HashJack - L'attaque qui met à mal les navigateurs IA
Les chercheurs de Cato Networks viennent de publier leurs travaux sur une nouvelle technique d’attaque baptisée HashJack, et l’idée c’est d’exploiter les fragments d’URL, vous savez le petit # suivi d’un truc à la fin des adresses web, pour injecter des instructions malveillantes dans les assistants IA intégrés aux navigateurs.
En temps normal, tout ce qui se trouve après le # dans une URL ne quitte jamais votre navigateur et c’est utilisé pour naviguer vers une section précise d’une page web, et les serveurs web ne voient jamais cette partie. Du coup, les outils de sécurité réseau non plus. Et c’est justement là que ça devient vicieux…
Car les assistants IA comme Gemini dans Chrome, Copilot dans Edge ou Comet de Perplexity ont accès à l’intégralité de l’URL, fragment compris. Un attaquant peut donc crafter une URL d’apparence légitime avec des instructions cachées après le #, et quand vous demandez à votre assistant IA de vous aider avec cette page, il va gentiment exécuter les commandes planquées. Cato Networks décrit ça comme la première injection de prompt indirecte capable de transformer n’importe quel site légitime en vecteur d’attaque.
D’après les tests de l’équipe de Cato, les scénarios d’attaque possibles sont variés puisque ça va du phishing classique où l’assistant vous donne un faux numéro de téléphone à appeler, à l’exfiltration de données vers des serveurs contrôlés par l’attaquant. Y’a aussi la désinformation avec de fausses infos boursières ou médicales, ou encore des instructions détaillées pour installer des backdoors.
Bref, c’est le jackpot pour les attaquants.
Niveau compatibilité de l’attaque, les trois principaux touchés sont Gemini pour Chrome, Copilot pour Edge et Comet de Perplexity. Bonne nouvelle quand même, Claude pour Chrome et Atlas d’OpenAI ne sont pas vulnérables, puisqu’iils n’accèdent pas directement aux fragments d’URL.
Côté réponse des éditeurs, c’est un peu le grand écart puisque Perplexity a classé le problème comme critique et a appliqué un correctif, Microsoft a fait pareil pour Copilot fin octobre mais par contre, Google a décidé de classer ça comme un “comportement attendu” et a marqué le bug en “Won’t Fix”.
Argh !! Donc si vous utilisez Gemini dans Chrome, vous êtes toujours exposé les amis !
Après faut relativiser quand même car l’attaque nécessite plusieurs étapes d’interaction de la part de l’utilisateur. C’est pas juste cliquer sur un lien et hop vous êtes pwned. Il faut visiter la page vérolée ET demander à l’assistant IA d’interagir avec le contenu. Mais bon, vu que de plus en plus de gens utilisent ces assistants pour des tâches quotidiennes, le risque existe.
D’ailleurs, HashJack s’inscrit dans une tendance plus large. Brave a publié une étude montrant que l’injection de prompt indirecte est un défi systémique pour toute la catégorie des navigateurs boostés à l’IA et des techniques similaires ont été testées avec succès contre Atlas de ChatGPT et d’autres. Même le CISO d’OpenAI admet que, je cite “l’injection de prompt reste un problème de sécurité non résolu à la frontière de la recherche”.
Voilà, si vous utilisez un Navigateur IA, soyez vigilant sur les URLs bizarres qu’on vous envoie et si c’est Gemini dans Chrome, peut-être qu’il vaut mieux attendre que Google se décide à considérer ça comme un vrai problème de sécu… ces fous !
