(CAVM) Plan de Mobilité, ERBM, Grand Cavin, aide à l’habitat, compte administratif… !
(visuel port public de Saint-Saulve à lire dans cet article)
Le PDM (Plan de Mobilité) du SIMOUV
Ce document administratif débattu dans les deux agglos parties prenantes au SIMOUV (Valenciennes Métropole et La Porte du Hainaut), syndicat mixte régissant le transport public du Valenciennois, est d’une importance capitale pour la réduction des gaz à effets de serre, bref pour la qualité de l’air que nous respirons !
Le vice-président en charge du climat, Régis Dufour Lefort, présente ce PDM 2025-2035 dont l’approbation finale au SIMOUV est programmée fin 2025. Comme toujours sur un contrat d’ambition collective, les objectifs constituent l’axe principal des discussions. « Ce PDM (sur 10 ans) veut augmenter la part du vélo de 3% à 8%; les modes doux (pedibus…) de 27 à 30%, le transport partagé (bus, tramway, TER) de 6% à 10%, et diminuer la part voiture de 63% à 51% », commente Régis Dufour Lefort.
Pour atteindre ces données sur le Valenciennois, le PCAET (Plan Climat) « oeuvre au rééquilibrage entre l’usage de la voiture et des autres modes de transport », ajoute-t-il. Pour cela, des Hub de mobilité sont installés afin de permettre un changement de mode transport hors des centres urbains, la fin du contournement nord et l’A2/A23 « devraient apaiser le trafic routier dans la l’agglomération », ajoute-t-il. Les autres modes de transport sont également essentiels comme pour le dernier KM, la voiture électrique, le vélo cargo pour les livraisons de proximité, et le transport fluvial plus que jamais important pour les marchandises des entreprises locales. « Nous voulons faire vivre ce PDM », conclut Régis Dufour Lefort.
Les réactions
Pour Xavier Jouanin, maire d’Onnaing et inlassable promoteur de la gratuité du transport public, le compte n’y est pas ! « Vous avez seulement 6% des personnes transportées par les bus et tramway même si des efforts sur la pratique du vélo, les piétons, existent. Les agglo, de droite ou de gauche, de Dunkerque, Calais, Lens, Lievin, etc., sont passées à la gratuité. Nous serons bientôt la seule agglo (avec la CAPH) où les transports publics ne seront pas gratuits. » Comme pour conforter une possibilité à terme, il rappelle certains baromètres « avec le tramway le plus beau (à l’époque) et le plus cher d’Europe. Aujourd’hui, nous avons une lourde charge financière (remboursement des emprunts), mais les grands projets industriels à venir (et existants) vont ramener de nouvelles ressources fiscales (la taxe Versement Transport au profit du SIMOUV). Concrètement, cette gratuité est censurée par le seul président du SIMOUV. Je souhaite un débat juste et un vote de principe. » Attention, l’édile précise après les réponses ci-dessous que ces commentaires ne sont pas « un constat sur le mandat du SIMOUV, mais le PDM est autre chose que le vélo et des aires de covoiturage ! ».
De son côté, Quentin Omont, élu d’opposition à la ville de Valenciennes, fustige ce PDM « avec un effet d’invisibilisation des véritables enjeux. L’ancien PDU de 2013 à 2023 est un échec total, il a même réussi à faire baisser de 7% à 6% le taux d’usage des transport publics ! La plupart des élus ne veulent pas que les choses changent. Votre inaction est mortifère. Ce PDM est un rendez-vous raté ! » A ce titre, il souligne la rénovation spectaculaire, voire des nouvelles, voiries comme les boulevards de Valenciennes sans oublier l’entrée nord où des pistes cyclables sont aménagées à chaque fois. « Elles participent à une hausse de 10% du trafic routier », assène-t-il.
Les réponses
Sur la polémique sur l’usage de la voiture, Laurent Degallaix rappelle « une fluidité dans Valenciennes. Vous voulez toujours opposer les vélos aux voitures, les vélos aux piétons, vous êtes toujours dans la contradiction. Alors oui, les usagers préfèrent la bagnole. C’est une nouvelle culture, cela prendra dix ans !» Beaucoup plus agacé, il répond au maire d’Onnaing : « La gratuité n’existe pas. On ne peut pas d’un côté me vider les poches (de l’agglo) et de l’autre demander la gratuité des transports (et de fait la participation des 2 EPCI). Je ne peux pas valider 98 Fonds de Concours (projets locaux financés à 50% par l’agglo), participer au développement économique des zones d’activités, un parvis d’une église et participer à la gratuité du transport public. Nous sommes au rendez-vous sur tout le reste. Oui, cela pourrait être un débat du début de mandat 2026/2032 (ou 2033), mais il faut trouver le bon équilibre. On ne peut pas faire les deux ! »
Pour sa part, Régis Dufour Lefort réplique : « Je ne parle pas du passé, je n’étais pas là. A chaque nouvelle voirie (ou rénovée), nous intégrons des pistes cyclables. Ce n’est pas rien ! Ce PDM est une sacré évolution. Chez nos voisins belges et néerlandais, cette transition a mis 30 à 40 ans. C’est un changement culturel ! Enfin, il faut aussi rappeler l’existence de ce transport décarboné sur le Valenciennois, le tramway innovant à l’époque, car c’est 80 bus de moins sur les routes. Ensuite, les bus sont passés (en partie) au GNV, voire les navettes électriques. Lorsque cette dette (du tramway) sera payée, nous pourrons aller plus vite ! » En filigrane, l’Objectif 1 (fonds européen) décroché par Jean-Louis Borloo a débouché, sous la houlette de Francis Decourrière, sur la construction d’un maillage du tramway sur le Valenciennois, et de la rénovation lourde du centre de Valenciennes, pour un coût abyssal dont la trace financière sur le territoire restera indélébile, voire inexpliquée notamment sur la ligne T2.

Ali Ben Yahia, maire de Beuvrages et vice-président du SIMOUV, veut mettre en exergue le travail du SIMOUV : « Schéma cyclable, aire de covoiturage, les bus au GNV, le travail avec l’association ADAV. Ce PDM prend en compte des indicateurs réalistes. Je salue le travail du Président du SIMOUV. »
Enfin, Sandrine Gombert, maire de Petite-Forêt et conseillère régionale, indique que « la région va encore réduire son soutien financier au SIMOUV. Il y a un équilibre financier à trouver. Ce PDM aurait au moins pu prendre en compte la gratuité durant les pics de pollution ! Pour ma part, je pratique le vélo quotidiennement depuis une quinzaine d’années et je ne vois pas actuellement de jeunes. Ils ne sont pas là ! »
L’ERBM
Décidément, l’ERBM est un fil politique très prisé du moment. Le 03 juin dernier, le Président de la République est venu réaffirmer l’engagement initial de la rénovation des cités minières, signé en mars 2017 par Bernard Cazeneuve. En effet, l’ANRU était plutôt dédié aux logements collectifs, voire concentration de maisons individuelles. Sauf que le logement plus diffus des cités minières passait à la trappe. « Nous avons fait l’ERBM avant celui-ci », lance Jean-Marcel Grandame, le vice-président en charge du logement.
Concrètement, les 35 cités minières listées jusqu’en 2027 sont confirmées dans l’ERBM. Bien sûr, outre les logements stricto sensu, les maires ont réussi à intégrer les espaces publics attenants sauf que le financement de ces rénovations/créations a été complexe sur la durée. Sur la CAVM, les 3 cités minières sont confirmées sur Condé-sur-l’Escaut, Vieux-Condé et Fresnes-sur-Escaut. « Nous sommes prêts sur les dossiers ERBM, contrairement à d’autres EPCI moins avancés sur ces sujets », commente le président de la CAVM.
Statuts du syndicat Docks Seine Nord
Comme dans les contrats d’assurance, ce sont (parfois) les délibérations à bas bruit dont la portée est maximale sur l’avenir d’un mode de transport, en l’espèce le fluvial. En effet, les élus communautaires devaient approuver des nouveaux statuts du syndicat Docks Seine Nord, gestionnaire des ports publics sur le Hainaut.
Sur les fonts baptismaux en 2017 avec une représentation équilibrée entre Valenciennes Métropole, La Porte du Hainaut et la CCI Grand Hainaut, ce syndicat change de gouvernance. En effet, les deux EPCI passent donc de 3 à 5 sièges au sein du comité syndical du syndicat mixte tandis que la CCI Grand Hainaut passe de 7 sièges à 1 siège. Evidemment, les contributions respectives seront ajustées avec cette nouvelle répartition. Concrètement, la conduite des ports publics de Saint-Saulve/Bruay et celui de Denain, dans la perspective du futur Canal Seine Nord Europe, passe sous l’égide des élus communautaires et plus consulaires. C’est un énorme changement de gouvernance où la donnée politique sera complètement intégrée aux choix futurs… concernant le transport fluvial partie intégrante du PDM du SIMOUV ! C’est sans doute, la délibération la plus structurante sur le temps long de cette soirée communautaire, car c’est une OPA des agglos sur l’usage et le développement des ports publics du Hainaut.
Le Grand Cavin
C’est le retour du projet sur le site du Grand Cavin. Des pages et des pages ont relaté l’aventure de ce projet sur 90 hectares, décrié par certains, positivé par d’autres, avec une version plus réduite. On passe d’un dossier de 90 hectares à 25 hectares où le logement sera associé à un pôle sportif. Dans ce cadre, nous lançons une étude pour une programmation urbaine avec un premier pré-chiffrage.
Sur ce dossier, Quentin Omont remarque que la Présidence « est plus raisonnable, mais vous n’avez pas renoncé totalement. Je souhaiterai connaître le montant de toutes les études inhérentes à l’étude du projet précédent sur le Grand Cavin, car c’est un fiasco ! »
Le maire de Marly, très concerné par ce dossier, répond tout de go : « Nous partageons des convictions, mais il n’est pas utile d’être outrancier. Arrêtez d’opposer le développement économique et l’écologie. C’est un site écologique remarquable. J’espère que ce nouveau projet participera, comme le précédent, à la renaturation de cette rivière (Grand Cavin). »
Les aides à l’habitat
L’actualité brûlante de « Ma Prime Rénov » éclaire plus encore cette délibération. En effet, la CAVM veut contrôler plus sévèrement les aides à la pierre en faveur des particuliers. « Nous constatons des audits thermiques de complaisance, des arnaques au devis, des mandataires financiers et administratifs où le particulier est écarté. C’est pourquoi, nous allons durcir l’éligibilité des opérateurs bénéficiaires des aides à la rénovation des façades », explique Jean-Marcel Grandame.
Le compte administratif 2024
Quelques chiffres sur cette photo comptable 2024 de l’activité de Valenciennes Métropole. La CAVM est revenue une capacité de désendettement de 2,6 années (bon chiffre) « comme en 2022, malgré notre politique massive d’investissement », souligne Laurent Degallaix. Aucun recours à l’emprunt en 2024 d’où une section d’investissement déficitaire et par suite une utilisation plus abondante de l’autofinancement via l’épargne. Bien sûr, le transfert de la compétence déchets au SIAVED a un impact sur le compte administratif. Enfin, la fin des taxes sur la production, dont une part revenait aux EPCI, est compensée par un pourcentage de TVA. « Nous sommes de fait beaucoup plus dépendants de la consommation des ménages », conclut le Président de la CAVM.
Daniel Carlier
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