Ah, Cole Wherle revient ! Le papa de Root, Oath, Pax Pamir est de ceux dont chaque boîte ne peut être comparée qu’à ses propres jeux. Qu’apportes-tu, Ô divin créateur, quelle mécanique servira ta nouvelle œuvre et son sous-texte, forcément politique ? Un jeu de plis ? Tu te fous de ma gueule, Cole ?

Peut-être que le monde du jeu a fini par faire le tour de lui-même (j’espère qu’il a réussi à attraper sa queue). Partout où l’on passe, on entend les éditeurs présenter à grands coups de « ça ressemble un peu à », « on retrouve les sensations de ». The Gang ne fait pas exception : il est annoncé comme une version coopérative du poker. Ce qu’il n’est pas vraiment.

Je ne sais pas si vous lisez les pavés infos avant le texte ou si j’ai encore votre confiance pendant quelques secondes, mais j’avoue : deuxième preview d'une sélection pour les fêtes, un jeu qui sort après Noël, le niveau de foutage de gueule est gouvernemental. Mais vous aurez bien une dernière festivité familiale courant janvier, et puis surtout Very Bad Lands est thématique pour la trêve des confiseurs : c’est un bonbon. En plusieurs parfums, avec deux boîtes indépendantes, mais cumulables.

On parle des noëls blancs, mais moins des noëls page blanche, ces heures où l'on se creuse la tête pour trouver le bon cadeau à faire, le bon jeu à amener. Eh bien tout ça, c’est fini avec notre sélection de jeux qui sortiront en fin d’année. Le portefeuille vide en janvier, par contre, ce n’est pas de notre ressort.

Il fallait le mettre dans la sélection parce qu’il arrive en décembre et que c’est un super jeu, gagnant du Spiel des Jahres expert en Allemagne. Si, pour vous, les fêtes de fin d’année sont plutôt une période débarrassée de toute angoisse, présentez-moi votre famille, mais surtout attendez un peu pour jouer à Daybreak.

Des fois on cherche une intro pendant des heures, et des fois la vie nous en offre trop d’un coup. Que choisir entre « Wizards Cup joue sans vous, vous aurez enfin du temps pour plier votre linge » et « C’est une revisite de la bataille couverte… Et c’est bien » ?

Désolé de vous le dire de façon aussi sèche – sans mauvais jeu de mots –, mais je suis beaucoup plus qualifié que vous pour juger Subnautica 2. Non que je sois un spécialiste des jeux de survie (mon record absolu dans DayZ est de cinq minutes avant de mourir) ou parce que je suis journaliste spécialisé en jeu vidéo (ça n'existe pas, c'est un faux métier) mais tout simplement parce que, contrairement à vous, j'ai relancé l'original il y a trois mois. Et qu'il ne ressemble pas du tout, mais alors du tout, au souvenir que vous en avez.

Pourquoi faire des petites boîtes et appeler un jeu Monumental ? Écoutez, c’est compliqué.

Je ne me suis pas encore remis du drame qu'a été Kerbal Space Program 2. Lorsque j'ai appris la purge du studio Intercept Games, victime comme tant d'autres du tsunami de licenciements qui a ravagé l'industrie du jeu vidéo en 2024, quelque chose s'est brisé en moi. Mon cœur a saigné. Il saigne encore. Je reste fragile, tel un petit chaton affamé dont le maître cruel a retiré le bol de croquettes.

Un jeu en un quart d’heure chrono qui a eu un joli succès en octobre au Festival d’Essen, Mecque des Allemands eurogamistes barbus, pour qui un livret de règles de jeu avec moins de pages que le casier judiciaire des Balkany est « familial » ? Regardons ça.

Plusieurs fois par an, le festival de démos Steam est l’occasion d’essayer plein de jeux et de repartir avec notre besace remplie de studios à surveiller de près. Voici sept de ces indés (ou quasi indés) qui devraient émettre un « bip » sonore sur votre radar à chaque fois que vous le mettez en route.

Tout le monde sera d'accord pour dire qu'une bonne guerre thermonucléaire globale réglerait bien des problèmes – notamment celui du prix de l'abonnement YouTube qui n'arrête pas d'augmenter. Mais il faut s'y résigner : vu le manque d'enthousiasme de nos dirigeants, il est probable que nous n'aurons jamais la chance de voir notre belle planète illuminée comme un sapin de Noël par des explosions de cinquante mégatonnes.

J’ai du mal avec les jeux « multi-solitaires », où l’on fait sa popote dans son coin, avant de relever la tête deux heures plus tard et de voir autour de la table un tas de gens, dont on avait oublié la présence. Sauf quand je joue avec ackboo, là j’aime bien.

Après son MMO Black Desert Online, le studio coréen Pearl Abyss change de coloris avec Crimson Desert, un jeu de rôle solo. Monde ouvert gigantesque, combats savamment chorégraphiés, paysages magnifiques : ce sera la figure de proue des gros RPG en 2025. Et pas une sculpture d’un lion mal taillé qui ressemble à un hippocampe attention, une vraie belle figure de proue.

Le développement de Squadron 42 a démarré en 2010. Nicolas Sarkozy était président, Izual n'était probablement pas encore né (ou alors, il était tout bébé), Minecraft était un petit jeu indé dont le nom commençait à peine à circuler et Elon Musk semblait fréquentable. C'est vous dire si tout cela paraît loin.

Hell is Us a beaucoup pour lui. Son nom, déjà. Désolé, mais dans un monde où tous les jeux s'appellent soit Battle of Warriors soit Warriors of Battle, Hell is Us dégage une bonne grosse gravitas, on sent qu’on n’est pas là pour déconner mais pour sonder les profondeurs de l’âme humaine. Et puis il y a son directeur créatif, Jonathan Jacques-Belletête, à qui l'on doit Deus Ex: Human Revolution et Mankind Divided. Et enfin, son pitch.