> Soit les Français sont racistes, islamophobes et antisémites dans les proportions du vote de dimanche 9 juin. Soit les Français n’ont aucune culture politique et ne savent pas qui a fondé le Front National, n’ont pas lu les dizaines d’articles qui documentent les liens entre Marine Le Pen et des nostalgiques du troisième Reich. Soit une proportion des votants pour le RN a voté par réaction. Contre des partis et des hommes et femmes politiques qui ont inlassablement déçu. Qui ont, soit trahi les idéaux qui leur ont permis d’être élus, soit se sont laissé corrompre, soit encore ont été les acteurs d’une répression sauvage contre le peuple lorsque ce dernier manifestait son opposition à une politique. Soit pour toutes ces raisons… Dans tous les cas, leur vote ne changera pas pour les législatives à venir.
> Comment sortir de l’ornière ? Seul un vote de rejet du RN pourrait éviter le pire en juillet. Mais au-delà ? Il y a une nécessité de retrouver les fondamentaux qui permettent de « faire société ». De mettre un terme à la fracturation permanente via des micro-polémiques aussi inutiles qu’hystérisées. De combattre la stupidité, la bêtise crasse, de s’entendre collectivement pour désarmer cette connerie ambiante qui se trompe de combat, de cibles, d’intérêt, de camps… Pour cela, il faudrait mille choses. En finir avec les ego et la professionnalisation de la politique, réinventer un enseignement d’un savoir universel, humaniste. Bref… Faire de la politique. Ce n'est pas gagné.
> Dans tous les cas, nous sommes désormais au bord du précipice. L’extrême-droite ne rend pas le pouvoir lorsqu’elle le gagne par les voies démocratiques. Elle tente de le garder par tous les moyens. Si elle excelle à utiliser les outils mis à disposition par la Démocratie pour conquérir le pouvoir, elle la détruit une fois le pouvoir pris. C’est d’ailleurs une question récurrente en philosophie du droit : jusqu’où la Démocratie peut-elle laisser ses ennemis l’utiliser pour parvenir à leurs fins et la détruire ?
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