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La Gare de Fresnes-sur-Escaut, le prochain tiers-lieu entre mémoire et modernité !

26 octobre 2024 à 05:17

Valérie Fornies : « Nous préservons notre patrimoine communal »

Comme des milliers de promeneurs sur le sentier des Gueules Noires, le passage devant l’ancienne Gare de Fresnes-sur-Escaut suscitait au mieux un questionnement, au pire une déception profonde en présence d’un bâtiment chargé d’histoire se consommant à petit feu ! Pour autant, plus facile à commenter que d’initier un dossier complexe où « la façade, la salle des pas perdus et la toiture de la Gare des Houillères sont classées (en 2011) », souligne Charlotte Nobecourt, la chargée des Grands projets sur la commune. De manière concomitante, ce site fait partie des 353 éléments identifiés par la « Mission Bassin Minier » au sein d’une candidature réussie comme « Bassin minier Patrimoine mondial UNESCO » fin juin 2012. En résumé, un bâtiment intouchable et très complexe à réhabiliter sous la tutelle de l’ABF (Architecte Bâtiment de France) et la validation, ou pas, de la DRAC Hauts de France en surplomb. En résumé, pour une majorité municipale, il faut déjà une véritable volonté politique d’y aller tant le dossier sera un casse-tête administratif et financier.

Charlotte Nobecourt et Valérie Fornies devant l’entrée de la Gare de Fresnes-sur-Escaut, côté cavalier

L’idée a pris son temps pour mûrir, car elle est venue « durant les préparatifs des festivités du tricentenaire de la découverte du charbon sur Fresnes-sur-Escaut (en 1720) », commente Valérie Fornies. Cette manifestation initiée par l’ancien maire, Luc Copin, a conduit à réfléchir sur un projet au long cours pour l’ancienne Gare des Houillères. Plus globalement, Fresnes-sur-Escaut n’est pas la seule commune à bénéficier d’un site remarquable sur son sol, mais beaucoup de maires se cassent les dents sur le financement, voire la faisabilité d’une restauration majuscule. Ainsi, certains édiles vendent au privé une restauration impossible, d’autres détruisent le site faute de moyens financiers et d’un souci de sécurité tout simplement, voire n’est pas dans la ligne politique du premier magistrat, et in fine assez rarement les institutions publiques s’agrègent à ce point sur un projet de cet acabit.

« C’était dans mon programme en 2020 », Valérie Fornies

En digression de cette présentation, Valérie Fornies veut replacer ce projet dans le contexte communal : « Nous préservons notre patrimoine communal, mais il fallait faire un choix durant ce mandat. Faire un raccourci sur des travaux sur l’église Saint-Martin est totalement démagogique. Là, nous avons des valeurs multiples, patrimoniales et culturelles, touristiques, et économiques ».

La salle des pas perdus, classée

Deux détonateurs locaux ont déclenché un travail plus poussé sur ce dossier. « Nous avions une demande du Musée de l’histoire locale et de la Mine, mais aussi une carence au sein de notre Micro-Folie sans FabLab et sans musée numérique. De plus, cette réalisation était dans mon programme en 2020 », précise Valérie Fornies. 

Ensuite, l’originalité de ce projet est qu’il ne repose pas uniquement sur une réhabilitation mémorielle, un lieu de visite touristique stricto sensu. Non, le projet imprime beaucoup plus pour la population locale et territoriale. Ainsi, la proposition retenue est un tiers-lieu avec un estaminet, une salle événementielle modulable, un musée de la mine, un musée numérique et un Fablab, un tout-en-un assez bluffant et très ambitieux pour cette ancienne gare dédiée au transport du charbon. Avec une double entrée, face au sentier des « Gueules Noires », le fameux cavalier Somain-Peruwelz, et ouvert sur la commune de l’autre côté, deux publics peuvent se retrouver dans ce lieu déjà unique. 

« Un engouement financier pour ce projet », Valérie Fornies

Partie en rénovation pour la future salle événementielle

Chemin faisant, la créativité de ce dossier n’a pas laissé insensible les opérateurs publics. Pour un coût annoncé de 4,5 millions d’euros TTC, l’Etat a déjà validé sa participation à travers le fonds vert 2023 et 2024, le Conseil départemental du Nord a déjà signé aussi, la DRAC a quasi tamponné le projet (en terme financier), et le Conseil régional des Hauts de France, tout comme l’Europe, à un très haut niveau, sont en cours d’instruction du dossier, même « Epinorpa (Maison et Cités) et enfin les 20% de la commune », explique Arnaud Bavay, le DGS de Fresnes-sur-Escaut. « Il y a un véritable engouement financier pour ce projet chez les financeurs. Nous attendons les résultats de ces institutions publiques afin de solliciter, ou pas, le FSIC de Valenciennes Métropole », poursuit l’édile de Fresnes-sur-Escaut. Certes, ce n’est pas forcément le propos habituel d’un porteur de projet. Toutefois, il marque de fait la différence d’une réhabilitation hors du commun, à la fois tournée vers le passé et le regard droit devant vers un partage citoyen de ces espaces de vie !

(La nouvelle entrée, côté cavalier)

Bien sûr, les partenaires non financiers sont également moteurs et indispensables comme l’Office de Tourisme de Valenciennes Métropole tout comme celui de la « Mission Bassin Minier » depuis l’origine du dossier. Voilà un bref aperçu d’un agrégat rare autour d’un projet urbi et orbi, la ligne d’arrivée de ce chantier est prévue pour la fin de l’année 2025 pour les Fresnoises, les Fresnois et bien au delà !

Daniel Carlier

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(Fresnes) « Les porteurs du nuages », un regard doux sur la santé mentale !

21 octobre 2024 à 15:00

Les porteurs de nuages, titre très poétique, est un projet d’exposition à l’initiative d’Amélie Hanquet, infirmière au CATTP de Fresnes-sur-Escaut qui en été 2021 décide, à la suite de moments de partages avec ses patients souffrants de problématique de santé mentale, de les mettre en valeur, de déstigmatiser leur image, par le biais de la photographie. 

Elle entre alors en contact, aidée par la FLAC, avec Nicolas Delfort et Selvia Skierska, deux photographes avec des démarches différentes, mais complémentaires ici dans la volonté de dresser des portraits plein d’humanité de ces patients.

Le titre « Les porteurs de nuages » provient d’une des actions de séances de portraits de Selvia, où les patients jouent avec quelque chose d’immatériel, de surréaliste, pouvant être le catalyseur des rêves, des mots, des pensées qui s’échappent. Pendant un an, Selvia a partagé des moments d’ateliers photos aves des volontaires et en résultent des portraits entre rêve et réalité mais pourtant très juste, quand on a l’occasion de rencontrer ces personnes lors de l’exposition. Leur posture, leur personnalité, éclate sur le fond noir de la photographie, leur rendant la noblesse de leur âme.

Nicolas, quant à lui, est venu pendant deux semaines, participer à différents temps (balades, pauses café…) pour y capter des instants simples mais magiques. Il a accompagné ses photos « documentaires » mais poignante de justesse, de texte, mots saisis au vol, et placé sur le papier velin comme juste à leur place. Les mots faisant écho aux photos. Par des mots et des images à la volée, il souhaitait « lever un voile sur les institutions thérapeutiques, et même y mettre un coup de projecteur ». Pour lui, c’est une esthétique de l’ordre du brouillon. Ces photos, « c’est eux, sans surprise »

Ces photographies sont des fenêtres sur des parcours de vie. Amélie Hanquet explique que « chaque voix/voie mérite d’être entendue ». Pour Selvia, c’était un moment très important car c’est la première fois qu’elle montre son travail.

Avec cette série, elle pense avoir trouvé son chemin, sa couleur : le portrait

Elle souhaitait capturer de la façon le plus juste possible le rayonnement d’une personne mais dans l’esprit de la peinture avec le clair-obscur.

Le vernissage a eu lieu le 11 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. Un bel hommage à ceux qui sont souvent passé sous silence. Le nuage, une belle métaphore, de cet état d’entre deux.

L’exposition est à l’initiative de l’hôpital de Valenciennes, avec le soutien de la FLAC, de la ville de Fresnes-sur Escaut, du Quartier et du Cyberlab de Fresnes-sur-Escaut, du collectif losange noir et évidemment d’Amélie Hanquet qui s’est lancée cœur et âme dans ce projet

L’exposition est visible jusqu’au 9 novembre, du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h, et les samedi 19, 21, 26 octobre et 9 novembre.

Jane Huvelle

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