François Ruffin : « Je connais mon Macron de gauche par coeur, ça dure 15 secondes »

Près de 350 personnes sont venus assister à ce film documentaire dont le pitch est assez simple, le mélange des ultra-riches et des invisibles des « gens qui ne sont rien, mais au quotidien font tout. Je connais mon Macron de gauche par coeur, ça dure 15 secondes », lance François Ruffin durant le débat après cette projection.

En effet, ce film a l’ambition de faire coexister l’univers de Sarah Saldmann, avocate habituée des plateaux de télévisions, afin d’exposer sans fard son quotidien, ses envies, se considérant comme« pauvre parmi les riches, car je ne prends pas de jet privé, mais l’avion »… un vêtement qu’elle remarque, croisé dans une soirée huppée de fashion-week, elle regarde son étiquette 2400 euros (environ), puis elle lâche « Oh, ça va là ». 

Et puis la même personne au contact des « gens ordinaires au quotidien extraordinaire », déclare François Ruffin. Peu à peu, elle fend un peu l’armure, participe aux missions comme du nettoyage, jouer un match de foot, écouter les personnes rencontrées dans de multiples corps de métiers, elle commence « à pondérer son propos ». A ce titre, elle est revenue longuement sur cette collaboration improbable dans d’autres émissions grand public.

« un antidote à cette dépression ambiante », François Ruffin

La fin de film marque 100% la signature de l’homme politique, connu à l’Assemblée nationale et dans la Somme, mais beaucoup moins sous cette casquette universaliste. « Le choix est d’embrasser tour le monde dans ces rencontres. Evidemment, nous pouvons interviewer des personnes avec un vote RN…. Il était de facile de finir le film sur le dernier rendez-vous et l’atelier « zéro chômeur », avec un visuel noir et blanc… et là c’est un film de gauche ! Non, on a dressé un tapis rouge sur la plage de Fort Mahon, les accessoires des grands défilés, et les actrices et acteurs du film sont venus sur celui-ci, car sa vocation est d’être un antidote à cette dépression ambiante », poursuit-il.

Pas évident s’entremêler l’humour, parfois, face à des situations sociales déprimantes, délirantes à certains égards. Rendre sa dignité aux personnages du film, voilà la conclusion la plus limpide. Pour autant, rien ne fut simple, car filmer le monde du travail doit « bousculer les interdits, dans l’Education nationale, dans les entreprises… ».

Les questions des spectateurs ont voulu comprendre l’univers singulier de ce film documentaire. Une réflexion remporte le prix de l’humour « il faut réinsérer les riches (dans le monde réel) ». Une autre rappelle certains fondamentaux oubliés sur X… « la gauche doit redonner de l’espoir ». Voilà un instantané d’une projection, certes politique, mais bien plus que cela. Faire rêver va beaucoup plus loin que les lignes d’un programme entre professionnels d’un autre monde à la pensée byzantine que personne ne comprend au final… !

Daniel Carlier

Cet article François Ruffin, un cinéaste inclassable et un homme politique… de gauche ! est apparu en premier sur Va-Infos.fr.