Dix ans après sa première version anticipée, quatre ans après sa sortie officielle, The Long Dark est enfin complet. Le sixième et dernier épisode de l'énorme DLC Tales from the Far Territory vient de sortir, c'est donc l'heure de revenir (et surtout de rejouer) à ce qui reste, encore aujourd'hui, le meilleur jeu de survie du marché.

En tombant sur l'article de Felipe Pepe sur la « gentrification de l'histoire des jeux vidéo » (cpc.cx/gentrification), j'ai commencé à ricaner, pensant qu'il allait parler de la muséification des jeux vidéo, devenus objet d'étude à la mode dans les mêmes institutions culturelles qui jadis le méprisaient. Eh bien pas du tout, puisque c'est d'invisibilisation qu'il parle : pourquoi certains jeux sont-ils entrés dans l'histoire du jeu vidéo, font-ils aujourd'hui l'objet d'études et sont-ils cités dans les rétrospectives, et pas d'autres ? Sans surprise, ce sont les « vrais » jeux ou identifiés comme tels, souvent pratiqués par les joueurs masculins et occidentaux, qui sont privilégiés aux dépens de ceux qui ont été plus joués par des filles (Kim Kardashian: Hollywood) ou dans des pays non-occidentaux (comme les jeux de cricket, très populaires en Inde). LFS.

Il est 11h18, vous avez déjà terminé votre journée de boulot parce que votre patron pense que quinze jours sont nécessaires pour implémenter un pauvre menu supplémentaire sur un site web à la con. Et vous vous ennuyez ferme.

J’adore attendre des jeux, ce moment où l’on savoure encore les promesses, où l’imagination a droit de cité. La plupart du temps, c’est le calme avant la tempête de merde. Une sortie, c’est vulgaire, c’est une réalité qui fracasse un espoir. Alors je savoure ce temps pour ces titres de 2025 que j’escompte – pour de bonnes ou mauvaises raisons –, et dont la moitié me décevra. Ah, et l’optimisme aussi, j’adore l’optimisme.

Après avoir constaté durant 2024 la transformation accélérée du réseau social X, anciennement Twitter, la société Presse Non-Stop a décidé d’y cesser toute activité et en retire ses publications Canard PC, Canard PC Hardware et Le Pavé numérique.

Onze ans après l'arrivée de sa première version anticipée sur Steam, Rust continue de pulvériser ses records de fréquentation. Début 2025, il a dépassé pour la première fois de sa longue vie les 250 000 joueurs simultanés, pour près de 18 millions de copies vendues. Un succès amplement mérité, car en plus de ses qualités originales, le jeu de survie multijoueur (qui est aussi excellent en solo) développé par le créateur de Garry's Mod a été royalement suivi depuis sa sortie, avec des gigaoctets de patchs pour moderniser le jeu et enrichir son contenu. Sa retraite n'est pas d'actualité : en février sortira la grosse mise à jour Primitive qui permettra de jouer dans un nouvel univers low-tech où les équipements modernes seront rares, forçant les survivants à se battre à coup d'arcs, d'épées et de tours de siège médiévales. A.

Dave Pottinger, qui a passé toute sa carrière à faire de la stratégie en temps réel chez Ensemble Studios (les Age of Empires, Age of Mythology, Halo Wars...) dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : les STR stagnent. Il explique au site VideoGamer : « On joue à la même chose depuis vingt ans, et même les jeux les plus récents comme Stormgate se basent sur la recette d'Age of Empires. Ça fonctionne encore, mais il va falloir se réinventer ». Et bien sûr, c'est lui qui veut montrer le chemin. Avec sa nouvelle boîte Last Keep Games, pour laquelle il a recruté un paquet de ses anciens collègues, il prépare Project Citadel, un « STR spatial roguelike » avec des « combats nerveux » et une « gestion complexe d'escadron ». La première bande-annonce est mignonne, on ne demande qu'à être convaincu. A.

Lauréat du Nostradamus d’Or pour mes attentes 2024 (j’avais cité Helldivers 2 et Shapez 2, deux jeux qui ont frôlé la perfection), j’ai longuement hésité à remettre mon titre en jeu pour ma dernière année entamée à Canard PC. Il faut dire que cette fois, je ne pars pas gagnant : ma liste commence par un jeu Ubisoft…

Vous vous demandez peut-être pourquoi je suis la seule à m’être jetée sur GTA 6 pour le faire figurer dans mes attentes de l’année, alors que la planète toute entière trépigne dès que Rockstar daigne nous lâcher la moindre miette promotionnelle ? Parce que tous les autres rédacteurs sont persuadés qu’il ne sortira pas à l’automne 2025, comme annoncé. Ils ont sans doute raison. Mais cette année, j’ai décidé d’y croire à mort et de rester pleine d’espoir face à l’avenir.

Le remake de Gothic sortira en 2025 d'après son community manager. Ce RPG allemand, qui eut son petit succès en 2001, est actuellement rénové sous l'Unreal Engine par le studio barcelonais Alkimia Interactive, sous la houlette de THQ Nordic. A.

Tango Gameworks, à qui l'on doit Hi-Fi Rush (8/10 dans Canard PC en 2023), Ghostwire : Tokyo et la série des The Evil Within est officiellement ressuscité. Après avoir été fermé par Microsoft (il a fait partie de la même charrette de condamnés qu'Arkane Austin en mai 2024), le studio japonais a été racheté par l'éditeur sud-coréen Krafton, qui finance notamment PUBG et le futur Subnautica 2. Tango Gameworks vient d'annoncer sur Twitter que la boîte est recréée à l'identique, sans changement de nom ou d'équipe. Ils pourraient travailler sur une suite à Hi-Fi Rush, dont Krafton a récupéré les droits, mais pas sur Ghostwire : Tokyo et The Evil Within qui restent la propriété de Microsoft. A.

Dans le jargon journalistique, un sujet qui revient régulièrement est appelé un marronnier. Cela, vous le savez, car à chaque rentrée scolaire, les journalistes parlent (1) de la rentrée, (2) du fait que c’est un marronnier. Dans le journalisme de jeu vidéo, on appelle plutôt ça un Geoff : l’un de ces moments de l’année où toute la profession, les doigts pleins de Doritos, se réunit autour de Geoff Keighley pour faire le point, parler des GOTY ou des sorties à venir. En ce début d’année, moment Geoff par excellence, voici donc mes attentes pour 2025.

Tous les mois, la rédaction vous fait profiter de sa culture éclectique et douteuse. Cette fois, on vous propose une mini-série sur un drame impliquant deux familles que tout semble opposer, un livre haletant sur l'ascension de la Compagnie des Indes Orientales et une application pour reprendre les cours d'allemand.

ConcernedApe, qui a développé Stardew Valley tout seul pendant sept ans, annonce que fin 2024, son jeu a dépassé les 41 millions d'exemplaires vendus, toutes plateformes confondues. Allez, on fait un petit calcul : son prix est d'environ 14 euros, je le multiplie donc par 41 millions, j'enlève les 30% de la commission Steam (ou Nintendo, ou Apple, car le jeu est aussi dispo sur Switch et iOS), puis une TVA moyenne de 20%, et j'obtiens... Attendez, je refais le calcul parce que ça me paraît trop élevé... Non, c'est ça, je ne rêve pas : 287 millions d'euros de revenus. Eh bien, écoutez, je pose ici même ma démission, je tape « tutoriel Unity débutant » sur Google et on se revoit en 2032, je vous inviterai sur mon yacht. A.

Pour expier leurs fautes, certains pratiquent la brûlure de tétons à la cire de bougie, ou encore la scarification au couteau à beurre. L’équivalent, pour moi, est d’être obligé de faire un puzzle.

Ma rédactrice en chef m'a demandé, que dis-je, ordonné d'écrire un article sur « mes attentes pour 2025 ». Et j'ai refusé. Sèchement. Voyez-vous, je pense justement qu'il faut arrêter d'attendre quoi que ce soit des jeux vidéo. On fait monter la mayonnaise pendant des mois, on s'excite sur les bandes-annonces, les articles, les photos d'écran, on s'imagine déjà y jouer des nuits entières, tremblant de plaisir et d'émotion... Et puis au final, on est toujours un peu déçu, parce qu'on s'est trop investi émotionnellement.

« Devenez maître de votre festin », déclare la couverture. Là normalement, j’aurais arrêté : le meilleur jeu de mots a déjà été fait par le jeu lui-même, à quoi bon en parler dans Canard PC  ? Mais le pitch de Wilderfeast était trop intéressant pour que je me décourage si vite.

Hier, lors de mon intronisation officielle à l’ordre des rédacteurs permanents de Canard PC, j’ai subi le bizutage rituel. Sept heures sur Rambo : The Videogame, un « petit » tour de vélo de 75 km avec Denis, un grand oral avec Sébum sur le thème « Le tentacule comme métaphore de la pensée d’Hannah Arendt », puis une heure en tête à tête avec ackboo (l’épreuve la plus éprouvante). Épuisé, hagard, j’ai à peine eu la force d’entendre Ellen Replay tenter de me requinquer en parlant des jeux à venir en 2025.

SETI est un jeu costaud qui se prétend le plus fidèle possible à son thème : la recherche scientifique spatiale. Mensonge et manipulation ! Mais on ne me la fait pas à moi, je fais mes propres recherches. Ici, on joue donc autour d’une terre ronde, alors que les éveillés savent bien qu’elle a la forme d’une part de flan aux pruneaux.

Vous savez ce que j’admire chez les créateurs de jeux de société ? Leur imagination. Pas que dans les thèmes abordés (Noddus a bien traité de parcs à éoliennes en Uruguay), pas que dans les trouvailles mécaniques ingénieuses (raaah, la tour à cubes de Marie Curie !), mais dans leur propension à transformer tout et n’importe quoi en un objet ludique : une boîte à œufs, des tasses à café, un verre en plastique, des morceaux de néodyme… un calendrier.