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"Le premier qui bouge est gay" : on vous explique le jeu homophobe qui a envahi les cours de récré (et comment y faire face)

11 décembre 2024 à 09:51
> Le défi n'est pas très élaboré. Il suffit de prononcer une phrase : "Le premier qui bouge est gay." Les joueurs doivent alors s'immobiliser le plus longtemps possible, sous peine de voir leur orientation sexuelle questionnée. Ce "jeu" homophobe, auquel Le Nouvel Obs(Nouvelle fenêtre) a consacré un article lundi 3 décembre, est apparu depuis environ un an sous la forme d'une "trend" sur TikTok. Sur le réseau social, ce divertissement douteux, qui connaît une popularité mondiale (des Etats-Unis au Japon en passant par l'Afrique du Sud), semble séduire aussi bien des adolescents que des adultes. Il est même repris par des sportifs célèbres, comme le footballeur suédois Zlatan Ibrahimović, dont la vidéo a beaucoup circulé sur X

Putain, mais vous avez quoi dans le cigare ?  :(

> Dans son livre Hétéro, l'école ?(Nouvelle fenêtre), la sociologue Gabrielle Richard explique que les enfants appliquent inconsciemment une "police du genre" et "de l'hétérosexualité". En clair, ils ont intégré ce que la société considère comme la norme et "surveillent" chez leurs pairs "le respect des attentes liées aux rôles, à l'identité et à l'expression du genre". Être "gay" est alors perçu comme une forme de déviance vis-à-vis des normes socialement acceptables.
> "Certains jeunes jouent sûrement à ce 'jeu' sans se rendre compte de la portée violente et LGBTphobe qu'il véhicule", tempère la politiste Flora Bolter, co-directrice de l'Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean-Jaurès. Mais quelle que soit l'intention de celui qui lance cette affirmation, "les enfants LGBTI, eux, reçoivent à 10/10 le message". Surtout si ces scènes sont répétées. "Le mot 'gay' est ici utilisé comme un stigmate infâmant. Quand son identité est dévalorisée au point d'être utilisée comme une insulte, il est difficile de se construire avec une bonne estime de soi", ajoute Elise Devieilhe, sociologue du genre et des sexualités. Non seulement le "jeu" stigmatise ces jeunes, mais il leur intime aussi l'ordre de se taire, explique Flora Bolter.

Et au final, on en revient TOUJOURS à la même chose :
> Enfin, la chercheuse pointe particulièrement le rôle des hommes adultes sur cette question : "Ce 'jeu' est basé sur la domination masculine, il faut que les hommes se désolidarisent de cette homophobie-là, selon laquelle un homme ne peut pas être homosexuel."
(Permalink)

"Le premier qui bouge est gay" : on vous explique le jeu homophobe qui a envahi les cours de récré (et comment y faire face)

11 décembre 2024 à 09:51
> Le défi n'est pas très élaboré. Il suffit de prononcer une phrase : "Le premier qui bouge est gay." Les joueurs doivent alors s'immobiliser le plus longtemps possible, sous peine de voir leur orientation sexuelle questionnée. Ce "jeu" homophobe, auquel Le Nouvel Obs(Nouvelle fenêtre) a consacré un article lundi 3 décembre, est apparu depuis environ un an sous la forme d'une "trend" sur TikTok. Sur le réseau social, ce divertissement douteux, qui connaît une popularité mondiale (des Etats-Unis au Japon en passant par l'Afrique du Sud), semble séduire aussi bien des adolescents que des adultes. Il est même repris par des sportifs célèbres, comme le footballeur suédois Zlatan Ibrahimović, dont la vidéo a beaucoup circulé sur X

Putain, mais vous avez quoi dans le cigare ?  :(

> Dans son livre Hétéro, l'école ?(Nouvelle fenêtre), la sociologue Gabrielle Richard explique que les enfants appliquent inconsciemment une "police du genre" et "de l'hétérosexualité". En clair, ils ont intégré ce que la société considère comme la norme et "surveillent" chez leurs pairs "le respect des attentes liées aux rôles, à l'identité et à l'expression du genre". Être "gay" est alors perçu comme une forme de déviance vis-à-vis des normes socialement acceptables.
> "Certains jeunes jouent sûrement à ce 'jeu' sans se rendre compte de la portée violente et LGBTphobe qu'il véhicule", tempère la politiste Flora Bolter, co-directrice de l'Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean-Jaurès. Mais quelle que soit l'intention de celui qui lance cette affirmation, "les enfants LGBTI, eux, reçoivent à 10/10 le message". Surtout si ces scènes sont répétées. "Le mot 'gay' est ici utilisé comme un stigmate infâmant. Quand son identité est dévalorisée au point d'être utilisée comme une insulte, il est difficile de se construire avec une bonne estime de soi", ajoute Elise Devieilhe, sociologue du genre et des sexualités. Non seulement le "jeu" stigmatise ces jeunes, mais il leur intime aussi l'ordre de se taire, explique Flora Bolter.

Et au final, on en revient TOUJOURS à la même chose :
> Enfin, la chercheuse pointe particulièrement le rôle des hommes adultes sur cette question : "Ce 'jeu' est basé sur la domination masculine, il faut que les hommes se désolidarisent de cette homophobie-là, selon laquelle un homme ne peut pas être homosexuel."
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