La gestion des identités se replace au cœur du dispositif cyber
Avec l’essor des architectures cloud hybrides, jamais la surface d’attaque n’a été aussi grande. Cette évolution pousse les RSSI à adapter les moyens de protection, mais aussi la DSI à revoir la façon dont sont gérées les identités dans l’entreprise, qu’il s’agisse des identités des utilisateurs, des clients, mais aussi des machines.
25 milliards $, c’est la somme record que le généraliste de la cybersécurité Palo Alto Networks va mettre sur la table pour prendre le contrôle de CyberArk, un expert de la gestion des identités. Cette acquisition montre l’importance prise par les identités sans la sécurisation de systèmes d’information de plus en plus hybridés avec le Cloud public. L’identité est la clé de voûte de ces architectures.

« L’offre de CyberArk se distingue par son approche holistique de la gestion des identités, couvrant non seulement la gestion des accès privilégiés mais aussi toutes les facettes de la gestion des identités, humaines et non humaines. Nous sommes un acteur capable de gérer des environnements complexes à grande échelle, contrairement à des concurrents qui peuvent être plus spécialisés ou moins évolutifs. » détaille Jean-Christophe Vitu, vice-president et solutions engineer EMEA de CyberArk.
Le renouvellement des solutions « legacy » est lancé
Ce point d’inflexion va s’accompagner d’un renouvellement des plateformes de gestion d’identité déployées à grand peine dans les années 2010.

« De nombreux systèmes hérités n’ont tout simplement pas été conçus pour la façon dont les gens travaillent aujourd’hui » estime Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security, éditeur d’une solution de gestion de mots de passe et de PAM : « Les entreprises doivent composer avec des environnements cloud, des équipes hybrides et un nombre croissant de terminaux. Les outils sur site manquent souvent de la flexibilité et de la visibilité dont les organisations modernes ont besoin, sans parler des fonctionnalités de sécurité nécessaires pour faire face au paysage dynamique des menaces actuelles. »
Les anciennes solutions d’IAM (Identity and Access Management) non conçues pour le Cloud vont laisser la place à des solutions SaaS natives, ce qui va booster ce marché dans les années à venir.

Le français Memority s’inscrit dans cette nouvelle génération de plateformes avec ce que l’éditeur appelle une Identity Factory : « Il s’agit d’une solution unifiée permettant d’automatiser et d’orchestrer toutes les typologies d’identités et contrôler les accès de manière sécurisée, fluide et conforme » argumente Gilles Casteran, CEO et cofondateur de Memority.
La plateforme Memority gère les identités et les habilitations et permet d’authentifier et de contrôler l’accès à l’ensemble des services, quels que soient les cas d’usage et le type de population (B2E, B2B, B2C et B2IoT).
La montée en puissance des identités non-humaines
Un autre levier de renouvellement des plateformes IAM historiques consiste à faire face aux NHI, les Non-Human Identity. Jean-Christophe Vitu explique : « Les identités machines sont aujourd’hui 82 fois nombreuses que les identités humaines au sein des entreprises, or ces identités sont encore mal connues et non contrôlées. 42 % d’entre elles disposent d’un accès sensible ou à privilèges et 77 % des entreprises n’ont pas mis en place de contrôles de sécurité de ces identités. »

Ces NHI sont d’ores et déjà critiques de par les privilèges qui leur sont octroyés et l’arrivée des IA agentiques ne fera que rendre leur importance capitale pour le fonctionnement quotidien des entreprises. Frédéric Cluzeau, président de Hermitage Solutions rejoint Jean-Christophe Vitu sur ce point : « Ces NHI, qu’il s’agisse de comptes de services, des clés APIs, d’agents IA et de containers peuvent disposer de droits d’accès et de privilèges très importants sur les données, sans être forcément contrôlées aussi strictement que les identités correspondant à des utilisateurs. » Le distributeur pousse la plateforme Segura une solution de gestion des identités qui a pu démontrer l’efficacité de sa plateforme lors de l’exercice Locked Shields de l’OTAN.
Parmi les grandes tendances qui poussent au remplacement des plateformes de gestion des identités figurent ces identités non humaines, la tendance à la plateformisation et bien entendu l’IA qui a un rôle à jouer, notamment pour détecter les comportements atypiques et aller vers une sécurisation plus proactive des accès et des privilèges.
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