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How to Disable the Camera on the Echo Spot

4 novembre 2024 à 09:18

22 décembre 2017

L'Echo Spot est un excellent réveil de chevet avec Alexa intégrée, mais si vous êtes un peu inquiet à l'idée d'une caméra pointée directement sur votre lit, voici comment la désactiver complètement.

Il existe plusieurs façons de désactiver la caméra de l'Echo Spot. La méthode la plus rapide et la plus simple consiste à appuyer sur le bouton de mise en sourdine situé sur le dessus de l'appareil, entre les deux boutons de volume....

La version plus récente supprime la caméra...
Est-ce que d'avoir une caméra pointée sur son lit supprime l'envie d'acheter un tel réveil ??
https://www.techradar.com/home/smart-speakers/amazon-echo-spot-2024-review


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À partir d’avant-hierFlux principal

Fedpol va utiliser la reconnaissance faciale en Suisse

25 octobre 2024 à 20:02

La police suisse va utiliser la reconnaissance faciale: va-t-elle trop loin?
Le projet s'appelle «Afis 2026». Il permettra à l'Office fédéral de la police de faire des recherches en utilisant la technologie de reconnaissance faciale. Une experte met en garde contre «une atteinte aux droits fondamentaux».

Plus d'un million d'images dans une base de données

Avec les moyens technologiques actuels, ces images de caméra de surveillance ne permettent pas à elles seules de faire avancer l'enquête. En effet, la photo ne peut pas être comparée à la base de données nationale de la police. Aujourd'hui, on ne peut y rechercher que des noms ou des empreintes digitales. Le logiciel ne propose en revanche pas de reconnaissance faciale.

Mais cela devrait changer prochainement. Le Conseil fédéral a approuvé un crédit de 25 millions de francs pour renouveler l'un des principaux systèmes de la police fédérale (Fedpol), prénommé «Système automatisé d'identification des empreintes digitales» (Afis). Le terme officiel est pourtant trompeur, car la base de données ne contient pas seulement les empreintes digitales, mais également un million d'images faciales de quelque 400 000 personnes.

Il s'agit des photos de tous les suspects qui ont récemment fait l'objet d'une identification judiciaire dans le cadre d'une procédure pénale. Ils apparaissent de face et de côté. Parfois, une troisième photo peut également être prise.

Pour les criminels, les photos sont conservées jusqu'à 30 ans. La base de données de la police contient également les photos de tous les demandeurs d'asile enregistrés, consultables pendant deux ans.

L'utilisation de la reconnaissance faciale

Avec le projet Afis 2026, Fedpol acquiert maintenant un logiciel qui lui permet de faire des recherches dans cette base de données en utilisant la technologie de reconnaissance faciale.
Les CFF accusés d'espionner les Suisses pour gagner de l'argent

Dans une vidéo Youtube, Fedpol explique comment la recherche devrait se dérouler à l'avenir dans le cas fictif du braquage (décrit en début d'article). La photo de la caméra de surveillance sera comparée par le logiciel avec la base de données Afis. Le système indiquera ensuite plusieurs résultats positifs. Une équipe d'experts de la police examinera alors la liste des suspects potentiels pour retrouver le bandit recherché.

Toujours selon Fedpol, d'autres crimes pourraient également être résolus par ce système comme le terrorisme, l'enlèvement ou l'abus de cartes de crédit.
La crainte d'une surveillance à outrance

D'un côté, Fedpol vante l'importance de la technologie pour la traque des criminels de demain. De l'autre, l'autorité policière souligne qu'elle n'utilisera ce potentiel technologique que de manière très limitée. En effet, le scandale provoqué par une prétendue technologie de reconnaissance faciale dans les gares CFF a mis en évidence les craintes liées à une surveillance à outrance, comme en Chine par exemple.

Les spécialistes des relations publiques de Fedpol tentent désormais de jouer avec les mots. Dans un communiqué de presse, ils affirment ainsi qu'ils n'introduisent pas de reconnaissance faciale, mais seulement une comparaison des visages.

Cela signifie que les photos ne sont comparées qu'avec la base de données de la police Afis, mais pas avec d'autres sources, par exemple la base de données des cartes d'identité et des passeports, les réseaux sociaux ou encore la surveillance en direct, comme les caméras en fonctionnement dans les aéroports ou aux postes frontières.

La comparaison des visages fonctionne également avec une technologie de reconnaissance faciale. Le visage est mesuré et représenté sous forme de grille de points de données. Il est donc faux d'affirmer qu'il ne s'agit pas de reconnaissance faciale. La vérité est qu'une comparaison de visages est une forme d'application de la reconnaissance faciale.
Revoir les bases légales

De plus, Fedpol affirme dans son communiqué que les systèmes de reconnaissance faciale sont de toute façon «interdits par la loi» en Suisse, ce qui n'est pas correct. Il n'y a pas réellement d'interdiction. Mais il manque les bases légales pour une utilisation plus large que celle prévue.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole de Fedpol a reconnu que la formulation choisie n'était pas correcte. L'erreur de langage du service de communication révèlerait-elle la nervosité des autorités sur le sujet? Il y aurait de quoi. Car les bases légales du projet existent peut-être, mais elles sont minces. Il n'existe à ce sujet qu'une ordonnance du Conseil fédéral datant de 2013, ne donnant pas de directives claires.
Une «atteinte aux droits fondamentaux»

Monika Simmler est professeur de droit pénal à l'Université de Saint-Gall (HSG) et spécialisée dans la reconnaissance faciale. Elle considère les comparaisons faciales prévues comme étant une atteinte grave aux droits fondamentaux, puisque des données personnelles particulièrement sensibles seront traitées. Elle affirme:
«Une autorisation générale au niveau de l'ordonnance n'est pas suffisante pour cela. Les bases légales sont trop générales»

La professeure de droit demande une réglementation au niveau de la loi, notamment pour des raisons de politique démocratique. Les limites du système de reconnaissance faciale prévu devraient alors être clarifiées dans le cadre d'un débat politique et ne pourraient plus être simplement fixées par le Conseil fédéral seul.

La spécialiste salue toutefois aussi la communication de la Confédération. Car jusqu'à présent, il n'était pas clair si les cantons qui utilisaient déjà la technologie de reconnaissance faciale avaient légalement le droit de le faire. Cette question doit désormais être clarifiée.
«D'un point de vue juridique, il est réjouissant que le Conseil fédéral affirme clairement que tous les autres types d'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par l'Etat n'ont pas de base légale et sont donc illégaux.»
Monika Simmler, professeur de droit pénal à l'Université de Saint-Gall et spécialisée dans la reconnaissance faciale

Cela coupe l'herbe sous le pied des polices cantonales qui l'utilisent déjà aujourd'hui, car l'utilisation n'est autorisée que par Fedpol.
D'autres pays vont beaucoup plus loin

Avec l'acquisition de logiciels, la Suisse introduit quelque chose que les pays voisins font déjà depuis longtemps. En Allemagne, en Autriche et en France, des systèmes similaires sont déjà en place.

Mais il y a aussi des pays démocratiques qui vont beaucoup plus loin. En Angleterre, des caméras sont utilisées pour effectuer une reconnaissance faciale en direct. Aux Etats-Unis, la police de nombreux Etats est autorisée à utiliser la technologie de reconnaissance faciale pour comparer également les photos des suspects avec la base de données des permis de conduire et des cartes d'identité. Plus de 64 millions d'Américains sont concernés.

En revanche, s'il existe en Suisse une photo de surveillance de l'auteur d'un crime, la police s’estime chanceuse. De plus, elle ne peut progresser que si la personne recherchée est déjà connue de la police. Elle n'a pas le droit, comme le FBI, d'accéder à la base de données des documents d'identité contenant les photos d'identité des 8,7 millions d'habitants.
«Il faudrait pouvoir fouiller les réseaux»

La Conseillère nationale PLR en charge de la sécurité, Maja Riniker affirme:
«Personnellement, je pense que la police devrait pouvoir utiliser plus souvent la reconnaissance faciale. Les enquêteurs devraient également pouvoir fouiller les médias sociaux. Ceux qui ne sont pas d'accord ne doivent simplement pas télécharger de photos d'eux.»
Maja Riniker, Conseillère nationale PLR en charge de la sécurité

Dans les cas les plus graves, elle serait également favorable à ce que la police puisse utiliser, pour une durée limitée, des caméras de vidéosurveillance à reconnaissance faciale sur les lieux publics dans le cadre d'une recherche.

Cependant, elle part du principe que ces demandes ne sont actuellement pas susceptibles de réunir une majorité. «J'ai l'impression que la société est devenue plus critique envers l'Etat depuis les mesures du Covid-19», dit-elle. Le oui de justesse à la loi antiterroriste PMT a également montré que des mesures plus ambitieuses n'ont actuellement que peu de chances d'aboutir.
Des progrès technologiques

Avec les progrès technologiques, cela pourrait toutefois changer à l'avenir. Il y a dix ans, moins de 80% des photos de bonne qualité étaient correctement reconnues lors d'une comparaison faciale. Cela a suscité des critiques. En effet, dans les procédures pénales, une personne serait alors soupçonnée à tort dans un cas sur cinq. Aujourd'hui, le taux de réussite est de plus de 99%.

La reconnaissance des visages à la peau noire reste toutefois un problème. Ceux-ci sont identifiés de manière moins fiable que les visages de couleur blanche. En effet, plus la peau est foncée, plus le logiciel a de difficultés. Cela est principalement dû au fait qu'un ton de peau très foncé a le même effet qu'une photo sous-exposée: les contours sont moins reconnaissables. Les programmes doivent également être améliorés sur ce point.

Pour Fedpol, l'amélioration de cette technologie justifie son introduction prévue.


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SunAéro, un panneau solaire qui permet de se chauffer gratuitement, « jusqu’à 5 ° C en plus »

Par : Marc Odilon
12 octobre 2024 à 08:00

Conçu par Solar Brother, le panneau solaire thermique SunAéro arbore une conception intelligente qui lui permet de chauffer l’intérieur des bâtiments et de faire office de déshumidificateur d'air ainsi que de déshydrateur.

L’article SunAéro, un panneau solaire qui permet de se chauffer gratuitement, « jusqu’à 5 ° C en plus » est apparu en premier sur NeozOne.

Unveiling Venezuela’s Repression: Surveillance and Censorship Following July’s Presidential Election | Electronic Frontier Foundation

28 septembre 2024 à 22:00

Ce billet a été rédigé par Laura Vidal (PhD), chercheuse indépendante dans le domaine de l'apprentissage et des droits numériques.

Il s'agit de la première partie d'une série. La deuxième partie sur l'héritage de la surveillance de l'État vénézuélien se trouve ici.

https://www.eff.org/deeplinks/2024/09/unveiling-venezuelas-repression-legacy-state-surveillance-and-control

Alors que des milliers de Vénézuéliens sont descendus dans les rues du pays pour exiger la transparence des résultats des élections de juillet, la répression qui s'en est suivie a été décrite comme la plus sévère à ce jour, la technologie jouant un rôle central dans la facilitation de cette répression.

Les élections présidentielles au Venezuela ont marqué le début d'un nouveau chapitre dans la crise politique que traverse le pays. Depuis le 28 juillet, les forces de sécurité du pays se sont livrées à une répression sévère des manifestations, qui a fait 20 morts. Les résultats annoncés par le gouvernement, qui a annoncé la réélection de Nicolás Maduro, ont été vivement contestés par les dirigeants politiques du Venezuela, ainsi que par l'Organisation des États américains (OEA) et les gouvernements de toute la région.

Dans les jours qui ont suivi l'élection, l'opposition, menée par les candidats Edmundo González Urrutia et María Corina Machado, a contesté la décision du Conseil national électoral (CNE) d'accorder la présidence à M. Maduro. Ils ont appelé à une plus grande transparence dans le processus électoral, notamment en ce qui concerne la publication des feuilles de comptage originales, qui sont essentielles pour confirmer ou contester les résultats des élections. À l'heure actuelle, ces feuilles de décompte originales ne sont pas publiées.

En réponse au manque de données officielles, la coalition de soutien à l'opposition - connue sous le nom de Comando con Venezuela - a présenté les feuilles de comptage obtenues par les témoins de l'opposition dans la nuit du 29 juillet. Celles-ci ont été rendues publiques sur un portail indépendant nommé "Presidential Results 2024", accessible à tout internaute disposant d'une carte d'identité vénézuélienne.

Le gouvernement a répondu par la répression et de nombreux exemples de répression et de violence soutenus par la technologie. L'appareil de surveillance et de contrôle a été intensifié, comme le déploiement accru de VenApp, une application de surveillance lancée à l'origine en décembre 2022 pour signaler les défaillances des services publics. Promue par le président Nicolás Maduro comme un moyen pour les citoyens de dénoncer leurs voisins, VenApp a été intégrée dans le système plus large de contrôle de l'État, encourageant les citoyens à signaler les activités jugées suspectes par l'État et enracinant davantage une culture de la surveillance.

D'autres rapports font état de l'utilisation de drones dans diverses régions du pays. L'augmentation des détentions et des fouilles dans les aéroports a particulièrement affecté les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et d'autres groupes vulnérables. À cela s'ajoutent l'annulation des passeports et d'autres formes d'intimidation, créant un environnement dans lequel beaucoup se sentent piégés et craignent de s'exprimer.

L'effet combiné de ces tactiques est le sentiment omniprésent qu'il est plus sûr de ne pas se faire remarquer. De nombreuses ONG ont commencé à réduire la visibilité de leurs membres sur les médias sociaux, certaines personnes ont refusé des interviews, ont publié des documents sur les violations des droits de l'homme sous des noms génériques et des journalistes se sont tournés vers des avatars générés par l'IA pour protéger leur identité. De plus en plus, les gens règlent leurs profils de médias sociaux sur privé et changent leurs photos de profil pour cacher leurs visages. En outre, beaucoup envoient désormais des informations sur ce qui se passe dans le pays à leurs réseaux à l'étranger par crainte de représailles.

Ces actions conduisent souvent à des détentions arbitraires, les forces de sécurité exhibant publiquement les personnes arrêtées comme des trophées, en utilisant des documents sur les médias sociaux et des conseils d'informateurs pour justifier leurs actions. Ces tactiques visent clairement à intimider et ont permis de réduire de nombreuses personnes au silence. Cette répression numérique s'accompagne souvent de tactiques hors ligne, telles que le marquage des résidences des personnalités de l'opposition, ce qui renforce encore le climat de peur.

Cependant, cet aspect numérique de la répression est loin d'être un développement soudain. Ces événements récents sont l'aboutissement d'années d'efforts systématiques pour contrôler, surveiller et isoler la population vénézuélienne - une stratégie qui s'inspire à la fois de décisions nationales et du manuel de jeu d'autres régimes autoritaires.

En réponse, la société civile vénézuélienne continue de résister et, en août, l'EFF s'est jointe à plus de 150 organisations et individus dans une lettre ouverte soulignant la violence politique favorisée par la technologie au Venezuela. Pour en savoir plus sur l'histoire de la surveillance du Venezuela et de la résistance de la société civile, consultez la deuxième partie de cette série, disponible ici.

https://www.eff.org/deeplinks/2024/09/unveiling-venezuelas-repression-legacy-state-surveillance-and-control


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Unveiling Venezuela’s Repression: A Legacy of State Surveillance and Control | Electronic Frontier Foundation

28 septembre 2024 à 21:58

Ce billet a été rédigé par Laura Vidal (PhD), chercheuse indépendante dans le domaine de l'apprentissage et des droits numériques.

Il s'agit de la deuxième partie d'une série. La première partie sur la surveillance et le contrôle autour de l'élection de juillet est ici:

https://www.eff.org/deeplinks/2024/09/unveiling-venezuelas-repression-surveillance-and-censorship-following-julys

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement vénézuélien a méticuleusement construit un cadre de surveillance et de répression, qui a été dénoncé à maintes reprises par la société civile et les défenseurs des droits numériques dans le pays. Cet appareil repose sur un accès restreint à l'information, la censure, le harcèlement des journalistes et la fermeture de médias. L'utilisation systématique des technologies de surveillance a créé un réseau complexe de contrôle.

Les forces de sécurité s'appuient de plus en plus sur des outils numériques pour surveiller les citoyens, arrêtant fréquemment les gens pour vérifier le contenu de leur téléphone et détenant ceux dont les appareils contiennent du matériel antigouvernemental. Les systèmes d'identification numérique du pays, Carnet de la Patrie et Sistema Patria - établis en 2016 et liés aux programmes de protection sociale - ont également été utilisés comme une arme contre la population en liant l'accès aux services essentiels à l'affiliation au parti au pouvoir.

La censure et le filtrage d'Internet au Venezuela sont devenus omniprésents avant la récente période électorale. Le gouvernement a bloqué l'accès aux médias, aux organisations de défense des droits de l'homme et même aux réseaux privés virtuels (VPN), restreignant ainsi l'accès à des informations essentielles. Les plateformes de médias sociaux comme X (anciennement Twitter) et WhatsApp ont également été ciblées et devraient être réglementées, le gouvernement accusant ces plateformes d'aider les forces d'opposition à organiser un "coup d'État fasciste" et de propager la "haine" tout en encourageant une "guerre civile".

Le blocage de ces plateformes ne limite pas seulement la liberté d'expression, mais sert également à isoler les Vénézuéliens de la communauté mondiale et de leurs réseaux dans la diaspora, une communauté d'environ 9 millions de personnes. La rhétorique du gouvernement, qui qualifie la dissidence de "cyberfascisme" ou de "terrorisme", fait partie d'un discours plus large qui cherche à justifier ces mesures répressives tout en maintenant une menace constante de censure, étouffant encore plus la dissidence.

En outre, on craint de plus en plus que la stratégie du gouvernement ne se traduise par des fermetures plus importantes des médias sociaux et des plateformes de communication si les manifestations de rue deviennent plus difficiles à contrôler, ce qui met en évidence les limites auxquelles le régime est prêt à aller pour maintenir sa mainmise sur le pouvoir.

La peur est un autre outil puissant qui renforce l'efficacité du contrôle gouvernemental. Des actions telles que les arrestations massives, souvent diffusées en ligne, et l'exposition publique des détenus créent un effet de refroidissement qui fait taire les dissidents et fracture le tissu social. La coercition économique, combinée à une surveillance omniprésente, favorise la méfiance et l'isolement, brisant les réseaux de communication et de confiance qui aident les Vénézuéliens à accéder à l'information et à s'organiser.

Cette stratégie délibérée vise non seulement à supprimer l'opposition, mais aussi à démanteler les connexions mêmes qui permettent aux citoyens de partager des informations et de se mobiliser pour des manifestations. La peur qui en résulte, aggravée par la difficulté à percevoir toute l'étendue de la répression numérique, renforce l'autocensure et l'isolement. Il est alors plus difficile de défendre les droits de l'homme et d'obtenir un soutien international contre les pratiques autoritaires du gouvernement.

La réponse de la société civile

Malgré l'environnement répressif, la société civile vénézuélienne continue de résister. Des initiatives telles que Noticias Sin Filtro et El Bus TV sont apparues comme des moyens créatifs de contourner la censure et de tenir le public informé. Ces efforts, ainsi que les campagnes éducatives sur la sécurité numérique et l'utilisation innovante de l'intelligence artificielle pour diffuser des informations vérifiées, démontrent la résilience des Vénézuéliens face à l'autoritarisme. Cependant, les défis restent considérables.

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et son rapporteur spécial pour la liberté d'expression (SRFOE) ont condamné la violence institutionnelle qui se produit au Venezuela, la qualifiant de terrorisme d'État. Pour saisir toute l'ampleur de cette crise, il est essentiel de comprendre que cette répression n'est pas une simple série d'actions isolées, mais un effort global et systématique qui se développe depuis plus de 15 ans. Elle combine des éléments d'infrastructure (en maintenant les services essentiels à peine fonctionnels), le blocage des médias indépendants, une surveillance omniprésente, l'incitation à la peur, l'isolement et des stratégies législatives conçues pour fermer l'espace civique. Avec l'approbation récente d'une loi visant à restreindre sévèrement le travail des organisations non gouvernementales, l'espace civique au Venezuela est confronté à son plus grand défi.

Le fait que cette répression intervienne dans un contexte de violations généralisées des droits de l'homme laisse penser que les prochaines étapes du gouvernement pourraient consister en une répression encore plus sévère. Le bras numérique de la propagande gouvernementale s'étend bien au-delà des frontières du Venezuela, tentant de faire taire les voix à l'étranger et d'isoler le pays de la communauté mondiale.

La situation au Venezuela est désastreuse et l'utilisation de la technologie pour faciliter la violence politique représente une menace importante pour les droits de l'homme et les normes démocratiques. Alors que le gouvernement continue de resserrer son emprise, la communauté internationale doit s'élever contre ces abus et soutenir les efforts visant à protéger les droits et libertés numériques. L'affaire vénézuélienne n'est pas seulement une question nationale, mais aussi une question mondiale, qui illustre les dangers d'un pouvoir étatique incontrôlé à l'ère numérique.

Toutefois, cette affaire constitue également une occasion d'apprentissage essentielle pour la communauté mondiale. Il met en évidence les risques de l'autoritarisme numérique et la manière dont les gouvernements peuvent s'influencer et renforcer leurs stratégies répressives respectives. Dans le même temps, il souligne l'importance d'une société civile organisée et résiliente - en dépit de tant de défis - ainsi que la puissance d'un réseau d'acteurs engagés à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

Ces efforts collectifs offrent des possibilités de résister à l'oppression, de partager des connaissances et de construire une solidarité au-delà des frontières. Les leçons tirées du Venezuela devraient inspirer les stratégies mondiales visant à protéger les droits de l'homme et à contrer la propagation des pratiques autoritaires à l'ère numérique.

Une lettre ouverte, organisée par un groupe de défenseurs vénézuéliens des droits numériques et des droits de l'homme, appelant à la fin de la violence politique basée sur la technologie au Venezuela, a été publiée par Access Now et reste ouverte aux signatures.


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IA META formulaire opposition à son utilisation facebook

21 septembre 2024 à 17:08

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Facebook considers adding profile photos to facial recognition | Reuters

18 septembre 2024 à 19:17

Facebook envisage d'ajouter les photos de profil à la reconnaissance faciale
Par Alexei Oreskovic

August 29, 20136:20 PM GMT+2Mis à jour il y a 11 ans

SAN FRANCISCO (Reuters) - Facebook Inc envisage d'intégrer la plupart des photos de profil de ses plus d'un milliard de membres dans sa base de données de reconnaissance faciale en pleine expansion, élargissant ainsi le champ d'application de la technologie controversée du réseau social.
Cette possible évolution, révélée jeudi par Facebook dans une mise à jour de sa politique d'utilisation des données, vise à améliorer les performances de sa fonction "Tag Suggest". Cette fonction utilise la technologie de reconnaissance faciale pour accélérer le processus d'étiquetage ou de "marquage" des amis et des connaissances qui apparaissent sur les photos publiées sur le réseau.

Actuellement, la technologie identifie automatiquement les visages sur les photos nouvellement téléchargées en les comparant uniquement aux clichés précédents sur lesquels les utilisateurs ont été étiquetés. Les utilisateurs de Facebook peuvent choisir de supprimer les étiquettes qui les identifient sur les photos publiées par d'autres sur le site.

Ces modifications interviendraient à un moment où les pratiques de Facebook et d'autres sociétés Internet en matière de protection de la vie privée font l'objet d'un examen minutieux, à la suite de la révélation d'un programme de surveillance électronique du gouvernement américain.

Facebook, Google Inc et d'autres entreprises ont insisté sur le fait qu'elles n'ont jamais participé à un programme donnant au gouvernement un accès direct à leurs serveurs informatiques et qu'elles ne fournissent des informations qu'en réponse à des demandes spécifiques, après un examen approfondi et dans la mesure où la loi l'exige.

Erin Egan, responsable de la protection de la vie privée chez Facebook, a déclaré que l'ajout des photos de profil publiques des membres permettrait aux utilisateurs de mieux contrôler leurs informations personnelles, en facilitant l'identification des photos publiées sur lesquelles ils apparaissent.

"Notre objectif est de faciliter le marquage afin que les gens sachent quand il y a des photos d'eux sur notre service", a déclaré Erin Egan.

Elle a souligné que les utilisateurs de Facebook qui ne sont pas à l'aise avec la technologie de reconnaissance faciale pourront toujours se désengager de la fonction "Tag Suggest", auquel cas la photo du profil public de la personne ne sera pas incluse dans la base de données de reconnaissance faciale.

La technologie de reconnaissance faciale est un sujet sensible pour les entreprises technologiques, qui suscite des inquiétudes chez certains défenseurs de la vie privée et représentants des pouvoirs publics. Tag Suggest, que l'entreprise a introduit en 2011, n'est pas disponible en Europe en raison des inquiétudes soulevées par les autorités de régulation de ce pays.

Le réseau social de Google, Google+, utilise également une technologie similaire, mais nécessite le consentement de l'utilisateur. Google a également interdit aux fabricants de logiciels tiers d'utiliser la technologie de reconnaissance faciale dans les applications conçues pour son ordinateur portable Glass.

M. Egan a déclaré que Facebook n'utilisait pas actuellement la technologie de reconnaissance faciale pour d'autres fonctions, mais que cela pourrait changer.

"Puis-je affirmer que nous n'utiliserons jamais la technologie de reconnaissance faciale à d'autres fins ? Absolument pas", a déclaré Mme Egan. Mais, a-t-elle ajouté, "si nous décidons de l'utiliser à d'autres fins, nous continuerons à fournir aux gens de la transparence à ce sujet et nous continuerons à leur donner le contrôle".

Facebook a également modifié sa déclaration des droits et responsabilités jeudi, en ajoutant et en modifiant la formulation de sorte que les membres de moins de 18 ans soient considérés comme ayant affirmé qu'un parent ou un tuteur légal a accepté de permettre aux spécialistes du marketing d'utiliser certaines de leurs informations personnelles dans les publicités.

Cette nouvelle formulation est le résultat d'un récent règlement judiciaire approuvé par un tribunal concernant les publicités "histoires sponsorisées".

Reportage d'Alexei Oreskovic ; Rédaction de Lisa Shumaker


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How Croatian Wikipedia Made a Concentration Camp Disappear | Balkan Insight

16 septembre 2024 à 12:42

Comment la Wikipédia croate a fait disparaître un camp de concentration
Sven Milekic
Zagreb, ZAGREB
BIRN
26 mars 201807:37

Contrairement à Wikipédia dans d'autres langues, la version croate désigne le camp de concentration de Jasenovac de la Seconde Guerre mondiale comme un "camp de collecte" - tout en minimisant les crimes fascistes et en ignorant les controverses de la droite.

Cet article est également disponible dans cette langue : Shqip Macédonien Bos/Hrv/Srp

Avec ses sentiments nationalistes, ses erreurs factuelles, son manque de références académiques et ses omissions sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, la Wikipedia croate n'est pas une source fiable, ont déclaré des analystes à BIRN.

Les articles qui font référence au mouvement fasciste croate Ustasa de la Seconde Guerre mondiale et à ses crimes sont critiqués comme étant particulièrement peu fiables, idéologiquement chargés et imprécis, minimisant ainsi les crimes.

L'exemple le plus clair est celui du plus grand camp de concentration de l'Ustasa, Jasenovac, qui, dans le titre de l'article croate de Wikipedia, est appelé "Jasenovac Collection Camp" - un terme qui n'a pas les mêmes connotations négatives que celui de "camp de concentration".

Selon le site commémoratif de Jasenovac, l'Ustasa a tué plus de 83 000 Serbes, Juifs, Roms et antifascistes dans le camp entre 1941 et 1945.

Le camp a été utilisé comme camp de concentration, comme camp de travail - le travail étant utilisé pour affaiblir physiquement les détenus et provoquer leur mort - et comme camp de la mort, car de nombreux détenus ont été exécutés sur différents sites du système du camp immédiatement ou peu de temps après leur arrivée.

L'extrême droite croate fait souvent référence à Jasenovac comme à un camp de "collecte", de "travail" ou de "punition".

Les entrées Wikimedia dans d'autres langues - anglais, français, allemand, italien, espagnol et russe - font référence à Jasenovac en tant que camp de concentration ou d'extermination dans leurs titres.

Mais sur la Wikipédia croate, même le plus grand camp de la mort nazi, Auschwitz, est désigné dans le titre de l'entrée comme le "Camp de collection d'Auschwitz".
L'entrée sur Auschwitz dans la Wikipédia croate se réfère également à ce camp en tant que "camp de collection". Photo : Écran d'impression de Wikipédia.

Hrvoje Klasic, historien à la Faculté des sciences humaines et sociales de Zagreb, a déclaré à BIRN qu'"il y a une grande différence" entre la Wikipédia anglophone et la Wikipédia croate.

Il explique qu'il dit parfois à ses étudiants de chercher quelque chose sur la Wikipédia anglophone si l'article contient de nombreuses références académiques et scientifiques.

"En revanche, je ne donnerais jamais la Wikipédia croate à mes étudiants s'ils veulent apprendre quelque chose sur l'histoire de la Croatie. J'ai moi-même constaté qu'un certain nombre d'articles et de sujets sont rédigés d'une manière complètement révisionniste, avec un fort accent nationaliste et, j'oserais dire, un sentiment pro-Ustasa", a déclaré M. Klasic, affirmant que les entrées sur la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie socialiste et la guerre de Croatie dans les années 1990 sont des exemples de ce qui se passe en Croatie.

Alors que l'article sur le camp de Jasenovac en anglais comporte 187 notes de référence, 37 références à des livres et deux à des articles universitaires, la version croate comporte 57 notes de référence - dont un grand nombre provient de médias de droite et de blogs privés - et seulement trois livres.

M. Klasic a déclaré que, bien que Jasenovac ait été en partie un camp de travail, il est trompeur de le désigner uniquement comme tel.

"C'est la même chose que si j'écrivais un livre sur le Troisième Reich et que j'indiquais simplement que pendant cette période, l'emploi et la production industrielle ont augmenté, ce qui signifie que le niveau de vie des citoyens s'est amélioré. Tout cela est correct si l'on exclut tout ce qui est arrivé à tous ceux qui n'étaient pas considérés comme faisant partie de la nation allemande", a-t-il déclaré.

Il a également affirmé qu'en qualifiant Jasenovac de simple camp de collecte et de travail, on utilisait "le même langage" que la propagande de l'Ustasa, qui ne mentionnait pas publiquement les meurtres commis dans le camp. Tout cela minimise les crimes commis à Jasenovac, a déclaré M. Klasic.

BIRN a demandé un commentaire aux administrateurs de la Wikipedia croate, mais n'a pas reçu de réponse.

Dans la section de discussion de l'entrée sur Jasenovac, où les lecteurs peuvent poser des questions aux administrateurs, ils ont été interrogés sur l'utilisation du terme "camp de collecte" en 2012.

Un administrateur utilisant le pseudonyme SpeedyGonsales a répondu que le camp était officiellement appelé "camp de collecte de Jasenovac" par l'Ustasa et que la description "camp de concentration" n'était qu'une "expression familière".

"Sans explication valable, je ne vois pas de raison de faire violence à l'article sur le plan factuel et linguistique au profit d'une expression familière. Wikipédia est une encyclopédie, respectons les principes d'une encyclopédie", a déclaré SpeedyGonsales.
En anglais, Wikipédia qualifie Jasenovac de "camp de concentration", tandis qu'en allemand, elle met "KZ", un acronyme pour Konzentrationslager (camp de concentration). Photo : Capture d'écran de Wikipédia.

Goran Hutinec, historien à la Faculté des sciences humaines et sociales de Zagreb, a déclaré que le problème réside dans le fait que le nom officiel de Jasenovac "ne décrit pas vraiment la fonction du camp".

"On dirait que quelqu'un n'est pas conscient que le terme utilisé à l'époque [camp de collecte] n'a pas la même signification aujourd'hui. Je veux dire qu'il avait en partie cette fonction... mais il est clair qu'il ne s'agissait pas uniquement de cette fonction", a déclaré M. Hutinec à BIRN.

Il a ajouté que Jasenovac était utilisé pour l'internement temporaire de prisonniers politiques - comme l'homme politique croate Vlatko Macek, qui a passé cinq mois à Jasenovac avant d'être libéré - ainsi que pour l'exécution de personnes "qui n'entraient même pas dans le camp à leur arrivée, mais étaient rapidement transportées vers les sites de mise à mort voisins".

M. Hutinec a fait valoir que même Auschwitz avait "dix objectifs différents pour lesquels il a été utilisé" - camp de la mort et camp de travail, entre autres. Il a ajouté que l'on pouvait en dire autant de Jasenovac et d'autres camps de la Seconde Guerre mondiale gérés par l'Ustasa.

Il a également affirmé que la Wikipédia croate présentait "de nombreuses lacunes, des erreurs factuelles et un langage idéologiquement chargé" par rapport aux versions anglaise et allemande.

L'entrée Jasenovac de la Wikipédia croate comporte encore d'autres sections contestées.

Près de 40 % de l'entrée sur Jasenovac est consacrée à des allégations selon lesquelles la liste nom par nom des victimes du camp - compilée par le site commémoratif de Jasenovac - est fausse.

Elle met en évidence des allégations selon lesquelles le nombre de personnes tuées a été manipulé, et parle également d'un camp dirigé par des communistes après la Seconde Guerre mondiale sur le même site, bien qu'il n'y ait aucune preuve historique valable de son existence.

Dans ces passages, la Wikipedia croate se concentre principalement sur une ONG très controversée basée à Zagreb, appelée la Société pour la recherche sur le triple camp de Jasenovac. Cette ONG regroupe essentiellement des personnes qui ne sont pas des historiens professionnels et qui estiment le nombre de morts à 1 500, soit un chiffre nettement inférieur à celui des autres historiens.

Dans l'entrée consacrée à Jasenovac, la Wikipedia croate accorde à Igor Vukic, secrétaire de l'association et journaliste professionnel, le même crédit qu'aux historiens professionnels.
La Wikipédia espagnole qualifie Jasenovac de "camp de concentration" et la Wikipédia française de "camp d'extermination". Photo : Capture d'écran de Wikipédia.

La version anglaise mentionne les différends concernant le nombre de morts du camp, en donnant des chiffres qui ont été avancés par de nombreux historiens, démographes et autres, mais elle ne dit pas que les chiffres actuels ont été manipulés, ni ne mentionne le prétendu camp communiste d'après-guerre dont l'existence est revendiquée par la Société.

Au contraire, la version anglaise accorde beaucoup d'espace à la description des conditions de vie dans le camp, aux meurtres de masse qui y ont été commis et au fait que de nombreuses personnes arrivant à Jasenovac étaient "programmées pour une extermination systématique".

Pour décrire les conditions de vie, les crimes et les meurtres commis dans le camp, la Wikipedia croate donne une citation d'un ancien détenu et une phrase supplémentaire.

La différence marquée dont fait preuve la Wikipédia croate lorsqu'elle couvre le passé de l'Ustasa peut être observée dans les entrées relatives au chef du mouvement, Ante Pavelic.

"Ante Pavelic... était un général fasciste croate et un dictateur militaire qui a fondé et dirigé l'organisation ultranationaliste fasciste connue sous le nom d'Ustase en 1929 et a gouverné l'État indépendant de Croatie, un État fasciste nazi fantoche construit à partir de la Yougoslavie par les autorités de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste", peut-on lire dans la première phrase de l'article en anglais.

La deuxième phrase mentionne des crimes à grande échelle contre les Serbes, les Juifs, les Roms et les antifascistes.

L'encyclopédie croate Wikipédia décrit M. Pavelic comme "un homme politique croate, avocat, dirigeant et fondateur du régime Ustasa et poglavnik [chef] de l'État indépendant de Croatie".

À qui appartient la Wikipédia croate ?

La Wikimedia Foundation Inc, une ONG caritative à but non lucratif basée aux États-Unis, est propriétaire de la version croate de Wikipédia.

Cependant, la Wikimedia Foundation n'est pas le fondateur de la version croate et n'accepte pas d'être responsable de l'exactitude de ses articles. Elle insiste sur le fait qu'elle n'a aucun pouvoir sur les entrées de Wikipédia en langue croate.

Tous les administrateurs et associés de la Wikipédia croate sont des bénévoles.

La version anglaise accorde plusieurs fois plus d'espace aux crimes du régime de Pavelic et à sa nature dictatoriale.

Toujours sur le thème de l'Ustasa, dans son article sur le réalisateur croate Jakov Sedlar, la Wikipédia croate passe sous silence toutes les controverses qui ont entouré son documentaire sur le camp, "Jasenovac - The Truth" (Jasenovac - La vérité).

Le film, dont la première a eu lieu à Zagreb en avril 2016, a été vivement critiqué pour avoir semblé minimiser les crimes commis dans le camp.

Alors que l'entrée croate de Wikipedia ne mentionne pas du tout la question, la version anglaise comporte une section entière intitulée "Controverses", ainsi qu'un article distinct sur le film, mentionnant toutes les preuves présumées que Sedlar a utilisées et qui ont été contestées.

La Wikipedia croate n'examine pas non plus d'autres personnalités publiques controversées.

Dans son article sur l'ancien ministre de la culture Zlatko Hasanbegovic, la Wikipédia croate passe complètement sous silence la découverte par l'hebdomadaire Novosti qu'il a écrit un article pour un bulletin pro-fasciste appelé l'État indépendant de Croatie en 1996, dans lequel il décrit l'Ustasa comme des "héros et des martyrs". La Wikipédia anglophone le mentionne et propose des liens.

Les personnalités de gauche sont beaucoup plus surveillées par la Wikipédia croate.

Dans l'entrée "Extrémisme de gauche en Croatie", Vesna Terselic, militante pacifiste chevronnée, Milorad Pupovac, dirigeant des Serbes de Croatie, et certaines organisations antifascistes sont cités comme des partisans de l'extrémisme qui bloquent les tentatives d'élucidation des crimes de l'ère communiste.

Parfois, certains contributeurs de la Wikipédia croate sont allés trop loin et les administrateurs - qui approuvent tous les articles - ont dû intervenir pour apporter des modifications.

Lorsque Predrag Lucic, journaliste, rédacteur en chef, écrivain et l'un des fondateurs du légendaire magazine anti-establishment Feral Tribune est décédé en janvier, l'entrée initiale de la Wikipédia croate offrait une description quelque peu insultante de ses réalisations.

"En se moquant de personnes ayant des positions politiques différentes, il a obtenu un succès considérable parmi les yougonostalgiques, les admirateurs du communisme et les opposants à la Croatie indépendante. Il n'y a pas un seul article journalistique sérieux [de Lucic] auquel un critique culturel donnerait une note de passage", peut-on lire.

Plus d'informations ici :

  • Le nombre de morts de Jasenovac en Croatie : Un jeu de chiffres politique
  • Une manifestation à Zagreb remet en question le nombre de morts dans les camps de concentration
  • L'extrême droite croate s'appuie sur la diaspora
  • Le Congrès juif mondial exhorte la Croatie à débattre de l'Holocauste
  • Les photos du camp de concentration de Jasenovac montrent la réalité de l'après-guerre

https://pastebin.com/RfmHXRq9
https://www.youtube.com/watch?v=VNxelIaXLBg


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