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Reçu hier — 28 juin 2025

Enterrement « Géant » de l’ESAD proposé par la ville de Valenciennes et sa métropole !

28 juin 2025 à 06:31

Membre de l’équipe pédagogique : « Depuis deux ans, nous sommes menacés de représailles si nous communiquons avec la presse locale. »

En amont de cette triste journée, France 3 Hauts de France était venue le 20 juin dernier pour les derniers examens des apprenants de l’ESAD, https://france3-regions.franceinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/valenciennes/comment-achever-une-ecole-d-art-une-question-posee-par-les-etudiants-qui-vivent-la-fin-d-une-institution-bicentenaire-3174636.html , l’incompréhension globale transpire de ce reportage de terrain, alors grattons les traces de cet abandon culturel, car la ville de Valenciennes a refusé de répondre à la chaîne régionale à cette occasion. 

La larme à l’oeil, le géant Carpeaux pleure…

Ce vendredi 27 juin 2025, sous le soleil, les étudiants, enseignants, les agents techniques s’affèrent, car l’après-midi est singulière. Concrètement, il faut assurer son enterrement avec un certain sourire et pour cela un collectif d’étudiants s’est tourné vers la création d’un Géant, celui de Jean-Baptiste Carpeaux. « Nous voulions faire durer cette école à travers une création artistique », souligne un apprenant. Conscient de ce moment singulier, l’association Val’en liesse, très présente à cet événement, s’exprime par François Durieux, son président : « C’est une lourde perte la fermeture de cette école. C’est beaucoup de tristesse ! Nous récupérons ce géant de JB.Carpeaux, car il défilera pour le bicentenaire de Binbin les 29,30, et 31 août 2025 au côté de 50 autre géants. » La municipalité laissera-t-elle le Droit au géant «  Carpeaux » de défiler, c’est une question légitime, car la consigne du silence est demandée aux équipes de l’ESAD. « Depuis deux ans, nous sommes menacés de représailles si nous communiquons avec la presse locale. Là, une semaine avant la fermeture, on leur a dit. On va s’exprimer ! », explique un membre de l’équipe pédagogique. 

La culture et le patrimoine à Valenciennes, la variable de tous les ajustements budgétaires !

Remontons un peu le film de cette inexplicable retrait de la ville et de son factotum, en l’espèce Valenciennes Métropole. Cela remonte tout simplement à l’arrivée de Laurent Degallaix aux manettes, en juillet 2012, suite au retrait de Dominique Riquet. En dix ans, les subventions seraient passées de 1,4 million d’euros à 350.000 euros (source journal l’étudiant). Compte tenu que ces structures, avant tout territoriale, doivent se financer aux 2/3 par les collectivités territoriales, le poison est lent et incurable. 

Pourtant, nous pouvons mettre une date publique emblématique sur ce choix local et politique, celle du 31 mai 2022. Ce jour là, Laurent Degallaix vient faire un discours à l’ESAD sur l’ancien site d’Usinor, Faubourg de Cambrai, après un déménagement loin du centre-ville de Valenciennes au XXIème siècle. Dans sa locution, une phrase retient l’attention « jamais la clé sous la porte », mais pourtant lorsque vous l’écoutez attentivement, l’intention finale ne trompe personne : « Je suis ouvert à toutes les solutions »…   « Tous les champs des possibles »… « on ne pourra plus faire comme avant »… « Trop longtemps que nous remplaçons l’Etat »…et la proposition « d’une direction transitoire », car depuis cette période, l’ESAD n’a pas fonctionné avec une direction propre ! C’est une fin programmée ! 

Le maire évoque de nombreuses écoles en voie de fermeture dans les Hauts de France dont Cambrai, sauf que ces fermetures en série n’ont pas eu lieu…« seulement à Perpignan et à Valenciennes. Il parle de la fermeture à Cambrai, mais elle existe toujours et occupe un site commun avec l’UPHF (Université Polytechnique Hauts de France). En fait, pendant de nombreux mois, nous avons eu des signaux contradictoires surtout face à des Conseils d’administration où rien ne se passait », s’exclame une étudiante participante à la délégation, au printemps 2023, auprès des Ministères de l’Enseignement supérieur et de la culture (double casquette), nous y reviendrons !

Fin 2022, c’est déjà plié !

Evidemment, une réduction des postes, des diminutions de frais de structure avec un hiver 2022/2023 dévastateur suite à la flambée énergétique, rien n’y fait. La baisse des coûts n’arrive pas à contenir le déficit structurel de l’ESAD. A ce titre, les partenaires fondateurs ont versé une subvention exceptionnelle de fonctionnement afin de boucler l’année 2022. 

Fin 2022, les autorités nationales supérieures, et avis autorisés, décident que l’ESAD perdra son accréditation auprès des Ministères de tutelle, de l’enseignement supérieur et de la culture, en 2025. C’est la fin programmée et le discours du 31 mai 2022 de Laurent Degallaix n’était qu’une mise en bouche dont l’issue ne faisait déjà plus aucun doute… sauf miracle ! Pour les habitués, la ligne du plus comme avant signifie toujours un changement radical sous peu, la ville va sortir du jeu à moyen terme. 

Pour autant, l’ensemble des acteurs de cette école croyait encore à l’époque à un avenir pour l’ESAD. Néanmoins, pour les 4 membres fondateurs depuis 2016, suite à la réforme des EPCC (établissement public de coopération culturelle), ville de Valenciennes, Valenciennes Métropole, CCI Grand Hainaut, et l’Etat via la DRAC, le départ est proche et annoncé deux ans avant afin de permettre la fin des cycles déjà entamés en art et en design éco-social. Techniquement, en trois mois, la ville, la CAVM, et la CCI Grand Hainaut quittent l’EPCC et l’Etat n’a plus le droit, par statut, de poursuivre son exploitation même si la région apportait, via une subvention, sa contribution annuelle. 

Les étudiants sont sous le choc et manifestent en avril 2023 durant les épisodes contre la réforme des retraites https://www.va-infos.fr/2023/04/24/lesad-victime-de-la-logique-du-chequier-a-valenciennes/ ; un collectif national se rassemble sur Paris, car toutes les écoles d’art et design, mais pas seulement, sont concernées par un financement en souffrance. Un fait tangible se dégage, Valenciennes a le vent dans le dos pour y arriver plus rapidement, car « c’est un choix politique », répète inlassablement l’ensemble des occupants de l’ESAD. 

160 étudiants avant…

En septembre 2023, la messe est dite, l’ESAD est retirée du dispositif Parcours Sup. « Aujourd’hui, nous sommes encore 19 étudiants, 13 en Design et 6 en art éco-social. Nous avions 160 étudiants sur ce site avant la Covid avec une reconnaissance LMD (Licence Master Doctorat) par les Ministères », précise un autre membre de l’équipe pédagogique. Consciemment ou inconsciemment, une concurrence est née entre l’Ecole de Design Rubika, à 9 000 euros l’année même si le boursiers sont acceptés aujourd’hui, et l’ESAD à 640 euros par an et 460 euros pour les boursiers. De plus, Rubika, contrairement à l’ESAD n’avait pas la reconnaissance de l’éducation nationale dans l’équivalence de ces diplômes, mais seulement depuis son passage en association en septembre 2021. Enfin, sur la filière Design, c’est seulement depuis l’année dernière que le diplôme Design Rubika est reconnu par l’Education Nationale. Bien sûr, ce propos n’est pas une remise en cause de l’excellence historique de ces filière consulaires. Toutefois, la même filière sans reconnaissance historique, dont l’épaisseur du portefeuille des familles bénéficiaires est un peu différente, passe devant une école dont la compétence est reconnue depuis bien longtemps par les Ministères associés sauf que… ; l’une coûte à la collectivité territoriale et locale, l’autre pas du tout. En résumé, le départ de la CCI Grand Hainaut, très proche de la ville et de Valenciennes Métropole comme nous l’avons vu récemment dans le choix de l’appel d’Offre de la Cité des Congrès (article 2ème paragraphe https://www.va-infos.fr/2024/12/14/cite-des-congres-budget-2025-et-nouvel-appel-doffres-pour-lassainissement/ et des autres membres fondateurs étaient concertés bien en amont. 

La Direction transitoire n’est pas visée par les derniers rescapés, car « elle devait faire face à l’incroyable pression de la ville », ajoute un membre de l’équipe pédagogique. Pour autant, la réalité s’impose, fin de l’aventure pédagogique de l’ESAD le vendredi 27 Juin 2025, le 18 juillet marque la fin de l’activité administrative, la fin des contrats le 31 août 2025 de tous les enseignants et personnels administratifs (14 enseignants, 7 techniciens et 2 administratifs), et la fermeture du site le 31 décembre 2025. Le bâtiment sera certainement vendu par Valenciennes Métropole, propriétaire, d’ici là !

Comparaison n’est pas raison, mais éclairant !

Evidemment, la chasse aux charges de fonctionnement est ouverte et la suppression de certains services à la population constitue une ligne de conduite pour de multiples édiles, pour ne pas dire tous les maires. L’ESAD fait donc partie de ce chemin au long cours initié par le maire de Valenciennes. C’est un choix politique culturel pour la ville de Valenciennes.

Toutefois, le maire répète à l’envie depuis plusieurs années que « Valenciennes est une ville pauvre » à tous les édiles qu’ils croisent sur sa route protocolaire. Si vous additionnez le coût des stars à Valenciennes du 14 juillet venus depuis 2022, 2023, 2024, et 2025, sans remettre en question la qualité de ces derniers, vous arrivez tranquillement dans une fourchette entre 800 000 € et 1 000 000 € sans compter tous les frais de logistique à ces concerts, voire le feu d’artifice. Cette comparaison n’est pas populiste, mais dire que la commune est pauvre, visiblement pas pour tout le monde… ! « Du pain (en béton) et des jeux », ça a marché et cela peut marcher encore… !

Daniel Carlier

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(Municipales 2026) A Valenciennes, une belle unanimité de gauche derrière Luce Troadec !

25 juin 2025 à 05:00

Luce Troadec : « Nous voulons redonner du sens à la démocratie locale »

Pour évacuer la forme, Luce Troadec, accompagnée de Quentin Omont, José Pressoir, et Nathalie Lorette, s’inscrit dans un choix collectif engagé autour des acteurs sur le terrain depuis l’installation du Conseil municipal en mai 2020. « Nous n’avons contacté aucun des partis politiques où nous sommes encartés. Nous nous entendons très bien depuis le début du mandat. Pour cette élection 2026, Nathalie Lorette nous accompagne et c’est très agréable de collaborer avec elle. Ce collectif m’a désigné comme tête de liste », entame la candidate.  

Des valeurs de gauche et une proposition d’un renouveau démocratique local, loin des aspérités de la politique nationale, voilà une initiative intéressante et éloignée de l’habituel agglomérat de logos des partis politiques, parfois très indigeste. « Nous voulons redonner du sens à la démocratie locale. »

« Je n’étais pas propriétaire de la tête de liste », Quentin Omont

Pour Quentin Omont, élu local et communautaire, le choix du collectif « voulait se porter sur une femme (un atout évident à Valenciennes). Luce a fait l’unanimité à gauche. Nous avons des liens forts d’amitiés et le goût de l’engagement collectif. Je n’étais pas propriétaire de la tête de liste. » 

Pour Jose Pressoir, ce mandat a été très éclairant et instructif : « Nous avons appris beaucoup depuis 2020. Nous ne réagissons pas comme au début du mandat et notamment face à un budget en trompe l’oeil où le maire a transféré le fonctionnement du Musée des Beaux-Arts et celui du Phénix. » A ce titre, Luce Troadec poursuit cette liste « avec la fermeture du service de soins à domicile, d’un service de soins infirmiers, d’une crèche familiale et ce vendredi 27 juin prochain de l’école supérieure d’art et de design de Valenciennes. Il tord le cou au fonctionnement des services à la population pour dégager de l’investissement. Le béton ne fait pas tout ! ». La preuve par les faits avec l’essai d’une fermeture complète des salles de sport durant le pic de la crise énergétique et un rétropédalage face aux caméras de TF1. Oui, c’était une économie de fonctionnement. Oui, elle était inique pour les enfants et les familles. Tout le résumé en un seul moment politique de proximité, évoqué par José Pressoir, de la pensée profonde de la gouvernance locale. Les administrés ne seraient que des chiffres dans un tableau exell !

Pour Nathalie Lorette, Luce Troadec est le bon choix : « Nous allons présenter une alternance démocratique avec nos valeurs de gauche. Certes, Valenciennes est une ville de droite, mais nous devons fédérer nos électrices et électeurs de gauche et au delà. C’est pourquoi, nous avons une volonté d’exemplarité. » Avec ce ralliement, la gauche est unie pour cette campagne iconoclaste contrairement à mars 2020.

Une liste de gauche écologiste et son financement

Cette démarche collective en faveur « d’une liste de gauche écologiste » fera sa campagne dont le financement sera, comme pour toutes les autres listes en France, un véritable sujet. « Laurent Degallaix a trouvé très drôle d’augmenter drastiquement le prix de l’espace Pierre Richard pour les partis politiques », tance Luce Troadec. « Nous sommes tous des bénévoles, pas d’équipe d’assistants, etc. Oui, le financement d’une campagne digne de ce nom sera difficile, mais nous y arriverons. »

La démocratie participative et des initiatives

Plus de lien avec la population, ce ne sera pas bien difficile, car « les réunions d’infirmations sont là pour présenter un projet ficelé, verrouillé, où quasi rien ne change. Je suis très favorable au fifty-fifty* de Jean-François Caron sur la municipalité de Loos-en-Gohelle. Nous voulons coconstruire avec la population », explique la tête de liste.

Sans parler d’un programme en construction, Quentin Omont dénonce une réalisation en cours : « La mairie est en train de minéraliser la Place de la Barre. C’est tout ce qu’il ne fallait pas faire ! »

Au sein du CCAS, le bras armé social d’une collectivité locale, Nathalie Lorette, membre de droit au titre de l’opposition, constate : « C’est aussi une chambre d’enregistrement, il n’y a aucun débat, alors que la ville de Valenciennes connaît un taux de pauvreté énorme (pour ne pas dire historique). »

Cette campagne est au début du commencement dans toutes les communes, mais sur Valenciennes ce collectif de gauche veut d’abord commencer par une chose simple. « Nous allons travailler dans tous les quartiers de Valenciennes afin d’inciter les jeunes (et moins jeunes) à s’inscrire sur les listes électorales. » Effectivement, faire vivre la démocratie passe d’abord par un bulletin de vote, de toute nature, et en cela l’échéance de mars 2020 a été un tsunami pour la démocratie de proximité.

Et un petit édito…

En résumé, une proposition citoyenne de gauche, en attendant les autres candidatures officielles à l’automne, face à un maire explorateur des partis de la majorité présidentielle, et plus si intérêt personnel comme nous l’avons constaté de visu durant les Sénatoriales. Fort logiquement, il sera difficile pour l’édile sortant de le renier à l’heure de chercher des alliances pour cette élection les yeux dans les yeux. Visiblement les Françaises et les Français en ont marre tout simplement ! Il ne faut pas chercher d’autres savantes explications. Qu’importe le bilan béton, le futur programme aux mille visuels, la soupe est servie et le front anti-Macron local, à droite comme à gauche, est prévu dans les urnes dans de nombreuses collectivités locales françaises. Ce sera l’antichambre de la Présidentielle 2027 d’abord pour écarter tous les représentants du Président de la République au coin de la rue, première étape ! C’est le changement… tranquille, sans éclat, sans agressivité, comme un divorce déjà consommé (avec la population) depuis des années sans que l’intéressé ne le réalise du tout !

Daniel Carlier

* Jean-François Caron, mais de Loos-en-Gohelle jusqu’en 2023, avait lancé à ses débuts le dispositif « Fifty-Fifty ». Un collectif de citoyens d’un quartier présente un projet à 100% issu de la population. Ensuite, après étude du Conseil municipal, il peut-être validé et financé à 50% par la collectivité locale. Ce dispositif a inspiré des milliers de collectivités locales à travers la naissance des fameux fonds participatifs ou autre sémantique. 

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Bientôt un guichet unique pour les victimes de violences intrafamiliales à Valenciennes

14 juin 2025 à 06:00

(Visuel façade du futur DEVA et son entrée principale 2 Avenue Dampierre à Valenciennes)

Christelle Dumont (Procureure) : « Une prise en charge globalisée de la victime »

Malheureusement, la thématique des violences conjugales et intrafamiliales n’est pas nouvelle sur l’arrondissement du Valenciennois. Les chiffres sont têtus, le département du Nord est le 2ème de Métropole en nombre de plaintes sur ce sujet et notre territoire se distingue. « Je vous fait part de mon rapport d’étonnement comme nouveau Sous-Préfet de Valenciennes. C’est le Valenciennois où il y a le plus de faits dans le Nord, en 2024, 1774 victimes, 80% de femmes et 20% d’hommes », commente le Sous-Préfet de Valenciennes, Stéphane Costaglioli. Ces données étaient déjà alarmantes à la fin du XXième siècle au point que Jean-Louis Catez en 2003, l’ancien Procureur de la République de Valenciennes, lance cette initiative du SAVU (Service d’Aide aux Victimes en Urgence) https://www.va-infos.fr/2022/06/06/le-savu-fete-ses-20ans-valenciennois/ ; un service plus qu’indispensable 22 ans après… !

DEVA (Dispositif d’Ecoute des Victimes et d’Accueil), de quoi parlons nous ?

L’idée de base est assez simple, mais il faut une volonté collective très affirmée des institutions publiques pour mener à bien un tel projet. « Je n’ai pas réussi sur mon ancien ressort à concrétiser cet accueil de jour », souligne La Procureure de la République de Valenciennes, Christelle Dumont.

Nous parlons en l’espèce « d’une prise en charge globalisée de la victime, un guichet unique (sur un lieu unique) », précise-t-elle, un accueil de jour où la victime, homme, femme, et ielles*, pourra se réfugier, rencontrer un ou une professionnel(le), bénéficier d’un éclairage sur les dispositifs de soutien comme la loi portée par Valérie Létard sur l’aide universelle, rebondir pour la suite, logement, etc., voire initier toute procédure judiciaire. C’est énorme et pourtant la porte d’entrée minimum pour envisager la vie d’après, son existence autrement ! On comprend de fait la difficulté d’une mise en oeuvre tant sur l’investissement que sur le fonctionnement.

Une communauté urbaine de destin fait (parfois) la différence

Evidemment, pour traduire une idée dans le concret, il faut un local. Le bailleur SIGH bien connu sur le Valenciennois a été sollicité afin de trouver la perle rare, espace imposant, lieu proche des transports en commun, situé dans un secteur fréquenté, très visible et lisible. Bingo, une ancienne agence SIA (bailleur social) retombée dans l’escarcelle de SIGH au 2 Avenue Dampierre à Valenciennes répondait à ces critères « sur laquelle nous avions un projet de logement. Nous avons stoppé ce dernier pour le proposer », précise Marie Cornillon, la directrice chez SIGH. C’est là que le pus dur commence, car il faut financer ce dossier lourd compte tenu d’un état bâtimentaire assez dégradé dans un secteur ABF (Architecte des Bâtiments de France). « Nous avons fait notre part afin d’accompagner cette résilience. Par ailleurs, nous avons également sensibiliser nos 370 collaborateurs sur ce sujet », ajoute la Directrice SIGH.

Salle de réunion

Le résultat sera probant. En effet, vous avez sur 240 m2 de surface utile en R+1, une entrée façade, mais des possibilités latérales également sur l’Avenue de Saint-Amand, voire dans l’Avenue Dampierre, un accueil, une salle polyvalente, un bureau, un local de repos, une cuisine, un WC PMR, une cour avec terrasse, et au 1er étage, 3 bureaux, local de repos, un WC, et un rangement. Enfin, ce site est situé sur la Croix d’Anzin à Valenciennes, un lieu qui parle à tous les Valenciennois.

Sortie latérale

A cette occasion, sur les grands sujets du Valenciennois, les institutions publiques travaillent d’une seule voix. « Nous avons l’habitude de collaborer ensemble avec La Porte du Hainaut sur des sujets communs. Nos équipes travaillent immédiatement ensemble. Pour réussir ce projet, un quarteron d’institutionnels a travaillé ensemble » , commente Laurent Depagne en charge, vice-président de Valenciennes Métropole et édile d’Aulnoy-lez-Valenciennes. Pour sa part, la vice-présidente de La Porte du Hainaut et maire de Lourches, en charge du dossier, Dalila Duwez-Guesmia souligne : « Ce territoire comprend 13,4% de la population de notre département, mais en 2023 représente 16% des plaintes pour violences conjugales et intrafamiliales dans le Nord. Ainsi, ce dispositif va fluidifier le parcours de la victime. »

Véronique Delcourt (CAF) signe cette participation au prochain DEVA

La CAF ne pouvait être absente de cette construction solidaire envers un public très fragile. « Un territoire où ces faits sont encore en hausse, plus 6%, mais cette donnée résulte aussi d’une parole plus libre. Ici, la victime pourra venir gratuitement, sans rendez-vous, et en toute confidentialité », explique Véronique Delcourt, la Présidente de la CAF du Nord.

De son côté, la vice-présidente du Département, Anne-Sophie Boisseaux, rappelle que le Président, Christian Poiret, a initié cette délégation « dès juillet 2021 face à la dégradation très importante des violences intrafamiliales sur le département du Nord. »

Ledit investissement a été bouclé grâce à la participation croisée de l’Etat (250 000 euros), la CAF (30 000 euros), CAVM/CAPH (150 000 euros) et le Département (20 000 euros), plus 244 000 d’emprunts par SIGH et 150 000 euros de fonds propres, soit un total travaux plus honoraires de 844 000 euros. Pas de doute, ce DEVA n’aurait pas vu le jour au 4ème trimestre 2025 sans cette équipe publique à son chevet.

Le fonctionnement au long cours du DEVA

Evidemment, le sujet est tellement complexe que sa vie future impose une structure de gestion à haute performance humaine. Dans ce cadre, un appel à projet où une concurrence féroce s’est positionnée à attribuer la gestion opérationnelle et au quotidien de ce guichet unique à l’association Prim’Toit. En effet, cette structure spécialisée, notamment dans l’hébergement d’urgence, a absorbé l’association AJAR reconnue historiquement sur ce territoire pour son fameux SAVU et plus globalement pour sa collaboration active avec le Parquet de Valenciennes. https://www.va-infos.fr/2022/05/25/la-fusion-primtoit-ajar-validee-a-lunanimite-des-administrateurs/

Accueil du DEVA

Le Directeur Général de Prim’Toit, Christophe Ferraï, ne cachait pas sa satisfaction: « Je remercie Mme la Procureure de Valenciennes pour son choix difficile face à de multiples propositions. Nous ne ferons pas à la place de… *(La Pose, Solia, etc.). Il y a aura 3 personnes à temps plein sur ce site pour assurer l’accompagnement des victimes. Ce lieu est unique sur les 4 arrondissements où nous travaillons (Valenciennois, Cambrésis, Sambre-Avesnois, et Douaisis). »

Bien sûr, cette heureuse ligne d’arrivée est à mettre au crédit du travail inlassable par les différents procureurs précédents, notamment Jean-Philippe Vicentini et François Pérain, et bien sûr grâce à la pugnacité de Christelle Dumont. Pour conclure cette issue positive sur un item qui le mérite tant, le Sous-Préfet de Valenciennes rappelle qu’il y a deux attitudes face à ce fléau : « Dire que c’est la fatalité et ne rien faire ou agir ensemble. C’est la signature du Valenciennois, car nous savons rassembler nos forces dans l’intérêt général. » Ce dernier glisse un mot sur un autre drame, la disparition brutale fin mai du DGA de Prim’Toit, Sylvain jaumont https://www.va-infos.fr/2025/06/03/sylvain-jaumont-fauche-par-la-vie-a-38-ans/

Daniel Carlier

* Personnes en transition, et parfois source de conflit familial, voire de violences

* La Pose, Solia sont des associations sur le Valenciennois très actives sur ce sujet

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