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Ivan Jablonka : «Pour ne plus être drogué culturellement au féminicide, il faut en changer les représentations» – Libération

21 août 2025 à 12:51
> Toutes les violences sexuelles sont adossées à des formes culturelles. Deux sont bien identifiées : la culture du viol et la culture de l’inceste. Le troisième corpus que je propose, cette culture du féminicide, est la pièce manquante qui vient verrouiller le système des violences sexuelles.

> Il m’a semblé nécessaire d’inventer cette notion pour penser des choses qu’on ne voyait pas, ou plus. Ainsi, la culture du féminicide désigne l’ensemble des représentations, des idéologies et des stéréotypes qui racontent et justifient les meurtres de femmes. C’est-à-dire leurs motifs, au double sens du terme : pourquoi on tue les femmes, et comment.

> La culture du féminicide se décline à travers de nombreuses formes, savantes ou populaires. Celles-ci vont de la poésie à la série télé, en passant par la peinture, l’opéra, le music-hall, la chanson et le polar. Mais il est crucial de distinguer le féminicide symbolique de sa représentation réaliste.

> La scène de la douche dans [le film] Psychose est réaliste. A côté de cela se trouve un autre continent, celui des féminicides symboliques, composé des métaphores et allégories qui signifient le meurtre d’une femme. Un exemple entre cent : le tour de magie de la «femme sciée en deux», qui fait florès à partir du XIXe siècle.

[...]

> Cependant, on n’observe pas cette fascination sexo-reproductive pour le corps des hommes. Et puis, il y a d’autres scénarios qui relèvent de la culture du féminicide, comme l’érotisation de la défunte, du corps inanimé, qui n’existe pas davantage vis-à-vis du masculin.

> Le fantasme nécrophile, qu’on retrouve chez Edgar Allan Poe, débouche sur l’affaire Pelicot. Les viols de Mazan relèvent de la culture du féminicide, et cela, à mon avis, n’a pas été suffisamment noté.
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Ivan Jablonka : «Pour ne plus être drogué culturellement au féminicide, il faut en changer les représentations» – Libération

21 août 2025 à 12:51
> Toutes les violences sexuelles sont adossées à des formes culturelles. Deux sont bien identifiées : la culture du viol et la culture de l’inceste. Le troisième corpus que je propose, cette culture du féminicide, est la pièce manquante qui vient verrouiller le système des violences sexuelles.

> Il m’a semblé nécessaire d’inventer cette notion pour penser des choses qu’on ne voyait pas, ou plus. Ainsi, la culture du féminicide désigne l’ensemble des représentations, des idéologies et des stéréotypes qui racontent et justifient les meurtres de femmes. C’est-à-dire leurs motifs, au double sens du terme : pourquoi on tue les femmes, et comment.

> La culture du féminicide se décline à travers de nombreuses formes, savantes ou populaires. Celles-ci vont de la poésie à la série télé, en passant par la peinture, l’opéra, le music-hall, la chanson et le polar. Mais il est crucial de distinguer le féminicide symbolique de sa représentation réaliste.

> La scène de la douche dans [le film] Psychose est réaliste. A côté de cela se trouve un autre continent, celui des féminicides symboliques, composé des métaphores et allégories qui signifient le meurtre d’une femme. Un exemple entre cent : le tour de magie de la «femme sciée en deux», qui fait florès à partir du XIXe siècle.

[...]

> Cependant, on n’observe pas cette fascination sexo-reproductive pour le corps des hommes. Et puis, il y a d’autres scénarios qui relèvent de la culture du féminicide, comme l’érotisation de la défunte, du corps inanimé, qui n’existe pas davantage vis-à-vis du masculin.

> Le fantasme nécrophile, qu’on retrouve chez Edgar Allan Poe, débouche sur l’affaire Pelicot. Les viols de Mazan relèvent de la culture du féminicide, et cela, à mon avis, n’a pas été suffisamment noté.
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«Bodycount» et masculinisme sur les réseaux sociaux : «Cela traduit la persistance de l’obsession du contrôle des corps des femmes» – Libération

> Ce backlash anti-féministe prend un essor inquiétant au sein de la génération des 15-24 ans, plus directement concernée par l’influence des réseaux sociaux puisqu’elle n’a quasiment jamais rien connu d’autre. Mais soyons aussi lucides. Chez les générations plus âgées, il n’était pas bien vu non plus pour une femme de «collectionner» les aventures, alors même qu’elles étaient valorisantes pour les hommes. Les plus vieux et les plus âgés se retrouvent ainsi étrangement unis autour de ce qui a toujours fait consensus socialement : le rejet et la coercition des femmes et des filles.

C'est terrifiant de voir comment en au moins 3 siècles, des Liaisons dangereuses à TikTok, la mentalité des hommes n'a pas évoluée : un homme qui multiplie les conquêtes est un Dom Juan, une femme qui fait de même est une salope.
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«Bodycount» et masculinisme sur les réseaux sociaux : «Cela traduit la persistance de l’obsession du contrôle des corps des femmes» – Libération

16 juin 2025 à 11:19
> Ce backlash anti-féministe prend un essor inquiétant au sein de la génération des 15-24 ans, plus directement concernée par l’influence des réseaux sociaux puisqu’elle n’a quasiment jamais rien connu d’autre. Mais soyons aussi lucides. Chez les générations plus âgées, il n’était pas bien vu non plus pour une femme de «collectionner» les aventures, alors même qu’elles étaient valorisantes pour les hommes. Les plus vieux et les plus âgés se retrouvent ainsi étrangement unis autour de ce qui a toujours fait consensus socialement : le rejet et la coercition des femmes et des filles.

C'est terrifiant de voir comment en au moins 3 siècles, des Liaisons dangereuses à TikTok, la mentalité des hommes n'a pas évoluée : un homme qui multiplie les conquêtes est un Dom Juan, une femme qui fait de même est une salope.
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