Jean-Luc Caudmont, Président de Prim’Toit : « Le Conseil d’administration a décidé de développer une offre complémentaire, quasi inexistante à ce jour en milieu rural et périurbain. »
Jean-Luc Caudmont
Se loger, voilà un défi pour chaque jeune couple dont le souhait est de vivre en milieu rural, voire périurbain. Fort de ce constat, l’association Prim’Toit oeuvre dans ce domaine à travers une offre complémentaire en milieu urbain. Le véhicule, des rénovations lourdes de friches ou plus spécifiquement des verrues urbaines. « Le Conseil d’administration a décidé de développer une offre complémentaire, quasi inexistante à ce jour en milieu rural et périurbain », déclare Jean-Luc Caudmont, le Président de l’association Prim’Toit.
« Faire du beau », Christophe Ferraï
Sur la commune de Raismes, comme beaucoup d’autres, vous avez de nombreux logements miniers. Bien sûr, certaines maisons sont parfois inoccupées sur une longue durée. En l’espèce, quatre maisons, 3 sur le quartier de Vicoigne et une autre rue de Wallers, cochent ces cases. A l’abandon depuis 10 à 15 ans, le bailleur social « Maison & Cités », propriétaire, traînait comme un boulet ces habitats. Dans ce cadre, la collectivité locale de Raismes a mis en rapport le bailleur social et ladite association. « Nous avons joué le rôle de facilitateur », précise le maire de Raismes.
Arrière du logement minier en question
La transaction s’est réalisée pour un montant de 120 000 euros pour l’achat de ces 4 maisons, mais « avec un coût de 730 000 euros au global, comprenant les travaux ! Nous voulons faire du beau, c’est un objectif de qualité », précise Christophe Ferraï, le Directeur général de Prim’Toit. En effet, l’association détient l’agrément pour l’achat de ce type de logements où « le privé ne pourrait pas investir. Sur ce type de chantier, nous sommes la cavalerie légère. D’ailleurs, nous avons déjà réalisé une opération similaire sur Cambrai », poursuit-il. En effet, en plus d’une rénovation XXL, la mise en place d’un loyer modéré est concomitante à cette attribution d’où un retour sur investissement impossible pour un investisseur privé.
On peut constater encore que la qualité structurelle d’un logement minier, avec plus d’une centaine d’années, demeure impressionnante. « On ne construit plus du neuf comme cela de nos jours », explique un professionnel. Pour autant, le chantier intérieur de ces habitats dégradés est colossal.
Chantier en insertion
En premier lieu, l’association d’insertion AGEVAL a réalisé la dépurgation de ces maisons, une remise à zéro nécessaire et efficace. Ensuite, elle sera aussi partie prenante dans les « chantiers de la plâtrerie, les peintures, les sols souples et la réalisation du mobilier », explique le Président de l’association.
Ces travaux devront s’étaler sur 18 mois environ avec une mise à disposition au 1er semestre 2027. « Ces logements ne sont pas exclusivement pour les jeunes couples même s’ils sont fléchés en priorité », ajoute Christophe Ferraï.
Dans cette optique, les services de Prim’Toit et de la collectivité locale traiteront les demandes de logements « bénéficiant de 60% de subvention du dispositif ANAH (sur critères de ressources). La Porte du Hainaut participera également à ce financement. Ces logements sont une diversification de l’offre sur notre commune. Ils permettent à des jeunes de rester sur leur environnement habituel, rester à la maison en quelque sorte. De plus, ce n’est pas des logements au rabais, mais de qualité », conclut Aymeric Robin, le Président de La Porte du Hainaut.
Par des temps incertains, il ne faut pas bouder son plaisir lorsque vous participez à une réunion solidaire, conviviale, et porteuse de sens. En effet, dans le cadre de la manifestation « Terres de Goûts », un repas solidaire a permis de collecter des fonds pour deux associations investies dans la santé. Près de 250 personnes ont répondu à cet appel citoyen permettant de collecter « un don de 1 500 euros pour la Fondation CHR de Lille et de 1 000 euros pour l’association Derrière le Sourire », déclare Isabelle Pique à l’issue de ce repas assuré par l’association les « Escoffier », le restaurant « Au gré des sens » à Rosult, mais également grâce à la participation bénévole des élèves du Lycée Hôtelier de Lille pour le service.
Remise symbolique des chèques aux associations
En marge de cette soirée, deux distinctions ont éclairé un peu plus ce moment. En effet, Isabelle Pique, agricultrice dans la filière laitière sur Saint-Amand-les-Eaux et figure syndicale de la FDSEA dans l’Amandinois, a reçu l’insigne de Chevalier de l’Ordre du Mérite agricole (un ordre Ministériel). Annoncée par arrêté ministériel le 31 janvier 2019, cette distinction a donc été remise ce samedi 11 octobre 2025 par le Sous-Préfet de Valenciennes. « Isabelle Pique est devenue une voix du monde agricole sur ce territoire. Elle défend une agriculture de qualité, faisant la richesse de nos terroirs. Agricultrice depuis 1997, elle est aussi entrée en guerre contre l’agribashing, une femme de conviction », commente Stéphane Costaglioli.
La tension était palpable chez la récipiendaire : « C’est une grande émotion, je remercie mes parents, ma famille, les membres de l’association « Terres des Goûts », mais également les artisans et les autres associations participantes à cette soirée. Que ce soit dans les métiers de l’agriculture et dans la représentation syndicale, nous allons au bout de nos engagements. »
Isabelle Pique et Marie-Henriette Hemelsdael
Ensuite, Isabelle Pique a voulu associer cette distinction « à mon mentor, Marie-Henriette Hemelsdael, car elle m’a toujours soutenu dans mon métier. » En effet, cette agricultrice remarquable a été une pionnière dans le métier. « Elle a eu des idées d’avant-gardes à son époque, la vente en direct de l’agriculteur au consommateur, qu’il était nécessaire de se spécialiser dans les métiers de l’agriculture…, mais surtout promouvoir la place des femmes dans les exploitations agricoles. Elle est restée tout au long de sa carrière dans l’action et au combat », explique la responsable territoriale de l’Ordre national du Mérite.
« Il faut toujours aller de l’avant. Nous devons soutenir l’envol des jeunes agricultrices et mesurer l’importance sociale de notre profession », commente la récipiendaire de l’insigne de Chevalier de l’Ordre national du Mérite.
(Visuel/Les deux équipes ont posé pour la journée de l’arbitrage)
LES LOUVES : UN EFFECTIF REMANIE A L’INTERSAISON
Pour combler les nombreux départs à l’intersaison notamment ceux de Donna Bakker, Annaëlle Vandeputte, Nikoline Lundgreen, Louison Boisorieux, Stelvia Pascoal, Maëlle Fyanel, Roxane Frank, les dirigeants amandinois ont effectué un recrutement judicieux et de qualité à l’accent brésilien. Ils ont enregistré les signatures de : Eva Mbata, arrière internationale U20 ex-Nantes, de Sabrina Abdellahi, pivot, ex-Mérignac, de Mayssa Pessoa, gardienne internationale brésilienne, ex-Sola HK Norvège, de Marta Lopez Herrera , ailière droite, internationale espagnole, ex-Malaga Espagne, de Elisa Techer, arrière gauche, ex-Paris 92, de Marcela Santos Arounian, pivot, internationale brésilienne, ex-CBD Aula Cultural Espagne, et de Jhennifer Rosa Lopes Dos Santos, Arrière gauche, internationale brésilienne, ex-Gran Canaria Espagne.
LE GRAND RETOUR DE JULIE LE-BLEVEC
Après des mois d’un combat intensif contre la maladie, un cancer de l’ovaire, Julie Le-Blevec (25 ans) est revenue à la compétition cette saison au grand bonheur de son entourage. Lanative d’Aix en Provence, ailière droite,a signé son grand retour en inscrivant deux buts en coupe de France contre Sambre Avesnois fin août. Dans cette même compétition elle vient d’en inscrire quatre autres vendredi dernier en déplacement à Strasbourg. Quant en Ligue Butagaz Energie elle en est à onze réalisations.
UN DEBUT DE CHAMPIONNAT EN DEMI-TEINTE
Julie Le Blevec inscrit sur penalty un de ses trois buts
Avant cette rencontre le Saint Amand Handball Porte du Hainaut occupait la 8e place du classement avec 7 pts. Cela avec un début de saison très correct. D’abord une victoire en ouverture du championnat à domicile face à Dijon (29-25) et un match nul très prometteur en déplacement à Toulon (25-25). La suite ne fut pas du même tonneau avec une défaite sur son parquet face à l’ogre messin (25-38) et une autre de justesse hors de ses bases à Besançon (25-24). En coupe de France, compétition en parallèle, la vie du club est plus rose avec deux succès en autant tours de coupe : face à Sambre Avesnois (27-24) et en déplacement à Strasbourg son hôte du soir : 27-32. Une équipe alsacienne qui , dans cette Ligue Butagaz Energie pointe à 11e place du classement avec 6 pts.
UNE NETTE DOMINATION DES LOUVES D’ENTREE
Le début de rencontre, entre deux équipes qui se connaissent s’étant opposées voilà cinq jours pour le compte de la coupe de France, débutait de belle manière pour les Louves qui passaient un 6-0 à leurs hôtes après une dizaine de minutes de jeu. Elles confirmaient ensuite ; 8-1 (15e) avant un premierpetit relâchement sans conséquence : 9-3 (17e). La belle machine amandinoise se remettait en route au grand plaisir du public d’autant que Pessoa multipliait les arrêts sur sa ligne (9 en première mi-temps) : 13-6 (24e) avant un nouveau coup de moins bien : 13-9 au repos.
La gardienne internationale brésilienne Mayssa Pessoa est un spectacle à elle seule
Changement de physionomie peu après la reprise avec un changement de gardienne Cren remplaçant Pessoa alors que St Amand bafouillait son jeu. Les Alsaciennes reprenaient espoir (18-14, 41e – 18-18, 45e). Là les égalisations se poursuivaient : 19-19 (46e), 21-21 (51e). Revenue aux affaires Mayssa Pessoase montrait de nouveau brillante sur sa ligne en annihilant régulièrement les actions d’en face. Ses équipières se mettaient au diapason pour creuser un nouvel écart : 24-21 (55e) et finalement s’imposer : 26-23.
Les réactions :
Sophie Palisse (président du SAHPH) : << C’est une victoire, c’est trois points, nous sommes évidemment ravis car l’objectif est de gagner un maximum de matchs à la maison. Après un excellent départ, il y a eu unrelâchement qui aurait pu nous coûter cher. A l’avenir il va falloir tenir et être rigoureux jusqu’à la fin. >>
Claire Koestner (joueuse de St Amand) : << Nous très bien commencé le match et comme souvent il y a eu un retour de l’adversaire, mais nous avons tenu et avons réussi à repartir en seconde mi-temps. Il va falloir continuer à travailler pour les prochains matchs. Dans notre groupe nous avons une joueusetrès spéciale en la personne de Pessoa qui a toujours la hargne. Elle est super expérimentée, elle a gagné le championnat du Monde et elle nous apporte énormément tant sur le terrain qu’aux entraînements. >>
Elisa Borsos (coach de SAHPH) : << Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. C’était un combat mais avoir beaucoup d’avance au début ça nous a donné l’impression de moins défendre et nous avons payé tout de suite le prix. En seconde mi-temps nous avons retrouvé de l’agressivité dans notre défense. En montée de ballons on en a perdu assez bien par manque de lucidité. mais la victoire est au bout.>>
ST AMAND– STRASBOURG : 26-23 (13-9)
St Amand, arrêts : Pessoa 15 sur 28 tirs, Cre 1 sur 11 tirs.
Isabelle Pique : « Le manger local et de saison est une solution pour le pouvoir d’achat ! »
Il faut dire les choses, les agriculteurs ont (parfois) du mal à comprendre le comportement du consommateur. « Tout le monde veut du bien manger, et pas cher, mais ce n’est pas possible avec le coût social en France », entame Isabelle Pique. « La semaine dernière, nous avons manifesté chez Métro et PromoCash (les fournisseurs des restaurants) et nous avons constaté qu’ils sont autorisés à vendre sans mentionner l’origine des produits. De notre côté, c’est tout juste si nous ne devons pas indiquer le nom de la grand-mère d’un petit veau », assène-t-elle.
De la même manière, même si la robotisation arrive dans certains filières, les professionnels n’en peuvent plus des astreintes pour un si faible revenu. En ligne de mire, la commission européenne continue de normer encore et encore. En effet, si le vote de la loi Duplomb, contestée par ailleurs à travers une pétition massive, a permis de soulager les agriculteurs de certaines contraintes, la Commission européenne a dégainé dans la foulée : « Elle a relevé un seuil dans l’utilisation d’un produit (Acetamipride). Ainsi, on va continuer à fermer nos sucreries en France ! »
Sur l’économie d’une exploitation agricole de proximité, le sujet au coeur de cette crise, elle s’insurge sur les avis des femmes et hommes politiques : « Sandrine Rousseau, professeure d’économie et qui ne connaît rien à l’économie agricole ! »
La manifestation « Terres de Goûts » à vivre !
Concrètement, le samedi 11 en soirée, un repas au bénéfice de plusieurs associations caritatives, une pensée pour Octobre Rose, sera proposé aux particuliers (voir affiche ci-dessus).
Puis, le dimanche 12 octobre, au pied de la Tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux, une vingtaine de producteurs vont vous permettre de déguster, voire d’acheter, des produits du terroir à consommer sans modération.
Dans cette optique, le chef du restaurant « Au gré des sens », basé sur Rosult, vous proposera une démonstration culinaire dès 11h, puis à 14h, le chef du restaurant « Royal Hainaut » ! Ensuite, une battle des chefs dès 16H30 avec des cuisiniers professionnels, des élus, et d’autres invités sera organisée durant cette journée.
De même, des animations avec des formations pratiques seront proposées, car des pistes conciliant le mieux manger et les économies au quotidien sont tangibles. « Durant ce week-end, nous réaliserons des démonstrations anti-gaspi sur de nombreux produits. Oui, le manger local et de saison est une solution pour le pouvoir d’achat ! D’ailleurs, nous voyons des couples de jeunes (re)venir afin d’apprendre à cuisiner tout en faisant des économies », conclut-elle.
N’hésitez pas à venir sur cette manifestation « Terres de Goûts », les samedi 11 et dimanche 12 octobre, car le bien manger des bons produits de proximité a des visages, des femmes et des hommes dont la mission noble est de nous nourrir.
Ludovic Bouvier : « Nous sommes en présence de voyous en col blanc »
Deux dossiers complexes cheminent dans les procédures de manière concomitantes, Ludovic Bouvier, secrétaire régional CGT pour la métallurgie, et David Liégeois, secrétaire du CSE (comité social et économique).
La cession de titres en question…
Dans les épisodes précédents, le Tribunal de Valenciennes a condamné la holding de capital-investissement Equistone Partners, tout comme celle de LGT/AXA, à fournir un ensemble de documents, listé dans le jugement, afin de permettre au CSE et l’ensemble des salariés de connaitre les tenants et les aboutissants de cette cession de titres.
Néanmoins, les parties concernées « n’ont fourni que 43 documents sans intérêts pour les experts, mais pas les 21 les plus importants afin de connaître qui sont les décideurs de ces licenciements. Ils se réfugient derrière la confidentialité, mais ces documents ont été listé dans le jugement. Essayez vous de ne pas respecter une décision de justice ! », explique un Ludovic Bouvier furibond. A noter, que le Groupe SKENA a esté en justice, devant la Cour d’Appel de Douai, de cette décision du 26 août dernier.
Pour leur part, en réponse aux propos tenus ce jeudi 25 septembre devant l’usine Outinord, la Direction a souhaité apporter des précisons concernant, selon la Direction, 46 documents : « Sur cette liste, 30 documents ont été fournis au CSE, 8 ne sont pas établis, 8 n’existent pas, et en outre le Groupe Skena/Outinord n’est pas propriétaire des documents détenus par la banque. »
Evidemment, l’intérêt de cette information centrale, où la Holding Equistone Partners a renfloué le Groupe SKENA via un emprunt auprès de la holding d’investissement LGT, pourrait permettre de cerner l’auteur de la prise de décision concernant l’abandon de la production de banches sur le site d’Outinord à Saint-Amand-les-Eaux. Le non remboursement de l’échéance d’emprunt a poussé la holding Equistone Partners a faire le choix de la cession des titres à la holding LGT/Axa, presque simple dans ces procédures extrêmement complexes.
Par suite, cela change tout pour les salariés, car « un licenciement par Outinord ou par les holdings change complètement le montant des indemnités supra-légales. Entre une entreprise en difficulté et des holdings financières décideurs, ce n’est pas la même chose…, l’accompagnement financier pourrait être très différent », assène-t-il.
Exécution de l’astreinte !
De plus, les holdings financières sont de fait condamnés à 100 euros par jour, et par document, en ne fournissant pas ces derniers. « Nous avons demandé aux avocats de liquider l’astreinte et par suite ils sont sanctionnés de 2 100 euros par jour. Ils sont prêts à payer plutôt que la transparence. Nous sommes en présence de voyous en col blanc ! », poursuit Ludovic Bouvier.
Ensuite, le 07 octobre prochain, le Tribunal de Valenciennes rendra son verdict sur la contestation de cessions de titres, par le CSE, pour manque de transparence sur cette transaction.
Un PSE Outinord à la lumière d’un PSE invalidé pour Auchan
La DREETS (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) a 21 jours pour valider le PSE proposé par la Direction du Groupe SKENA. « Nous arrivons à l’échéance du 30 septembre où la DREETS doit donner son avis, homologation ou pas. En l’absence de réponse d’ici le 30 octobre 2025, le PSE serait automatiquement validé », explique Ludovic Bouvier.
Pour autant, un vent d’optimisme éclaire cette prochaine décision. En effet, le PSE de l’entreprise omniprésente dans le Nord, Auchan, a été invalidé par le Tribunal d’administratif de Lille pour des irrégularités et un manque de transparence. « Nous sommes exactement dans le même cadre que le PSE d’Auchan. Ce PSE du Groupe SKENA est opaque et truffé d’irrégularités. Nous espérons que la DREETS va prendre en compte ce jugement. Certes, la DREETS avait validé ce PSE d’Auchan, retoqué en justice, mais la DREETS à Valenciennes devrait réfléchir, car nous irons en justice pour contester toute homologation de ce PSE du Groupe SKENA », indique Ludovic Bouvier.
Evidemment, très corrélé à la procédure sur la cession de titres, la Direction du Groupe SKENA propose une indemnité supra-légale de 5 000 €. « Auparavant, la Direction nous proposait beaucoup plus, mais si nous abandonnions toutes les procédures. Il ne fallait pas faire de vagues. Qu’est ce que cela veut dire. On nous parle comme à des enfants ! On ne lâchera rien ! », explique David Liégeois, le secrétaire du CSE. Il conclut sans concessions : « Nous irons en justice pour la suite des événements sur ces dossiers. »
A noter que l’inspection du travail est passée ce mercredi 24 septembre avec une information à la Direction afin qu’elle cesse la pression sur les salariés. « La seule chose qui intéresse la Direction est le respect des commandes et la livraison des clients. De notre côté, nous sommes restés dignes sans rien casser de l’outil de travail », conclut David Liégeois.
Sur ce point précis, le Directeur adjoint s’est exprimé à travers un Communiqué de Presse sur les mesures mises en oeuvre liées aux risques psycho sociaux (CP ci-joint).
Jérôme Pitorin : « Ce territoire est injustement méconnu ! »
Presque un impensé, mais l’émission « Echappées Belles » n’était jamais venue dans le département du Nord et notamment dans le Valenciennois. Le hasard d’une journée de travail en 2024 sur Valenciennes a changé la donne. « Certes, ce n’est pas l’endroit auquel on pense immédiatement, mais cette visite à Valenciennes m’a bluffé à plus d’un titre, comme sa modernité avec de nombreuses réalisations depuis quelques années. Cette ville a une âme. C’est pourquoi, j’ai soumis l’idée d’un épisode dans le Valenciennois et sites voisins, car ce territoire est injustement méconnu », commente Jérôme Pitorin, un des animateurs sur l’émission « Echappées Belles »
Bien sûr, Jérôme Pitorin connaissait l’ADN du Nord, sa réputation chaleureuse, mais fallait-il encore transformer l’essai dans un contenu à la fois insolite, sans oublier les incontournables ! Une équipe en amont à réaliser des repérages, des choix de tournage, puis l’émission s’est construite autour d’une semaine intense. Ce mardi 23 septembre, « Echappées Belles » a fait étape sur le site minier de Wallers Arenberg.
« Ce qu’il reste d’un tournage, ce sont les rencontres », Jérôme Pitorin
A la question des souvenirs les plus marquants après chaque émission, Jérôme Pitorin répond tout de go que les décors, les plus merveilleux soient-ils, ne rivalisent pas avec le partage, l’humain. « Ce qu’il reste d’un tournage, ce sont les rencontres », précise-t-il. A cet effet, en compagnie de Sophie, la guide du jour sur cette étape, Jérôme Pitorin a rencontré Edmond, le dernier mineur descendu au fond encore vivant sur le Valenciennois.
Ce dernier, habitué aux visites guidées tous les jeudis sur le site minier, a décrit la vie d’un mineur, un porion (un jeune de 15 à 18 ans), « car je suis descendu à 15 ans dans la mine. J’ai fait 25 ans au fond, notamment de 1981 à mars 1989 (la fermeture) sur Arenberg, et 10 ans à la centrale (administratif) », précise Edmond. Il est d’origine polonaise comme toute sa famille venue au début du XXème siècle, au moment de la révolution en Pologne (1905), d’où une communauté immense exilée dans le Nord Pas de Calais. « Mon grand-père, mon père étaient mineurs aussi ! », ajoute-t-il.
L’équipe de tournage, le caméraman, le pilote de drone, l’ingénieur son, tout ce petit monde était concentré sur les meilleurs plans, les sons les plus captivants, pendant qu’Edmond faisait visiter son espace minier, les chevalements, la salle des pendus, les berlines, ce site tout entier sauvé initialement grâce au tournage du film iconique « Germinal », puis par La Porte du Hainaut jusqu’au projet Mine/Image inauguré en 2015 par Costa-Gavras.
Evidemment, la dynamique est fondamentale sur cette émission où les rencontres animateurs/locaux se conjuguent avec des reportages avec une voix off, plus documentaire, le tout pour un cocktail plébiscité par les téléspectateurs. Cette rencontre avec un visage, une histoire du monde de la mine, sera un partage fort au sein de cette émission. Vous y retrouverez également le goût et le parfum des terroirs avec une brasserie, un estaminet, un moment avec un chocolatier, Christophe Tahier, sans oublier un moment fromage incontournable, le Maroilles !
Cet épisode « Echappées Belles »sur le Valenciennois est prévu pour le mois de mai 2026, mais « le titre n’est pas encore choisi. Nous avons des idées, mais rien n’est arrêté », conclut Jérôme Pitorin.
Eric Castelain : « Logement, fiscalité, développement économique et sécurité. »
Chef d’entreprise dans le domaine de la formation, élu dans l’opposition au Conseil municipal de St-Amand-les-Eaux depuis 2001, candidat aux législatives 2017 sous la bannière de Nicolas Dupont Aignan avec Nicolas Fehring comme suppléant, et figurant sur la liste de Sébastien Chenu aux dernières élections régionales, mais « je ne suis plus carté dans un parti aujourd’hui. C’est une candidature de rassemblement (à droite). Dans cette optique, j’espère le soutien du Rassemblement National, du député Guillaume Florquin, pour cette campagne municipale 2026 », résume Eric Castelain sur le paysage politique.
Pour les autres candidats putatifs à cette élection municipale, il classe dans le même registre : « Fabien Roussel et Eric Renaud, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Leur opposition est juste une histoire de personne. Eric Renaud serait toujours dans la majorité en place sans cette rivalité. » A ce stade, ce sont les trois seules candidatures identifiées, mais d’autres peuvent intervenir d’ici la fin de l’année 2025.
Voilà pour le décorum amandinois de cette élection les yeux dans les yeux, les 15 et 22 mars 2026. Pour autant, le plus important, Eric Castelain est candidat pour apporter ses choix politiques « une vision pour cette commune. »
« Un chef d’entreprise comme maire… », Eric Castelain
Connaisseur de la politique locale depuis le début du XXIème siècle, Eric Castelain donne ses lignes directrices d’une future gestion municipale en rupture sur certains points. Sur un arrondissement comprenant 82 communes, la collectivité locale de Saint-Amand-les-Eaux a toujours occupé une place à part, une station thermale, une forêt domaniale, le long de la Scarpe, une commune à la fois rurale et urbaine : « il y a du vert et du bleu avec un potentiel… de dingue, une situation géographique idéale, un tissu associatif très riche, une réserve foncière importante. C’est un atout pour notre commune. Pour autant, c’est une ville de 16 000 habitants sans pilote depuis 10 ans, le mandat de 2014 était déjà celui de trop pour Alain Bocquet. Aujourd’hui, la surcommunication du nouveau maire, Fabien Roussel, ne masque pas les véritables sujets. »
Sur un événement récent, l’inauguration d’un nouveau poumon vert au coeur de la ville, le Parc de la Scarpe, il se lâche : « Enfin, cela fait 30 ans que la ville attend suite à l’échec d’une implantation d’un golf (sous Georges Donnez, alias jojo). Pourquoi dans cette ville, tous les dossiers sont aussi longs ? »
« Réduire significativement les dépenses de fonctionnement », Eric Castelain
Dans l’énumération des thématiques de campagne, et d’un futur programme, il égrène les sujets sensibles.
La sécurité, l’enchaînement avec le Parc de la Scarpe est facile. « Vous avez une dégradation chaque jour depuis l’ouverture. Bien sûr, les services de la ville interviennent pour réparer. Pourquoi, les caméras de vidéo surveillance n’ont-elles pas été installées dès l’ouverture ? », tance Eric Castelain. Dans son discours inaugural, l’édile a confirmé que l’installation de caméras serait au programme dès 2026.
Et ceci complète le souhait du candidat : « Nous devons mieux mailler l’installation de ces caméras vidéo. Il n’existe pas véritablement de plan, c’est du coup par coup. Ensuite, il n’y a surtout pas de CSU (Centre de Surveillance Unique) avec des personnes (assermentées) derrière. C’est indispensable pour assurer la sécurité des Amandinois en collaboration avec la Police Nationale. »
Toutefois, le Rubicon n’est pas franchie, car Eric Castelain n’est pas favorable à une Police Municipale. « La ville est très éparpillée avec des quartiers éloignés, presque un rassemblement de villages. Il faudrait pour assurer 7j/7, et 24h/24 un service une cinquantaine d’agents. Ce n’est pas possible financièrement. Non, mon projet est d’abord un CSU et un meilleur déploiement des caméras vidéos », poursuit-il.
Les équipements publics
Comme dans toute collectivité locale, les deux vecteurs financiers centraux sont une hausse de la population et une baisse des charges de fonctionnement. « Si je suis maire, je réaliserai une réduction significative des dépenses de fonctionnement, avec une réduction du nombre d’agents, il y a des postes en trop et nous voyons en parallèle un investissement qui s’effondre. » Deux équipements publics retiennent son attention : « Il manque un Groupe scolaire dans le centre-ville (vieux débat en Conseil municipal). En 30 ans, la commune n’a réalisé que deux nouvelles écoles et une autre réhabilitée. »
L’autre équipement manquant selon le candidat est une « salle de réception, des fêtes, digne de ce nom. » Très désireux d’un DOJO, il rappelle le projet de la fameuse salle des sports promise au handball féminin. « La présidente, Sophie Palisse, me parlait déjà du projet en 2015 pour une livraison en 2018. Dernièrement, c’était en 2022 pour 2025, mais rien ne bouge (hors fléchage du foncier). » Toutefois, il acquiesce d’une politique sportive et culturelle de qualité sur la cité thermale : « Je serai dans la continuité de la majorité actuelle. »
La fiscalité locale, le développement économique et le logement, car ces trois items sont très liés entre eux. Par capillarité, ils contribuent tous à financer une commune.
Eric Castelain a chaque budget s’étonne de la fiscalité locale sur cette commune. En effet, compte tenu des recettes exceptionnelles du « Droit de jeton » avec le casinotier et du « Droit de bouchon » avec les eaux minérales, il assène : « La fiscalité est excessive sur Saint-Amand-les-Eaux. Je serai le maire qui fera baisser la fiscalité locale durant mon mandat ! » Sur les pistes d’économie, il cible un mal très français, présent dans tous les territoires, toutes les communes, toutes les intercommunalité, le recours à des experts tiers. Eric Castelain dénonce cette appétence à des bureaux d’étude.
Pour arriver à bonne fin et de nouvelles recettes, malgré une baisse annoncée, le candidat ambitionne d’augmenter « la population de 1 000 habitants durant le mandat » et par suite de revenir à 17 000 comme avant, car la ville a perdu de sa population en dix ans.Le logement est évidemment une procuration endémique en France, et particulièrement sur le Valenciennois. « Il faut laisser venir des promoteurs sur la commune. Par exemple, aménager le long de la Scarpe comme le Quai des Mines sur Valenciennes. Il faut attirer de nouveaux habitants sur notre ville avec une meilleure offre de logements qu’actuellement. »
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Enfin, la cession de foncier acheté massivement par la commune pour des projets… pas toujours concrétisés. « J’avais mon siège social sur la commune. En 2010, la municipalité m’annonce qu’il faut partir compte tenu de l’arrivée d’un projet. J’ai donc déménagé mon siège social sur Villeneuve d’Ascq, mais rien n’a été fait depuis sur mon ancien site ! ». Et il multiplie à l’envi les exemples de préemption municipale, très proches du centre-ville ou plus éloignés, c’est une liste pléthorique à exploiter ou à revendre si nécessaire.
D’évidence, certains sites pourraient être une source de développement économique (comme l’ex site Simmons). Ensuite, l’arrivée de GSK « j’ai encore un article de la Voix du Nord où Alain Bocquet manifeste en 1994 contre cette arrivée (sous l’ancienne enseigne), le casinotier, les eaux minérales, le thermalisme, tout est le fruit de la politique de l’ancien maire (de 1953 à 1995). La municipalité a profité, pendant 30 ans, du travail de l’ancien maire. Il est temps de semer de nouveau ! », commente-t-il.
En résumé, Eric Castelain met en lumière sa capacité à gérer cette commune : « Un chef d’entreprise comme maire pour mieux gérer la ville. Je veux de l’efficacité et de l’agilité, car nous pouvons agir à l’échelon communal. »
La Porte du Hainaut, le SIAVED, et le SIMOUV dans le viseur d’Eric Castelain
Depuis 2015 et la réforme électorale de François Hollande sur le vote des membres de l’intercommunalité, les choses ont changé dans le rapport commune/agglo. Aujourd’hui, l’électrice et l’électeur votent directement pour ses élus communautaires. Ce dernier n’est plus désigné en Conseil municipal et cela change beaucoup de choses. Si vous y ajouter, la loi NOTre et autres, vous avez une collectivité territoriale surpuissante financièrement, malgré la disparition de la TPU (Taxe Professionnelle Unique) en 2010.
« Je souhaite ramener la TEOM à zéro comme depuis 2001. Ensuite, il faut diminuer la CFE sur La Porte du Hainaut qui a été augmenté par 2, 3, voire 10 fois pour certaines entreprises », assène Eric Castelain. Et il enchaîne avec le projet passé en Conseil communautaire d’une rénovation/extension d’un nouveau siège de La Porte du Hainaut pour environ 20 millions d’euros : « C’est le nouveau palais de M. Robin sur Raismes. » Et poursuit sur un recrutement qu’il juge excessif !
Sur le SIAVED, le sujet de la TEOM est forcément lié avec le montant de la contribution annuelle de La Porte du Hainaut et des 6 autres EPCI du nouveau SIAVED depuis le 01 janvier 2024.
Enfin, il fustige le dernier plan de mobilité du SIMOUV dont l’enquête publique (de 30 jours) s’est déroulée en plein mois d’août : « C’est une blague ! Le service de transport public n’est pas au rendez vous pour les Amandinois. »
Concrètement, c’est la première candidature officielle sur cette commune même si les lames s’affutent depuis déjà un moment. Il faut oublier toute référence précédente sur cette commune, et partout ailleurs, car cette élection ne ressemblera à aucune autre dans l’univers connu des scrutins municipaux.
Avocat Outinord : « Le CSE vient chercher de la transparence au tribunal »
Pas facile de conserver une boussole dans ce magma procédural où l’entreprise Outinord, spécialisée dans la fabrication de coffrages destinés aux chantiers, est au coeur de l’actualité judiciaire. Dans l’épisode précédent, le juge a donné raison au CSE dans sa volonté d’obtenir l’ensemble des documents pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette cession de titres. Cette fois, le CSE met en exergue une insuffisance d’informations du CSE concernant cette opération. « Le CSE vient chercher de la transparence au tribunal », déclare l’avocat du CSE.
Le PSE et la cession de titres, destin croisés !
Pour comprendre ce dossier kafkaïen, revenons sur ce calendrier où deux procédures presque concomitantes s’entrecroisent, s’entremêlent !
Concrètement, le 15 avril 2025, la Direction de l’entreprise Outinord annonce la suppression de 120 emplois sur 143 existants sur le site. Puis, deux réunions dont celle socle du 30 avril 2025 toujours relative à un futur PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi). A compter de cette date, la Direction a trois mois pour faire valider son PSE, donc le 30 juillet 2025 et la DREETS (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) a 21 jours pour signifier son accord, l’absence de réponse de la DREETS vaut rejet en l’espèce…
Sauf que la réunion du 30 juillet abouti à une situation ubuesque, la réunion Direction/CSE tourne court avec un report le 29 août 2025, donc un « PSE hors délais de trois mois », mentionne l’avocat. A ce stade, le PSE pourrait être en cours de dépôt, mais ce matin 02 septembre 2025 les représentants des salariés n’avait toujours pas reçu celui-ci.
Et la cession de titres vient s’incruster dans ce calendrier touffu. En effet, le 27 mai 2025, la Direction de l’entreprise vient informer les représentants des salariés qu’une cession de titres est envisagée entre le Groupe SKENA, détenue par une holding de capital-investissement reconnue Equistone Partners, et un fonds d’investissement. En fait, ce dernier a permis l’acquisition d’Outinord Saint-Amand-les-Eaux en 2021. A la surprise des élus du CSE… cette nouvelle composante intervient dans ce logo financier. En effet, le fonds d’investissement LGT Capital Partners (Fonds situé dans la principauté du Liechtenstein) a été l’instrument de ce montage financier visant à prendre le contrôle de l’usine de Poitiers (autre entreprise spécialisée) et de celle sur Saint-Amand-les-Eaux. « Nous avons pris connaissance de cet emprunt de 90 millions d’euros auprès de ce fonds d’investissement LGT/AXA le 27 mai 2025. Aujourd’hui, le Groupe SKENA souhaite un abandon de la dette, arrivée probablement à échéance, et une conversion en capital en faveur du fonds LGT Partners à hauteur de 99,7 millions d’euros. Cette information est un choc total pour les salariés ! », ajoute l’avocat.
D’autres dates s’entrechoquent dans ce dédale procédural où le CSE estime « ne pas détenir assez d’informations pour donner son avis (obligatoire sous30 jours à compter du 27 mai 2025) sur cette cession de titres », ajoute l’avocat. C’est le point centralde cette audience de ce mardi 02 septembre 2025.
« La société a été diligente, loyale et a donné toutes les informations », avocate Groupe Skena
Bien sûr, l’avocate du Groupe SKENA dément totalement une carence d’informations, le 27 mai 2025, concernant cette cessions de titres. « Nous constatons que le CSE ne veut pas jouer son rôle, celui de débattre avec la Direction », assène l’avocate.
L’argument induit dans cette cession de titres est également la situation financière d’Outinord. « En 3 ans, Outinord a enregistré 14 millions de pertes. La situation économique est catastrophique. De notre côte, nous avons à prendre des décisions difficiles, mais souhaitons maintenir l’emploi (sur Poitiers) en sous-traitant les commandes dévolues à Saint-Amand-les-Eaux. Cette cession de titres marquerait l’abandon de la dette plus de la trésorerie à hauteur de 11 millions d’euros pour le PSE et l’activité restante », explique l’avocat.
Les interventions des avocats ont été très techniques sur la procédure à respecter, notamment avec un débat très juridique sur le distinguo entre l’information et le document… ! Bref, le jugement est attendu pour le 07 octobre 2025. « Un calendrier intéressant pour le CSE puisque la Direction souhaite boucler cette opération avant le 15 octobre. Un jugement favorable au CSE remettrait donc en cause cette cession de titres », conclut Ludovic Bouvier, responsable régional CGT Métallurgie.
Aymeric Robin : « Ce quartier Sabatier est emblématique, c’est un concentré de notre histoire ! »
Rendez-vous était donné aux abords de la Maison de Quartier Sabatier où un cheminement vert a été aménagé vers un ancien site industrieux. Aujourd’hui, une déambulation vous permet d’accéder à la Ferme du Pinson https://www.va-infos.fr/2025/06/29/raismes-la-transition-ecologique-joyeuse/ au coeur d’un quartier dédié aux logements miniers rénovés ou en cours, des voiries transformées complètement sur 6 km, une mobilité douce revisitée sur 12 km, voire des équipements publics nouveaux et le moins visible, mais très couteux, en l’occurrence les réseaux d’eau potable et des eaux usées.
Il ne faut se cacher derrière son petit doigt, les quartiers miniers ont un lourd héritage social. Tous les indicateurs économiques et sociaux convergent vers une paupérisation rampante. Le chômage, une jeunesse majoritairement sans emplois, un manque d’activité chez les femmes, ce quartier minier comme les autres du territoire abrite un public fragile à plus d’un titre. « Ce quartier Sabatier est emblématique, c’est un concentré de notre histoire ! », déclare Aymeric Robin.
« Il était urgent que la République s’en préoccupe », Aymeric Robin
En présence du Préfet de la Région Hauts de France, Bertrand Gaume, de Cathy Apourceau-Poly, présidente de la Mission Bassin Minier, des bailleurs sociaux, du syndicat NOREAD, le Président de La Porte du Hainaut remet en perspective l’enjeu central de cette réhabilitation majuscule. « Un temps délaissé par les bailleurs sociaux plutôt tournés vers le logement neuf (incitation de la loi ELAN 1), des habitats non compris dans le dispositif ANRU, les quartiers miniers étaient oubliés. Il était urgent que la République s’en préoccupe », souligne le maire de Raismes et Président de la CAPH.
Pour autant, la prise de conscience de la problématique était au coeur du sujet. « J’ai proposé à Alain Bocquet de lancer notre ANRU minier à travers ce bloc communal (ville + Agglo). De fait les quartiers miniers de Wallers, Denain, Escaudain, et de Raismes sont passé d’intérêt communautaire dès 2014. Ensuite, le soutien de la Mission Bassin Minier et de son lobbying ont permis de déboucher sur des études concrètes, puis bien au delà, car une loi ERBM initiée par Bernard Cazeneuve (en mars 2017) a été signée entre l’Etat et les collectivités publiques », poursuit Aymeric Robin.
Cette opération urbaine s’élève à 18,5 millions d’euros, 12 millions pour les logements et espaces publics et 6,5 millions pour l’assainissement avec une subvention de l’ERBM (Etat) de 11 millions d’euros et 5,3 millions d’euros de la Porte du Hainaut.
« L’action publique se mesure à l’impact sur le quotidien de la population. C’est pourquoi, l’Etat demeure un levier (puissant) d’égalité. Cette inauguration n’est pas une fin, mais un commencement ! », conclut Aymeric Robin.
D’un bailler social à l’autre…
Bien sûr, les acteurs du logement social, Maison & Cités, mais aussi SIA, étaient présents à cette inauguration particulière. L’ex SOGINORPA est plus que concerné par cette réhabilitation structurante des logements miniers. Avec 596 logements sur le quartier Sabatier, construits en trois phases, notamment pour certains sur le mode cité-jardins (https://www.va-infos.fr/2024/09/30/promenade-associative-dans-les-cites-jardins-pour-les-sauver/) , 1914, 1923, et entre 1947 et 1956, le défi était immense. « Je me souviens de cette 1ère région en septembre 2019, une concertation très animée sur ce projet de rénovation des logements miniers », commente Jean-François Campion, le Président de Maison & Cités.
Pour Pierre Tonneau, aujourd’hui chez SIA et hier SIGH, la mobilisation a été de taille pour les 193 logements gérés par ce bailleur social. « Nous avons investi 20 millions d’euros, soutenu par les institutions publiques, mais aussi adaptés à la législation thermique évolutive. Le classement en catégorie C permet aux habitants une économie de 40% sur leurs factures. »
Un totem dédié à cette rénovation urbaine
Pierre Tonneau a aussi mis en exergue un échange de patrimoine immobilier entre les bailleurs SIGH et SIA, entités au sein d’un même groupe, sur cet arrondissement : « La SIGH gère 21 000 logements sur les deux agglo CAVM et CAPH et la SIA 4 000. C’est pourquoi, nous allons au 01 janvier 2026 réaliser un échange de logements entre un territoire où nous sommes moins présents et d’autres où nous sommes très investis (comme l’Artois). » De facto, les maires auront un interlocuteur/bailleur social de moins sur le Valenciennois.
La facture souterraine
Comme à chaque fois, l’aménagement de l’usine sous-urbaine passe sous les radars sauf que l’addition est toujours copieuse. « Cette rénovation du réseau d’assainissement pour les eaux usées et celle de l’eau potable était un challenge sur le quartier Sabatier. C’est notre plus gros chantier pour NOREAD (ex Siden-Sian) avec un coût de 8,6 millions d’euros, 2,1 millions d’euros pour l’eau potable et 6,5 millions d’euros pour les eaux usées », explique Paul Raoult toujours généreux dans son propos.
Ce dernier ne manque pas de rappeler que « le Valenciennois demeure déficitaire en eau malgré un taux remplissage des nappes importants cet hiver. En outre, le sujet de la potabilité de l’eau est très important. »
Pour sa part, la représentante de la Région Hauts de France, Elisabeth Gondy, souligne « la prise de conscience de protéger un patrimoine UNESCO. »
«Je ne connais guère de projet sur dix ans », Bertrand Gaume
Avec du recul, le Préfet de région résume bien le sentiment de continuité gouvernent après gouvernement : « Nous étions encore hier à Bercy afin de défendre les fonds de l’ERBM promis jusque 2027. On ne lâche pas l’affaire, longue vie à l’ERBM. En fait, je ne connais guère de projet sur dix ans et le Président de la République est venu confirmer ces financements en juin dernier. » Chaque engagement à un prix et celui-ci est à la mesure du rôle de l’activité minière pour reconstruire la France, notamment après 3 guerres (1870, 1918 et 1945). La France à une dette gravée dans le sol et les âmes de ces mineurs.
Plaque pour François Tison
Avant les discours, trois totems ont été inaugurés afin de rendre hommage à François Tison, ex entraîneur du club de foot sur Sabatier, un autre pour célébrer le patrimoine UNESCO, et un dernier pour immortaliser ce renouveau du bassin minier.
Fabien Roussel : « Nous tenions à garder l’esprit Nature de ce Parc de la Scarpe »
Bien sûr, ce projet structurant pour la commune est intervenu dans l’espace temps Covid, pas simple pour l’initier, mais tout a commencé au mois d’août 2021 par un temps de démocratie participative. « Suite à ces nombreuses idées, nous avons dû rassembler, concentrer ces dernières et surtout nous tenions à garder l’esprit Nature de ce Parc de la Scarpe, sa tranquillité ! », commente Fabien Roussel, maire de la cité thermale depuis janvier 2025.
Suivez le guide…
Le résultat est bluffant par l’espace proposé au public, près de 10 hectares en ville où vous avez des aires de jeux pour les enfants, des équipements sportifs concentrés (zone de CrossFit) ou parsemés dans cet espace vert, deux étangs avec une poursuite libre et gratuite de la pêche (3 pontons), des cheminements pour la promenade, des bancs et autres mobiliers, des espaces gazonnés à perte de vue, et enfin une clôture « afin de sécuriser celui-ci. Ensuite, nous affectons deux agents de la commune pour l’entretien au quotidien du Parc de la Scarpe », poursuit l’édile. Cet espace vert revisité est accessible à travers quatre entrées, rue des Tisseurs, rue des Faïenciers Fauquez (devant la Scarpe), devant le Carrefour de proximité, et rue Barbusse.
Ensuite, l’oeil est surpris d’une esplanade majuscule, très minérale ! Le maire justifie cet espace non aménagé. « Nous voulions un lieu d’accueil pour des grands évènements comme la prochaine Ducasse, voire d’autres grandes manifestations », précise-t-il. « Pourquoi pas des patinoires éphémères en hiver (déjà utilisés ailleurs), des espaces aquatiques provisoires pour l’été. Nous réfléchissons à d’autres événements », explique Patrick Dufour, l’adjoint aux travaux de la commune. Concrètement, l’appropriation par les usagers de ce Parc de la Scarpe fera le reste « avec une évolution naturelle suivant les demandes », déclare Fabien Roussel.
On n’oublie pas le concours hippique, le plus ancien de France dont la 126ème édition s’est tenue récemment. A cet effet, depuis 2024, un concours de sculpture sur bois a été lancé avec les premières réalisations dans ce Parc de la Scarpe et devrait se poursuivre durant les prochaines années.
Et le projet « M » attenant au Parc de la Scarpe
Toujours utile de rappeler que cet espace en pleine ville était une zone industrielle avec de la faïencerie, de la bonneterie, etc., puis un golf dont l’activité (ratée) n’a pas laissé un souvenir impérissable, et enfin le choix d’un poumon vert par la majorité municipale. « Avec un tel espace, beaucoup d’autres maires aurait pu cibler du logement pour faire rentrer des taxes foncières, un peu de vert tout en limitant les frais de fonctionnement, des parkings… Là, le maire fait le choix du bien-être et de la santé des habitants ! », indique Christian Poiret, le Président du Conseil départemental du Nord.
Fabien Roussel
Effectivement, si vous tournez sur vous même à 360°, vous apercevez autour de ce Parc de la Scarpe, l’iconique Tour Abbatiale, des logements des différents quartiers où les habitants vont profiter à 100% d’un espace bord à gazon, de la Scarpe, des places de parkings supplémentaires (voire en création) sans oublier la présence du Commissariat de la Police. On est presque surpris de cette proximité, c’est le splendide Jardin de la Rhônelle de Valenciennes en format XXL.
La Friche Devaux en fond de visuel
Enfin, la Friche Devaux accroche votre regard avec le fameux projet « M », un pôle loisirs impressionnant porté par deux associés : « Nous avons déposé un permis de construire le 31 juillet 2025 pour ce bâtiment de 7 800 M2 avec 10 concepts de loisirs, innovants et créatifs, et 64 créations d’emplois. Nous sommes soutenus par la Région Hauts de France, La Porte du Hainaut et la commune », commente Cécile Masson. Ce projet connaît les aspérités quais inhérente à un dossier sur une friche bâtimentaire sur un ancien site industriel. Certes, le calendrier est décalé par rapport à la présentation en Conseil municipal en novembre 2024, mais sa réalisation espérée sur ce lieu, attenant à ce magnifique Parc de la Scarpe, transformerait drastiquement la perspective globale de cet site vert-urbain.
Pour l’autre partenaire de choix, le Président de La Porte du Hainaut, Aymeric Robin, souligne que « le Parc de la Scarpe est une partie intégrante de notre Projet de Territoire à travers la création d’un nouveau poumon vert. C’est un nouvel atout pour notre territoire, un enjeu pour le climat et la santé des habitants. »
« C’est votre argent public », Fabien Roussel
Evidemment, un financement conséquent constitue toujours un temps de débat sur l’utilité du projet. Concrètement, la rénovation lourde du Parc de la Scarpe a sollicité un budget de 4,4 millions d’euros, 315 000 euros par le plus grand département de France, le Nord doté de 647 communes pour 2,7 habitants, la CAPH à hauteur d’1,7 millions d’euros « sans les agglo, les projets locaux (structurants) ne seraient pas possibles », indique Christian Poiret, et enfin le reste à charge par la collectivité locale de Saint-Amand-les-Eaux. « C’est votre argent public. Oui, je sais que ce type de montant génère toutes les critiques, mais le résultat est à la hauteur ! Ensuite, nous avons joué régional pour le choix des 17 entreprises intervenantes, 15 sont du Nord et une du Pas-de-Calais (et une dernière en France) », conclut le maire.
Les horaires d’ouverture sont du 16 mars au 31 octobre de 8h à 19h45 et du 01 novembre au 15 mars de 9h à 16h45.
(Diaporama avec aucun visuel retouché par l’IA, des photos avec leurs qualités et leurs défauts)
Comme pour souligner l’importance de la filière apprentissage, Frédéric Lescieux tient à mettre en exergue sa période d’apprenti dès l’âge de 15 ans, en 1974, chez la célèbre pâtisserie Yanka rue Nationale à Lille, aujourd’hui encore existante sous le format traiteur uniquement. Même si son père tenait une pâtisserie sur Raismes, il est arrivé sur Valenciennes au sein de la « Pâtisserie Roger », rue Vieille Poissonnerie à Valenciennes à l’époque où elle était l’axe le plus commerçant de la ville-centre, là où il a rencontré aussi sa future épouse Patricia.
« Je n’en veux à personne, on ne va pas refaire le match », Frédéric Lescieux
Pendant plus de 20 ans, Frédéric et Patricia Lescieux ont positionné leurs deux Pâtisseries (Valenciennes et Raismes) en haut de l’affiche avec quelques autres enseignes de qualité, notamment depuis la fin de la Pâtisserie Desrameaux, en décembre 2002, sur Valenciennes. https://www.va-infos.fr/2021/02/19/le-commerce-de-proximite-en-or/
Ensuite, l’épisode douloureux du passage du tramway en juin 2006, à la suite de deux ans et demi de travaux, intervient dans la rue Vieille Poissonnerie à Valenciennes. Là, ce transport partagé a mâtiné cette rue très prisée, elle a véritablement changé d’âme et nous en constatons encore les dégâts en 2025. Pour autant, Frédéric Lescieux ne cherche pas la polémique : « Les petits commerçants sont toujours les dommages collatéraux d’une rénovation urbaine. Je n’en veux à personne, on ne va pas refaire le match. Je suis assez fataliste ! » Clap de fin en février 2016, mais le couple a poursuivi sa carrière sur le site familial sur Raismes, après une courte interruption, jusqu’au début de ce mois d’août 2025.
« Aucun regrets, c’est chez moi », Frédéric Lescieux
Concernant le site de Raismes, la première volonté était une cession du fonds de commerce, mais « nous avons eu deux pistes intéressantes qui n’ont pas abouti dans le délai que nous souhaitions avec ma femme », commente-t-il. Frédéric, 66 ans, et Patricia 67 ans, ont choisi de fermer la vente au grand public de l’Atelier 23, l’enseigne sur la Grand Place de Raismes, dès ce dimanche 03 août. Toutefois, il n’y a pas d’amertume concernant cette baisse de rideau : « Il n’y a aucun regrets. Ici, c’est chez moi depuis que je suis tout petit. Il n’y a pas un déchirement à rester sur Raismes. »
Atelier 23 sur Raismes
Par contre, la partie laboratoire continue « avec les restaurants, traiteurs, voire associations avec qui nous collaborons déjà. Néanmoins, c’est un changement de vie ! Hors vacances, je n’ai jamais connu un samedi soir sans me lever le dimanche à 3 heures du matin. Je continue l’Atelier 23 pour ces professionnels jusqu’à la fin de l’année 2025. Après, je verrai ! », déclare-t-il.
L’évolution du métier de pâtissier
Evidement, cette profession vit comme toutes les autres les évolutions chez les collaborateurs, tout comme la hausse de prix tous azimuts. « Avant, nous avions des hausses de certaines matières premières différentes chaque année. Aujourd’hui, tout augmente en même temps et surtout les prix ne baissent jamais après une hausse… même quand la situation va mieux », poursuit-il.
Concernant le recrutement, la féminisation du métier est une tendance forte : « Quand j’ai débuté ma carrière, il y avait maximum 2 à 3% de femmes en laboratoire. Aujourd’hui, c’est du 50/50 ! C’est une bonne évolution, mais la fabrication en pâtisserie est aussi peu compatible avec une vie de famille. Ce n’est plus, pour certains et certaines, la profession de toute une vie ! »
L’engagement associatif
Tout au long de sa carrière, l’engagement associatif pour mettre en lumière cette profession a été une signature. Bien sûr, on n’oublie pas un mandat à la tête de la Confédération nationale des Pâtissiers, mais l’association territoriale « Les Pâtissiers du Hainaut » demeure son engagement de coeur « pour lequel je serai toujours très investi dans le Valenciennois. En 2025, nous avons notamment un salon du chocolat au sein de la Cité des Congrès au mois d’octobre », conclut-il.
Michel Quiévy ou la chronique de la descente en eaux profondes de la ruralité française !
Ancien « déclarant en douane » dans le secteur privé, Michel Quiévy jette un regard dans ce rétroviseur du XXème siècle où « nous aidions à la déclaration des marchandises des camions, des trains, et des péniches. Mortagne-du-Nord était le 2ème site de batellerie en France avec énormément de transport de céréales », explique le maire. Puis, le 02 janvier 1993, c’est la fin des frontières intérieures dans l’Union européenne avec 5 000 licenciements dans le Nord et 45 000 au niveau européen, un bouleversement majuscule.
Avant cette date fatidique, Michel Quiévy était devenu en 1983 conseiller municipal, puis au mandat suivant adjoint aux finances, et encore un nouveau mandat aux finances et fêtes et cérémonie. En 2001, pour son 4ème mandat local, il est élu maire en même temps que l’avènement des intercommunalités, La Porte du Hainaut en l’occurence pour Mortagne-du-Nord. Son 1er mandat de maire a été « très sportif avec en 2003 un budget non voté. La Chambre Régionale des Comptes est venue assurer le fonctionnement et un nouveau budget supplémentaire est passé en septembre 2003 », souligne Michel Quiévy. Et a contrario où de nombreux maires sont rattrapés par l’usure du temps (politique), des polémiques, voire des casseroles judiciaires, une seule liste existe depuis 2008 sur ladite commune jusqu’à aujourd’hui avec un « conseil municipal très constructif. »
« Nous sommes complètement abandonnés par l’Etat, c’est honteux », Michel Quiévy
Malgré la fin d’un mandat extraordinaire avec la Covid, l’impact de la guerre en Ukraine…, Michel Quiévy demeure un écorché vif dès que vous abordez la situation de sa commune de coeur.« Nous avons été éjectés des QPV (Politique de la Ville) en 2019. Pourtant, nous avons tous les critères pour en bénéficier : 44% de nos administrés en difficultés financières, beaucoup de chômage, taux élevé d’incivilité et d’insécurité, etc. Malheureusement, nous sommes une commune rurale isolée », commente le maire, et une collectivité locale entourée de communes moins pauvres. De plus, dans les nouveaux quartiers prioritaires, version 2030, le système de veille encore valable jusqu’en 2023 a disparu où figurait encore Mortagne-du-Nord, une façon de raccrocher certaines dotations. « Nous sommes complètement abandonnés par l’Etat, c’est honteux », tance Michel Quiévy. Sur la sécurité, il n’est pas plus tendre, malgré « le travail remarquable des gendarmes. Il y a 25 postes, mais ils gèrent à 17,18 ou 19 la sécurité cette zone rurale. Certes, il y a eu l’inauguration de la nouvelle Gendarmerie à Lecelles, mais ils sont en sous-effectif », poursuit-il.
Située juste derrière quelques communes du Denaisis, Mortagne-du-Nord est la 4ème, sur 47 communes, sur l’IDH (Indice de Développement Humain), c’est un chiffre exécrable. En fait, c’est une poche de pauvreté, géographiquement enfoncée dans le territoire belge. Malgré la présence d’un collège de qualité, Fernig, cet établissement ne bénéficie pas non plus d’un classement en REP (avec dédoublement des classes), car les collectivités locales de provenance des collégiens sont moins en difficultés financières que Mortagne-du-Nord, un classique du tableau excel budgétaire.
Si vous ajoutez la récurrente baisse de la DGF, comme dans bien d’autres communes, où Mortagne-du-Nord a vu fondre en 12 ans sa dotation de 277 000 euros à 124 000 euros. Vous avez le cocktail d’une commune de moins de 2 000 habitants (1590 habitants) en souffrance sociale profonde. Bien sûr, il existe une Dotation de Solidarité Rurale, mais elle est de « 15 euros par habitant ! Par contre, la Dotation de Solidarité Urbaine est beaucoup plus élevée sur certaines collectivités locales du Hainaut », déclare le maire. Avec un sens certain de la formule, le maire n’hésite pas à attaquer l’Etat de proximité : « C’est le ou la Préfet à l’inégalité des chances. »
« Gérer l’indispensable, mais il ne faut pas se louper », Michel Quiévy
Pour autant, la majorité municipale a déroulé son programme avec un Point Rencontre Jeunes, des rénovations de voiries, un nouveau bâtiment périscolaire, et surtout une maison médicale dont le succès est remarquable. A l’heure où la désertification médicale constitue un sujet urbain et rural, la mise en oeuvre d’une solution pour y pallier est un devoir. « J’ai anticipé, il faut tirer la charrette avant les autres. Aujourd’hui, j’ai 5 médecins, 1 dentiste, et 20 paramédicaux. On vient du Quesnoy, voire du Pas-de-Calais (et de Belgique), car ils ont environ 8 000 patients à ce stadehttps://www.va-infos.fr/2021/04/11/la-sante-gravit-la-mortagne-dans-lamandinois/ », souligne le maire.
Ensuite, l’intercommunalité est devenue la bouée de sauvetage des petites communes face à cette contraction budgétaire significative. « Nous bénéficions du fonds de concours pour soutenir nos projets, mais également d’un fonds spécial à la ruralité sans oublier le dernier dispositif Booster pour 2025. » Tout au long de ces mandats avec la CAPH à ses côtés, Mortagne-du-Nord a vu la construction d’une halle, la plus grande du territoire de 525 M2, voire de la rénovation de l’église, la touche Alain Bocquet, même « si j’étais défavorable au début. Puis, j’ai opté pour cette rénovation en deux temps », ajoute le maire.
Plus globalement, le maire insiste sur les budgets locaux où chaque premier magistrat doit « gérer l’indispensable, mais il ne faut pas se louper. Concernant la sécurité, j’ai 24 caméras sur 1KM2, mais ce n’est pas assez. Il y a encore des coins oubliés ! »
« Tout le monde hésite (à se présenter) », Michel Quiévy
Pour conclure cette interview éclairante sur la vie de milliers de collectivités rurales en France métropolitaine et en Outre mer, le maire réitère son souhait de ne pas se (re)présenter en mars 2026 aux élections municipales. « J’ai 75 ans, des enfants dans d’autres régions, je veux privilégier ma vie de famille. Je suis maire, 1er vice-président (non carté) de La Porte du Hainaut en charge de l’emploi, ESS, et l’insertion, mais aussi dans plusieurs commissions (finances, logement, Politique de la Ville, la santé…). En fait, je n’ai pas pris de vacances (en été) depuis 40 ans. »
Face à ce retrait bien légitime, Michel Quiévy constate que compte tenu des contraintes liées à la fonction…« tout le monde hésite. Actuellement, il n’y a personne pour s’engager à (re)prendre la fonction de maire.J’ai subi un incendie volontaire de ma maison, deux menaces de mort et deux agressions physiques, et j’ai porté plainte à chaque fois ! », dit Michel Quiévy, une phrase résumant toute l’histoire d’une ruralité abandonnée… ! Ni majorité, ni opposition, le sentiment du vide républicain sera le fait politique majeur de cette élection de proximité en France, loin des grandes batailles municipales à Paris, Marseille, et Lyon qui occuperont toute la sphère médiatique pendant que la France des territoires crève en silence… !
Oui, la Grande Démission, c’est en mars 2026. Sur le Valenciennois, vous avez déjà trois annonces officielles, celle de l’édile d’Hérin, d’Artres, et donc de Mortagne-du-Nord, mais la liste va se poursuivre inexorablement, sans oublier une réduction drastique du nombre de candidat(e)s sur la ligne de départ aux municipales 2026.
Résultats du Rassemblement National aux 3 dernières législatives : RN 21,33 % en juin 2017, RN 32,25% en juin 2022, RN 55,61% en juillet 2024…