation d’élus dans l’opposition, voire d’un gain de quelques collectivités locales, serait rédhibitoire pour la suite. C’est pourquoi, l’hypothèse d’un lien dans l’union des droites à travers le retour de Marion Maréchal au premier plan n’est pas incongrue, même si son départ a été très très mal vécu par les militants. Par suite, l’objectif d’une candidature unique à travers un ticket RN/Reconquête passe aussi par la case du 31 mars 2025… !
Depuis l’inscription, le 30 juin 2012, du bassin minier sur la liste du patrimoine de l’UNESCO, le bâtimentaire associé est devenu constitutif d’un enjeu majeur sur tous les territoires concernés dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Parmi les 353 éléments inscrits sur cette feuille de route, 11 ont été répertoriés par l’association « Mission Bassin Minier » comme en péril imminent. Parmi ceux-ci, l’ancienne chapelle Sainte-Barbe, érigée en 1911 sous la tutelle du Diocèse de Cambrai*, a été transformée en « Espace Sainte Barbe » à vocation sociale au sein d’un QPV (Quartier Prioritaire Politique de la Ville) sur la commune de Somain.
Après une première pierre le 26 novembre 2022 et 18 mois de travaux, une nouvelle destination a permis une réhabilitation de cette ancienne chapelle « Sainte-Barbe », en résonance à la fosse De Sessevalle et un hommage mérité aux mineurs de fond. Aujourd’hui, le site est divisé en plusieurs espaces, une salle d’exposition, voire de réunions, une pour le coworking, et surtout un atelier chantier d’insertion « La Mère d’Oie », porté par la collectivité locale de Somain et piloté par le CCAS.
« Nous assurons le repassage, la couture et la broderie », Marie Cécile Lecoeuvre
« La Mère d’Oie » est un atelier chantier d’insertion pour les femmes éloignées de l’emploi. Il était basé plutôt dans le centre ville, mais la commune n’a pas raté l’occasion de le repositionner dans le quartier QPV, au coeur du moteur de l’action sociale. Installée dans ses nouveaux locaux depuis septembre 2024, cette structure accueille à ce stade « 14 femmes éloignées de l’emploi. Il n’y pas de profil type, parfois très jeune en sortie de décrochage scolaire ou à l’orée de la retraite. L’objectif est d’aller vers un emploi durable ou une solution pérenne pour la personne en insertion », commente Nathalie Dewolf, la responsable de la structure sur l’espace « Sainte-Barbe ».
Concrètement, le travail accompli sur cet atelier d’insertion se décline sur plusieurs axes. « Nous assurons le repassage, la couture et la broderie, voire également de la fabrication. Par contre, nous travaillons uniquement avec des particuliers », précise Marie Cécile Lecoeuvre, la conseillère en insertion du CCAS. Ce service de proximité de bon aloi est extrêmement utile pour la population, car les prix demandés sont aussi attractifs, mais surtout l’activité proprement dite est en chute libre partout en France, le travail des petites mains se perd. D’ailleurs, comme un symbole de cette lente perte d’intérêt, en octobre 2024 l’atelier historique (34 ans) « A quatre épingles » sur la ville de Valenciennes a cessé son activité au sein de l’association « La Pose », toujours active sur le le CHRS ( Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale).
« Nous avons sauvé ce joyau », Cathy Apourceau-Poly
Comme gestionnaire de l’inscription sur la liste des bâtiments Patrimoine mondial UNESCO, la Mission Bassin Minier joue un rôle central dans ce sauvetage au long cours. Toutefois, il ne faut pas se voiler la face, le bâtimentaire listé est parfois encombrant pour la commune. Cette dernière ne sait pas comment financer un nouveau projet, gérer une nouvelle destination en respectant les
La Présidente de la Mission Bassin Minier
contraintes architecturales strictes, c’est cornélien parfois. Cette liste comprend donc des sites où il n’y avait aucune lisibilité sur un avenir proche, ni sur l’intérêt des collectivités publiques sur le dossier, le vide sidéral ou l’attentisme coupable. Parfois, des éclaircies comme sur Fresnes-sur-Escaut où la réhabilitation/extension figurait dans le programme de la maire sortante. Promesse tenue, car le chantier sera bouclé fin 2025 sur le Pays de Condé https://www.va-infos.fr/2024/10/26/la-gare-de-fresnes-sur-escaut-le-prochain-tiers-lieu-entre-memoire-modernite/ « La gare de Fresnes-sur-Escaut ne figurait sur la liste des sites en péril, car justement il y avait un projet identifié », précise Virginie Lapierre, en charge de la communication de la Mission Bassin Minier.
Pour la présidente de l’association « Mission Bassin Minier », Cathy Apourceau-Poly, le moment est chargé de sens : « L’espace Sainte-Barbe ouvre le bal, car nous avons réussi à mobiliser tous les partenaires, Etat, Région, Département, Fondation du Patrimoine. Ensemble, nous avons sauvé ce joyau. Evidemment, nous savons parfaitement que ces bâtiments (en péril) sont évolutifs. Cette ouverture constitue donc une excellente nouvelle, et nous en attendons d’autres comme sur Loos-en- Gohelle. »
« Ce site entame une nouvelle vie », Julien Quennesson
Pour le maire de la commune, le moment est important et d’ailleurs partagé par une assistance pléthorique d’élus, départementaux, régionaux, et 4 sénateurs, Alexandre Basquin, sénateur du Nord, Patrick Kanner, sénateur du Nord, Joshua Hochart, sénateur du Nord, et bien sûr, la sénatrice du Pas-de-Calais et présidente de la MBM, sans oublier le Sous-Préfet du Douaisis.
« Aujourd’hui, cet espace est dédié à l’insertion sociale et professionnelle. Ce site entame une nouvelle vie comme un symbole de la protection sociale dans le bassin minier. Je remercie tous les partenaires pour leur soutien financier sur ce projet au sein d’un quartier QPV », déclare l’édile de la commune.
Concrètement, le financement se ventile comme suit : Une première phase géré par l’EPF (Établissement Public Foncier) Hauts de France pour le sauvetage du bâti et son désamiantage, voire démolition des parties trop dégradées pour 285 780 euros et un reste à charge de la ville de 73 985 euros. Dans un second temps, l’aménagement complet, un gros oeuvre réussi de l’espace « Sainte-Barbe » pour 956 589 euros en provenance de l’Etat, la Région Hauts de France, le Département du Nord, et la Fondation du patrimoine avec un reste à charge de 212 393 euros pour cette commune de plus de 10 000 habitants dans le Bassin minier.
Pas seulement le Loto du Patrimoine…
Le représentant de la Fondation du Patrimoine tenait à rappeler à l’auditoire que la « Fondation du patrimoine » ne s’activait seulement une fois dans l’année pour le fameux « Loto du Patrimoine », très bien porté par l’inénarrable Stephane Bern.
En effet, le représentant de ladite Fondation souligne que cet organisme collecte tout au long de l’année, en l’occurrence 15 000 euros pour ce site, mais soutient aussi chaque année 7 projets en France. « Cela est possible grâce aux dons que nous recevons toute l’année. Ce soutien intervient dans le cadre d’une réhabilitation à caractère social, naturel, voire économique (comme la Briqueterie Chimot sur Marly aurait pu bénéficier) grâce aux dons que nous recevons toute l’année. Concrètement, nous avons donné 150 000 € sur ce projet éminemment social (donc 165 000 euros au total) », explique le représentant de la Fondation du Patrimoine.
« La Chapelle Sainte-Barbe, c’est notre histoire », Frédéric Delannoy
Pour le président de la toute nouvelle communauté d’agglomération du Coeur de l’Ostrevant, Frédéric Delannoy, le moment est particulier : « Mes grands parents vivaient dans ce quartier, je connais cette chapelle, je l’ai connu tout petit. La Chapelle Sainte-Barbe, c’est notre histoire ! »
Le président de l’EPCI en profite pour rappeler le second temps fort pour le bassin minier. En effet, après la reconnaissance en juin 2012 à l’UNESCO, en mars 2017 a été signé pour dix ans l’ERBM (Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier). « Nous avons rénovés (extérieur/intérieur) 1 300 logements », commente-t-il.
« La territorialisation juste », Caroline Lubrez
Pour sa part, Caroline Lubrez, la Conseillère régionale Hauts de France met en exergue le soutien de l’instance régionale sur les projets territoriaux, et notamment dans le périmètre UNESCO du Bassin minier. « Cette réhabilitation est bel exemple de la territorialisation juste. A ce titre, la PRADET (ancien outil régional pour l’aménagement des territoires) a versé 327 millions d’euros. Ensuite, je rappelle l’impact de l’ERBM, un dispositif unique en France. »
«Tout le monde a le droit au beau », Sous-Préfet du Douaisis
Enfin, l’Etat conclut comme de coutume cette cérémonie protocolaire. En propos liminaire, le représentant de l’Etat de proximité répond aux missiles verbaux et à l’indignation de tous les élus face aux prochaines fermetures de classes annoncées sur la commune (2 classes) : « Vous avez raison d’évoquer ce sujet, mais s’il y a bien des fermetures liées à la baisse de la démographie, nous avons aussi des ouvertures. Toutefois, dans les quartiers QPV, nous devons faire plus. »
Ensuite, il se félicite de cette rénovation lourde avec ses « briques et ses ouvertures en plein cintre. Tout le monde a le droit au beau. Cette rénovation doit rendre fier ses habitants, car ce patrimoine est une richesse », explique le Sous-Préfet du Douaisis.
Enfin, comme d’autres locuteurs, il rappelle que l’ERBM « a déjà réhabilité à neuf 23 000 logements miniers. Bien sûr, nous traitons également les dysfonctionnements. ». En tout état de cause, il reste 3 années pleines pour boucler ce dispositif d’Etat, le plus complet de l’histoire concernant le logement et les espaces publics du bassin minier, plus que l’ANRU ou sa version revisitée le NPNRU.
Nul doute que cette première de cordée pour « L’Espace Sainte-Barbe » devrait déclencher d’autres sauvetages de sites en péril imminent, car ce bassin minier le mérite tant.
Daniel Carlier
* donc après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905
Pire encore, Donald Trump avait déjà utilisé cette arme économique en 2017, mais cette fois, certains produits transformés sont ciblés sur l’ensemble d’une gamme. De plus, l’application de cette taxe sera beaucoup plus difficile à contourner par le biais de pays tiers. L’Union Européenne réplique à travers une hausse des droits de douane sur une liste très diverse, et très ciblée, de produits américains dès le 02 avril 2025. Quelle sera le choix du Président américain, plus de taxes ou un nouveau deal ? Le Canada, la Chine, et d’autres zones économiques sont dans le viseur, mais le questionnement réside dans la prise en compte du retour de bâton, un pour les Américaines et Américains concernant le come-back de l’inflation, l’autre sur la monnaie américaine dont l’hégémonie mondiale n’est plus à souligner, sauf que… !
La Dédollarisation, la voie de recours des pays du Sud Global
Depuis l’élection en novembre 2024, et même avant son investiture, Donal Trump menace de bannissement du marché domestique américain toutes velléités des fameux BRICS+ à lancer une nouvelle monnaie. En effet, le Sud Global composé des pays suivants : Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Egypte, Iran, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, et Ethiopie, tisse sa toile pour contrer la monnaie américaine.
Le Yen n’a pas réussi l’affaire et l’Euro s’est déjà installé sur son marché intérieur, c’est pourquoi, ces pays veulent imposer une nouvelle monnaie. L’exemple de la création de la monnaie unique européenne est très instructive. Tout d’abord sous la forme d’une monnaie virtuelle pour les transactions financières uniquement, l’ECU en 1979 afin de déterminer une valeur marchande unique des biens et des services pour les pays membres à l’époque ; puis, en 1999 arrive l’Euro avec sa mise en oeuvre physique, au fil des années suivantes, dans les pays volontaires pour cette monnaie unique.
Les pays du BRICS + pourraient donc sortir une monnaie de ce type et mettre fin à la référence planétaire du dollar. Cette fameuse dédollarisation inquiète tous les initiés en la matière, un véritable bouleversement mondial face aux décisions protectionnistes des États-Unis. En effet, la conséquence directe pourrait être une perte de compétitivité des produits américains à l’exportation sans oublier les répliques des tarifs douaniers appliquée en réciprocité. Les spécialistes craignent cette catastrophe pour l’économie américaine, car son marché domestique, certes immense, ne suffit plus en 2025. L’économie mondialisée est passée par là.
Pour autant, la volatilité du dollar peut freiner cette envie monétaire des BRICS+ de voir ailleurs. En effet, la hausse du dollar, inévitable à court terme, constitue un frein immédiat pour cette initiative compte tenu d’une dépréciation d’une futur monnaie concurrente. Il faut se rappeler les commentaires des économistes au lancement de l’Euro. Le seul chiffre important était la valeur de l’euro face au dollar, la parité Euro/Dollar devait être la donnée de crédibilité absolue. C’est pourquoi, l’Euro tient toujours et protège aussi les pays dotés de cette monnaie unique ; par contre, si vous avez un rapport de un pour dix, il devient impossible de battre monnaie tant l’écart déprécie le nouveau produit monétaire. Il faut donc attendre que les planètes s’alignent, et il n’est pas impossible que durant les prochaines années, le projet travaillé en coulisses trouve sa fenêtre de tir.
Indéniablement, cette dédollarisation serait plus qu’une arme de destruction massive, mais un outil de réduction d’une dépendance au dollar et de restructuration de l’économie mondiale.
Et le retour d’une inflation à deux chiffres… aux USA
Si la hausse des prix a marqué tout le continent européen, un pays comme la France a protégé ses ressortissants, boucler tarifaire sur l’énergie, aides tous azimuts, subventions… Des choix stratégiques très couteux pour le budget de l’Etat, nous le payons aujourd’hui, que le continent américain, U.S.A comme Canada, n’a pas opéré avec des hausses de prix lunaires. A titre d’exemple, en août 2022, le « Journal de Montréal » se satisfaisait d’un apaisement de l’inflation à 15% sur le mois… ! Et là, nous ne parlons que des économies occidentales plus maîtrisées, le reste des prix sur la planète à imploser.
La conséquence directe sur l’élection américaine en novembre 2024, malgré les bons résultats économiques de Joe Biden, a favorisé l’élection de Donal Trump même si de multiples paramètres ont propulsé le 47ème président des Etats-Unis.
Les Américains peuvent donc redouter d’ici la fin de l’année 2025 un retournement économique, comme un effet boomerang, dans une économie mondiale interconnectée. Quelles seront les conséquences tant l’impact planétaire des USA est réel sur le globe ? On l’a vu en 2008 où la crise des Subprimes a entraîné le monde entier dans une crise financière.
Oui, cette année 2025, celle du 1er quart du 21ème siècle sera celle d’une nouvelle géopolitique militaire et économique, avec ou sans nouvelle monnaie commune, une année où les bouleversements le plus invraisemblables sont possibles.
Attention, nous ne parlons pas des grands capitaines d’industrie où le Conseil d’administration remercie son dirigeant avec un parachute dorée. Non, en l’espèce, le chef d’entreprise à l’occasion d’une liquidation judiciaire, contrairement à ses salariés entourés par un dispositif social bien rodé, n’a que les yeux pour pleurer. Ce dernier peut éventuellement donner « une livre de chair » comme dans le Marchand de Venise de William Shakespeare, mais pour le reste, il n’a rien pour lui. « On a tué personne. Parfois, on a l’impression d’être contagieux », lance une personne accompagnée.
Effectivement, la notion très ancrée dans notre corpus sociétal du sans droit à l’échec est quasi culturel en France contrairement au tempérament anglo-saxon où l’absence totale d’échec professionnel est presque suspect. Savoir tomber pour se relever est pour eux une qualité, et nous voyons sous nos yeux l’exemple le plus frappant dans la conquête spatiale. D’un côté, Space X où perdre une fusée fait partie de l’apprentissage nécessaire et indispensable afin de progresser et les lanceurs européens où l’échec est interdit. Tout est dit, homme ou femme d’entreprise ne peuvent pas se permettre de chuter en France, car vous êtes marqués au fer rouge de l’infamie financière. Les organismes de financement vous servent le fameux- qui vole un oeuf, vole un boeuf- revisité en- qui échoue une fois, le fera une autre fois- du pur génie économique à n’en point douter ! Dans un pays de transmission économique, faire le lien avec une richesse d’héritier plutôt que fabriquer ex nihilo n’est pas incongrue, mais on s’écarte du sujet du jour. En effet, l’aide à un retour à meilleure fortune pour des centaines d’hommes et de femmes abattus, à l’issue d’une procédure de liquidation judiciaire, constitue un véritable défi, mais également un vecteur vers l’emploi, salarié ou entrepreneurial, comme un retour à la vie !
60 000 rebonds, décryptage !
La fin de vie d’une entreprise est souvent un long fleuve mouvementé, presque du soin palliatif où des associations peuvent intervenir comme APESA ou Second Souffle avant la liquidation judiciaire. « Par contre, 60 000 rebonds intervient dès la notification de la liquidation judiciaire par le Tribunal du Commerce », explique Yohan Marlière, le coordinateur de l’association sur le Valenciennois. En résumé, cette action solidaire post liquidation met en relation des bénévoles engagés au service d’anciens chef d’entreprises afin de penser le plus vite possible au coup d’après.
A chaque réunion, coachs, parrains, personnes accompagnées, et invités présentent ce sujet sensible de l’accompagnement d’une femme ou d’un homme suite à la perte de son entreprise, et le naufrage, plus ou moins violent, consécutif à ce dépôt de bilan. Ce lundi 10 octobre, Astrid de Valenciennes Métropole pour une présence institutionnelle remarquée, en poste depuis 4 mois et ancienne du réseau bancaire, explique sa venue. « Je travaille dans le service innovation à la CAVM, et notamment sur les deux parcs innovants, Rives Créatives (sur Anzin) et Transallley (sur Famars). Ma mission est de créer des synergies et parmi les bénéficiaires des services de 60 000 rebonds, il y a peut-être… » Pour sa part Jean-Luc, ancien cadre industriel et jeune retraité se met au service de cette association : « J’ai dû rebondir également dans ma carrière. » Enfin, un dernier invité, Pascal, lui a repris depuis un an une entreprise dans les services à la personne (Place du Hainaut à Valenciennes) : « L’important est de ne pas s’isoler. Il faut rester connectés, vous pouvez passer au sein de mon entreprise pour échanger. Je veux être utile ! ».
Ensuite, 3 missions bien distinctes se dégagent chez 60 000 rebonds, le coaching, le parrainage ou marrainage, et l’expertise. « Bien sûr, nous ne faisons pas le boulot d’un expert comptable, ni d’un conseil professionnel. D’ailleurs, ce sont des réunions sans crayons (ou écrans). Nous sommes là pour écouter, comprendre, et créer du lien pour rebondir », commente un parrain présent à cette réunion.
En effet, 60 000 rebonds peut proposer un coaching, un accompagnent pour 6 mois afin de travailler un projet personnel, nouvelle entreprise ou vers le salariat. L’angle est plutôt la main tendue vers le coup d’après, la prochaine étape pour rebondir, et bien évidemment cette phase lourde administrative de la liquidation judiciaire. C’est une action pragmatique et éclairée. A côté du coach, vous avez un parrain ou une marraine pour deux ans dont la mission s’oriente plus vers le retour de la confiance en soi, l’écoute, l’oreille attentive, et l’échange sur un temps plus long. Clairement, le regard de la société sur l’échec dévalue votre identité, un sentiment durable si votre entourage ou un réseau comme 60 000 rebonds ne vous tend pas la main. « On a rien fait de mal. On a juste essayé », lance Richard Claeyman, un bénéficiaire en voie de reprise d’une nouvelle entreprise dans le paramédical, mais « avec des besoins pour celle-ci de commandes privées (EPHAD, réseau pharmacie, vente directe). » Voilà un exemple typique d’un besoin de liens professionnels, car « lorsque vous êtes dans cette situation, vous perdez 2/3 de votre réseau. »
Enfin, chez 60 000 rebonds, vous avez la 3ème lame bienveillante, un collège d’experts où ces deniers vont analyser votre projet, si besoin. Là également, il y a une limite : « Nous ne faisons pas une expertise en lieu et place des professionnels où un ancien chef d’entreprise viendrait chercher une prestation à bon marché. »
Deux autres bénéficiaires de l’association ont expliqué leur vécu. Jérome Courapied, a relancé une structure « Bizbang Stratégie ». « Mon activité est de booster une entreprise sur les réseaux sociaux, votre lisibilité sur le web, augmenter votre audience », déclare-t-il. Effectivement, la visibilité digitale est devenue aussi importante que sa traduction physique sur le terrain. Enfin, l’ancienne cuisinière talentueuse du restaurant Mankufu (spécialités chinoises, avenue Clemenceau à Valenciennes) est venue présenter ses besoins et son rebond. « Le restaurant n’existe plus, mais Line est toujours là. Je donne des cours de cuisine, mais je peux également venir chez vous pour préparer des plats chinois. »
Besoin de partenaires
Bien sûr, le réseau de 60 000 rebonds tient à étendre son tissu solidaire, car « nous manquons surtout de parrains et de marraines en ce moment. Nous avons également besoin de plus d’entreprises au sein de notre Club pour créer du réseau. Parfois, cela permet de trouver un job alimentaire pour l’ex chef d’entreprise dans l’attente de rebondir autrement. Il faut qu’il sorte de chez lui », conclut un parrain de l’association.
Pour une information sur l’association 60 000 rebonds, vous pouvez contacter Yohan Marlière au : 06 12 79 70 11 ou sur https://60000rebonds.com
Certes, cette politique communautaire existe depuis 2008, mais dans un temps économique compliqué, après une sortie de Covid, mais plus encore une crise énergétique, le soutien à la création des Très Petites Entreprises (jusque 10 salariés) est essentiel, voire du « développement de l’entreprise jusque 20 salariés. La limite est le chiffre d’affaire d’un million d’euros. Au delà, on considère que l’entreprise a moins besoin de nous », précise Nelly Szymanski, en charge de l’accompagnement des TPE et des partenariats au sein de La Porte du Hainaut.
Avec un oeil dans le rétro, les retours de vécu justifient cette dépense d’argent public. En effet, depuis la mise en oeuvre, sous l’ancienne présidence d’Alain Bocquet, La Porte du Hainaut a soutenu « 381 TPE à hauteur de 2,8 millions d’euros, pour un investissement de 27,5 millions d’euros, et la création ou la préservation de 1 129 emplois. Ensuite, le plus important est que notre taux de pérennité des TPE soutenues, depuis cette date, est de presque 70% », déclare Christophe Pannier, le vice-président en charge du commerce de proximité. Pour cette édition 2025, le Président de la CAPH, Aymeric Robin, Ludovic Aiguier, le président de la commission dédiée, et donc Christophe Pannier ont participé à cette cérémonie de mise à l’honneur des TPE sur l’ensemble du territoire. A cette occasion, Aymeric Robin rappelle le moteur premier de la réussite en s’adressent aux bénéficiaires : « Vous devez être fiers de vos activités, de vos passions, et de votre savoir-faire ! »
19 TPE soutenus pour l’édition 2025
Pour ce nouveau cru, 19 entreprises ont bénéficié d’un soutien de la CAPH, pour un montant de 137 430 euros et de 43 emplois soutenus, le « plus souvent pour de l’équipement », ajoute Nelly Szymanski. Comme à chaque fois, il ne faut pas oublier que ces dossiers sont aussi suivis par des partenaires comme la BGE, la CCI Grand Hainaut, Nord Actif, le Réseau Entreprendre, Val’Initiative, SOS Germinal (liste non exhaustive).
A titre d’exemple, les élus ont fait étape chez « New’s Frites », au rond point de l’Avenue Henri Durre sur Raismes face au passage du futur Contournement nord, où s’écrit « une belle histoire, car Willy Wailliez est un ancien salarié de ETEX (Eternit). Il a repris cette enseigne le 01 septembre dernier avec tout le personnel », commente Aymeric Robin.
Ce dernier témoigne de cette reprise réussie d’une activité déjà bien installée. « J’ai conservé tous les salariés, la carte, mais avec des nouveautés comme les suggestions et certains nouveaux plats. Mon chiffre d’affaires a augmenté, depuis septembre 2024, de 30% », explique le nouveau propriétaire du fonds de commerce.
Sandrine Debailleux, tapissière et décoratrice
Ensuite, comme un symbole du savoir-faire, la délégation a visité une diplômée « Tapisserie-Garnisseur », en l’occurrence Sandrine Debailleux. Cette Artisane est polyvalente, travaille sur les fauteuils anciens afin de regarnir les coussins, rideau, voilage, déco, voire même le cuir. Clairement, au fil des années, elle a fait sa réputation grâce à la qualité de son travail dans un marché de niche, là où la banalité ne réussit jamais, il faut être exceptionnel et créatif.« D’ailleurs, le soutien de la Porte du Hainaut m’a permis d’acquérir une machine à coudre spécifique pour le travail du cuir. En ce moment, j’ai récupéré un marché pour un salon du manège où je restaure des pares-chocs en cuir de petites voitures, mais aussi 60 coussins de manèges », commente Sandrine Debailleux.
Ensuite, elle rappelle qu’elle a été installée pendant 10 ans chez elle, toujours sur la cité thermale, puis son nouveau local près de la mairie au 1 rue Mathieu Dumoulin à Saint-Amand-les-Eaux. « C’est à la fois mon atelier et mon show-room. Bientôt, nous devrons déménager, car ce site commence à être trop petit », ajoute-t-elle, car son mari est ébéniste, et leur activité est également plus large comme de la déco d’intérieure avec une imprimante 3D « exclusivement avec des déchets de maïs, de café, du moût de bière, des coquilles de moules, que des produits recyclés », conclut-elle.
Le Jolly à Saint-Amand-les-Eaux
Chemin faisant, les élus ont poursuivi vers un espace atypique, au sein de l’ancien Commissariat de Police Grand Place à Saint-Amand-les-Eaux, où un vaste espace de coworking se conjugue avec une restauration rapide, mais de qualité avec du « fait maison ». En effet, ouvert depuis septembre 2024, le « Jolly » est un site impressionnant par la qualité de la rénovation, avec changement de destination, pourvu d’une grande luminosité et d’une amplitude horaire importante pour les usagers. « J’étais pilote d’avion et j’ai très longtemps utilisé ce type de lieu, partout dans le monde, où on vient avec son ordinateur portable pour travailler. C’est pratique et c’était l’idée de départ. Toutefois, nous avons eu des demandes pour de la petite restauration d’où cette offre complémentaire aujourd’hui ! », indique Alexandre Davaine, l’exploitant de Jolly.
Romain Bourgeus, menuisier sur-mesure
Sur la route du savoir-faire, les élus ont visité l’entreprise « BR Aménagement » sur la Zone Industrielle des Six Mariannes sur Escaudain. Là, nous parlons d’une TPE en menuiserie, mais uniquement du sur-mesure. Romain Bourgeus, 24 ans, s’est lancé sur cette niche dans la fabrication de mobilier. « Pour montrer nos capacités de fabrication, nos meubles de bureau sont du sur-mesure. Nous pouvons intervenir dans toutes les pièces de votre habitation, dressing, placard, rangement, aménagement de combles, fabrication de meubles… Nous avons des clients sur l’ensemble de la région Hauts de France », indique le jeune entrepreneur. Installé depuis octobre 2023, La Porte du Hainaut a soutenu cette entreprise dans le cadre de l’acquisition d’une machine outil.
Enfin, deux TPE sur Denain ont bouclé cette visite chez « Repair Sports » où articles et accessoires d’occasion, dans de nombreuses disciplines sportives, sont en vente pour le plus grand bonheur des fans de sports,et « Sapore Italia », une épicerie fine italienne dont la réputation dépasse les frontières de la communauté italienne, voire de la commune tout simplement.
Cette journée démontre, une fois de plus, que le succès d’une entreprise, de proximité ou pas, passe invariablement par la qualité du travail proposé, des produits fabriqués, et parfois d’un savoir-faire unique ! Le message le plus porteur de la soirée a été lancé par Jérome Lempereur, Pdt de la Porte du Hainaut Commerce : « Commerçants optimistes, rejoignez-nous ! »
Apparue dans l’hémicycle pour ce vote déterminant, Véronique Dupire, vice-présidente en charge de cet appel d’offres raté, c’est le moins que l’on puisse dire, n’a jamais expliqué les tenants et les aboutissants conduisant à cette erreur majuscule, hors commission dédiée, en plénière aux élus communautaires. Compte tenu du montant de ce marché public, plus de 100 millions d’euros, le minimum minimorum était une certaine transparence sur ce sujet vis à vis des contribuables du Valenciennois. Bref, cachons (les boulettes) de ce marché public que je ne saurais voir… !
« Être efficace », Régis Dufour Lefort
Ensuite, Régis Dufour Lefort a présenté un 1er bilan mi-parcours, de 2021 à 2024, sur l’action engagée dans le cadre du PCAET(Plan Climat-Air-Energie Territorial) signé en 2021 pour six ans. L’objectif est évidemment la réduction de la consommation de CO2 sur les 35 communes, la sobriété énergétique tant attendue par les collectivités publiques, les entreprises, et les particuliers dont le rôle n’est pas celui d’un spectateur, mais d’un acteur responsable à part entière.
« Sur 3 ans, la réduction de la consommation de gaz est significative, 330 000 MWH, mais une hausse de l’électricité de 118 000 MWH, donc un delta à la baisse d’environ 210 000 MWH. A ce jour, 11 bus au BIO GAZ sont en action, 4 friches sont en renaturation comme la « Ferme d’Anzin », un futur réseau de chaleur a été validé par les institutions publiques et les entreprises fournisseurs, un nouveau centre de tri public est achevé sur le site de Douchy-les-Mines… Plus globalement, pour chaque action, notre volonté est d’être efficace. Nous sommes sur la bonne trajectoire, mais il reste beaucoup à faire », conclut le vice-président en charge du climat.
Suite à cette présentation, Quentin Omont pour l’opposition reconnaît « l’effort engagé, notamment sur le bâtimentaire, mais également sur un réseau de chaleur prometteur. Pour le reste, le bilan est plutôt négatif. La « Ferme d’Anzin » n’est que l’arbre qui cache la forêt. Sur les déchets, l’agriculture, la réduction du CO2 en lien avec l’objectif 2030, ce bilan est assez déprimant sur toutes ces thématiques. »
Pour sa part, le Président de Valenciennes Métropole acquiesce « que ce 1er bilan n’est pas parfait. Pour le réseau de chaleur, le prestataire (privé) sera choisi d’ici la fin de l’année 2025. Charge à lui d’engager la mise en oeuvre de ce réseau de chaleur. Néanmoins, je partage avec vous votre analyse et j’ajoute que le comportement (des citoyens) sera le plus difficile à faire évoluer, car changer les habitudes. »
La politique de la Ville
La « Politique de la Ville » est sans doute la thématique la plus inconnue dans toutes les EPCI, malgré son impact massif sur la vie sociale dans les territoires. A la baguette de cette mission, Laurent Depagne dont l’expertise est reconnue en la matière. Trois axes majeurs sont à dégager sur cette nouvelle page de la « Politique de la Ville », la santé, l’insertion, et l’éducation. « Nous avons des partenariats forts avec le Centre Hospitalier de Valenciennes et l’Agence Régionale de Santé Hauts de France. Nous travaillons aussi sur un appel à projet sur la santé mentale », précise le vice-président. Plus globalement, le maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes souligne « une agglo proche de l’humain ». Ensuite, une action croisée avec La Porte du Hainaut s’articule autour de la lutte contre les violences intrafamiliales, car « c’est un sujet d’arrondissement », poursuit Laurent Depagne et même un sujet essentiel (malheureusement) sur le ressort judiciaire du Tribunal de Grande Instance de Valenciennes/Avesnes.
Sur le point financier, Laurent Degallaix rappelle le désengagement de l’Etat au fil des budgets et la compensation de la CAVM afin de maintenir une « Politique de la Ville » ambitieuse.
Histoire d’éolienne…
On l’a pas vu venir, une délibération de forme sur l’autorisation d’un projet de deux moyennes éoliennes sur Onnaing, à « titre expérimental », explique Jean-Marcel Grandame, a débouché sur un débat sur les éoliennes.
Chacun se souvient d’une tempête politique entre 2004 et 2008 sur cette thématique, et notamment sur le village de Sebourg, c’était la guerre… à relativiser compte tenu des évènements que nous vivons en ce moment. Pour autant, l’intervention d’un élu communautaire évoquant la problématique du Pays Solesmois avec « l’autorisation de 5 éoliennes au début. Elle est aujourd’hui submergée par les projets en cours. Si vous ouvrez la porte sur le Valenciennois… ». Cette intervention n’a pas manqué d’interpeller l’hémicycle communautaire et en premier lieu le Président de Valenciennes Métropole : « Je partage votre crainte. » Après échange, Laurent Degallaix propose un report de cette délibération dans l’attente de nouveaux éléments d’informations, voté quasi à l’unanimité. Quentin Omont rebondit tout de même pour rappeler que le « l’installation est au bon endroit. Plus globalement, le compte n’y est pas du tout sur les énergies renouvelables. »
Comme depuis le début du siècle, l’éolien est un sujet tabou sur le Valenciennois, mystère, mais effectivement, comme indiqué précédemment, le changement de comportement des individus va prendre du temps… ! Celui qui peut croire que le solaire et l’éolien ne seront pas une source énergétique majeure pour les particuliers d’ici la fin du 21ème siècle n’est pas du tout en phase avec la réalité du changement climatique. L’Europe du Nord est déjà beaucoup plus avancée que nous avec nettement moins de foncier disponible !
Journée Internationale des Droits de la Femme avec la CAVM
A l’avant veille du samedi 08 mars, Isabelle Choain, en charge de l’égalité homme-femme sur l’EPCI, rappelle les multiples initiatives sur l’arrondissement. « Le 08 mars, ce n’est pas seulement une journée, mais un mois d’animations sur le territoire », conclut-elle (Plaquette-journee-des-femmes-2025-V2).
En bref :
Les élus communautaires ont voté pour un transfert définitif de la compétence archéologique préventive de la ville de Valenciennes vers Valenciennes Métropole. Au 01 janvier 2026, les 35 communes pourront bénéficier de ce service très important pour les collectivités locales dans le cadre de leurs projets urbains.
Originaire de ce beau département des Pyrénées-Orientales, 50 ans, le nouveau Sous-Préfet de Valenciennes arrive dans sa fonction territoriale après un passage éclair au Ministère de l’Intérieur, le temps du Gouvernent Barnier… trois mois ! Comme haut fonctionnaire de l’Etat, les nominations s’articulent entre des fonctions « nationales », en clair dans les Ministères, ou dans la « territoriale », en résumé sur le terrain. « Depuis mes premières prises de fonctions, j’ai fait 1/3 de Nationale et 2/3 de Territoriale. Je préfère le terrain, car il faut aimer les gens. Il y a plus de contacts humains. Pour autant, comprendre les arcanes dans la construction d’une loi, et parfois du temps associé, est utile pour l’expliquer. » Pour ce premier poste dans la région des Hauts de France et donc le Département du Nord, le nouveau Sous-Préfet est conscient de la particularité de ce territoire à la fois dynamique sur le volet économique, avec de grandes signatures et une histoire industrielle, mais également avec un niveau de paupérisation très palpable d’où cette réputation de laboratoire sociale vivant du Valenciennois.
Autre singularité de ce territoire, le tissu urbain est particulièrement dense. « C’est ma première fonction où la zone police est plus importante que la zone gendarmerie ! », mentionne Stéphane Costaglioli. Pour ces premières rencontres sur le terrain, il subodore que les élus, malgré leur divergence politique, se rassemblent sur les grands sujets. « Les élus du Valenciennois jouent en pack », suggère-t-il en prenant une image rugbystique, sport roi dans le Sud-Ouest.
« Une stabilité des aides de l’Etat vers les territoires », Stéphane Costaglioli
Cette nomination d’un nouveau Sous-Préfet intervient dans un contexte quasiment unique sous la 5ème République. En effet, la dissolution et ses effets dévastateurs sur la confiance des élus de proximité vers les hautes sphères, puis un temps d’incertitude sur la stabilité institutionnelle, et enfin un budget de l’Etat voté au forceps en février 2025, ont abimé ce lien entre le citoyen et la politique, l’Etat régalien. Toutefois, la dette publique longtemps balayée du revers de la main par l’ensemble de la classe politique, ou presque, devient le coeur du moteur décisionnel. Alors, comment s’inscrit l’action d’un Sous-Préfet sur un territoire, voire d’un Préfet, en terme de collaboration avec les élus sur le terrain ?
A ce titre, tous les édiles ont scruté les lignes budgétaires relatives aux fonds destinés aux collectivités locales, le fameux DETR (Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux) et l’autre aide très prisée, le Fonds Vert. Pour ces deux dispositifs, Stéphane Costaglioli veut être rassurant : « Nous n’avons pas encore les données exactes par région et encore moins par territoire. Toutefois, nous avons les chiffres globaux et j’observe une stabilité des aides de l’Etat vers les territoires, soit 2 milliards d’euros pour le DTER (au national) et 1,15 milliards d’euros pour le Fonds Vert (au national), vous avez même une progression (légère) de la DGF (Dotation Générale de Fonctionnement) de 150 millions d’euros (au national). »
Autre dispositif plébiscité sur le bassin minier, l’ANRU 1 de Jean-Louis Borloo et sa déclinaison par Manuel Valls, le NPNRU où « la signature de l’Etat sera respectée », précise le Sous-Prefet de Valenciennes. De même, le très prisé ERBM (Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier) devrait poursuivre son chemin. D’ailleurs, sur le Valenciennois « 125 millions d’euros investis sur 10 ans au lieu de 10 millions programmés, cela prouve la dynamique de ce territoire. » Effectivement, dans la lignée du baby boom, vous avez une génération entière de logements vétuste, voire en grande souffrance sur ce territoire ; la réhabilitation de ces quartiers miniers, voire industrieux, est sans doute la problématique numéro un du territoire. Certes, moins spectaculaire que la sécurité, que l’accès à l’emploi pour tous, voire la main tendue sociale, mais le déclencheur de tout.
« Très attaché à la libre administration des communes », Stéphane Costaglioli
Bien sûr, un arrondissement pauvre se traduit par une activation de la DSU (Dotation de la Solidarité Urbaine) ou DSR (Dotation de Solidarité Rurale) dans de nombreuses communes du Valenciennois. Là également, les enveloppes demeurent stables.
Pour autant, la Sous-Préfecture doit accompagner les dossiers de terrain dans la limite de ses prérogatives. Un point structurant pour le dialogue entre l’Etat de proximité et les communes, Stéphane Costaglioli tient à préciser qu’il est « très attaché à la libre administration des communes et à son pouvoir de Police. » Ce discours n’a pas été, depuis le début du 21ème siècle, le propos commun à tous les Sous-Préfets passés par le Valenciennois, loin s’en faut, et il a l’immense mérite de laisser les maires libres et responsables.
Pour autant, son CV dans l’administration centrale des finances pousse ce serviteur de l’Etat à analyser chaque dossier sous le prisme budgétaire. « C’est un peu ma déformation professionnelle », souligne-t-il. C’est pourquoi, le Sous-Préfet étudiera chaque projet sur 3 angles : « La pertinence du projet, sa cohérence sur sa commune et dans son environnement proche, et les moyens financiers associés. Je peux suggérer de nouvelles pistes de financement, un étalement dans le temps, analyser un dossier à 180° et être un facilitateurresponsable. »
Bien sûr, l’Etat est également là pour tirer la sonnette d’alarme. Techniquement, une mise sous tutelle à l’ancienne n’existe plus, mais une saisine préfectorale est possible afin de signaler à la Chambre Régionale des Comptes un souci local. Tout cela en dehors des contrôles récurrents de la CRC au sein des communes avec parfois des rapports très rudes pour une collectivité locale, nous l’avons vu sur le Valenciennois avec des conséquences sur les élections municipales.
« La sécurité, pas seulement une histoire de statistiques », Stéphane Costaglioli
La sécurité des concitoyens est le contrat de base entre l’Etat et sa population, inutile de dire que cette pensée est très difficile à traduire sur le terrain : « La sécurité, ce n’est pas seulement une historie de statistiques, car le traumatisme d’un cambriolage, d’une agression, etc., demeure. C’est d’abord notre première liberté. C’est pourquoi, nous allons nous attacher à surveiller les lieux de vie au titre de la prévention, voire de la répression. »
Néanmoins, l’Etat ne peut pas tout et la collaboration avec les collectivités locales est indispensable. « Nous avons besoin de partenaires, la Police Municipale assure un continuum de protection avec la Police Nationale, et les caméras de vidéo-protection. De la même manière, nous avons besoin de la participation des citoyens, notamment en terme de prudence », déclare Stéphane Costaglioli.
Fort de cette ligne de conduite, Stéphane Costaglioli va parcourir le territoire pour comprendre les besoins des grandes collectivités comme des plus modestes. A quelques encablures des municipales, les demandes risquent de ne pas manquer… !
Jean-Louis Debré : « Je me méfie des professionnels de la politique »
Pour le lancement du cycle de conférences « Université des savoirs partagés », l’UPHF avait invité un témoin de choix sur la vie des institutions politiques françaises. En effet, Jean-Louise Debré nous a livré les tenants et les aboutissants sur la constitution de la Vème république, sa force, son fondement, et ses dérives actuelles, voire les modifications souhaitées
Cette conférence inaugurale était lancée par Arnaud Huftiez, vice-président en charge de la culture est de la citoyenneté : « Ce 1er cycle des conférences des savoirs partagés est une volonté du président Artiba afin de croiser les regards, les publics, sur des sujets de réflexion. Notre premier sujet est « La Vème République, des institutions à l’épreuve du temps » pour lequel nous avons sollicité Jean-Louis Debré ».
Difficile de faire mieux comme CV, ancien magistrat spécialisé dans la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, ancien ministre de l’intérieur, ex Président de l’Assemblée nationale, et ancien Président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré devant un amphithéâtre copieusement garni par des étudiants et de nombreuses personnalités du Grand Hainaut, fils du rédacteur de la constitution de la Vème république, Michel Debré, plante le décor d’entrée : « Je suis là pour vous dire Ma vérité et ce n’est pas La vérité ; comme disait Anatole France – enrichissez-vous de la vérité des autres ».
La Vème République instrument de stabilité ?
Jean-Louis Debré entame par la genèse de ce document socle de notre République. Il réfute en bloc « tout texte écrit pour De Gaulle, mais pour la France ». Ensuite, il pointe du doigt l’instabilité chronique de la IVème république avec en moyenne 6 mois d’existence pour un gouvernement. « C’était la crise permanente. Pour voter le budget, on devait parfois arrêter le temps le 31 décembre à minuit durant 3 à 4 jours afin de trouver un compromis », ajoute-t-il.
Clairement, cette constitution de la Vème République a été taillée « pour éviter les crises institutionnelles à travers son article 19. Le Président a le droit de dissolution de l’assemblée nationale, il nomme le 1er ministre, et il peut saisir le Conseil constitutionnel sur une loi. Enfin, il était élu pour 7 ans, gage de continuité de l’Etat ». Bien sûr, la création du Conseil constitutionnel, autorité suprême garantissant le respect de la Constitution et notamment des droits et des libertés, était également une innovation au sein de cette constitution dont nous venons de fêter le 65ème anniversaire le 04 octobre dernier. La preuve par l’exemple, durant les cohabitations « ça a fonctionné ! ».
Le parallèle avec la situation que nous vivons avec une majorité relative est évident. En effet, la majorité relative du parti présidentiel ne serait-il pas un symptôme d’une crise institutionnelle permanente à ce stade où personne ne fait de compromis sur les grands textes de lois ?
Enfin, les hommes de lois le savent, le père de la QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) est Jean-Louis Debré. Cette possibilité pour un justiciable, depuis le 01 mars 2010, de poser une QPC afin de savoir si la loi applicable à son endroit est conforme, ou pas, à la constitution. « C’était une révolution à l’époque ! », explique-t-il.
Autre temps, autre comportement…
L’ancien Président de l’Assemblée nationale est consterné par la pratique parlementaire actuelle. « Même avec des membres de l’opposition comme, sur ce territoire, Alain Bocquet et feu Patrick. Roy, nous avions des échanges et du respect. Nous pouvions trouver des accords politiques. Aujourd’hui, la politique est devenue un métier de spectacle. C’est de la com, on cherche la bonne formule uniquement et plus un débat sur le fond ».
Le pendant est également l’inflation des textes de lois et des décrets d’applications, etc. En 2002, plus de 52 000 lois, en 2021, plus 86 000 lois et dans la même tonalité pour les décrets. Il rappelle en même temps l’utilité d’un décret, car « sous la IVème république, les députés votaient pour tout, la composition d’un saucisson, l’autorisation d’achat de soutien-gorge pour les femmes militaires. Non, l’Assemblée nationale doit voter des lois importantes, essentielles ; trop de lois, trop de textes », ajoute-t-il.
Jamais avare de quelques saillies dont il a le secret, il révèle certains travers politiques en lien avec l’actualité. En effet, la prochaine « Loi immigration » sera incessamment sous peu étudiée par le Parlement, et ce sera « le 29ème texte, elle a été modifiée 18 fois entre 1996 et 2021. Lorsque j’étais président du Conseil constitutionnel, on m’amène un nouveau texte avec l’argument que la loi n’a pas donné les effets escomptés…sur l’immigration illégale ! Les sages travaillent et constatent que les décrets de la dernière loi n’ont pas été passés », tance Jean-Louis Debré.
Ses convictions d’Homme d’Etat
D’abord, il tacle sans concessions l’utilisé du CESE, car ses membres « n’ont pas la légitimité du suffrage universel. A quoi sert-il ? ». Il est contre le « vote obligatoire, c’est dangereux dans une démocratie ». Il rappelle sa position constante sur le quinquennat : « C’est une erreur politique, mais ce choix était considéré comme moderne, Pompidou le voulait, comme Giscard, Mitterrand, Jospin, et Chirac l’a réalisé ! ». Et sur le même registre « pourquoi limiter le nombre de mandats pour un Président de la République. Vous réduisez son action à travers cette incapacité. D’ailleurs, vous voyez que les futurs candidats (de la majorité) se déchirent déjà ».
A une question pertinente sur la prise en compte du vote blanc, il met en exergue le danger absolu de cette hypothèse. « Elle mettait l’élu.e en difficulté. L’opposition pourrait lui indiquer à chaque fois que la somme des voix de l’opposition, plus les votes blancs, font de lui un élu ou une élue minoritaire. Il ou elle perdrait de la légitimité ! ».
Enfin, il fustige le non cumul des mandats. « Certes, il est possible de le limiter. Mais, vous avez certains parlementaires complètement déconnectés de la réalité du terrain. Ensuite, je me méfie des professionnels de la politique. Il me paraît essentiel qu’un parlementaire est exercé un métier avant son mandat ».
La prochaine conférence de « l’Université des savoirs partagés » est consacrée à « l’univers carcéral, au delà des fantasmes », par Plana Radenovic, écrivaine et journaliste, le jeudi 16 novembre 18H, Bâtiment Matisse, amphi 500…, une annonce que le locuteur de la soirée a repris : « Lorsque j’étais Président du Conseil constitutionnel, j’ai emmené tous ses membres dans un centre de détention, car ils ne savaient visiblement pas de quoi ils parlaient ! ».
Charles Lemoine : « Le choix des travaux sur le CVE de Douchy-les-Mines est une première étape »
En amont du ROB (Rapport d’orientation Budgétaire), le Président du SIAVED rappelle que le nouveau SIAVED continue sa phase de recrutement, 1DGA, le pôle juridique, le pôle financier ; la montée en puissance de cet EPCI le nécessite. Autre constat préalable, la baisse (heureuse) du coût de l’énergie a forcément un impact sur les recettes de cette institution publique, c’est une perte de recettes.
Après un exercice 2024 de transition pour le SIAVED, avec 7 EPCI et et 670 000 habitants, où les CVE ont réduit les déchets à l’incinération, « nous prévoyons une stabilité des tonnages en 2025 sur les CVE. Par contre, les tonnages montent en puissance (x2) depuis le passage de 16 à 36 déchetteries », souligne Charles Lemoine. Enfin, la donnée 2025 essentielle à intégrer pour la construction du budget d’un opérateur public du déchet est le coût exponentiel relatif à l’enfouissement. On passe d’un écart de taxe de 15 € pour l’incinération à 65€ la tonne pour l’enfouissement en 2025, contre 4€ de TGAP(La taxe générale sur les activités polluantes) pour l’incinération et 20€ pour l’enfouissement en 2015. La volonté publique du bannissement des déchets enfouis, une catastrophe pour l’environnement, se traduit dans le coût pour une collectivité publique à agir vers deux axes majeurs, l’incinération et de la même manière une rédaction massive de la production des déchets par les entreprises et les particuliers. En filigrane, les collectivités territoriales publiques en retard à ce rendez-vous, donc toujours avec un ratio d’enfouissement très important, vont mécaniquement faire payer très lourdement leurs contribuables.
« Assurer un emprunt de 100 millions d’euros », Charles Lemoine
L’architecture budgétaire du BP du SIAVED est très complexe. En effet, vous avez un budget principal regroupant les charges communes à toutes les compétences transférées, donc paradoxalement seulement 10% du budget total de l’année. Par suite, les budgets annexes constituent le socle du Budget Primitif de cette intercommunalité au service de la gestion des déchets.
Ensuite, trois compétences annexes réalisent l’architecture du SIAVED, la collecte des déchets ménagers et recyclables (optionnelle), le traitement de tri (obligatoire), et le gros morceau du traitement des déchets ménagers et assimilés en lien avec la gestion des déchetteries (obligatoire).
Bien sûr, le sujet central pour les 7 EPCI est d’abord la gestion des outils d’incinération, les fameux CVE sur Douchy-les-Mines, Saint-Saulve, et Maubeuge. Trois choix forts sont avancés pour le prochain vote du budget, fin mars 2025. En effet, le CVE de Maubeuge va connaître des travaux lourds à hauteur de 45 millions, absolument indispensables, 5 millions d’euros sur Saint-Saulve, car ce dernier a déjà bénéficié des travaux de rénovation nécessaires, et surtout le CVE de Douchy-les-Mines avec des choix cruciaux.
Effectivement, sur le CVE de Douchy-les-Mines, un premier projet « très avant-gardiste avait été retenu dans une première approche (pour plus de 100 millions d’euros) avec un outil pour une durée de 30/40 ans. Là, la réunion des 7 présidents des EPCI (Établissement Communal de Coopération Intercommunale) a validé un projet de relamping (rénovation) pour un nouveau CVE d’une durée de 10/12 ans. D’un coté, on peut dire que l’on reporte le problème vers les prochains élus communautaires, mais de l’autre ces travaux ne sont qu’une première étape », explique Charles Lemoine.
Pour Valenciennes Métropole, Régis Dufour Lefort appuie cette décision prudentielle : « Elle donne le temps nécessaire dans l’attente de l’évolution du Droit environnemental. De plus, nous savons aussi qu’il y aura une réduction des déchets d’ordures ménagères, donc des recettes en moins. »
A cet effet, le vice-président Arnaud Decagny met en avant une réflexion de fond centrale : « Doit-on prendre des risque financiers pour des EPCI qui ne font pas les investissements indispensables ? »
Jean-François Delattre (CAPH) reprend la balle au bond en suggérant « chaque année une somme à provisionner en prévision des prochains travaux inéluctables (dans 10/12 ans). Cela serait de la bonne gestion, un million par an suffirait. »
De l’investissement naît la richesse
Bien sûr, le nerf de la guerre demeure le financement de ces investissements. C’est pourquoi, l’essentiel est « d’assurer un emprunt de 100 millions d’euros (pour les 3 CVE). On assume et ce n’est pas facile. » Ceci n’intègre pas les 1,7 à 2 millions d’euros relatif aux travaux récurrents GER (gros entretien et renouvellement) au sein de tous ces outils.
Toujours sur le volet investissement, le comité syndical valide la construction d’une nouvelle déchetterie, ex nihilo, sur la commune de Saint-Amand-les-Eaux après des tribulations foncières complexes. Dans la même lignée, les déchetterie sur Onnaing, Beuvrages et Aulnoy-Aymeries font partie du programme d’investissement à court terme sur cette thématique.
Pour le prochain vote du BP 2025, les élus communautaires vont devoir trancher sur le montant des contributions des 7 EPCI, sachant que le coût de gestion des déchets s’alourdit aussi. Ceci amène à résoudre une équation très difficile, car d’un côté les comptes publics des agglo membres sont corsetées et de l’autre la gestion frileuse des déchets serait une bombe à retardement financière et environnementale. Il ne faut pas être grand devin pour supputer que des EPCI voisines vont devoir se rapprocher d’autres structures, et peut-être du SIAVED, en phase avec les obligations légales. Pour conclure, il est urgent de ne pas trop attendre en la matière même si à l’affichage politique cette thématique n’est pas un vecteur de popularité.
« Ados en action », les premiers pas collectifs vers l’autonomie
Ce mercredi 26 février, ce bel outil dédié à la jeunesse dans cet arrondissement accueillait des porteurs de projets, et des présentations de bilans d’actions passées, au sein du Centre social Beaujardin dans le quartier du Faubourg de Lille à Valenciennes. En digression, rappelons que les travaux de rénovation lourde dans l’univers urbain proche vont concevoir une première en France. « Vous aurez sur un même site, une école maternelle, une école élémentaire, une crèche, et un centre social », précise David Faucart, responsable prévention et loisir au sein de ce Centre social au nord de Valenciennes.
La jeunesse active
Devant un jury composé d’un représentant de la CAF du Nord, un autre du Centre social Beaujardin, un du STAJ Hauts de France, mais également des anciens porteurs de dossiers, des collectifs de jeunes ont présenté leurs projets divers. Bilan d’un séjour au sud de la France, sur Paris, Lille, séjour sportif, sans oublier la présentation de projets comme un voyage sur Paris. Plus que le projet, l’intérêt de ce dispositif « Ados en action » réside dans le comportement des jeunes. On ne parle pas d’assistanat, mais d’un travail sérieux d’organisation assorti d’un soutien financier à la clé. Si simple sur le papier, si complexe à diffuser chez les jeunes. C’est pourquoi, le succès de cette action ne se dément pas année après année. Chaque mois, des jeunes de tout le Valenciennois viennent présenter leurs dossiers, c’est une chance !
Concrètement, l’ensemble du voyage doit être organisé sous toutes ses facettes, le mode et le coût de déplacement, l’hébergement, l’alimentation, sans oublier le financement des activités. Le budget présenté ne doit laisser place à aucun trou dans la raquette. Dans cette optique, ces jeunes travaillent, effectuent des recherches, organisent un calendrier, et viennent solliciter un financement. Concrètement, la CAF du Nord dégage une bourse de 1 500 à 5 000 euros par action, 80% à la présentation et 20% suite au retour de l’action. Toutefois, le projet doit comporter impérativement un volet d’autofinancement à travers des initiatives comme des ventes alimentaires le plus souvent.
Par contre, ces jeunes ne peuvent se présenter directement. En effet, ils doivent trouver un organisme de tutelle. En l’espèce, le CAPEP de Denain, d’Anzin, le centre social de Valenciennes centre, etc., ont été les structures représentatives du jour.
D’évidence, ce dispositif attire la jeunesse pour réaliser des voyages collectifs, des situations marquantes, des bons souvenirs ou pas, et surtout une expérience humaine !
Pour autant, l’histoire est moins évidente qu’il n’y paraît puisque le nouveau DGS arrive un peu à l’insu de son plein gré. En effet, Philippe Dulion avait postulé pour deux de plus, car un DGS a un contrat de 4 ans, renouvelable une fois, mais il peut obtenir une dérogation pour deux ans de plus en cas de départ à la retraite à l’issue de cette période plus courte sauf que… l’administration centrale a refusé cetteprolongation jusque fin 2026. « DGA depuis 2024, je ne m’attendais pas à prendre les fonctions de DGS cette année », précise Eric Bricout de plus durant une année charnière à plus d’un titre, nous y reviendrons !
Néanmoins, la maison UPHF, il connaît. En effet, Eric Bricout, 45 ans, a fait carrière au sein de cette institution du Valenciennois. Arrivé en 2001 comme responsable financier à l’IUT, il a été 20 ans vacataire sur la même thématique. Puis, en 2006, la loi de Valérie Pécresse sur l’autonomie des universités a impliqué la création d’un poste de contrôleur de gestion. « J’ai passé le concours et obtenu ce poste au sein de l’UVHC à l’époque », poursuit-il. Chemin faisant, il franchit les échelons en 2016 avec une fonction d’aide au pilotage où un pôle dédié est mis en place regroupant tous les postes déjà existants sur cet item. La fonction réside dans l’alimentation des décideurs en données afin qu’ils puissent prendre les décisions dans les meilleures conditions. Enfin, il devient au 01 janvier 2024 DGA, puis DGS au 01 janvier 2025.
Une période complexe
Chaque année, le budget de l’UPHF est voté au mois de décembre, mais les relations avec le Ministère de l’Enseignement supérieur demeurent fondamentales même si au niveau budgétaire, les universités françaises bénéficient d’une enveloppe globale. D’ailleurs, on peut noter qu’aucun mouvement politique, toute obédience confondue, n’a suggéré dans une campagne électorale la remise en cause de cette loi sauf sur certaines libertés !
C’est pourquoi, la déflagration de la dissolution en juin 2024 a été un temps complexe à gérer dans l’attente d’un nouveau Ministre et plus encore un budget 2025 voté en février 2025… Toutefois, sachant que le DGS fait partie intégrante de cette cellule décisionnelle, le Conseil d’administration « avait anticipé les difficultés du dialogue de gestion avec une baisse actée de 10% du budget 2025 de l’UPHF en décembre 2024 », souligne le DGS. Force est de constater que ce choix prudentiel a été de bon aloi, car malgré le vote du budget 2025 au parlement, le retour descendant n’est pas encore sur la table. « Nous n’avons pas les données budgétaires définitives du Ministère pour l’UPHF. On attend les arbitrages de l’Etat, voire même de nos autres partenaires comme la région Hauts de France dont le budget sera voté prochainement », ajoute Eric Bricout. Le corollaire évident avec ce retard est le gel de tous les projets, des promotions et des embauches, bref une vie au ralenti pour les 1 200 salariés, tous secteurs confondus, sans oublier les 3 000 vacataires. Le discours naïf où la continuité de l’Etat nous permettrait de tout poursuivre comme si ne rien n’était, sans budget, a fait preuve d’une méconnaissance abyssale de la réalité du terrain.
L’UPHF, futur « Grand Etablissement »
Evoqué en début d’article, cette année 2025 est particulière avec un renouvellement complet de l’offre de formation. « Nous devons faire nos propositions d’ici le printemps 2025 pour une mise en oeuvre en septembre 2026 », explique Eric Bricout. Là, nous touchons du doigt le temps de réalisation et sa traduction opérationnelle sur le terrain, quel que soit le niveau pédagogique.
Autre sujet de taille, l’UPHF est depuis 2019 un établissement expérimental conformément à l’ordonnance du 12 décembre 2018 relative à l’expérimentation de nouvelles formes de regroupement d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche. « Cela permet des initiatives comme l’intégration d’une école d’ingénieur, d’une école d’Art, et concrètement l’arrivée de l’INSA Hauts de France, depuis 2020, sur le site de l’UPHF au Mont Houy », explique le DGS. Après la phase expérimentale, l’intérêt est de franchir une étape supplémentaire et passer sous l’appellation « Grand établissement » avec mécaniquement plus de souplesse dans les choix structurels, les rapprochements, les intégrations comme la méga fusion des 3 universités du Lillois, plus des écoles d’ingénieurs, propulsant l’Université de Lille comme la plus importante de France. Derrière les deux universités de Lille et Amiens, avec l’axe santé, l’UPHF se positionne comme une université moyenne très puissante dans le panorama régional.
Dans ce cadre, l’arrivée de l’INSA a un impact réel sur le quotidien de l’université. « C’est une marque. Précédemment, les étudiants provenaient du territoire, voire de la région. Avec l’INSA, la renommée est nationale et internationale. Cela représente environ 3 500 étudiants et par suite plus de vie estudiantine dans le Valenciennois. » En ligne de mire, ce passage au statut de « Grand Etablissement » sera une nouvelle étape de la montée en puissance de l’UPHF.
« Remplir notre mission de service public », Eric Bricout
Sur l’université du sud du département du Nord, l’UPHF accueille 12 00 étudiants permanents, mais également des apprenants particuliers (environ 2000) comme ceux des écoles d’infirmières. En effet, les étudiants des écoles d’infirmières ont obtenu le grade de licence. Ils sont de fait inscrits à l’UPHF même si les apprenants continuent leur cursus au sein de leurs établissements.
L’UPHF est étendu sur 5 sites, l’historique Mont Houy avec un programme de rénovation majuscule https://www.va-infos.fr/2024/01/31/luphf-en-pleine-revolution-structurelle-et-systemique, mais surtout un lien très fort avec le Technopole et les laboratoires (CISIT…), Wallers Arenberg où les étudiants en Master effectuent certains modules, les Tertiales sur Valenciennes sans oublier la rénovation récente de l’établissement Ronzier. Enfin, les sites universitaires de Cambrai et de Maubeuge sont également indispensables à la bonne conduite de l’enseignement supérieur dans le sud du département.
Le discours très sonore sur la dette publique, et les économies budgétaires associées, pourrait faire croire que la concentration des sites serait une probabilité. Le DGS balaye immédiatement toute velléité en la matière. « Nous devons remplir notre mission de service public. Nous sommes une université des territoires. Ces sites ont leurs propres spécialités comme le BUT informatique à Maubeuge où la filière logistique sur Cambrai. Concrètement, nous avons très peu de doublons sur l’UPHF », déclare le DGS de l’UPHF.D’ailleurs, ce dernier rappelle la volonté de création d’une restauration scolaire sur le site de Maubeuge afin de créer, comme sur les autres sites, les meilleures conditions pour les apprenants.
Enfin et ce n’est pas le plus petit dénominateur, Eric Bricout arrive à cette fonction centrale après la phase Covid, mais aussi une étape complexe d’établissement expérimental, avec in fine une « perte de liant entre les sites, les filières, et les collaborateurs de l’UPHF. Je souhaite moins de travail en mode tubulaire et plus de partage entre les services. »
Virginie Scelsi/Salariée insertion AGEVAL : « Les JOB DATING sont démotivants, voire frustrants.»
Face au succès très mitigé des participations répétées à des « Job dating », Céline Fleury, la responsable de l’accompagnement des CIP (Conseillers en Insertion Professionnelle) a demandé aux salariés en insertion de réfléchir à une autre proposition : « C’est pourquoi, nous avons réuni 2 personnes par filière au sein de l’association AGEVAL (9 sections au total) afin de chercher une meilleure solution. » Comment combattre une idée, tout simplement avec une autre idée plus porteuse et justement les premiers concernés, l’équipe projet de l’AGEVAL, a suggéré une inversion du système.
« Nous sommes peu à l’aise dans les conditions d’un job dating classique. De plus, on dépose juste son CV et on entend le même discours du représentant de l’entreprise, il ne s’adapte pas du tout à la personne en face », tance Virginie Scelsi, une salariée en insertion depuis un an dans la filière maraichère.
« Je me suis adaptée », Virginie Scelsi
Le profil de Virginie est symbolique du besoin d’un autre regard pour appréhender son potentiel. « Nous avons eu l’idée d’inverser les choses en invitant les entreprises à venir découvrir notre savoir faire. Ici, nous sommes dans un lieu que nous connaissons. Nous évoluons dans de meilleures conditions pour montrer nos qualités », poursuit-elle.
Effectivement, le public en insertion n’est pas une celui de cadres en col blanc prêt à enfiler le costume, parfois trompeur, de superman du verbe. Non, ces personnes souvent très éloignées de l’emploi ont besoin de reprendre confiance, la clé de tout. « J’étais secrétaire et j’ai dû arrêter pendant 5 ans pour suivre la maladie de mon enfant. Puis, 5 autres années et je suis restée 10 ans sans travailler. Ensuite, je n’ai pas pu intégrer la filière voulue, couture, compte tenu de sa disparition au sein d’AGEVAL. En fait, je suis arrivée dans celle de la maraichère sans affinités, mais je me suis adaptée. Aujourd’hui, j’apprécie mon travail. » Cette dernière vise un emploi pérenne dans le social car elle a trouvé sa voie, celle de l’accompagnement !
De l’humain…
La rupture par rapport à un job dating traditionnel n’est pas seulement pour les salariées en insertion. En effet, près d’une vingtaine d’entreprises sont venues sur site (O2, Supplie, Axeo, Nord Habitat, Manpower, Partenord, etc.) et l’une d’entres elles demandait à son arrivée « où est mon emplacement pour mon stand ? ».
Non, pas ici, car le public concerné se balade son CV à la main, voire réalise des démonstrations en direct dans ses domaines de compétences au sein du bâtiment de la « Ferme du Major ». Le responsable d’entreprise est abordé comme quelqu’un dans la rue et le membre d’AGEVAL se présente au débotté, un échange pas banal. Là, la crainte de mal faire s’envole !
Cette idée d’une rencontre différente n’est pas neuve ; elle est plutôt dans le tempérament anglo-saxon, chez les britanniques et surtout aux USA où la culture de la compétence dépasse celui du diplôme. Faire de l’argent sans diplôme démontre que tu es plus intelligent que celui d’à coté au CV de trois pages, mais sans ce petit plus qui fait la différence. Ça s’appelle l’envie !
Ce JOB REVERSE est un succès et après un débrief, mais surtout l’attente des retours suite au contact avec les entreprises, une nouvelle mouture pourrait voir le jour. « Nous pourrions organiser deux temps forts du même type durant l’année », conclut Céline Fleury. Une manifestation sans doute itinérante sur les sites de l’AGEVAL (bâtiment, espace vert, maraicher…) pourrait se graver dans le marbre durant les prochaines années.
En tout état de cause, attirer l’attention des employeurs dont chacun sait leurs difficultés de recrutement, montrer son savoir faire, son savoir être, et sa détermination à occuper un emploi sur le temps long ; voilà les atouts de cette organisation atypique, mais terriblement symbolique de notre mal du siècle… combattre l’indifférence !
David Mirland, délégue syndical pompier/Denain : « Nous ne voulons pas des robinets en or, mais juste les moyens décents d’exercer notre métier.»
En propos liminaire, le Président de La Porte du Hainaut rappelle que l’intercommunalité avait déjà « alerté, le 08 avril 2024, le Conseil départemental du Nord pour le défaut d’entretien des casernes de Denain, Saint-Amand-les-Eaux, Raismes, et Douchy-les-Mines. Depuis cette date, peu ou pas de réponses et quelques travaux d’urgence. Ensuite, force est de constater que tous les territoires de Fourmies à Dunkerque ne sont pas logés à la même enseigne, malgré notre contribution de 7,9 millions d’euros encore cette année 2025. » En 22 ans, depuis le passage à la Départementalisation, le fameux SDIS, La Porte du Hainaut a versé 112 millions d’euros. En filigrane, sans le dire clairement, mais avec un gros sous-entendu du Président de la CAPH, les territoires d’une obédience de la majorité politique du Conseil départemental du Nord sont mieux servis par le SDIS à tous les niveaux. A ce titre, un pompier de Saint-Amand-les-Eaux, précédemment sur la caserne de Tourcoing, souligne « le choc » en arrivant sur le site de la cité thermale… !
Ensuite, Aymeric Robin revient sur la nouvelle coupe opérationnelle avec la suppression de deux voitures avec des soins infirmiers, « le premier relais rapide afin de prodiguer des soins, sinon la victime attend 30 minutes minimum », souligne un pompier-infirmier.
Plusieurs pompiers professionnels ont exprimé leurs conditions de travail, la vétusté bâtimentaire « avec l’apparition de rats », souligne l’un deux, les moyens roulants réduits, voire déficients, et les moyens humains de plus en plus compressés. C’est un cocktail explosif au détriment d’un exercice de base de la protection civile. Les témoignages se sont succédé sur le quotidien de ces professionnels du feu, affligeants, pathétiques, effrayants parfois…
Evidemment, l’hémicycle, tous bords politiques confondus, a partagé la colère froide de ces pompiers professionnels et volontaires. Les réactions n’ont pas manqué dans l’auditoire, Joshua Hochart soulignant la demande du Conseil départemental du Nord pour « plus de résultats avec moins de moyens. » Pour sa part, Anne-Lise Dufour, maire de Denain, a fait une intervention remarquée, très applaudie, avec un petit rappel de l’historique : « Avant la départementalisation, nous gérions avec d’autres communes du Denaisis les équipements et les effectifs. A cet effet, nous avons transmis une belle caserne, du matériel roulant de qualité, etc., au Conseil départemental du Nord. C’est honteux ! »
Un soutien presque collégial, malgré le bémol de l’intervention d’Eric Renaud, conseiller départemental et membre du Conseil d’administration du SDIS, comme Michel Lefebvre. « Je souscrits à vos propos (du président), mais je déplore la départementalisation de cette compétence qui a éloigné les centres de décision. Toutefois, ce n’est pas une déclaration de guerre avec le SDIS, car il n’est pas responsable de tous les maux. Vous oubliez la responsabilité de l’Etat, car le Prefet du Nord a la compétence opérationnelle. » Enfin, il se félicite de la construction prochaine d’une nouvelle caserne sur Saint-Amand-les-Eaux en 2027.
Une intervention peu goutée par l’hémicycle, et Aymeric Robin au premier chef : « Il n’y aura pas de complaisance avec le Conseil départemental du Nord. Le département nous balade. C’est pourquoi, nous allons bloquer notre contribution. Ils viendront chercher l’argent, c’est le seul moyen de nous faire entendre. »
David Mirland, délégue syndical pompier/Denain, rappelle à la communauté une chose simple : « Nous ne voulons pas des robinets en or, mais juste les moyens décents d’exercer notre métier.» Toutefois, pour 2025, le plus important pour Christian Poiret est le bon déroulement du Tour de France de passage en juillet prochain dans le Nord…, donc dossier à suivre en 2026 !
« Vous utilisez déjà l’IA dans votre quotidien », Jean-Michel Michalak
Dans la lignée d’un sommet mondial sur l’Intelligence Artificielle à Paris, la Porte du Hainaut s’inscrit dans cette actualité sous la houlette de Jean-Michel Michalak. A cet effet, cette technologie doit s’appréhender afin de la maîtriser. Tout d’abord, l’IA n’est pas un domaine loin de nous…, le vice-président en charge du numérique rappelle l’évidence : « Vous utilisez déjà l’IA dans votre quotidien, l’IA n’est pas née avec ChatGPT, car nous participons déjà à la transformation numérique de notre société. »
C’est pourquoi, la CAPH a fait le choix d’un accompagnement, par une expertise extérieure, vers la maîtrise de l’IA au bénéfice de cette collectivité territoriale. En l’espèce, le CITC Hauts de France, centre d’expertise et d’innovation dédié aux technologies, est venu présenter aux élus communautaires. « Nous étudions avec vous les cas d’usage, pertinent ou pas, dans votre collectivité publique. L’IA peut trouver une utilisation dans l’analyse des voiries et les travaux à réaliser, voire de contrôler un meilleur tri des déchets tout comme repérer et sanctionner les dépôts sauvages, voire une analyse du gâchis alimentaire dans les cantines scolaires », commente l’expert de CITC. Enfin, Jean-Michel Michalak rappelle à juste titre un point un peu oublié « l’IA est un traitement (massif) de données ».
Au niveau de l’hémicycle, Christophe Vanhersecker met en exergue les propos d’un collectif de chercheurs « l’IA est un objet politique non identifié. »
Sobriété, efficacité…
Dans le cadre du vote de deux délibérations écologiques, le vice-président en charge du « Plan Climat » et la cheffe de service, Celine Imbert, ont présenté la ligne stratégique de l’intercommunalité sur cette thématique.
Dans le viseur de la collectivité publique, la réduction de la consommation énergétique est sur la table. Bien sûr, le développement des énergies renouvelables, l’isolation des passoires thermiques, le gaz de mine, voire la géothermie profonde, l’éolien, le solaire… constituent la panoplie classique, mais l’originalité de cette action passe aussi par la maîtrise de la consommation énergétique.
Ce territoire a déjà passé plusieurs étapes, la mise en place d’un PCAET (plans climat-air-énergie territorial) intégré dans un Projet de Territoire ambitieux. Ces avancées pourront (peut-être) déclenchées une signature avec le fonds d’Etat dédié, mais avec une enveloppe très contrainte, à ces initiatives territoriales.
Enfin, la CAPH a pris la compétence du réseau de chaleur ou de froid, et notamment des CVE acteurs acteurs dans le domaine. En effet, le CVE de Douchy-les-Mines, sous la houlette du SIAVED, a déjà activé deux réseaux de chaleur sur Douchy-les-Mines et Denain. Ainsi, le transfert vers l’EPCI grave dans le marbre « cette compétence évolutive suivant les énergies durables », précise Bruno Saligot.
En bref :
Fabien Roussel, nouveau maire de Saint-Amand-les-Eaux, a été intégré au nouveau Bureau de La Porte du Hainaut.
Une friche de 86 hectares, proche du site des « Six Mariannes » sur Escaudain, fait l’objet d’une préemption de La CAPH afin « d’assurer un continuum sur cette zone d’activité », précise Aymeric Robin.
Décision des maires : « Le vandalisme dont a été victime l’antenne du Hainaut des Restos du cœur située à Raismes a suscité une vive indignation chez les Maires de la Porte du Hainaut. Des malfrats sans scrupules s’en sont pris aux véhicules d’une association dont l’objectif est de venir en aide aux autres. Notre responsabilité est, à notre tour, de leur venir en aide. Les Maires de la Porte du Hainaut ont décidé hier en bureau d’apporter leur concours pour permettre à l’association d’assurer leur mission de solidarité en mobilisant des camions afin de garantir la « ramasse » de cette semaine de denrées alimentaires.«
Après un passage éclair, mais réussi, de Guillaume Quenet à la Sous-Préfecture de Valenciennes entre janvier 2023 et janvier 2025, l’arrivée d’un nouvel fort de l’Etat de proximité était très attendue dans le Valenciennois. Comme de coutume, le dépôt de gerbes par le nouveau Sous-Préfet de Valenciennes, en l’occurrence Stéphane Costaglioli, au monument aux Morts dans la ville centre marque la prise de fonction officielle du représentant de l’Etat sur le vaste arrondissement de Valenciennes.
Monument aux morts Avenue Carpeaux à Valenciennes, voilà le lieu symbolique du rendez-vous des premiers pas du Sous-Préfet de Valenciennes où les élus du territoire sont conviés. A cet effet, ce lundi 24 février 2025, Salvatore Castiglione, le député de la 21ème avant son malaise (photo ci-dessus), Joshua Hochart, sénateur du nord, Laurent Degallaix et Aymeric Robin, les deux présidents des communautés d’agglomérations, Bruno Fontaine, le Président de la CCI Grand Hainaut, Christelle Dumont, la procureure de la République, des conseillers régionaux, mais également de nombreux maires du territoire ont marqué par leur présence cette cérémonie officielle. De la même manière, ce temps est également une occasion de prise de contact par les édiles avec le nouvel homme fort de l’Etat sur le Valenciennois, jamais inutile dans le traitement d’un dossier ultérieur.
Pour sa part, Stéphane Costaglioli part du Cabinet du Ministère de l’intérieur, Bruno Retailleau, où il est arrivé à la mise en place du Gouvernement de Michel Barnier. Son CV démontre sa capacité à enfiler l’uniforme de la fonction, tant Sous-Préfet de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) de 2013 à 2015, comme Sous-Préfet organisateur de la préparation du G7 sur Biarritz, voire une sous-direction de l’administration territoriale (SDAT) à la direction de la modernisation et de l’administration territoriale (DMAT) au sein du Ministère de l’Intérieur d’où une certaine logique dans sa dernière fonction. Enfin, il n’est jamais inutile de rappeler que ladite représentation de l’Etat de Valenciennes figure parmi les 3 ou 4 plus imposantes Sous-Préfecture sur les territoires, elle est par suite synonyme d’une promotion d’un haut fonctionnaire, en l’occurence Stéphane Costaglioli.
(Affiche 2023 sur les Procès du Siècle au sein du MUCEM à Marseille)
Certes, il y a eu une première loi en 1975 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing concernant l’accessibilité des personnes en situation de handicap, mais les avancées furent broyées par le poids et les contraintes administratives françaises. Puis, Jacques Chirac a été élu en 1995. Chaque Président de la République laisse une trace dans l’histoire avec quelques marqueurs forts durant son passage à l’Elysée. Pour Jacques Chirac, 4 temps forts se démarquent de loin de sa présidence sur 12 ans à la tête de la République française. En premier lieu, le refus de s’embarquer dans une guerre en Irak en 2004, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans la rafle du « Vel’d’Hiv » en 1995, le vote du Grenelle de l’Environnement par 526 voix pour contre 4 sous la houlette de Jean-Louis Borloo en 2008, et cette loi du 11 février 2005 où pour la première fois l’existence des 4 déficiences, auditive, visuelle, motrice, et cognitive sont reconnues au grand jour par le législateur.
Indéniablement, des avancées majeures sont tangibles dans presque tous les domaines, voire des merveilleuses fulgurances comme ces jeux paralympiques, mais le curseur est très loin encore d’une inclusion dans une république âgée. Oui, les jeunes de moins de 20 ans ont un regard plus inclusif que leurs aînés, mais ils ne rédigent ni les lois, n’embauchent personne, ne sont pas les décideurs d’une société inclusive pour tous même si toutes les personnes en situation de handicap ne peuvent l’être, il faut être conscient de cela.
A cet égard, dans le cadre des « Procès du siècle » au sein du magnifique MUCEM à Marseille, un podcast en 2023 était consacré aux minorités dominées et dans un épisode celui de la personne handicapée. Ecoutez-le, il est extrêmement éclairant sur l’état des lieux en France un an avant « Paris 2024 ».
(Visuel d’une ZEC en cours de réalisation sur Lecelles)
Il était une fois… des fleuves, des rivières, en somme des cours d’eau naturels respectant la topographie de nos paysages, de nos montagnes, de nos traits de côte, plutôt de nos prairies, de nos vallées et de nos forêts dans le Grand Hainaut, mais également celle de notre humanité urbaine. Chemin faisant, l’Homme a donc bouleversé le dessin de la nature en canalisant des voies d’eau pour le transport fluvial. Bien sûr, l’objectif de navigabilité est fondamental dans le cadre du transport en mode doux des personnes et des produits, c’est louable et écologique in fine. Néanmoins, la traversée des paysages par un ouvrage creusé par l’homme, un canal à petit ou grand gabarit, implique des interventions techniques avec des équipements multiples afin de récupérer l’effet de gravité pour l’écoulement de l’eau, c’est une conséquence directe. C’est presque simple sur l’écran, mais nécessite des trésors administratifs, des normes à profusion, car ces cours d’eau ne sont pas du tout calqués sur les frontières administratives d’où de multiples syndicats de gestion des cours d’eau ! Et là, nous ne parlons que des acteurs sur le terrain…
Une hiérarchie décisionnelle très gravitaire…
Le cours d’eau de l’Elnon sur Lecelles
Pour bien comprendre, il faut voir plus grand, à l’échelon européen, car la gestion des cours d’eau en France s’inscrit à cette échelle et se traduit par des co-financements de l’Union Européenne pour effectuer ces travaux de proximité comme sur l’Elnon. En France, l’acteur régalien sur cette thématique est le SDAGE (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux-Carte en France) ; c’est l’instance supérieure dont l’essence même est de tout mettre en oeuvre afin d’éviter les inondations par débordements des cours d’eau, grands et petits.
Ensuite, vous avez le SAGE ( schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) qui est plus sectorisé dans chaque région, comme celui dédié à l’Escaut dans les Hauts de France.
Puis, vous avez les syndicats mixtes des sous-bassins versants dont la ligne de conduite est de gérer les cours d’eau sur l’ensemble des missions ; de l’entretien des berges à la construction d’ouvrages spécifiques comme une station de refoulement en passant par des ZEC (Zones d’Expansion de Crues). En l’occurence le SMAPI avec 4 collectivités territoriales, et le Symsee composé de 6 collectivités territoriales, sont aux manettes de cette gestion des cours d’eau dans le Grand Hainaut. Concernant le SMAPI en charge de la Scarpe aval, il s’étale sur La Porte du Hainaut, Le Douaisis, l’Ostrevant, et la Pévèle avec 320 km de cours d’eau à gérer et à entretenir. Pour sa part, le Symsee, syndicat mixte du sud est de l’Escaut, oeuvre sur la CAPH, la CAVM, le Pays Solesmois, la Thiérache Sambre et Oise, Pays de Mormal avec 72 communes à couvrir.
Et enfin, les EPCI (agglo) ont reçu dès le 01 janvier 2018 un bloc de compétences dont l’aménagement des bassins versants et par suite l’obligation de collecter la taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), puis de la reverser sous la forme d’une subvention aux syndicats des sous-bassins versants. Concrètement, les syndicats en charge de la gestion des cours d’eau évaluent leur besoin financier pour remplir leur mission et ce montant s’impose aux agglo, même « si nous avons ajouté 10% de plus à la somme demandée (par le SMAPI). D’ici la fin de ce mandat, tous les territoires de l’agglo seront protégés d’une inondation (catastrophe naturelle), sauf événement surnaturel », précise Aymeric Robin, le Président de La Porte du Hainaut. Quelque part, on comprend mieux pourquoi aucune polémique ne s’installe dans un hémicycle communautaire lorsque la taxe GEMAPI est évoquée, car cette impôt « est mieux maîtrisée (500 000 euros versés au budget 2025 pour le SMAPI) », poursuit le Président de la CAPH d’une part, mais surtout cette gestion de l’eau englobe au sens large les responsabilités des collectivités publiques territoriales et locales. En clair, moralement pour le grand public, c’est l’affaire de tout le monde quel que soit le niveau administratif d’intervention.
Contre les inondations, quels sont les outils ?
« Au quotidien, nous collaborons avec le monde agricole », Marc Delécluse
Les ZECS
Première étape de ce road trip relatif à la gestion des cours d’eau dans le Hainaut, la commune de Lecelles, particulièrement étendue, avec un risque prégnant d’inondations récurrente. Pour éviter la submersion de l’eau dans les maisons, les ZEC (Zone d’Expansion de Crues) constituent une réponse dans le Nord Ouest du Hainaut. En effet, sur Lecelles, une première ZEC de la rue Neuve a été mise en place de 14 500 M3 avec un creusement suffisant du terrain vert afin de contenir un trop plein du cours d’eau de l’Elnon. « Il y a plusieurs solutions en cas de débordement de la ZEC, un tuyau dirigé vers les prairies afin que la terre absorbe l’eau ou un retour vers l’Elnon », explique un technicien du SMAPI. Visiblement, cette ZEC est insuffisante d’où la création de deux autres ZEC dans le secteur, une autre sur Lecelles de 21 000 M3 en cours de réalisation (achevée en 2025) et une troisième ZEC sur Rumegies de 25 000 3 également courant 2025 suivant la météo.
Ce travail est complètement lié à une bonne coopération avec le monde agricole dont l’intérêt est également la meilleure gestion possible de ces risques naturels, c’est un vrai sujet. « Au quotidien, nous collaborons avec le monde agricole », rappelle avec force Marc Delécluse, le Président du SMAPI.
Comme évoqué plus haut, la coopération transfrontalière est aussi fondamentale entre les pays car les cours d’eau n’ont pas de frontières. Dans cette optique, ce dossier est partagé et co-financé par un projet Interreg européen « Elnontransfrontalier », mais également avec l’Etat français et l’Agence de l’Eau.
Station de refoulement ou de pompage
Station de refoulement ou de pompage de l’Anguille sur Saint-Amand-les-Eaux
Le 20ème siècle a permis des installations en « zones humides » absolument impensables, voire insupportables aujourd’hui. A ce titre, la commune de Saint-Amand-les-Eaux est particulièrement exposée aux inondations. C’est pourquoi, des ouvrages comme les stations de refoulement, ou de pompage, sont installés pour couvrir ce risque de plus en plus prégnant avec le dérèglement climatique.
A cet effet, vous avez 3 stations de refoulement afin de (re)conquérir un effet gravitaire et au delà pour protéger la capitale de l’Amandinois, une station sur Saint-Amand-les-Eaux, une sur Millonfosse et une sur Lallaing (Douaisis). Un arrêt sur la station de l’Anguille sur Saint-Amand est éclairant sur le travail de délestage afin d’éviter le débordement des cours d’eau.
« Le bon entretien des berges favorise le développement de la biodiversité », Georges Flamengt
Autre mission de premier plan pour ces syndicats mixtes, l’entretien des berges des cours d’eau est essentiel. A ce titre, durant ce « Gemapi Tour », la venue sur la commune de Bouchain a permis de voir en action les équipes du Symsee en cours de tronçonnage et d’étêtage des arbres. « Le bon entretien des berges favorise le développement de la biodiversité. Cela permet de maintenir une meilleure qualité des ressources en eau », souligne Georges Flamengt, le Président de la Symsee.
Nettoyage des berges sur le Vieil Escaut à Bouchain
En l’occurrence, les travaux sur les berges en cours sont ceux sur le Vieil Escaut dans le cadre d’un projet de restauration écologique sur Bouchain et Hordain sachant que ce cours d’eau passe aussi sous Valenciennes, visible seulement à l’Ecluse des Repentis et dans le vieux Valenciennes.
Les barrages
Un barrage est également en plein coeur de la ville de Bouchain afin de retrouver (encore) de la déclivité dans ce cours d’eau historique du Valenciennois, le Vieil Escaut. Ensuite, vous avez le long de la Scarpe un ouvrage singulier, un barrage entre la Scarpe et la Sensée dont l’imbroglio administratif est assez éclairant sur la superposition des responsabilités en la matière.
Barrage entre la Scarpe et la Sensée
Toute d’abord, la Sous-Préfecture de Valenciennes a dit que cet ouvrage (le barrage) n’était pas de son ressort. Ensuite, la catastrophe écologique de TEREOS a conduit l’entreprise à collaborer en faveur d’une restauration écologique des cours d’eau, notamment sur la Sensée. Enfin, la collectivité locale, Bouchain, a pris un arrêté de cession à l’euro symbolique en faveur de la Symsee, car elle ne voulait pas non plus entretenir cet équipement. « Nous sommes sur un conflit d’usage (sur 1km de cours d’eau). C’est pourquoi, nous devons harmoniser cet entretien de la Sensée, car vous avez des habitations à protéger », commente un technicien du Symsee. Oui, nous sommes au sommet de la hiérarchie des normes dans un domaine où les enjeux sont colossaux, mais les responsabilités diluées parfois.
Une catastrophe naturelle ou surnaturelle ?
Cette visite passionnante met en lumière les enjeux sur les risques des inondations. Chacun a vécu douloureusement la catastrophe naturelle dans le Pas de Calais avec des communes rurales sous l’eau, mais aussi des grandes villes comme St Omer. Certes, nous étions dans le cadre d’une pluie dite « centennale », mais la répétition de ces événements climatiques, et de plus toute l’année, met devant leurs responsabilités tous les édiles de France.
En fait, la ligne de réflexion pour les prochaines assemblées communautaires sera de (re)définir la jauge entre catastrophe naturelle et surnaturelle, car l’impensable se produit trop souvent, l’itération des désordres climatiques presque banalisée. C’est pourquoi, les missions relatives à la gestion des cours d’eau, voire la préservation de l’eau en général, par les collectivités publiques devraient faire société avant qu’il ne soit trop tard.