Test Fiido Air : un vélo électrique léger, design et sportif

Le nouveau Fiido Air complète la gamme de la marque asiatique, qui roule sur la légèreté grâce à son cadre carbone, tout en proposant une connectivité. La recette prend-elle ?
Fiido n’en finit plus d’élargir sa gamme de vélos électriques. Suite aux pliants, aux fat-bikes voire au récent cargo T2, la firme chinoise vise un public plus sportif avec l’Air, un dynamique urbain en fibre de carbone. Vendu au tarif recommandé de 2 799€ (mais avec une promotion en ce moment) sur le site de la marque, le Fiido Air est un modèle à taille et coloris unique, que nous avons testé à 100% de ses capacités.

Déballage et assemblage
À la réception du Fiido Air, l’expérience utilisateur se distingue par sa simplicité et son efficacité. La marque a considérablement amélioré son processus d’assemblage au fil des années, atteignant désormais un niveau exemplaire. Le vélo est livré avec un emballage optimisé, réduisant l’utilisation de plastiques superflus, et comprend des outils essentiels qui facilite le montage. De plus, une vidéo d’unboxing et d’assemblage claire et concise est disponible pour guider les utilisateurs pas à pas.
Epuré, atypique ce vélo électrique
En écho à son nom “Air”, le vélo électrique arbore un dessin tantôt épuré, tantôt osé. De type fitness, soit un vélo de route civilisé, il joue d’une géométrie élégante, notamment sur la partie avant aux tubes à méplat. Ce Fiido se la jouerait presque Vanmoof avec son éclairage et son câblage totalement intégrés.
L’impression de sobriété disparaît à l’arrière du cadre, torturé notamment sur le tube de selle. Une tentative de rupture avec le conservatisme du marché, mais c’est peut-être too much. Ou du moins incohérent entre l’avant et l’arrière. Dommage, car la peinture bleu gris est plaisante, marquant une rupture avec la fibre de carbone vernie du cintre et du tube de selle. Hélas, les poignées sont un cran en dessous au niveau des matériaux.
Autres choix curieux, un bouton d’allumage en bas du cadre, surmonté d’un gros QR Code. Trop voyant, on aurait préféré qu’il se glisse sous le cadre pour plus d’élégance. L’équipement de notre modèle de test était très satisfaisant et qualitatif : béquille, garde-boue et sonnette.
Une mini console à empreinte et une application mobile
Le Fiido Air vise l’essentiel, en ne présentant aucun écran. Toutefois, la firme chinoise a très certainement copié la commande du Mahle, à nos yeux identique. Toutefois, ce bouton est aussi un lecteur d’empreinte digitale permettant de verrouiller ou déverrouiller le vélo électrique. Autour, un anneau lumineux indique le niveau d’assistance et le niveau de batterie. Par contre, celui-ci est d’intensité faible, et il est parfois difficile de discerner certaines couleurs. Pour avoir davantage d’informations, il faut impérativement passer par l’application. On valide ce choix d’absence d’écran afin de se concentrer sur une chose, la conduite.
Heureusement, l’éclairage aussi est activable physiquement via un double pression sur le bouton, et numériquement. En marge, il est possible d’afficher un compteur aux nombreuses statistiques, personnalisable. L’application n’offre pas d’autre fonctionnalité principale, outre le verrouillage par Bluetooth, et reste secondaire. Enfin, de manière générale, on regrette le manque de précision concernant l’état de la batterie : des paliers de 20% sur l’app, et 3 paliers de couleurs sur le vélo :
- 10 à 40% de batterie : couleur rouge,
- 40 à 60% : bleu,
- 60 à 100% : vert.
Le Fiido Air aime aussi la terre, sans trop en faire
Vélo typé course mais civilisé par son cintre droit, le Fiido Air se conduit en position active, penchée vers l’avant. Ses 3 tailles de cadre conviendront à tous les gabarits – de 1,65 à 2,05 m selon le modèle. Il est même possible de régler la hauteur du potence, et bien entendu de la selle de marque Velo, ferme mais pas trop. Surprise, la marque a implanté une clé allen sous le cadre pour la régler ! Du jamais vu de mémoire de testeur.
Le confort de ce vélo n’est pas la qualité de ce Fiido, cahotant sur les pavés et détestant les trous. En l’absence de suspension, normal pour ce type de VAE, l’amortissement est confié aux roues. D’apparence très plastique, les gommes Kenda sont étonnamment crantées pour ce vélo d’apparence dynamique. Le Fiido Air est donc un gravel, sans le dire ! Pour s’en assurer, nous l’avons mené sur de nombreux kilomètres sur chemins de terre, graviers et sentiers.
Et il tient la barre, nous le grand guidon, presque façon VTTAE. Pas de folie toutefois, les gommes sont très souples. Elles sont également liées à des bases de cadre fixées haut sur le moyeu arrière. Ce positionnement rend l’arrière trop fuyant en manœuvres brusques ou virages serrés..
Un moteur vif et un poids “facile” à emmener
Quant au système électrique, il est soit à 3 ou 5 niveaux d’assistance, à régler dans l’application. Le capteur de couple est vif, avec un tout petit temps de latence sans rompre le naturel de pédalage. Surtout, le couple du moteur arrière Mivice M070 – 35 Nm – permet d’effacer la contrainte de monovitesse, car ce vélo électrique possède une transmission par courroie.

Les 25 km/h sont donc atteints avec aisance. La légèreté du vélo permet un pédalage facile pour dépasser 30 voire 35 km/h par la force des jambes. Là aussi le poids de 13,75 kg de l’engin pousse à la raison et à utiliser un niveau intermédiaire ou le plus bas. Dans ce cas, le démarrage devient plus compliqué, où la courroie mal réglée entraînait systématiquement un bruit notable. Espérons que la marque corrige cet incident. Si l’assistance est fluide, il ne faut pas trop en demander dans les montées, en raison du couple plafonnant à 35 Nm.
Pour stopper le vélo, les freins hydrauliques Tektro sont reconnus, à bon escient. Ils procurent en effet un excellent mordant, très progressif. Une belle expérience, et ce même à peine rodés sur notre exemplaire neuf sorti du carton.
Une autonomie trop faible
Le cadre héberge la batterie dans le tube diagonal, de capacité 208,8 Wh. Une faible quantité d’énergie qui fond rapidement à l’usage. Nous avons épuisé la batterie au bout de 26 kilomètres, sur un parcours polyvalent, incluant plat, bitume, chemin et quelques dénivelés.
Une distance minimale car nous étions principalement en niveau d’assistance maximal, qu’il faut doubler en mode 1. Mais avec au mieux à 60 km en pratique, nous sommes loin de l’autonomie théorique du Fiido Air de 80 km. La batterie n’est pas amovible, mais retirable en cas de pépin, et se charge en 3 heures.
Pour compenser, le Fiido Air propose un prolongateur d’autonomie en option à 250€. Sous forme de grande gourde externe à fixer sur le cadre, elle double la capacité et donc la distance totale. Comptez donc 50 kilomètres minimum en pratique en mode maxi, jusqu’à 160 km au maximum théorique en mode éco.
Faut-il acheter le Fiido Air ?
Si vous êtes à la recherche d’un vélo électrique léger, sans fioriture, polyvalent et vif, le Fiido Air est fait pour vous. Il freine plutôt bien et possède même quelques aspects technologiques, comme l’application et le verrouillage par empreinte digitale.
Cependant, l’autonomie de ce vélo design est faible, entre 25 et 30 km en mode maximal. Or, à un tarif en promo à moins de 2000€, ce vélo électrique propose un excellent rapport qualité / prix.