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Reçu aujourd’hui — 6 mai 2025

Entre antisionisme et antisémitisme, de dangereux amalgames – Libération

J'ai eu envie de recopie tout le billet.

> La meilleure planque pour un antisémite c’est de se dire «antisioniste». De même, la meilleure façon de camoufler sa haine des musulmans, c’est de traiter toute contestation un peu radicale de la politique d’Israël d’«antisémite».

Et ça date pas d'hier :
> «J’ai eu l’occasion […] de dire qu’antisionisme et antisémitisme ce n’était pas pareil, expliquait déjà Simone Veil en 1982. Mais, petit à petit, on s’aperçoit, depuis quelques mois, qu’il y a une espèce de confusion dans les esprits et un glissement qui se fait. On a entendu, ces derniers temps, des gens qui, parce qu’ils étaient contre la politique de [Menahem] Begin [Premier ministre israélien de l’époque, ndlr], en venaient à mettre en cause tous les Juifs. Moi, ça m’est arrivé qu’on me dise «vous, les Juifs», me rendant responsable de la politique d’Israël.»

[...]

> Aujourd’hui, dans les universités américaines et même, ces derniers temps à Sciences-Po, nombre d’étudiants parmi les plus en pointe dans la contestation de l’action d’Israël à Gaza sont des étudiants juifs, et qui l’affirment. De son côté, comme le gouvernement de Nétanyahou et ses soutiens estiment que ce que vit Israël en ce moment est d’ordre existentiel, toute critique radicale de la politique de colonisation, des bombardements massifs, du carnage en œuvre à Gaza, est qualifié d’antisionisme et d’antisémitisme.

[...]

> Et pourtant : oui, on peut être antisioniste sans être antisémite… Parce que l’antisionisme ne veut plus dire «disparition» d’Israël mais «fin de la politique coloniale et lutte contre ce qu’est devenu le sionisme ces dernières décennies sous l’égide de l’extrême droite et des religieux radicaux au pouvoir». Les antisionistes, hormis les islamistes radicaux et quelques Dieudonné d’extrême gauche ou d’extrême droite, ne veulent généralement pas la disparition d’Israël mais un Etat pour deux peuples si imbriqués, comme le proposaient d’ailleurs par le passé le philosophe Martin Buber ou même Hannah Arendt. On peut considérer que c’est aujourd’hui utopique, suicidaire ou illusoire, mais certainement pas antisémite.

[...]

> Mais le fait de traiter d’antisémites tous ceux qui se disent antisionistes, outre l’incongruité de la chose – puisque nombre de militants antisionistes sont juifs – est une forme de banalisation coupable de l’antisémitisme.
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Entre antisionisme et antisémitisme, de dangereux amalgames – Libération

6 mai 2025 à 15:03
J'ai eu envie de recopie tout le billet.

> La meilleure planque pour un antisémite c’est de se dire «antisioniste». De même, la meilleure façon de camoufler sa haine des musulmans, c’est de traiter toute contestation un peu radicale de la politique d’Israël d’«antisémite».

Et ça date pas d'hier :
> «J’ai eu l’occasion […] de dire qu’antisionisme et antisémitisme ce n’était pas pareil, expliquait déjà Simone Veil en 1982. Mais, petit à petit, on s’aperçoit, depuis quelques mois, qu’il y a une espèce de confusion dans les esprits et un glissement qui se fait. On a entendu, ces derniers temps, des gens qui, parce qu’ils étaient contre la politique de [Menahem] Begin [Premier ministre israélien de l’époque, ndlr], en venaient à mettre en cause tous les Juifs. Moi, ça m’est arrivé qu’on me dise «vous, les Juifs», me rendant responsable de la politique d’Israël.»

[...]

> Aujourd’hui, dans les universités américaines et même, ces derniers temps à Sciences-Po, nombre d’étudiants parmi les plus en pointe dans la contestation de l’action d’Israël à Gaza sont des étudiants juifs, et qui l’affirment. De son côté, comme le gouvernement de Nétanyahou et ses soutiens estiment que ce que vit Israël en ce moment est d’ordre existentiel, toute critique radicale de la politique de colonisation, des bombardements massifs, du carnage en œuvre à Gaza, est qualifié d’antisionisme et d’antisémitisme.

[...]

> Et pourtant : oui, on peut être antisioniste sans être antisémite… Parce que l’antisionisme ne veut plus dire «disparition» d’Israël mais «fin de la politique coloniale et lutte contre ce qu’est devenu le sionisme ces dernières décennies sous l’égide de l’extrême droite et des religieux radicaux au pouvoir». Les antisionistes, hormis les islamistes radicaux et quelques Dieudonné d’extrême gauche ou d’extrême droite, ne veulent généralement pas la disparition d’Israël mais un Etat pour deux peuples si imbriqués, comme le proposaient d’ailleurs par le passé le philosophe Martin Buber ou même Hannah Arendt. On peut considérer que c’est aujourd’hui utopique, suicidaire ou illusoire, mais certainement pas antisémite.

[...]

> Mais le fait de traiter d’antisémites tous ceux qui se disent antisionistes, outre l’incongruité de la chose – puisque nombre de militants antisionistes sont juifs – est une forme de banalisation coupable de l’antisémitisme.
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Reçu avant avant-hier

Affiche sur Cyril Hanouna : "Nous ne sommes pas antisémites, lâchez-nous !", réagit Jean-Luc Mélenchon

Même interview, autre sujet, celui qui colle aux basques de LFI et de son leader minimo : l'antisémitisme.
Et, il faut bien le reconnaître, ils ne font absolument AUCUN effort pour éviter d'être accusés. A une époque où l'extrême-droite utilise la bombe nucléaire de l'antisémitisme pour discréditer tous ceux qui l'emmerdent (Blanche Gardin, Guillaume Meurice et j'en passe), la moindre des choses est de faire gaffe aux codes visuels que l'on emploie - sauf si on le fait exprès, bien entendu. Et je dois dire que la question doit être posée, même si ça m'emmerde au-delà du dicible d'être potentiellement d'accord avec un type comme Pascal Praud ou de sembler voler au secours d'un type comme Hanouna. :(  :(  :(

Parce que ce ne sont pas eux le problème, c'est l'utilisation de clichés antisémites classiques et rebattus. Feindre de ne pas s'en rendre compte, c'est être un imbécile.
Surtout quand on a [un passif tel que le leur][1].

L'image en question, vous pouvez la voir ici par exemple (lien Instagram, compte de Joann Sfar) : https://www.instagram.com/p/DHE0yKxoHhj/?img_index=1
Sourcils froncés donnant l'impression d'un gros nez proéminent, surexposition du visage sur un fond noir sur lequel les oreilles se détachent largement. Gros nez, grandes oreilles, air méchant : on est dans la caricature typique du juif, telle qu'elle circulait dans les années 20, 30 et 40, et après aussi, dans certains milieux.

Alors, dire, comme Mélenchon :
> Ce que je dis à mes camarades, c'est qu'il va falloir vérifier tout le temps la religion des gens qu’on caricature

C'est, je vais être sympa, de la mauvaise foi. Au mieux.

Une caricature qui n'est pas [sans en rappeler une autre][2] qui avait en son temps, visée Macron, lequel n'est pas juif à ma connaissance : c'est bien la démonstration par la nausée que ce n'est pas "la religion des gens qu’on caricature" qui est en cause, mais les clichés -ouvertement antisémites, je persiste- utilisés dans ladite caricature.


[1]: https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?n2KPSw
[2]: https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?vH-V3A
(Permalink)

Affiche sur Cyril Hanouna : "Nous ne sommes pas antisémites, lâchez-nous !", réagit Jean-Luc Mélenchon

13 mars 2025 à 09:23
Même interview, autre sujet, celui qui colle aux basques de LFI et de son leader minimo : l'antisémitisme.
Et, il faut bien le reconnaître, ils ne font absolument AUCUN effort pour éviter d'être accusés. A une époque où l'extrême-droite utilise la bombe nucléaire de l'antisémitisme pour discréditer tous ceux qui l'emmerdent (Blanche Gardin, Guillaume Meurice et j'en passe), la moindre des choses est de faire gaffe aux codes visuels que l'on emploie - sauf si on le fait exprès, bien entendu. Et je dois dire que la question doit être posée, même si ça m'emmerde au-delà du dicible d'être potentiellement d'accord avec un type comme Pascal Praud ou de sembler voler au secours d'un type comme Hanouna. :(  :(  :(

Parce que ce ne sont pas eux le problème, c'est l'utilisation de clichés antisémites classiques et rebattus. Feindre de ne pas s'en rendre compte, c'est être un imbécile.
Surtout quand on a [un passif tel que le leur][1].

L'image en question, vous pouvez la voir ici par exemple (lien Instagram, compte de Joann Sfar) : https://www.instagram.com/p/DHE0yKxoHhj/?img_index=1
Sourcils froncés donnant l'impression d'un gros nez proéminent, surexposition du visage sur un fond noir sur lequel les oreilles se détachent largement. Gros nez, grandes oreilles, air méchant : on est dans la caricature typique du juif, telle qu'elle circulait dans les années 20, 30 et 40, et après aussi, dans certains milieux.

Alors, dire, comme Mélenchon :
> Ce que je dis à mes camarades, c'est qu'il va falloir vérifier tout le temps la religion des gens qu’on caricature

C'est, je vais être sympa, de la mauvaise foi. Au mieux.

Une caricature qui n'est pas [sans en rappeler une autre][2] qui avait en son temps, visée Macron, lequel n'est pas juif à ma connaissance : c'est bien la démonstration par la nausée que ce n'est pas "la religion des gens qu’on caricature" qui est en cause, mais les clichés -ouvertement antisémites, je persiste- utilisés dans ladite caricature.


[1]: https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?n2KPSw
[2]: https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?vH-V3A
(Permalink)
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