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Deno 2.0 est là

Le temps où Node.js régnait en maître comme la solution incontournable pour exécuter du code JavaScript côté serveur est-il révolu ? En tout cas, il a aujourd’hui des challengers de taille comme Bun (qui pourrait lui aussi mériter une dépêche) ou Deno. C'est donc de ce dernier qu'il sera question dans cette dépêche, à l'occasion de la sortie de sa version 2.0

Sommaire

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Pour rappel

Deno est un runtime JavaScript et TypeScript. Il a vu le jour suite au constat de Ryan Dahl (créateur aussi de Node.js), que Node avait des problèmes de conceptions, et qu'il était nécessaire de repartir de zéro en tenant compte de l'expérience de Node pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Il imagine Deno comme un runtime avec un modèle de sécurité par défaut plus strict. Les programmes Deno n'ont pas accès au système de fichiers, au réseau ou à l'environnement, sauf si on leur accorde explicitement ces permissions. Deno est écrit en Rust, et se base sur le moteur JavaScript V8 de Google. Deno se distingue également de Node en offrant la possibilité d'importer les dépendances via des URL, mettant en cache chaque module lors de l’importation pour améliorer la vitesse d’exécution.

La mascotte !

La première chose notable quand on passe de Node.js à Deno, c'est sa mascotte ! En effet, même si Node.js possède bien une petite tortue comme mascotte, celle-ci n'est utilisée nulle part ! Personnellement, j'ai toujours trouvé bien plus chouettes les projets qui ont des petites bestioles comme mascotte (Mozilla, Tux …). Et chez Deno, le dinosaure mascotte est omniprésent sur tout le site. Et en plus, à l'occasion de la version 2.0, on peut habiller notre dino sur la home page du projet ! Et ça c'est cool ! Voici le mien, qui est en compagnie de Ferris, la mascotte officieuse de Rust !

Mon dino

Bon, comme je ne suis pas sûr que tout le monde partage ma passion pour les mascottes, on va passer au côté plus technique ! 🤣

Deno 1.x, des débuts difficiles !

La version 1.0 sortie en mai 2020 a du mal à se faire une place et reste dans l'ombre de son grand frère. En effet, même si Deno offre un grand lot de nouveautés et est plus sécurisé par défaut, la très large adoption de Node et le fait que les projets développés pour Node ne sont pas forcément compatibles avec Deno rend l’adoption de ce dernier difficile. De plus, l'utilisation de CDN plutôt que d'installer les dépendances localement (dans le répertoire node_modules) a certes de nombreux avantages, mais cela rend votre projet dépendant de disponibilité du réseau ou peut entraîner des problèmes de performances si le CDN est éloigné géographiquement.

Les nouveautés de la version 2.0

Deno est désormais 100% compatible avec Node.js, et un gestionnaire de paquets officiel a vu le jour. Vous pouvez maintenant utiliser deno add et deno removepour ajouter ou retirer un paquet à votre projet.

Autour du projet Deno, JavaScript Registry (JSR) un dépôt de paquets JavaScript universel !

Le registre NPM s'est construit autour de Node.js afin de gérer facilement les dépendances de nos projets. Il a donc été développé pour Node.js à une époque où Node était la seule solution pour exécuter du code JavaScript côté serveur. En près de 15 ans, le registre NPM a rassemblé un peu moins de 3 millions de paquets et a très largement rempli sa mission toutes ces années. Mais aujourd'hui, la situation a changé, il existe plusieurs runtimes pouvant exécuter du code JavaScript (ou TypeScript) côté serveur. Et du côté front-end, les frameworks se sont multipliés et sont devenus de plus en plus complexes et nécessitent aussi l'utilisation d'un gestionnaire de paquets. Un registre de paquets fondé autour de Node.js uniquement est donc beaucoup moins pertinent qu'en 2010.
C'est donc pourquoi, à l'initiative du projet Deno, un nouveau registre de paquets JavaScript et TypeScript universel pointe aujourd'hui le bout de son nez. Il s'agit donc de JSR (JavaScript Registry).

Dans JSR, quand on va sur la page d'un paquet, en haut à droite, on a les logos des environnements compatibles avec le paquet :

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Performances du runtime

Niveau performance, ça donne quoi ?

On voit souvent l'affirmation que Deno serait plus rapide que Node.js. Mais ça donne quoi en réalité ?

J'ai voulu faire un petit test sans prétentions pour voir ce que ça donne. Je voulais faire des tests plus poussés sur différents systèmes d'exploitation et architectures, mais par manque de temps, le test sera donc fait sur un seul système et un seul ordinateur et il s'agit d'un Mac… Un comble pour LinuxFr.org, mais c'est l'ordinateur que j'avais à disposition à ce moment-là. Mais sinon, je ne porte pas spécialement Apple dans mon cœur, bien au contraire !

J'ai testé l’exécution d'une même API sur Node. et Deno pour voir les différences de performance entre ces solutions. Pour ce test, j'ai utilisé une API Rest que j'ai développée pour le site de la société AudioSoft. J'ai fait la même requête POST 10 fois sur la même route avec les mêmes données. Il est important de préciser que c'est la première fois que je fais ce genre de tests, et que je ne fais peut-être pas tout dans les règles de l'art. Il y a des éléments extérieurs à Node et Deno qui peuvent influencer les scores. Notamment, la base de données utilisée pour le test était accessible via Internet, et des différences de débit ont pu fausser les tests.

Test sur un MacBook Pro (2,6 GHz Intel Core i7 6 cœurs, AMD Radeon Pro 5300M 4 Go Intel UHD Graphics 630 1536 Mo, 16 Go 2667 MHz DDR4) sous macOS Sonoma

Node: Le temps moyen pour exécuter le test de 126 millisecondes
Deno: Le temps moyen pour exécuter le test de 93 millisecondes

Performances du gestionnaire de paquets

Comme dit précédemment, Deno c'est aussi un gestionnaire de paquets. J'ai donc trouvé intéressant de tester les principaux gestionnaires de paquets sur différents environnements.
Pour ce test je me base sur la même API Rest que pour le test précédant, les dépendances à installer pour cette API sont : bcrypt, body-parser, dotenv, express, jsonwebtoken, mariadb, multer, mysql2, nodemailer, et sequelize. Le test a été fait sur un MacBook Pro. Pour effectuer ce test, le cache des gestionnaires de paquets ont été nettoyés et les fichiers-verrous supprimés.

Avec NPM, l'installation a mis 10 secondes.

Avec Deno, l'installation a mis 1 seconde.

Avec Bun, l'installation a mis 3 secondes.

On voit très clairement que NPM est beaucoup plus lent que ses deux concurrents. L'écart est plus faible entre Deno et Bun. Mais Deno est bien le plus rapide des trois.

Avant de réaliser ce test, j'en ai effectué un en oubliant de nettoyer le cache et de supprimer package-lock.json. Les résultats étaient alors 8 secondes pour NPM, 5 secondes pour Deno et 4 secondes pour Bun. Il est logique de constater que NPM est plus rapide, en revanche, je trouve surprenant que Deno et Bun aient été ralentis. Il est possible que les gestionnaires de paquets aient parcouru package-lock.json pour garder les versions présentes dans ce fichier, ce qui les aurait tous les trois ralentis. Et NPM a peut-être pu bénéficier de son cache (car je l'utilise bien plus que les deux autres sur mon ordinateur), Deno et Bun eux n'avaient peut-être pas grand-chose dans leurs caches, ont donc été ralentis. Il est donc important de supprimer les lockfile en cas de migration d'un projet.

Comme je le disais plus haut, c'est la première fois que j'effectue ce genre de test comparatif. Si vous avez des conseils sur les bonnes méthodes pour faire des tests plus fiables, ça m’intéresse !

Deno 2.1 est là

Étant donné que j'ai mis environ un siècle pour rédiger cette dépêche, Deno 2.1 est sortie entre temps ! 🤣
Je vous liste donc les principales nouveautés apportées à la version 2.1 sans les commenter 😉

  • Support natif de WebAssembly (Wasm) : Il est désormais possible d'importer directement des modules Wasm, simplifiant leur utilisation et améliorant les performances.
  • Version Long Term Support (LTS) : Deno 2.1 inaugure la première version LTS, garantissant des correctifs de bugs et des améliorations de performance pendant… Six mois… On n'est pas encore aux 30 mois des versions LTS de Node.js… Cela viendra peut-être plus tard. 🙂
  • Commande deno init --npm vite : Cette commande simplifie la création de nouveaux projets en utilisant des outils comme Vite, en automatisant l'initialisation et en réduisant la configuration manuelle.
  • Gestion des dépendances : Introduction de la commande deno outdated pour gérer les mises à jour des dépendances JSR et npm.

Conclusion

Si vous êtes développeur Node.js, je vous conseille de vous intéresser à Deno, et même à Bun. Je ne sais pas si ces deux runtime sont totalement prêts pour des projets en production (par exemple, Deno 2.1 n'a que 6 mois de durée de vie, ce qui est plutôt contraignant pour les serveurs.). Mais peut-être que dans un futur proche, il sera cohérent de migrer vers l'un de ces deux-là.

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GIMP 3.0 RC1 est sorti

15 novembre 2024 à 06:49

Note : cette dépêche est une traduction de l'annonce officielle de la sortie de GIMP 3.0 RC1 du 6 novembre 2024 (en anglais).

Nous sommes très heureux de partager la première version candidate de la très attendue GIMP 3.0 ! Nous avons travaillé dur depuis notre dernière mise à jour de développement pour la préparer, et nous avons hâte que tout le monde puisse enfin voir le résultat.

GIMP 3.0 RC1: écran de démarrage

Nouvel écran de démarrage de la version candidate, par Sevenix (CC by-sa 4.0) - GIMP 3.0 RC1

Alors, qu’est-ce qu’une « version candidate » (release candidate, RC, en anglais) exactement ? Une version candidate est quelque chose qui pourrait être prêt à être GIMP 3.0, mais nous voulons que la communauté la plus large la teste en premier et rapporte les problèmes qu’elle trouve. Si les retours des utilisateurs ne révèlent que des bugs mineurs et faciles à corriger, nous résoudrons ces problèmes et publierons le résultat sous la forme de GIMP 3.0. Cependant, nous espérons et nous nous attendons à ce qu’un public beaucoup plus large essaie la 3.0 RC1 — y compris de nombreuses personnes qui n’ont utilisé que la 2.10 jusqu’à présent. Si des bugs et des régressions importants sont découverts et nécessitent des modifications de code substantielles, nous devrons peut-être publier une deuxième version candidate pour des tests plus approfondis.

Sommaire

Nouveaux graphismes

Icônes de Wilber

Le logo actuel de Wilber a été créé par Jakub Steiner pour GIMP 2.6 en 2008 ! Bien qu’il s’agisse toujours d’un logo fantastique, les tendances en matière de design ont quelque peu changé au cours des seize dernières années et l’apparence plus détaillée de Wilber détonne sur les ordinateurs de bureau modernes.

C’est pourquoi, en collaboration avec d’autres contributeurs, Aryeom a développé notre nouveau logo pour GIMP 3.0 !

New Wilber Icon

Nouvelle icône de Wilber, par Aryeom (CC by-sa 4.0)

Si vous souhaitez en savoir plus sur les choix de conception, d’utilisation et les variantes de conception, veuillez consulter notre guide du logo. Nous avons également documenté l’histoire du logo Wilber.

Écran de démarrage (Splash Screen)

Notre magnifique nouvel écran d’accueil (présenté en haut de cet article) a été créé par le contributeur et artiste de longue date Sevenix ! Vous pouvez voir plus de ses réalisations sur sa page d’art personnelle.

À l’avenir, nous prévoyons de changer plus souvent l’image de démarrage pour mettre en valeur toutes sortes d’œuvres créées avec GIMP (photographie, illustration, design…).
À ce sujet, nous avons aussi créé une page d’archive des écrans de démarrage pour garder en mémoire les œuvres présentes et passées contribuées par des artistes au projet.

Améliorations du thème d’icônes Legacy

L’une des principales améliorations apportées par le portage GTK3 est que les icônes vectorielles de l’interface utilisateur s’adaptent désormais plus proprement à vos préférences. Cependant, notre thème d’icônes Legacy était principalement constitué d’images raster (PNG), il ne pouvait donc pas tirer parti du système de mise à l’échelle de GTK3. Le contributeur Denis Rangelov a relevé le défi de taille de recréer les icônes d’outils Legacy en SVG. Désormais, les deux thèmes d’icônes de GIMP sont superbes sur les écrans HiDPI !

Vectorized Legacy Icon theme

Icônes d’outils du thème Legacy Icon à l’échelle par Denis Rangelov (CC by-sa 4.0)

Le travail n’est pas terminé, car de nombreuses icônes ne sont toujours pas adaptatives et certaines icônes sont toujours manquantes. Denis a exprimé son intérêt à continuer d’améliorer le thème d’icônes Legacy, nous espérons donc le renommer Classic lorsque ce projet sera terminé, pour montrer qu’il est désormais bien maintenu.

Invasion de l’espace colorimétrique

L’un des changements clés de la version 2.99.18 a été l’amélioration massive de la gestion des couleurs dans GIMP. Comme ce travail n’était pas entièrement terminé dans la version 2.99.18, il a constitué un obstacle majeur à la sortie de la version 3.0 RC1.

Depuis cette version, nous avons trouvé et corrigé un certain nombre de bugs et de zones manquantes qui devaient être compatibles avec l’espace colorimétrique. Nous avons également examiné les rapports de l’experte en couleurs Elle Stone pour nous assurer que les valeurs de couleur affichées par GIMP sont aussi précises que possible. En même temps, il est très important de garantir que les fichiers de projet XCF créés dans GIMP 2.10 et avant s’afficheront de la même manière lorsqu’ils sont ouverts dans 3.0. Par exemple, l’un des premiers logos Google a été créé dans GIMP — et si vous ouvrez le fichier de projet XCF d’origine dans GIMP 3.0 RC1, il apparaît toujours de la même manière qu’à sa création en 1998 !
Par conséquent, nous avons examiné en profondeur les différents modes de calque pour garantir que l’engagement en matière de compatibilité soit conservé pour cette version.

L’invasion de l’espace colorimétrique est un projet de longue haleine, qui se poursuivra après la sortie de GIMP 3.0.

Finalisation de l’API publique

Une autre tâche qui devait être terminée avant la sortie de la version 3.0 est de finaliser l’API publique. Depuis notre dernier article, nous avons terminé les changements majeurs restants — le remplacement de toutes les instances de nos structures de couleurs personnalisées GimpRGB par la GeglColor mieux gérée en termes de couleurs et l’amélioration de nos formats de tableau afin que le nombre d’éléments n’ait pas à être spécifié séparément. Ce travail a été un long processus de la part de Jehan et Lloyd Konneker, avec beaucoup de tests de bon fonctionnement et de retours de la part d'Anders Jonsson.

En outre, un certain nombre de fonctions ont été ajoutées, renommées ou supprimées de l’API publique par rapport à la version 2.10. Par exemple, un ancien patch de Massimo Valentini ajoute gimp-context-get-emulate-brush-dynamics et gimp-context-set-emulate-brush-dynamics, qui permettent aux développeurs de scripts et de greffons d’utiliser le paramètre Émuler la dynamique du pinceau lors de la peinture. D’autre part, les différentes fonctions gauss ont toutes été regroupées en une seule fonction, plug-in-gauss. Bien que ce changement nécessite quelques mises à jour dans les scripts existants, les développeurs ont désormais un contrôle plus direct sur l’effet de flou gaussien plutôt que de s’appuyer sur des valeurs prédéfinies cachées.

L’API étant désormais stable, les développeurs de greffons et de scripts peuvent commencer à porter leurs scripts 2.10 basés sur cette version. Vous pouvez trouver la documentation initiale de l’API sur notre site de développement. Nous avons l’intention d’ajouter davantage de tutoriels et de guides de portage sur le site pendant la phase de publication. Nous vous encourageons également à consulter les greffons Script-fu et Python dans notre référentiel pour voir des exemples fonctionnels de la nouvelle API.

Mises à jour de l’édition non destructive

Depuis notre dernière mise à jour, nous avons continué à apporter des améliorations et des corrections de bugs à notre code de filtre non destructif. Bon nombre de ces problèmes ont été signalés par Sam Lester lors du développement et des tests de ses filtres GEGL tiers.

Bien que les filtres non destructifs aient été un ajout très populaire à GIMP 3.0, certains des premiers utilisateurs ont demandé que nous fournissions un moyen de revenir au flux de travail destructif d’origine. Par conséquent, nous avons ajouté une case à cocher facultative « Fusionner les filtres » au bas des filtres NDE. Si cette case est cochée, le filtre sera immédiatement fusionné après sa validation. Notez que les filtres ne peuvent pas être appliqués de manière destructive sur des groupes de calques — dans ces cas, l’option de fusion des filtres n’est pas disponible.

Example of Merge Filter checkbox

Exemple de filtre avec la case à cocher « Merge Filter » (Fusionner les filtres) - GIMP 3.0 RC1

Dans le même ordre d’idées, Jehan a également implémenté le stockage de la version des filtres dans les fichiers de projet XCF de GIMP. Cela nous permettra de mettre à jour les filtres à l’avenir sans affecter l’apparence des anciens fichiers de projet lorsqu’ils sont ouverts. Des travaux supplémentaires seront nécessaires dans GEGL pour implémenter complètement cette fonctionnalité, mais cela peut être fait après la version 3.0 sans affecter les fichiers de projets existants.

Interface utilisateur

GIMP 3.0 RC1 contient plusieurs mises à jour de l’interface utilisateur. Par exemple, davantage d’aspects du GUI peuvent désormais tirer parti des fonctionnalités de sélection multiple implémentées par Jehan dans les versions antérieures de 2.99.

Nous avons également restauré la possibilité d’utiliser la molette de défilement de la souris pour parcourir les différents onglets de dialogue ancrables. Cette fonctionnalité existait dans GTK2 mais supprimée dans GTK3. À la demande d’un utilisateur, nous avons réimplémenté cette fonctionnalité dans GIMP lui-même sur la base d’une implémentation similaire dans geany.

Au cours du développement, nous avons reçu un rapport indiquant que le défilement des crédits dans notre boîte de dialogue À Propos pouvait provoquer une gêne en raison de son mouvement. Par conséquent, nous avons ajouté un code pour vérifier le paramètre « Animation réduite » de votre système d’exploitation et désactiver ces animations dans GIMP selon vos paramètres de préférence.

Greffons

Comme nous sommes en période de gel des fonctionnalités depuis la dernière version 2.99, la plupart des modifications apportées aux greffons ont été des mises à jour d’API et des corrections de bugs (certaines d’entre elles pour des problèmes qui étaient assez anciens). Cependant, quelques améliorations plus petites ont été implémentées.

BMP

Le format BMP prend désormais en charge les images 64 bits par pixel. Le nouveau contributeur Rupert Weber nous a aidé à ajouter la prise en charge de l’importation correcte de ce format BMP. Il a également soumis des correctifs avec plus de corrections pour notre greffon BMP et notre pipeline de test.

TIFF

Depuis GIMP 2.99.16, nous pouvons importer des fichiers TIFF avec des calques au format Photoshop. Cependant, le programme Alias/Autodesk Sketchbook a créé sa propre norme pour enregistrer les calques, ce qui n’était pas compatible. Comme cela a été signalé comme un bug dans notre outil de suivi des problèmes, nous avons également ajouté la prise en charge du chargement de calques à partir de fichiers TIFF enregistrés au format Sketchbook.

GEGL et babl

GEGL et babl ont tous deux connu un certain nombre de mises à jour depuis leurs dernières versions en février.

GEGL 0.4.50 introduit plusieurs nouveaux filtres créés par Sam Lester.

  • Lueur intérieure (Inner Glow)

  • Biseau (Bevel)

  • Styles GEGL (GEGL Styles)

"GEGL Styles" effect in GIMP 3.0 RC1

Vous pouvez y accéder via l’outil Opérations GEGL ou en les recherchant avec le raccourci d’action de recherche /.

Øyvind Kolås a apporté un certain nombre de corrections de bugs et d’améliorations à la stabilité de GEGL. Plusieurs modifications ont également été apportées en rapport avec l’invasion de l’espace colorimétrique dans GIMP, comme l’ajout de méthodes pratiques pour obtenir et définir les GeglColor dans les modèles de couleurs HSV(A) et HSL(A), implémentées par Alx Sa. Jacob Boerema et son étudiant du Google Summer of Code (GSoC) Varun Samaga B L ont fusionné un certain nombre d’améliorations à la version OpenCL des filtres. Bien que GIMP n’active toujours pas OpenCL par défaut, leur travail nous rapproche beaucoup de la possibilité de le faire. Nous discuterons de ces améliorations dans un prochain article.

babl 0.1.110 a également reçu quelques contributions au cours de ce cycle. Jehan a implémenté de nouveaux processus de conversion entre les modèles de couleurs RVB et HSL, ce qui améliore les performances d’un certain nombre de filtres par rapport à GIMP 2.99.18. Il a également corrigé certaines parties du code qui se comportaient différemment selon que votre processeur prenait en charge SSE2 ou non. Øyvind Kolås a amélioré la précision de plusieurs sections de code lors de la conversion de valeurs à virgule flottante en valeurs entières. De plus, Lukas Oberhuber a trouvé et corrigé une fuite de mémoire et Jacob Boerema a corrigé un problème où les images avec Not a Number/NaN pouvaient provoquer un plantage.

Statistiques de sortie

Depuis GIMP 2.99.18, dans le dépôt principal de GIMP :

  • 384 rapports ont été fermés comme CORRIGÉS.
  • 442 demandes de fusion ont été acceptées.
  • 1892 commits ont été poussés.
  • 31 traductions ont été mises à jour : basque, biélorusse, brésilien portugais, anglais britannique, bulgare, catalan, chinois (Chine), chinois (Taïwan), danois, néerlandais, galicien, géorgien, allemand, grec, hongrois, islandais, italien, coréen, letton, norvégien nynorsk, polonais, portugais, russe, serbe, serbe (latin), slovène, espagnol, suédois, turc, ukrainien, vietnamien.

72 personnes ont contribué à des modifications ou des correctifs au code de base de GIMP 3.0.0 RC1 (l’ordre
est déterminé par le nombre de commits ; certaines personnes sont dans plusieurs groupes) :

  • 27 développeurs pour coder le code principal : Jehan, Alx Sa, Jacob Boerema, bootchk, Anders Jonsson, Øyvind Kolås, Cheesequake, cheesequake, Niels De Graef, Idriss Fekir, Simon Budig, lillolollo, lloyd konneker, Andre Klapper, Andrzej Hunt, Bruno, Joachim Priesner, Nils Philippsen, Alfred Wingate, Bruno Lopes, Elle Stone, Kamil Burda, Luca Bacci, Mark Sweeney, Massimo Valentini, Oleg Kapitonov, Stanislav Grinkov, megakite.
  • 15 développeurs de greffons ou modules : Alx Sa, Jehan, Lloyd Konneker, bootchk, Jacob Boerema, Anders Jonsson, Nils Philippsen, Andrzej Hunt, Andre Klapper, Rupert, Bruno Lopes, Daniel Novomeský, Mark Sweeney, Stanislav Grinkov, lillolollo .
  • 42 traducteurs : Martin, Yuri Chornoivan, Luming Zh, Rodrigo Lledó, Kolbjørn Stuestøl, Ekaterine Papava, Cheng-Chia Tseng, Sabri Ünal, Marco Ciampa, Tim Sabsch, Jordi Mas, Alexander Shopov, Anders Jonsson, Alan Mortensen, Asier Sarasua Garmendia, Sveinn í Felli, Andi Chandler, Balázs Úr, dimspingos, Juliano de Souza Camargo, Ngọc Quân Trần, Vasil Pupkin, Alexandre Prokoudine, Bruce Cowan, Jürgen Benvenuti, Nathan Follens, Милош Поповић, Balázs Meskó, Christian Kirbach, Daniel, Emin Tufan Cetin, Fran Dieguez, Guntupalli Karunakar, Hugo Carvalho, Jehan, Philipp Kiemle, Piotr Drąg, Robin Mehdee, Rūdolfs Mazurs, Seong-ho Cho, Víttor Paulo Vieira da Costa, Ayesha Akhtar.
  • 7 créateurs de ressources (icônes, thèmes, curseurs, écran de démarrage, métadonnées… même si une bonne partie d’entre eux ont été déplacés vers le référentiel gimp-data) : Alx Sa, Jehan, Bruno Lopes, Anders Jonsson, Jacob Boerema, bootchk, nb1 .
  • 10 contributeurs à la documentation : Jehan, Bruno, Lloyd Konneker, Alx Sa, Bruno Lopes, Anders Jonsson, bootchk, Lukas Oberhuber, Andre Klapper, Jacob Boerema.
  • 11 contributeurs pour la compilation, l’empaquetage ou l’intégration continue : Bruno Lopes, Jehan, bootchk, Alx Sa, Lloyd Konneker, Jacob Boerema, Niels De Graef, Alfred Wingate, Lukas Oberhuber, Michael Schumacher, Anders Jonsson.

Contributions sur d’autres dépôts dans GIMPverse  :

  • babl 0.1.110 est composé de 22 commits par 7 contributeurs : Øyvind Kolås, Jehan, Bruno Lopes, Anders Jonsson, Biswapriyo Nath, Jacob Boerema, Lukas Oberhuber.
  • GEGL 0.4.50 est composé de 204 commits par 33 contributeurs : Øyvind Kolås, Sam Lester, Martin, Varun Samaga B L, Yuri Chornoivan, Luming Zh, Rodrigo Lledó, Jehan, Jordi Mas, Anders Jonsson, Kolbjørn Stuestøl, Marco Ciampa, Sabri Ünal, Bruno Lopes, Alan Mortensen, Asier Sarasua Garmendia, Ekaterine Papava, Bruce Cowan, Lukas Oberhuber, Tim Sabsch, psykose, Alexandre Prokoudine, Alx Sa, Andi Chandler, Andre Klapper, ArtSin, Daniel Șerbănescu, Jacob Boerema, Joe Locash, Morgane Glidic, Niels De Graef, dimspingos, lillolollo.
  • ctx a enregistré 616 commits depuis la sortie de la version 2.99.18 par 2 contributeurs : Øyvind Kolås, Ian Geiser.
  • gimp-data (nouveau référentiel contenant des images, des splashes, des icônes et d’autres données binaires pour le logiciel) ont eu 76 commits par 7 contributeurs : Jehan, Aryeom, Bruno, Alx Sa, Denis Rangelov, Anders Jonsson, Bruno Lopes.
  • La version gimp-macos-build (scripts d’empaquetage pour macOS) a eu 41 commits par 3 contributeurs : Lukas Oberhuber, Bruno Lopes, Jehan.
  • La version flatpak a compté 38 commits de 4 contributeurs : Bruno Lopes, Jehan, Hubert Figuière, Will Thompson.
  • Notre site Web principal a enregistré 60 commits depuis la sortie de la version 2.10.38 par 5 contributeurs : Jehan, Alx Sa, Andre Klapper, Bruno Lopes et Denis Rangelov.
  • Notre site Web de développeur a enregistré 33 commits depuis la sortie de la version 2.10.38 par 5 contributeurs : Bruno Lopes, Jehan, Lloyd Konneker, Alx Sa, Lukas Oberhuber.
  • Notre documentation 3.0 a enregistré 928 commits depuis la version 2.99.18 par 14 contributeurs : Andre Klapper, Kolbjørn Stuestøl, Jacob Boerema, Alan Mortensen, Yuri Chornoivan, Jordi Mas, Marco Ciampa, Anders Jonsson, Sabri Ünal, dimspingos, Alx Sa, Andi Chandler, Daniel, Nathan Follens.

N’oublions pas de remercier toutes les personnes qui nous aident à trier dans Gitlab, à signaler les bugs et à discuter des améliorations possibles avec nous.
Notre communauté est également profondément reconnaissante envers les guerriers d’Internet qui gèrent nos divers canaux de discussion ou comptes de réseaux sociaux tels que Ville Pätsi, Liam Quin, Michael Schumacher et Sevenix !

Note : compte tenu du nombre de parties dans GIMP et de la façon dont nous obtenons des statistiques via le script git, des erreurs peuvent se glisser dans ces statistiques. N’hésitez pas à nous dire si nous avons oublié ou mal classé des contributeurs ou des contributions.

Modifications futures du processus de publication

Nous sommes bien conscients que le chemin vers GIMP 3.0 a été long et que les utilisateurs de GIMP 2.10 n’ont pas eu accès à toutes les nouvelles fonctionnalités sur lesquelles nous avons travaillé au fil des ans. À l’avenir, nous restructurerons notre processus de développement pour réduire le temps entre les versions. Comme mentionné brièvement dans notre feuille de route 3.0, nous voulons nous concentrer sur des versions plus petites et axées sur les fonctionnalités. Cela signifie que nous visons la sortie de GIMP 3.2 dans l’année qui suit la sortie finale de 3.0, plutôt qu’en 2050 comme on le dit souvent en plaisantant ! Des micro-versions avec des corrections de bugs peuvent survenir entre-temps.

Des versions plus petites avec quelques « grosses » fonctionnalités nous permettront également de tester plus en profondeur chaque changement, améliorant encore la stabilité de chaque version. Au cours du processus de développement de la version 3.0, des développeurs comme Jacob Boerema, Lloyd Konneker, Bruno Lopes et Jehan ont créé et amélioré nos processus de tests automatisés pour détecter et identifier les bugs plus tôt. Nous parlerons plus en détail de ces améliorations dans de futurs articles.

Autour de GIMP

Miroirs de téléchargement

Depuis notre dernière actualité, 8 nouveaux miroirs ont été proposés à GIMP par :

  • Sahil Dhiman, Inde
  • FCIX, en République Dominicaine, en Australie et 2 aux USA.
  • Taiwan Digital Streaming Co., Taïwan
  • OSSPlanet, Taïwan
  • Shrirang Kahale, Inde

Cela nous amène à un total de 56 miroirs du monde entier !

World Map of GIMP Mirror locations

Carte des miroirs GIMP dans le monde, générée à partir de MirrorBits

Les miroirs sont importants, car ils aident le projet en répartissant la charge des dizaines de milliers de téléchargements quotidiens. De plus, en ayant des miroirs répartis dans le monde entier, nous faisons en sorte que tout le monde puisse avoir un accès rapide au téléchargement de GIMP.

Modifications de l’infrastructure

Bruno Lopes a véritablement pris des initiatives pour améliorer notre processus de construction et d’empaquetage sur plusieurs plateformes.

Au cours de l’été, il a créé une version expérimentale d’AppImage (comme détaillé dans un article d’actualité précédent). Si vous souhaitez l’améliorer davantage et, espérons-le, le rendre disponible en téléchargement standard, veuillez nous contacter ! Bruno a également créé des scripts de construction flatpak pour rendre le processus de création de votre propre flatpak GIMP beaucoup plus facile.

Beaucoup de travail a été fait pour améliorer notre présence sur le Microsoft Store pour la version 3.0. Notre application GIMP 2.10 n’était pas entièrement intégrée à la plateforme du store en raison de certaines limitations — il s’agit en réalité simplement d’un wrapper pour notre installateur GIMP existant. Par conséquent, elle ne se mettait pas automatiquement à jour pour les utilisateurs et il n’était pas possible d’automatiser les installations avec des outils comme Microsoft Intune. Grâce aux nombreux efforts de Bruno, nous aurons une nouvelle application GIMP dans le Microsoft Store qui résout ces problèmes (et bien d’autres) pour la version finale de GIMP 3.0. À partir de maintenant, nous disposons également d’une version séparée de GIMP (Preview) qui vous permet d’installer des versions de développement de manière similaire au flatpak Bêta sur Linux. Vous pouvez l’essayer sur ce lien vers le Microsoft Store pour GIMP (Preview).

(Pour des raisons techniques et de maintenance décrites ici, les binaires 32 bits ne seront pas disponibles dans les nouveaux paquets MSIX de GIMP, ce qui supprime malheureusement la prise en charge du greffon TWAIN hérité dans les paquets x64 et arm64 utilisés pour la numérisation rapide. Si vous dépendez de ceux-ci, le programme d’installation .exe prend toujours en charge les processeurs 32 bits. Cependant, la prise en charge de cette architecture devrait être abandonnée à l’avenir)

En outre, l’installateur Windows standard a été mis à jour pour une conception plus moderne. Il vous permet également d’installer des paquets de langue individuels et de démarrer GIMP immédiatement après la fin de l’installation. Pour les plus férus de technologie, les scripts de build Windows ont également été portés pour utiliser PowerShell, et les scripts de build croisés peuvent désormais s’exécuter localement.

En raison des changements et des mises à jour de notre infrastructure de création de logiciels, nous avons dû augmenter la configuration minimale requise pour le système d’exploitation MacOS à Big Sur (MacOS 11).

Accord d’hébergement fiscal de la Fondation GNOME

Plus tôt cette année, la Fondation GNOME a annoncé un accord de parrainage fiscal avec GIMP. Tout cela est dû au travail acharné de Jehan pendant de nombreux mois. Nos objectifs avec cet accord sont de pouvoir proposer un financement stable pour les développeurs intéressés par un travail à long terme sur GIMP par le biais de bourses, et de fournir des moyens plus faciles pour les gens de contribuer au développement de GIMP. Ce travail est toujours en cours, nous ferons donc une annonce plus détaillée une fois que tout sera stabilisé.

Traductions

Grâce à des traducteurs bénévoles, nous disposons désormais d’une traduction de GIMP en bengali ! Si vous souhaitez traduire GIMP dans votre propre langue ou participer à une traduction existante, vous pouvez découvrir comment ici.

Télécharger GIMP 3.0 RC1

Vous trouverez toutes nos versions officielles sur le site officiel de GIMP (gimp.org) :

  • Paquets Linux flatpaks pour x86 et ARM (64 bits) avec des nightly-builds permettant de suivre l’avancement des développements
  • Installateur Windows universel pour x86 (32 et 64 bits) et pour ARM (64 bits)
  • Paquet MSIX (aperçu GIMP) pour x86 (64 bits uniquement) et ARM (64 bits)
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Intel
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Apple Silicon

D’autres paquets réalisés par des tiers sont évidemment attendus (paquets de distributions Linux ou *BSD, etc.).

Et ensuite ?

Nous entrons maintenant dans la dernière étape de cette version majeure : les candidats à la version finale ! Bien qu’il soit toujours possible d’espérer obtenir une Release Candidate correcte du premier coup, l’expérience nous dit que cette RC1 — qui est le résultat de plus de 6 ans de travail — comportera possiblement des problèmes, des bugs, probablement des plantages désagréables. C’est là que nous avons besoin de vous tous ! Nous comptons sur tout le monde pour trouver et signaler les problèmes afin que la version 3.0.0 puisse vraiment être considérée comme stable. 🤗

Certains petits bugs peuvent être considérés comme secondaires (bien que nous acceptions toujours les rapports pour tous les bugs, même les plus petits !), car la perfection n’existe pas vraiment dans les logiciels. Il y a d’autres choses en particulier que nous voulons vraiment détecter, comme :

  • toute incohérence ou problème dans l’API (elle restera stable pour toute la série v3, donc s’il y a des problèmes à trouver, c’est maintenant ; nous voulons un framework de greffon robuste) ;
  • bugs lors de la lecture ou du rendu de fichiers XCF existants créés par d’anciennes versions stables de GIMP ;
  • plantages ;
  • régressions ;
  • migration correcte de la configuration à partir des versions stables précédentes.

Nous ne donnons pas d’estimation de date pour la sortie de la version 3.0.0, tout d’abord parce que nous ne pouvons pas le savoir avec certitude, ensuite parce qu’à chaque fois que nous le faisons, les médias semblent simplement survoler chaque avertissement de notre texte et transformer nos mots en promesses indéfectibles. Sachez simplement que nous voulons également que cela se produise le plus tôt possible, c’est-à-dire lorsque nous pourrons considérer que notre logiciel est suffisamment stable.

N’oubliez pas que vous pouvez faire un don et financer personnellement les développeurs de GIMP, afin de donner en retour et d’accélérer le développement de GIMP. L’engagement de la communauté aide le projet à se renforcer ! 💪🥳

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Des nouvelles de Unvanquished

La dernière dépêche sur le jeu Unvanquished a été publiée ici en 2023, pour son dixième anniversaire. La dernière version annoncée ici était la version 0.53, en 2022. Alors que nous sommes à deux mois de 2025 et à quelques jours de la prochaine version 0.55, c’est l’occasion de faire un point sur ce qui s’est passé ces dernières années et d’ajouter un épisode à la série « des nouvelles de [votre jeu préféré] » et de faire suite à celui sur Xonotic.

Unvanquished

Laisse-moi sortir de là ! — réclame la version 0.55…

Unvanquished est un jeu de stratégie en temps réel (RTS) à la première personne (FPS) où des extraterrestres évolutifs et des humains lourdement armés s’affrontent pour leur survie. Son développement, basé sur Tremulous, a commencé en 2011.

Sommaire

Quelques nouvelles en vrac

Un nouveau lanceur

En prévision de la prochaine version 0.55 qui arrive (deux « release candidates » ont déjà été publiées), le « lanceur » (aussi appelé « updater ») a été mis à jour en juillet dernier.

Le lanceur est le moyen recommandé d’installer Unvanquished : il permet une intégration optimale avec le système (possibilité de cliquer sur des liens pour lancer une partie) et propose la mise à jour du jeu quand une nouvelle version est disponible. Le lanceur sait aussi se mettre à jour et c’est ce qui a été fait en juillet.

Des améliorations graphiques

L’année dernière le projet Unvanquished avait annoncé être en recherche d’un développeur spécialisé dans les moteurs de rendus. Reaper a rejoint l’équipe et a réalisé un gros travail : débugage et finalisation des miroirs récursifs et d’autres choses. Il fait aussi progresser le moteur pour tirer partie d’OpenGL 4.6 et autre techniques avancées (« bindless textures », etc.).

Un explorateur de serveur minimaliste

Viech a publié un explorateur de serveur de jeu minimaliste qui tient dans la barre de notification (tray browser). C’est à la fois simple et pratique.

Des vidéos et un compte Mastodon

Diverses vidéo montrant les avancées du développement ont été publiées sur la chaîne Youtube d’Unvanquished, c’est l’occasion de rappeler l’existence de cette chaîne : https://www.youtube.com/@UNVofficial

Pour ceux qui préfèrent Peertube, qui permet aussi de s’abonner aux chaînes à travers Mastodon et plus globalement le Fédiverse, avec la publication de certaines parties : https://vdo.unvanquished.greboca.com/

Un compte Mastodon a été créé sur l’instance idtech.space dédiée aux technologies id Tech et projets associés (le moteur d’Unvanquished dérive d’id Tech 3) : https://idtech.space/users/UNVofficial

Ce compte Mastodon s’ajoute aux comptes X et Facebook. Le public libriste sera peut-être plus intéressé par ce compte Mastodon.

Unvanquished, ARMé et dangereux

De nouvelles architectures

La version 0.54 de Unvanquished sortie en janvier 2023 avait été la première à être jouable autrement que sur PC (x86 et x86-64), en proposant des binaires pour les processeurs ARM (sous Linux seulement pour l’instant).

Côté moteur la version 0.54 avait reçu de nombreuses optimisations pour mieux tourner sur des machines moins performances, par exemple, Certaines ressources logiciels optionnelles comme les deluxemaps ne sont plus chargées si désactivées, ceci économise non seulement le calcul, mais aussi la mémoire de la carte graphique. Les lightstyles peuvent être désactivés, ce qui peut accélérer le rendu graphique, etc. La compatibilité matérielle sera encore étendue avec la version 0.55.

À partir de la version 0.54 tous les binaires pour toutes les architectures matérielles et systèmes d’exploitation sont compilés dans des containers Docker, y compris les binaires macOS compilés dans un container Linux en utilisant Darling, Darling étant à macOS ce que Wine est à Windows. La version 0.55 sera produite de la même manière.

La version 0.55 apportera la compatibilité pour un nouveau système d’exploitation ! 🤫️

Interface, jouabilité et bots

Chargement de carte

Le nouvel écran de chargement des cartes.

L’interface avait été revue à l’occasion de la version 0.54 :

  • Nouvelles icônes d’inventaire contribuées par Nanaa, Gireen et Bob Vador
    Ces icônes donnent un coup de fraîcheur, on distingue mieux les deux types de grenades et les armures ainsi que le mode de déplacement.
  • L’écran de chargement des cartes affiche le nom de la carte et des auteurs (si renseigné) depuis les métadonnées. Historiquement, les artistes inscrivaient ces informations sur l’image d’illustration de la carte avec un logiciel de dessin… (!!!)
  • La version 0.55 apportera des modifications d’interface réalisées par Grise.

Côté jouabilité, la version 0.54 avait corrigé le momentum négatif qui était particulièrement pénalisant. Le momentum, est généré par les Leech (Alien) ou les Drills (Humain). Il faut qu’il y ait assez de momentum pour pouvoir construire d’autres éléments.

La version 0.54 a apporté toute une série de nouveautés au niveau des bots (entités qui remplacent les joueurs afin de compléter les équipes) :

  • Amélioration de l’évitement d’obstacles pour les bots.
  • Les bots peuvent viser des cibles situées sur des navmesh différents.
  • Certains bots n’hésiteront pas à sauter pour atteindre une cible en hauteur, d’autres se retiennent d’exécuter une attaque qui pourraient les blesser si la cible est trop proche…

Depuis quelque temps, le développement des bots suscite un regain d’intérêt. La version 0.55 ne sera pas la plus riche à ce sujet car elle apportera surtout des améliorations du moteur. Le développement de gameplay ne s’est pas ralenti mais s’est surtout focalisé sur des mods dont il faudra fusionner les avancées dans le tronc commun après la sortie de la version 0.55. Ces améliorations de gameplay sont déjà jouables sur des serveurs en ligne.

L’amélioration du comportement des bots à permis un nouveau type de jeu : Le PVE. C’est à dire que les joueurs peuvent jouer ensemble contre l’ennemi piloté par le serveur. Certaines cartes ont été créées spécifiquement pour ce type de jeu, et d’autres ont été adaptées à l’aide de layout qui étaient déjà utilisés pour créer des variantes de parties.

La version 0.54.1 n’avait pas vraiment proposé de modifications des données, il s’agissait surtout de publier des correctifs de bugs gênant du moteur. La version 0.55 viendra avec une mise à jour des données et donc avec les corrections attendues. Par exemple un bug dans la chaîne logicielle de conversion d’images avait produit des artefacts dans certaines textures, ce sera corrigé dans la version 0.55.

La danse des submodules

            _________________
           /                 \
          |         ✝         |  
          |                   |
          |      beloved      |
          |     submodule     |
          |                   |
          |    2017-12-30     |
          |     2023-04-11    |
          |                   |
          |       R.I.P.      |
          |                   |  🄵
  (,,)é   |                   |   ɘ̀(⹁⹁)  ɘ̀(⹁⹁)
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Press F to Pay Respects!

Tous ceux qui doivent traiter avec Git savent que les submodules sont très pratiques mais parfois bien ennuyeux. Un travail de fond réalisé sur les outils de production des données a permis la réintégration du dossier source unvanquished_src.dpkdir. Le générateur de code CBSE qui produit la plomberie pour la logique de jeu a été réintégré aussi. Cela rend plus facile de travailler sur des mods en évitant de devoir gérer plusieurs dépôts différents.

Contributions

Unvanquished recrute
Voulez-vous en savoir plus ?

Comme vous le voyez, ce cycle de développement a aussi vu de nouveaux contributeurs apporter leur concours au projet. Certaines de leurs améliorations ont déjà été publiées dans la version mineure 0.54.1, d’autres arriveront avec la version 0.55.

Récement, le développeur Slipher qui est un des développeurs Unvanquished les plus prolifiques et les plus fidèles a étendu ses activités au moteur de rendu et a rejoint la petite élite de ceux qui savent comment le moteur fonctionne. Il a corrigé entre autre le rendu de vidéo sur des surfaces et une fonctionnalité de sprites.

La liste de régressions depuis le désormais lointain ancêtre d’Unvanquished, Tremulous, est maintenant réduite à peau de chagrin.

Des traductions !

La grosse nouveauté de la version 0.54.1 publiée en décembre 2023 a été de proposer à nouveau des traductions intégrées au jeu. L’outil de traduction est gracieuseuement hébergé par Weblate.

L’interface Weblate

L’interface de traduction Weblate.

Il y a longtemps, le jeu était traduit, mais suite à de très profonds changements (par exemple le remplacement total de la technologie utilisée pour faire des menus, désormais sous RmlUi), l’effort de traduction avait été interrompu.

La traduction francophone est bien avancée, mais la traduction en breton a besoin de plus de contributions. Si vous souhaitez contribuer votre langue régionale, vous êtes les bienvenus, c’est ici que cela se passe !

La 0.55 arrive !

Préparez votre souris et votre clavier, la version 0.55 arrive très bientôt.

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Haiku a 23 ans - Haiku R1 bêta 5 (partie 1 : applications)

Haiku est un système d’exploitation libre destiné aux ordinateurs personnels ou de bureau (pas de serveurs, pas de systèmes embarqués, pas de tablettes ni de téléphones). Il s’agit au départ d’une réécriture libre de BeOS, préservant la compatibilité binaire avec ce dernier (les applications BeOS peuvent tourner sur certaines versions de Haiku).

Le projet Haiku (au départ nommé OpenBeOS) a démarré officiellement le 18 août 2001 avec le premier message sur la liste de diffusion : Ok, let's start (OK, allons-y). Cet anniversaire est l’occasion de faire un point sur les développements de l’année dans Haiku et ce qui est en préparation.

La dépêche a été un peu retardée cette année, pour être synchronisée avec la version R1 bêta 5 de Haiku, publiée le vendredi 13 septembre 2024.

Le projet emploie un développeur presque à plein temps depuis 2021 et le reste de l’équipe contribue bénévolement. La dernière version bêta a été publiée fin 2023 et la Bêta 5 est désormais disponible : l’occasion de revenir en trois parties sur ce que propose Haiku, d’abord des applications, un noyau et des améliorations de la documentation.

Sommaire

Près de 350 tickets ont été clos dans le cadre du travail sur la version R1 bêta 5. Il y a bien sûr de très nombreuses corrections de bugs, qui ne seront pas listées dans cet article. On se concentrera plutôt sur les nouveautés, sauf dans les cas où la correction est vraiment importante ou permet d’ouvrir de nouvelles possibilités d’utilisation.

Applications

Haiku est un système d’exploitation complet, fourni avec un certain nombre d’applications permettant d’accomplir les tâches les plus courantes. En plus de ces applications de base, le gestionnaire de paquets HaikuDepot, alimenté principalement par le travail du projet HaikuPorts, apporte à la fois des applications portées depuis d’autres systèmes et des applications développées spécifiquement pour Haiku.

De façon générale, on trouve cette année dans les applications de Haiku des améliorations sur le rendu des nombres, l’utilisation d’un symbole de multiplication à la place d’une lettre x là où c’est pertinent, et de nombreuses petites corrections et améliorations sur la mise en page des fenêtres, des corrections de problèmes de traduction et ainsi de suite.

AboutSystem

AboutSystem est la fenêtre d’information sur le système Haiku. Elle fournit quelques informations sur la machine sur laquelle le système fonctionne (quantité de RAM, marque et modèle du CPU, uptime) ainsi que les noms des développeurs et autres logiciels libres ayant participé au développement de Haiku.

Cette application reçoit tout d’abord une mise à jour cosmétique : si le système est configuré en « mode sombre », le logo Haiku correspondant (avec un lettrage blanc et des dégradés de couleurs un peu différents) sera utilisé. Sinon, ce sera le logo avec lettrage noir.

AboutSystem en mode clair
AboutSystem en mode sombre

Elle reçoit également quelques mises à jour de contenu : en plus de l’ajout de quelques nouveaux contributeurs qui ont rejoint le projet, on trouvera maintenant un lien vers la page web permettant de faire un don à Haiku. Plusieurs liens vers des bibliothèques tierces utilisées dans Haiku, qui ne fonctionnaient plus, ont été soit supprimés, soit remplacés par des liens mis à jour.

Enfin, il est désormais possible d’utiliser AboutSystem comme un « réplicant », c’est-à-dire de l’installer directement sur le bureau pour avoir en permanence sous les yeux les statistiques sur l’utilisation mémoire et l’uptime ainsi que le numéro de build de Haiku en cours d’exécution (ce qui peut être utile par exemple lorsqu’on lance beaucoup de machines virtuelles avec des versions différentes de Haiku pour comparer un comportement, ou si on veut stocker des captures d’écran de plusieurs versions et s’y retrouver facilement).

CharacterMap

L’application « table de caractères » permet d’étudier de près les différents glyphes et symboles présents dans une police de caractères. En principe, elle permet de choisir une police spécifique, mais le serveur graphique de Haiku substitue automatiquement une autre police si on lui demande d’afficher un caractère qui n’est pas disponible dans la police demandée.

Cela peut être gênant dans certains contextes, par exemple si on envisage d’embarquer une police dans un fichier PDF, il est difficile de savoir quelle police contient vraiment les caractères qu’on veut utiliser.

L’application a été améliorée pour traiter ce cas et affiche maintenant ces caractères en grisé.

CharacterMap affichant des caractères manquants

CodyCam

CodyCam est une application permettant de tester une webcam et de l’utiliser pour envoyer périodiquement des images vers un serveur HTTP.

L’évolution principale a été la mise à jour de l’icône de l’application. L’utilité de CodyCam est limitée par le manque de pilotes : il faudra soit trouver une webcam Sonix du début des années 90, seul modèle USB à disposer d’un pilote fonctionnel, soit utiliser un ordiphone Android équipé d’un logiciel permettant de le transformer en caméra IP (ou encore une vraie caméra IP).

Le pilote pour les WebCams UVC — standard utilisé pour les caméras USB modernes — n’est pas encore au point et n’est pas inclus dans les versions publiées de Haiku.

Debugger

Debugger est, comme son nom l’indique, le debugger de Haiku. Il est développé spécifiquement pour le projet sans s’appuyer sur les outils existants (gdb ou lldb). Il dispose à la fois d’une interface graphique et d’une interface en ligne de commande, plus limitée. Cette dernière est surtout utilisée pour investiguer des problèmes dans les composants de Haiku qui sont nécessaires pour l’utilisation d’une application graphique : app_server, input_server ou encore registrar.

La version en ligne de commande a reçu quelques petites améliorations, mais la principale nouveauté est la prise en charge des formats DWARF-4 et DWARF-5 pour les informations de debug. Cela permet de charger les informations générées par les versions modernes de GCC, sans avoir besoin de forcer la génération d’une version plus ancienne du format DWARF.

Le désassembleur udis86, qui n’est plus maintenu et ne reconnaît pas certaines instructions ajoutées récemment dans les processeurs x86, a été remplacé par Zydis.

Enfin, un bug assez gênant a été corrigé : si une instance de Debugger était déjà en train de débugger une application et qu’une deuxième application venait à planter, il n’était pas possible d’attacher une deuxième instance de Debugger à cette application. Les problèmes impliquant plusieurs processus pouvaient donc être un peu compliqués à investiguer. C’est maintenant résolu.

Deskbar

L’application DeskBar fournit la « barre des tâches » de Haiku. Elle permet de naviguer entre les fenêtres et applications ouvertes, de lancer de nouvelles applications via un menu (similaire au « menu démarrer » de Windows), ou encore d’afficher une horloge et des icônes fournis par d’autres applications (sous forme de réplicants).

Elle fait partie, avec le Tracker, des applications qui ont été publiées sous license libre lors de l’abandon de BeOS par Be Inc.

Quelques changements dans la DeskBar :

  • Tous les menus utilisent maintenant la police « menu » choisie dans les préférences d’apparence du système. Auparavant, la police « menu » et la police « plain » étaient mélangées. Ces deux polices étant identiques dans la configuration par défaut, le problème n’avait pas été repéré.
  • Si un nom de fenêtre est tronqué dans la liste des fenêtres, le nom complet peut être affiché dans une infobulle.
  • L’icône pour les fenêtres dans la DeskBar a été remplacée. La nouvelle icône indique plus clairement si une fenêtre se trouve dans un autre bureau virtuel (dans ce cas, activer cette fenêtre provoquera un changement de bureau).

GLTeapot

GLTeapot est une application permettant de tester le rendu OpenGL, en affichant un modèle 3D de la théière de l’Utah.

En plus de la théière, cette application affiche un compteur du nombre d’images affichées par secondes. Bien que les chiffres affichés ne soient pas du tout représentatifs des performances d’un rendu 3D réaliste, certains utilisateurs insistent lourdement pour pouvoir faire le concours de gros chiffres de nombre d’images par seconde.

Il est donc à nouveau possible de désactiver la synchronisation sur le rafraîchissement de l’écran, et demander au processeur de réafficher la théière plusieurs centaines de fois par seconde, bien que l’écran soit incapable de suivre le rythme. Par défaut, la synchronisation est activée et le rafraîchissement ne dépassera jamais 60 FPS, si toutefois le pilote graphique implémente les fonctions de synchronisation nécessaires.

HaikuDepot

HaikuDepot est un hybride entre un gestionnaire de paquets et un magasin d’applications.

Il se compose d’un serveur (développé en Java) fournissant une API REST et permettant de collecter les informations sur les applications (icônes, captures d’écrans, catégories, votes et revues des utilisateurs, choix de la rédaction pour les applications mises en avant…), d’un frontend web minimaliste et d’une application native C++ permettant d’afficher ces données.

La principale nouveauté est l’intégration du système de single-sign-on (SSO) permettant d’utiliser un compte utilisateur commun avec d’autres services en ligne de Haiku. Actuellement, l’outil de revue de code Gerrit
utilise ce même compte, mais ce n’est pas encore le cas pour Trac (outil de suivi des bugs) ni pour le forum. Ce sera mis en place plus tard.

De façon peut-être moins visible, mais pas moins importante, le code C++ de l’application a reçu de nombreuses améliorations et optimisations « sous le capot », rendant l’application plus rapide et plus fiable, mais qui sont un peu difficiles à résumer dans le cadre de cette dépêche.

Enfin, l’apparence de l’application a été légèrement retravaillée pour mieux s’adapter aux écrans à haute définition (ce qui nécessite d’avoir des marges et espacements de taille dynamique en fonction de la taille de texte choisie par l’utilisateur).

Icon-O-Matic

Capture d’écran de l’éditeur d’icônes

Icon-O-Matic est un éditeur d’icônes. Il permet d’exporter les fichiers au format HVIF, un format vectoriel compact qui permet de stocker les icônes dans l’inode d’en-tête des fichiers pour un chargement et un affichage rapide.

Cette application a bénéficié du travail de Zardshard pendant le Google Summer of Code 2023, elle a donc reçu plusieurs évolutions et corrections importantes (dont certaines sont mentionnées dans la dépêche anniversaire de l’année dernière).

Citons en particulier l’ajout d’un nouveau type de transformation, « perspective », qui permet de facilement déformer un ensemble de chemins vectoriels selon une projection de perspective, ce qui est assez utile pour concevoir plus facilement une icône avec un aspect tridimensionnel (bien qu’en pratique l’apparence habituelle des icônes de Haiku soit un intermédiaire entre une projection perspective et une vue isométrique, ne se prêtant pas forcément à l’utilisation de cette opération de transformation purement mathématique).

Une autre petite amélioration est l’ajout d’une vérification pour empêcher la fenêtre de Icon-O-Matic de se positionner en dehors de l’écran, par exemple si on a déplacé la fenêtre vers le bas de l’écran, enregistré cette position, puis relancé l’application dans une résolution d’écran plus réduite. Dans ce cas, la fenêtre sera automatiquement ramenée dans la zone visible de l’affichage.

Magnify

L’application Magnify permet d’afficher une vue zoomée d’une partie de l’écran. Elle peut servir pour améliorer l’accessibilité (mais n’est pas idéale pour cet usage), mais aussi pour les développeurs d’interfaces graphiques qui ont parfois besoin de compter les pixels pour s’assurer que leurs fenêtres sont bien construites.

En plus de l’affichage zoomé, l’application permet d’afficher l’encodage RGB de la couleur d’un pixel, ou encore de placer des « règles » permettant de vérifier l’alignement des objets. Ces dernières ont reçu une petite mise à jour, avec une amélioration de l’affichage de leur largeur et hauteur pour les rendre plus lisibles.

Magnify avec une 'règle'

MediaPlayer

L’affichage des sous-titres ne fonctionnait pas correctement, il manquait une partie du texte. C’est maintenant corrigé.

PowerStatus

Capture d’écran de PowerStatus: fenêtre principale et icône de la DeskBar avec son menu

L’application PowerStatus permet de surveiller l’état de la batterie pour les ordinateurs qui en disposent.

Elle a reçu plusieurs améliorations importantes :

Une notification a été ajoutée pour un niveau de décharge très faible (en plus du niveau faible déjà présent). Ces deux niveaux peuvent être paramétrés à un pourcentage choisi de décharge de la batterie, et associé à des sons d’alerte spécifiques. Avant ces changements, il était facile de ne pas voir le message d’alerte (affiché seulement pendant quelques secondes) ou de se dire qu’avec 15% de batterie on a encore le temps de faire plein de trucs, puis se retrouver un peu plus tard avec une batterie vide sans autre avertissement.

L’état « not charging » est maintenant détecté et correctement affiché, pour une batterie au repos : ni en train de se charger, ni en train d’alimenter la machine. C’est en particulier le cas d’une batterie déjà chargée à 100%, si la machine reste connectée au réseau électrique.

L’icône de statut de la batterie s’installe automatiquement dans la DeskBar au premier démarrage de Haiku sur les machines disposant d’une batterie.

Le réglage du mode « performance » ou « économie d’énergie" est enregistré et ré-appliqué lors des prochains démarrages (ces modes configurent l’ordonnanceur du noyau pour exécuter un maximum de tâches sur tous les cœurs du processeur, ou bien au contraire pour essayer de garder ces cœurs en veille autant que possible s’ils ne sont pas nécessaires).

SerialConnect

SerialConnect est une application de terminal série, utile principalement aux développeurs de systèmes embarqués et autres gadgets électroniques.

Elle est encore en cours de développement et propose pour l’instant les fonctions les plus basiques. Il est maintenant possible de coller du texte depuis le presse-papier pour l’envoyer sur un port série, ce qui est pratique si on veut envoyer plusieurs fois la même séquence de commandes.

ShowImage

ShowImage est la visionneuse d’images de Haiku. Elle utilise les traducteurs, des greffons avec une API standardisée qui permettent de convertir différents formats de fichiers entre eux.

L’interface graphique de ShowImage a été mise à jour pour utiliser le « layout system ». Historiquement, dans BeOS, tous les éléments des interfaces graphiques devaient être positionnés manuellement avec des coordonnées en pixels, ce qui est pénible à faire, surtout si on doit traiter tous les cas (polices de caractères de différentes tailles, remplacement des textes lors de traductions, utilisation de thème d’interfaces différents), et aussi lors d’évolution de l’application (si on veut insérer un élément en plein milieu, il faut souvent décaler tout ce qui se trouve autour).

Le « layout system » fournit un ensemble d’outils pour automatiser ce travail, soit à l’aide d’éléments prédéfinis (grilles, groupes, « cartes » superposées), soit à l’aide d’un système de définition de contraintes et de programmation linéaire.

D’autre part, ShowImage dispose maintenant d’un menu permettant d’ouvrir l’image affichée dans un éditeur d’images.

Terminal

Le Terminal de Haiku permet d’exécuter un shell (c’est bash par défaut) et toutes les applications conçues pour un affichage en console.

Les principaux changements cette année sont la correction d’un problème sur la configuration des couleurs utilisées par le Terminal (il y avait un mélange entre le nom anglais et le nom traduit des couleurs, empêchant d’enregistrer et de relire correctement le fichier de configuration), ainsi que des modifications sur les raccourcis clavier utilisés par le Terminal lui-même (en particulier pour naviguer entre plusieurs onglets) qui entraient en conflit avec ceux utilisés par les applications lancées dans le terminal.

Le terminal est également capable de traiter les « bracketed paste », c’est-à-dire que les applications en console sont informées que des caractères en entrée proviennent du presse-papier. Cela permet par exemple à bash de ne pas exécuter directement des commandes qui sont collées, mais de les mettre en surbrillance et d’attendre que l’utilisateur valide cette saisie.

D’un point de vue plus bas niveau, les pilotes TTY utilisés pour les ports série et pour le Terminal, qui étaient indépendants, ont été unifiés afin d’éviter de devoir corriger tous les bugs deux fois dans deux versions du code presque identiques.

Tracker

Tracker est le navigateur de fichiers de Haiku. Tout comme la DeskBar, il fait partie des quelques rares morceaux de BeOS qui ont été publiés sous licence libre par Be et ont donc pu être repris directement par Haiku. Contrairement à la DeskBar, la publication du code du Tracker avait conduit à l’apparition de nombreux forks, chacun améliorant à sa façon le logiciel. La version utilisée par Haiku provient principalement du projet OpenTracker, mais a réintégré ou réimplémenté au fil du temps les modifications faites dans d’autres variantes.

Le Tracker est un composant central de l’interface de Haiku et a donc reçu un nombre assez important d’évolutions :

La taille des fichiers est maintenant affichée à l’aide de la fonction string_for_size qui s’adapte aux conventions de la langue et du pays choisi par l’utilisateur.

Les brouillons de courrier électronique disposent maintenant de leur propre type MIME et de l’icône associée. Ils s’ouvriront dans un éditeur de mail plutôt que dans une fenêtre de lecture de message.

Pour les fichiers qui disposent d’un attribut « rating » (évaluation), ce dernier est affiché avec des étoiles pleines ou vides selon la note attribuée. La note va de 0 à 10 mais il n’y a que 5 étoiles. Le caractère demi-étoile permet d’afficher la note exacte avec les versions récentes d’Unicode (depuis 2018 en fait, mais il a fallu attendre la disponibilité dans une police de caractères).

Une fenêtre du Tracker, montrant la colonne taille et la colonne rating

La gestion des dossiers en lecture seule a été améliorée. Ils sont affichés sur fond gris (au lieu d’un fond blanc pour les dossiers modifiables) et tous les menus correspondant à des opérations non autorisées sont désactivés (au lieu d’être activés, mais d’aboutir sur une erreur car le dossier est en lecture seule).

Dans le même esprit, le bouton « ouvrir » des boîtes de dialogues d’ouverture de fichier est désactivé si le fichier sélectionné ne peut pas être ouvert (c’était déjà le cas, mais tous les cas possibles n’étaient pas bien pris en compte).

Un problème d’affichage sur le système de fichier packagefs a été corrigé : les dossiers n’ont pas de taille et affichent donc - au lieu d’une taille fixe de 4 Kio qui n’a aucune signification.

La fenêtre de recherche a reçu quelques évolutions, voir plus bas dans la section dédiée au Google Summer of Code, qui détaille le travail réalisé à ce sujet.

Le menu « templates », utilisé quand on fait un 'clic droit -> Nouveau…' et qui permet de créer différents types de fichiers et de dossiers à partir de fichiers de référence, peut maintenant contenir des sous-dossiers, pour les personnes qui utilisent beaucoup cette possibilité, avec par exemple des modèles de documents pré-remplis pour différents usages.

Enfin, un peu de nettoyage interne : les classes NavMenu et SlowContextPopup, qui permettent la navigation dans les sous-dossiers via des menus popup, ont été fusionnées en une seule classe car elles sont toujours utilisées ensemble. Cela simplifie le code pour l’affichage de ces menus, qui a quelques particularités pour permettre une navigation confortable même sur un disque dur un peu lent.

TV

L’application TV utilisée pour recevoir la TNT à l’aide d’un tuner approprié a été déplacée dans le paquet haiku_extras et n’est donc plus installée par défaut. La plupart des gens ne disposant pas d’un tuner compatible sur leur ordinateur, cette application était source de confusion et de nombreuses questions sur le forum.

WebPositive

WebPositive est le navigateur web de Haiku. Il utilise le moteur WebKit développé conjointement par Apple, Igalia et Sony principalement.

En dehors de la mise à jour du moteur vers une version plus récente, WebPositive reçoit actuellement peu d’évolutions, les développeurs étant malheureusement trop occupés par ailleurs. On peut toutefois mentionner une correction sur la barre de signets : celle-ci ne s’affichait jamais lorsque la langue du système était autre chose que l’anglais.

Zip-O-Matic

Zip-O-Matic est un outil permettant de créer une archive zip facilement depuis le Tracker. Il a reçu une amélioration qui est en fait une correction d’un problème qui existait depuis longtemps : l’archive créée est maintenant automatiquement sélectionnée dans le navigateur de fichier à la fin du processus, ce qui permet de facilement la retrouver pour la renommer, la déplacer ou l'envoyer à son destinataire.

Haikuports

Haikuports est un projet indépendant de Haiku, il se charge d’alimenter le dépôt de paquets. Au départ il s’agissait principalement d’un projet pour le portage de bibliothèque et de programmes venant d’autres systèmes (d’où son nom), mais il est également utilisé pour la plupart des applications natives développées pour Haiku.

Le dépôt de paquets contient actuellement 4193 paquets, il est mis à jour en continu par une petite équipe de bénévoles qui ne sont pas forcément tous développeurs, mais tout de même capables de faire les tâches de maintenance ainsi que le développement de quelques patchs simples.

Il est impossible de lister toutes les mises à jour et ajouts, le projet HaikuPorts étant très actif. Donc voici une sélection arbitraire de quelques nouveautés et mises à jour.

Applications natives

  • Mises à jour de Renga (client XMPP), PonpokoDiff (outil de diff), 2pow (clone de 2048), StreamRadio (lecteur de podcasts), NetSurf (navigateur web léger)…
  • Genio, un IDE pour Haiku avec gestion de la complétion de code via le protocole LSP (compatible avec les outils développés pour VS Code par exemple).
  • Ajout de HaikuUtils, un ensemble d’outils de développement et de debug divers.
  • WorkspaceNumber, un replicant pour afficher le numéro du bureau actif dans la DeskBar.
  • KeyCursor, un outil pour contrôler le curseur de souris à l’aide du clavier.
  • BatchRename, un outil pour renommer automatiquement des fichiers par lot.

HaikuUtils

WorkspaceNumber

PonpokoDiff

PecoRename

2pow

BatchRename

Applications portées

  • Un gros travail a été fait sur le portage de KDE Frameworks et des applications l’utilisant. De très nombreuses applications Qt et KDE sont donc disponibles.
  • Du côté de GTK, il n’existait pas de version de GTK pour Haiku, le problème a été résolu à l’aide d’une couche de compatibilité avec Wayland qui n’implémente pas le protocole Wayland mais réimplémente l’API de la libwayland. Les applications GTK arrivent petit à petit, mais l’intégration est pour l’instant beaucoup moins bonne qu’avec Qt, qui dispose lui d’un vrai port utilisant les APIs natives directement. L’apparence des applications est très visiblement différente, certaines touches du clavier ne fonctionnent pas. C’est donc encore un peu expérimental.
  • Enfin, pour compléter les possibilités d’outils graphiques, la bibliothèque Xlibe implémente les APIs de la libx11 (mais pas le protocole de communication de X) et permet de porter les applications FLTK par exemple, ainsi que celles utilisant directement la libx11. Il reste encore des problèmes avec les applications utilisant Tk (si vous connaissez Tk ou X, les développeurs de Xlibe aimeraient bien un petit coup de main). En attendant, les applications Tk sont utilisables à travers un portage de undroidwish, mais ça reste peu confortable.

Du côté des compilateurs et des langages de programmation : LLVM a été mis à jour en version 17. GCC est disponible en version 13 et peut maintenant être utilisé pour compiler du FORTRAN et de l’Objective-C. Les dernières versions de Python sont disponibles, et en plus avec des performances améliorées. Node.JS est également mis à jour, ou si vous préférez le langage R, vous le trouverez également, avec son IDE associé rkward.

Bien sûr, la plupart des bibliothèques et outils disponibles sur d’autres systèmes sont aussi disponibles : ffmpeg (en version 6), Git, libreoffice, Wireshark…

Mentionnons enfin un pilote FUSE pour monter des volumes réseau NFS, qui vient compléter les deux implémentations de NFS présentes dans le noyau (une obsolète qui implémente NFS2, et une plus récente implémentant NFS4, mais qui est instable et pas activement maintenue actuellement).

GCompris

DrawTerm

KDE Mah Jong

NetBeans

Frogatto

CudaText

Cantor

Panneaux de préférences

Appearance

Les préférences « Appearance » permettent de configurer l’apparence du système et des applications : principalement les polices de caractères et les choix de couleurs.

C’est ce dernier qui reçoit une mise à jour en profondeur, avec l’ajout d’un mode automatique. Auparavant, chaque couleur utilisée par le système devait être configurée manuellement, ce qui permet un contrôle très fin, mais demande de passer un certain temps à faire des ajustements. Le mode automatique permet de configurer seulement 3 couleurs : le fond des fenêtres, les barres de titres, et une couleur d’« accentuation ». Les autres couleurs et nuances sont calculées automatiquement à partir de cette palette de base.

En particulier, il devient beaucoup plus facile de choisir un fond sombre pour se retrouver avec un système en mode sombre, très à la mode chez certain·e·s utilisateurices de Haiku.

Il est toujours possible d’activer le mode avancé pour affiner les réglages si nécessaire (ou si vous aimez les interfaces graphiques bariolées et multicolores).

Le mode automatique dans l’application Appearance

La même capture d’écran avec une configuration « mode sombre »

Keymap (disposition clavier)

L’application Keymap permet de configurer la disposition de touches du clavier. Le point qui a reçu un peu d’attention est la gestion de la configuration des touches modificatrices.

Haiku est un dérivé de BeOS qui lui-même a été au départ inspiré de Mac OS. On conserve de cet héritage l’utilisation des touches commande et option au lieu de meta et alt sur les claviers de PC. Mais BeOS et Haiku sont conçus pour être utilisés avec des claviers de PC. La touche commande qui prend la place de la touche ALT est donc celle utilisée pour la plupart des raccourcis claviers. Cela se complique si on essaie d’utiliser un clavier fabriqué par Apple (les codes de touches renvoyés par le clavier pour des touches situées au même endroit ne sont pas les mêmes), ou encore si on a besoin d’une touche AltGr (historiquement utilisée comme touche option par BeOS, mais aujourd’hui ce rôle est plutôt attribué à la touche windows apparue un peu plus tard). Une page sur le wiki de développement de Haiku tente de résumer l’historique et la situation actuelle.

La configuration des touches modificatrices est donc un sujet complexe, et il est probable que le comportement sera à nouveau modifié plus tard. Quoi qu’il en soit, en attendant, l’application Keymap permet toutes les permutations possibles de configuration de ces touches.

Screen (Affichage)

Les préférences d’affichage, en plus de permettre de changer la résolution d’écran, affichent quelques informations essentielles sur la carte graphique et l’écran en cours d’utilisation. Pour les écrans, ces informations sont généralement extraites des données EDID, mais il y a une exception : les dalles d’affichage des PC portables n’implémentent en général pas ce protocole. Les informations sont donc récupérées par d’autres moyens parfois moins bien normalisés. Par exemple, l’identifiant du fabricant est un code à 3 lettres. En principe, les fabricants doivent s’enregistrer auprès d’un organisme qui attribue ces codes, afin d’en garantir l’unicité.

Cependant, certains fabricants ne l’ont pas fait, et se sont choisi eux-mêmes un code qui semblait inutilisé. La base de données officielle réserve donc ces codes et en interdit l’utilisation, afin d’éviter des conflits. Il arrivait donc que le fabriquant d’un écran soit affiché comme étant « DO NOT USE », ce qui a inquiété quelques utilisateurs de Haiku se demandant s’ils risquaient d’endommager leur matériel.

Ces entrées de la liste sont maintenant filtrées et remplacées par les noms des fabricants de panneaux d’affichages concernés (lorsqu’on sait de qui il s’agit).

Outils en ligne de commande

Haiku est fourni avec un terminal et un shell bash (par défaut, d’autres shells peuvent également être utilisés). Les outils définis dans la spécification POSIX sont fournis, ainsi que des compléments permettant d’utiliser les fonctionnalités supplémentaires de Haiku.

df

La commande df affiche l’espace disque disponible sur chaque volume de stockage actuellement monté.

Les colonnes de l’affichage ont été réorganisées, pour être plus lisibles, et se rapprocher un peu du format spécifié par POSIX (mais pas complètement lorsqu’on lance la commande sans options particulières : des informations supplémentaires sont alors affichées).

filteredquery

L’outil filteredquery permet d’effectuer une requête sur les attributs étendus du système de fichiers (permettant de requêter le système de fichiers comme une base de données, plutôt que de naviguer de façon hiérarchique dans les dossiers), puis de filtrer le résultat pour ne conserver que les réponses contenues dans un sous-dossier spécifique. En effet, les requêtes étant indépendantes de l’organisation des dossiers, il est nécessaire de faire ce filtrage par post-traitement des résultats (ce qui reste tout de même généralement plus rapide que de faire l’inverse : parcourir tous les fichiers d’un dossier pour trouver ceux correspondant à un critère particulier).

Cet outil n’a pas reçu de nouvelles fonctionnalités, mais de nombreuses corrections et nettoyages qui le rendent véritablement utilisable.

ping, traceroute, telnet, ftpd

Ces commandes liées à des opérations sur le réseau ont été remplacées par les dernières versions développées par FreeBSD, permettant de bénéficier d’une version moderne, avec plus de fonctionnalités et moins de bugs.

La commande ping6 est supprimée, car ping peut maintenant utiliser l’IPv6 aussi bien que l’IPv4.

pkgman

L’outil pkgman permet de télécharger et d’installer des logiciels et des mises à jour.

Il a peu évolué, mais on peut tout de même noter l’utilisation d’un algorithme de tri « naturel » pour l’affichage des résultats dans l’ordre alphabétique (par exemple, llvm12 sera affiché après llvm9).

Une fonction qui n’est toujours pas disponible dans pkgman est le nettoyage des dépendances non utilisées. Un script fourni dans le dépôt Git de Haiku permet de réaliser manuellement une analyse des paquets installés sur le système pour détecter ceux qui n’ont pas de dépendances, il faudra pour l’instant se contenter de cette solution.

strace

L’outil strace permet d’afficher les appels systèmes effectués par une application, pour comprendre son interfaçage avec le noyau et investiguer certains problèmes de performances ou de mauvais comportements.

L’interfaçage avec le noyau pour extraire ces informations étant assez spécifique, l’implémentation de strace est faite à partir de zéro, et ne partage pas de code avec la commande du même nom disponible par exemple sous Linux.

strace est mis à jour régulièrement et en fonction des besoins des développeurs de Haiku pour décoder et afficher de plus en plus d’informations. Par exemple, elle peut maintenant afficher le contenu des iovec (par exemple pour les fonctions readv ou writev), ainsi que les objets manipulés par wait_for_object et event_queue.

Un exemple de sortie de strace (traçant l’ouverture d’un fichier et le chargement d’une bibliothèque partagée) avant ces changements:

open(0x5, "plaintext", 0x2042, 0x0) = 0x8000000f () (49 us)
map_file("libicuuc.so.66 mmap area", 0x7f04c2675228, 0x6, 0x1ababd0, 0x1, 0x0, true, 0x3, 0x0) = 0x329a0 () (108 us)

et après :

open(0x5, "plaintext", O_RDWR|O_NOTRAVERSE|O_CLOEXEC, 0x0) = 0x8000000f Operation not allowed (57 us)
map_file("libicuuc.so.66 mmap area", [0x0], B_RANDOMIZED_ANY_ADDRESS, 0x1ababd0, B_READ_AREA, 0x0, true, 0x3, 0x0) = 0x73e8 ([0x6392223000]) (135 us)

whence

La commande whence permettait de trouver dans le PATH un exécutable à partir de son nom. Elle était implémentée sous forme d’une fonction bash dans le fichier profile par défaut. Cependant, cette implémentation posait problème pour charger le fichier profile avec d’autres shells, elle a donc été supprimée. La commande which peut être utilisée à la place, puisqu’elle remplit un rôle équivalent.

Serveurs

Les serveurs sont l’équivalent des daemons pour UNIX ou des services sous Windows : il s’agit d’applications lancées par le système pour rendre différents services et coordonner l’ensemble des applications.

app_server

app_server est le serveur graphique de Haiku, équivalent de X ou de Wayland. Il se distingue par un rendu graphique fait principalement côté serveur (pour les applications natives), ce qui permet de l’utiliser de façon fluide à travers une connexion réseau.

Bien que ce soit le serveur graphique, et qu’il ait reçu plusieurs améliorations importantes, les différences sont subtiles. Elles sont toutefois importantes pour proposer un système qui semble réactif et confortable à utiliser.

Un premier changement est une réarchitecture du code qui traite le rafraîchissement de l’écran. Ce rafraîchissement se fait en général en plusieurs étapes, par exemple, si on déplace une fenêtre :

  • Le contenu de la fenêtre déplacée peut être directement recopié de l’ancienne position vers la nouvelle,
  • La zone où se trouvait la fenêtre auparavant doit être re-remplie avec ce qui se trouvait en dessous de la fenêtre déplacée. Cela peut être plusieurs morceaux de fenêtres d’autres applications, qui vont devoir chacune ré-afficher une partie de cette zone.

Le problème étant que certaines applications peuvent mettre un peu de temps à répondre à cette demande de ré-affichage (par exemple parce qu’elles sont occupées ailleurs, ou alors parce que la zone à redessiner est relativement complexe).

Différentes stratégies peuvent être mises en place dans ce cas : laisser à l’écran le contenu obsolète, ou remplir la zone en blanc en attendant que les données deviennent disponibles, par exemple. Ou encore, tout simplement ne rien mettre à jour du tout tant que tout l’écran n’est pas prêt à être affiché. Il faut faire un compromis entre la réactivité (déplacer la fenêtre tout de suite), la fluidité (éviter les clignotements de zones blanches) et la précision (affichage d’information cohérente et à jour).

Plusieurs modifications ont permis d’obtenir un meilleur compromis.

Dans un autre domaine, la police de caractères par défaut « Noto Sans Display » a été remplacée par « Noto Sans », ce qui donne un affichage du texte légèrement différent. La police « display » avait été choisie suite à une mauvaise compréhension de la signification de ce mot en typographie : il signifie que c’est une police de caractères à utiliser pour des gros titres et autres textes courts. Il ne signifie pas que c’est une police à utiliser sur un écran d’ordinateur. De toutes façons la police Noto Display n’est plus maintenue par Google et a disparu des dernières versions du jeu de polices Noto.

Toujours dans le domaine des polices de caractères, app_server sait maintenant charger les fichiers « variable fonts ». Ces fichiers contiennent plusieurs polices de caractères définies à partir de glyphes de base, et d’algorithmes de transformation et de déformation (pour rendre une police plus ou moins grasse, plus ou moins italique…). Pour l’instant, app_server sait charger les valeurs de ces paramètres qui sont préconfigurées dans le fichier. Cela permet de réduire la place utilisée par les polices de caractères sur le media d’installation de Haiku (c’est l’un des plus gros consommateurs d’espace disque, qui nous empêche de faire tenir une version complète de Haiku sur un CD de démonstration par exemple).

Plus tard, il sera également possible de configurer plus finement ces paramètres pour générer des variantes intermédiaires des polices de caractères, ainsi que d’exploiter certaines polices qui offrent des paramètres configurables supplémentaires.

input_server

L’input_server se charge de lire les données venant des périphériques d’entrée (clavier et souris) et de les convertir en évènements distribués aux applications. Il est extensible par des add-ons qui peuvent générer ou filtrer des évènements, ce qui peut être utilisé pour de l’accessibilité (émuler une souris à partir de touches du clavier), de l’automatisation (envoi de commandes pré-enregistrées), du confort d’utilisation (bloquer le touchpad d’un ordinateur portable lorsque le clavier est en cours d’utilisation) et bien d’autres choses.

L’input_server a reçu des corrections de problèmes sur la gestion des réglages de souris, permettant en particulier d’utiliser des réglages différents pour plusieurs périphériques (souris, touchpad), et que ceux-ci soient bien enregistrés.

registrar

Le serveur registrar suit les applications en cours de fonctionnement, et leur permet de communiquer entre elles au travers de l’envoi de messages. Il assure également le suivi de la base de données des types MIME et des associations de types de fichiers avec les applications correspondantes.

L’implémentation de BMessageRunner, qui permet d’envoyer des messages périodiques (par exemple pour faire clignoter le curseur des zones de texte à la bonne vitesse), autorise maintenant des intervalles de répétition en dessous de 50 millisecondes. Cela permet d’utiliser ce système pour des animations fluides de l’interface graphique, par exemple.

D’autre part, la liste des applications et documents récemment lancés est maintenant limitée à 100 entrées. Cela évite un fichier qui grossit indéfiniment et finit par contenir surtout des vieilles informations sans intérêt.

Kits

Le système Haiku fournit les mêmes APIs que BeOS. Elles couvrent les usages basiques d’une application, et sont découpées (dans la documentation de BeOS et de Haiku, au moins) en « kits » qui prennent chacun en charge une partie spécifique (interface graphique, multimédia, jeux vidéos, accès au matériel, etc).

Interface

L’interface kit est la partie de la bibliothèque standard qui se charge des interfaces graphiques.

 BColumnListView

BColumnListView est un ajout de Haiku par rapport à BeOS. Il s’agit d’un élément d’interface permettant de présenter une liste avec plusieurs colonnes, de trier les lignes selon le contenu de ces colonnes, et aussi d’avoir des items hiérarchisés avec la possibilité de plier et déplier une partie de l’arborescence.

Cette classe remplace avantageusement BListView et surtout BColumnListView, les classes historiques de BeOS, qui sont beaucoup plus limitées.

Un certain nombre de type de colonnes prédéfinis sont également disponibles, ce qui facilite la construction d’interfaces présentant les données de différentes applications avec le même formatage.

La classe BColumnListView elle-même n’a pas changé. Par contre, les colonnes de type « taille » (pour afficher une taille en Kio, Mio, Gio…) et « date » utilisent la langue choisie dans les préférences système au lieu d’un format anglais par défaut.

BTextView

BTextView est une classe permettant d’afficher une zone de texte éditable. Elle implémente les fonctionnalités de base (curseur, sélection, retour à la ligne automatique) ainsi que quelques possibilités de mise en forme (couleurs, polices de caractères).

BTextView peut également être utilisée pour des zones de textes non éditables, souvent plus courtes. Cela permet de réutiliser une partie des algorithmes de mise en page et de formatage du texte dans différents contextes. Dans le cadre de l’utilisation du « layout system », une vue doit pouvoir indiquer sa taille minimale, maximale et optimale. Le « layout system » va ensuite calculer la meilleure disposition de fenêtre possible pour satisfaire ces contraintes.

Le cas des zones de texte est particulier, car la hauteur optimale dépend du nombre de lignes de texte, qui lui-même peut être plus ou moins grand si la largeur de la vue oblige à ajouter des retours à la ligne. Le « layout kit » prend en compte ce cas particulier, mais les algorithmes ne sont pas encore tout à fait au point et peuvent conduire à des résultats inattendus dans certains cas. Un de ces cas particuliers sur les zones de texte non éditables a été corrigé.

BMenu

La classe BMenu permet d’afficher un menu. Elle est utilisée de plusieurs façons, puisqu’on trouve des menus dans des barres de menu, dans des contrôles de type « popup », ou encore en faisant un clic droit sur certains éléments de l’interface.

Les menus sont également particuliers parce qu’ils peuvent d’étendre en dehors de la fenêtre dont ils sont originaires. Ils sont donc implémentés sous forme de fenêtres indépendantes. Mais cela pose un autre problème : dans Haiku, chaque fenêtre exécute son propre thread et sa propre boucle d’évènements. Si on navigue dans un grand nombre de menus et de sous-menus, cela peut causer quelques problèmes de synchronisation et de performances.

Le code contient également un grand nombre de cas particuliers pour, par exemple, aligner les raccourcis claviers et les flèches indiquant la présence de sous-menus ente les différents items d’un menu, ou encore détecter si un déplacement de souris a pour but de sélectionner un autre menu (en dessous ou au-dessus de celui actif), ou bien plutôt de naviguer vers un sous-menu.

Les nouveautés suivantes sont apparues cette année:

  • Correction de problèmes de race condition lors de l’ajout d’items dans un menu pendant qu’il est affiché à l’écran. Ce problème se manifestait par exemple dans les menus affichant la liste des réseaux Wifi, qui sont mis à jour en temps réel.
  • Finalisation de l’implémentation de la navigation au clavier (avec les flèches directionnelles) dans les menus.
  • Affichage des symboles graphiques UNICODE pour « backspace » (⌫) et « delete » (⌦) si ces touches sont utilisées comme raccourcis clavier pour un item de menu.
  • Utilisation d’un algorithme de tri stable pour la fonction SortItems. Ce type d’algorithme préserve l’ordre relatif des items qui sont égaux d’après la fonction de comparaison. Ce n’est pas le cas de certains algorithmes de tri classiques, notamment le quicksort. La conséquence était que trier un menu déjà trié pouvait changer l'ordre des items. C’était visible encore une fois sur le menu listant les réseaux Wifi, qui est trié par puissance du signal reçu.

 BSpinner

BSpinner est un contrôle permettant de choisir une valeur numérique, soit à l’aide de boutons +/- pour modifier la valeur par incréments, soit en entrant directement la valeur dans une zone de texte.

Il s’agit d’une extension de Haiku par rapport à BeOS qui ne proposait pas cette fonctionnalité.

Cette classe est encore en cours de développement. Elle a reçu des améliorations pour désactiver correctement les boutons +/- lorsque la valeur atteint le minimum ou le maximum autorisé, et aussi une correction sur le message de notification envoyé lors des changements de valeurs du spinner, qui ne contenaient pas la bonne valeur.

rgb_color

La structure rgb_color permet de représenter une couleur par la valeur de ses composantes rouge, vert, bleu (comme son nom l’indique) et alpha (comme son nom ne l’indique pas). Elle fournit également un certain nombre de fonctions pour mélanger des couleurs, les éclaircir ou les assombrir.

La méthode Brightness() dans la classe rgb_color implémentante maintenant l’algorithme perceptual brightness documenté par Darel Rex Finley, qui donne des meilleurs résultats que l’algorithme utilisé précédemment (qui était celui de la luminosité dans l’espace de couleurs Y'IQ. La fonction perceptual_brightness devenue redondante est supprimée.

Cette méthode permet en particulier de déterminer si une couleur est « sombre » ou « claire », et ainsi de décider si du texte affiché par-dessus doit être blanc ou noir (comme démontré ici par exemple).

Locale

Le locale kit se charge de tous les aspects liés à la localisation : traductions des applications, formatage des messages en utilisant les règles de pluralisation de chaque langue, formatage de dates, de nombres avec et sans unités, de pourcentages, nom des fuseaux horaires…

Il utilise ICU pour implémenter la plupart de ces fonctionnalités, mais fournit une surcouche avec une API s’intégrant mieux avec les autres kits.

La principale évolution cette année est l’implémentation de BNumberFormat, qui permet de formater des nombres. Elle permet de choisir une précision (nombre de décimales - pour les langues qui utilisent un système décimal), d’afficher ou non des séparateurs de groupes (de milliers en français, mais par exemple en Inde la séparation se fait traditionnellement par multiples de 10 000).

Media

Le media kit se charge de tous les aspects multimedia.

Il se compose de deux parties. D’une part, un système de gestion de flux média temps réel, permettant de transférer des données multimédia (son ou flux vidéo par exemple) entre différentes applications qui vont les manipuler, le tout avec un certain contrôle du temps de traitement ajouté par chaque opération, pour tenter de minimiser la latence tout en évitant les vidages de tampons qui produiraient une interruption dans le flux. D’autre part, des classes permettant d’encoder et de décoder des fichiers média et d’en extraire des flux de données (encodées ou décodées).

C’est surtout cette deuxième partie qui a reçu quelques évolutions. La version de ffmpeg utilisée pour le décodage de presque tous les formats audio et video est maintenant la dernière version ffmpeg 6. Quelques autres problèmes (erreurs d’arrondis, gestion des tampons partiels en fin de fichier) ont également été corrigés, ce qui permet de faire fonctionner à nouveau le jeu BePac Deluxe qui est extrêmement intolérant au moindre écart de comportement par rapport à l’implémentation du Media Kit dans BeOS.

Support

Le support kit contient un ensemble de classes basiques mais indispensables : gestion des chaînes de caractères, des tampons en mémoire, etc. Il fournit les briques de bases utilisées par les autres kits.

BDataIO

BDataIO est une classe abstraite avec des fonctions de lecture et d’écriture. Plusieurs autres classes sont des instances de BDataIO, par exemple BFile (représentant un fichier), mais aussi BMemoryIO (permettant d’accéder à une zone mémoire).

Plusieurs autres classes acceptent BDataIO (ou sa sous-classe BPositionIO, qui ajoute la possibilité de se déplacer à une position donnée dans le flux) comme entrée ou comme sortie. Il est donc facilement possible de réaliser les mêmes opérations sur un fichier, une zone de données en mémoire, un socket réseau, ou tout autre objet susceptible de fournir une interface similaire.

BDataIO elle-même n’a pas évolué, mais deux de ses implémentations, BBufferedDataIO et BAdapterIO, ont été améliorées. Ces deux classes permettent de construire un objet BDataIO à partir d’un autre, en ajoutant un cache en mémoire pour accélérer les opérations ou encore pour rendre compatible avec BPositionIO un objet qui ne l’est pas.

Ces classes sont en particulier utilisées par l’application StreamRadio, qui implémente la lecture de podcasts en connectant directement le résultat d’une requête HTTP (effectuée grace au network kit) dans un décodeur audio (via la classe BMediaFile du media kit). La mise en tampon permet de revenir en arrière dans la lecture d’un épisode, de télécharger en avance les données qui vont être lues, et d’éviter de conserver inutilement en mémoire les données qui sont déjà lues par l’application.

Bibliothèques C

Les « kits » mentionnés ci-dessus sont l’API en C++ utilisée par les applications Haiku.

Il existe aussi des APIs en C, en grande partie implémentant la bibliothèque C standard et les fonctions décrites dans la spécification POSIX.

Libroot

Libroot implémente la bibliothèque standard C. Elle regroupe entre autres la libc, la libm, et la libpthread, qui sont parfois implémentées comme 3 bibliothèques différentes pour d’autres systèmes. Les évolutions consistent à compléter l’implémentation de la spécification POSIX, et à suivre les évolutions de cette dernière ainsi que des nouvelles versions du langage C. On trouve également des corrections de bugs découverts en essayant de faire fonctionner de plus en plus d’applications sur Haiku, ce qui permet de mettre en évidence des différences de comportement avec d’autres systèmes.

  • Ajout de getentropy pour initialiser les générateurs de nombres aléatoires
  • Correction de problèmes de locks au niveau de l’allocateur mémoire lors d’un fork
  • Plusieurs corrections sur l’implémentation de locale_t, remplacement de code écrit pour Haiku ou provenant de FreeBSD par une implémentation simplifiée mais suffisante, provenant de la bibliothèque C musl.
  • Ajout de static_assert en C11
  • Correction d’un crash lors de l’utilisation de certaines fonctions XSI
  • Ajout de stpncpy
  • La fonction open utilisée sur un lien symbolique pointant vers un fichier non existant peut maintenant créer le fichier cible.
  • Il est possible d’utiliser mmap sur un fichier plus grand que la mémoire disponible sans avoir besoin de spécifier le flag MAP_NORESERVE
  • Utiliser rename pour renommer un fichier vers lui-même ne retourne plus d’erreur (conformément à la spécification POSIX).
  • Ajout de pthread_sigqueue

Libnetwork

La libnetwork implémente les APIs nécessaire pour se connecter au réseau (sockets, résolution DNS…). Elle est séparée de la bibliothèque C pour des raisons historiques : l’implémentation de TCP/IP pour BeOS avait été réalisée entièrement en espace utilisateur (le noyau n’offrant qu’une interface pour envoyer et recevoir des paquets ethernet sur la carte réseau). Cela a posé des problèmes de compatibilité avec d’autres systèmes, et des problèmes de performance. Haiku est donc compatible avec la version "BONE" de BeOS, qui implémente la pile réseau dans le noyau.

  • Mise à jour du résolveur DNS à partir du code de NetBSD 9.3. Précédement le code utilisé était celui du projet netresolv de NetBSD, mais ce projet n’a pas connu de nouvelles publications et le code est à nouveau maintenu directement dans NetBSD sans publication séparée.
  • Correction d’un crash lors de l’utilisation de multicast IPv4

LibBSD

La libbsd implémente plusieurs extensions fournies par la libc de certains systèmes BSD. Elle est séparée de la bibliothèque C principale pour limiter les problèmes de compatibilité: certaines applications préfèrent fournir leur propre version de ces fonctions, ou d’autres fonctions avec le même nom mais un comportement différent. Elles peuvent alors s’isoler en n’utilisant pas la libbsd pour éviter toute interférence.

LibGNU

De façon similaire à la libbsd, la libgnu fournit des fonctions qui sont disponibles dans la glibc (la bibliothèque C du projet GNU) mais ne font pas partie d’un standard (C ou POSIX).

  • Ajout de sched_getcpu pour savoir sur quel cœur de CPU le thread appelant est en train de s’exécuter.
  • Ajout de pthread_timedjoin_np, pour attendre la fin de l’exécution d’un thread (comme pthread_join mais avec un timeout.

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Calligra : laquelle choisir ? notre comparatif secret (il sera aussi question de formats)

Plutôt qu’un comparatif entre Calligra, une présentation rapide de la suite bureautique de KDE s’impose. Une suite qui vient de passer en version 4 après quelque chose comme quatre ans de stase. Comparer la petite suite Calligra à LibreOffice serait assez injuste. Néanmoins cette présentation des quatre logiciels qui la forment ne peut pas faire complètement l’impasse dessus. Et, notamment, mais pas uniquement, à cause des formats de fichier et de leur compatibilité entre les deux suites bureautiques libres.

Ne faites pas attention au titre qui a été plus ou moins suggéré à titre de plaisanterie dans ce commentaire.

Le panneau de démarrage de Calligra

Sommaire

Calligra, vingt-six ans déjà

Les débuts de Calligra remontent, d’après « l’À propos de Calligra » à 1998. Au départ, sous le nom de KOffice. Elle n’adoptera ce nom de Calligra suite qu’en 2010. La dernière version de Koffice, numéro 2.3.3 est sortie en 2011.

En 2020, Calligra sort une version 3.2.1. Puis, plus rien jusqu’au 27 août 2024 où un développeur KDE, Web et QML, Carl Schwan, annonce la sortie de la version 4.0 (en). Pour cette nouvelle version, il a essentiellement d’une part complètement porté l’Api de QT6 à KF6, d’autre part revu l’interface utilisateur.

Dans sa présentation de la suite, KDE indique que Calligra s'appuie sur KDE, une architecture d’applications puissante. On verra plus tard que ce n’est pas sans conséquence.

Les formats de fichier natifs de Calligra sont les formats ODF. Un choix que KDE explique dans la vue d’ensemble des fonctions de Calligra :

Il est d’une importance majeure pour toute suite bureautique d’adhérer à des standards établis. Surtout au niveau du format de fichier pour permettre l’échange de documents avec d’autres suites bureautiques de manière transparente. Cela évite également les formats propriétaires, ce qui est particulièrement important pour les entreprises et pour les particuliers.

Le traitement de texte Kword aura d’ailleurs été le premier logiciel de traitement de texte à prendre en charge le format ODF qui est sorti en 2005.

Quelques mots sur la suite

Calligra comporte quatre logiciels :

  • Karbon, l’application de dessin vectoriel,
  • Calligra Sheets, le tableur,
  • Calligra Stage, le logiciel de présentation,
  • Calligra Words, le traitement de texte.

Il y a, en outre, un panneau de démarrage, Calligra, qui figure en illustration de la dépêche. En cliquant sur une des icônes, on ouvre l’application concernée. Chaque application propose de choisir entre un document récent, un document personnalisé ou un modèle ou type de modèle.

Les quatre applications de la suite bureautique Calligra.

Ensuite, tous les logiciels de la suite ont la même logique : une barre de menu et (optionnellement) des barres d’outils en haut, et sur les côtés, à droite ou à gauche selon la configuration, une barre latérale qui sert quasiment pour tout.

La configuration de l’emplacement de la barre latérale se fait par un clic droit dessus. Il est possible d’indiquer par la même occasion si on veut que les icônes des panneaux latéraux soient assorties de texte ou non. Les choix que j’ai fait dans les captures d’écran sont différents de ceux de la note de blog de Carl Schwan.

Barre latérale
Configuration de l’emplacement de la barre latérale.

Par défaut, les barres d’outils, qui, au demeurant, comportent très peu d’éléments, ne sont pas affichées. Il y en a deux : Éditer qui affiche les boutons Défaire et Refaire (et c’est tout) et Fichier qui permet d’afficher ou non les panneaux. Dans les captures d’écran de cette dépêche, elles sont toutes deux affichées. Pour les avoir à l’écran : Paramètres > Barres d’outils affichées.

Barres d’outils affichées
C’est aussi à ce niveau qu’on configure la vérification orthographique et la correction automatique.

On peut, évidemment, créer des modèles (formats OTF) avec chacune des quatre applications de la suite bureautique et exporter le fichier au format PDF. Les polices des fichiers générés en PDF sont complètement intégrées, ce qui en fait des documents assez lourds.

Karbon, dessin vectoriel

Si le format natif de Karbon est l’ODG, il peut enregistrer aussi aux formats WMF, JPEG, PNG et SVG. C’est un logiciel assez facile à utiliser, moyennant un temps d’apprentissage, et dont l’interface peut rappeler celle de Draw avec sa barre d’outils de dessin à gauche.

Karbon

Karbon ouvre très bien les fichiers SVG simples, mais, dès qu’il y a des dégradés, des motifs ou des images matricielles incorporées, le résultat est moins bon.

Karbon et les images SVG
À gauche la version originale dans Inkscape, à droite la version ouverte dans Karbon. Le manchot est plus petit, l’effet de dégradé de ses lunettes a disparu et le fond de l’œuf est complètement pixelisé.

Calligra Sheets : tableur de son métier

Le tableur de Calligra est le seul à proposer plusieurs catégories de modèles, tous en anglais. Il est assez peu traduit par rapport à ses collègues. Ainsi, dans Calligra Words, on a un « Gestionnaire de styles, quand, dans Sheets, c’est un « Style Manager ». Il fonctionne comme n’importe quel autre tableur. La modification d’un diagramme dans Calligra Sheets est très facile, mis à part le fait qu’il ne semble pas qu’on puisse en changer les couleurs.

L’interface de Calligra Sheets

Outre l’ODS, il peut enregistrer aux formats : Kspread (ancien format de la suite Koffice), CSV, LibreOffice Calc spreadsheet (qui est aussi de l’ODS), feuille de calcul Gnumeric, Html et TeX.

Calligra Stage, présentation

Le logiciel de présentation Calligra Stage est le seul à proposer plusieurs modèles, certains avec une, d’autres avec deux pages maître dont un sympathique modèle avec un manchot : « Pingouin curieux ». Il peut être déconcertant de prime abord quand on part d’un « écran vide » ou « 16:10 » parce que ce qui apparaît c’est un espace complètement vide sans zone pré-configurée. Mais, si on clique sur la première icône du panneau latéral, on accède à plusieurs « Styles » de diapositives qui ont ces zones.

Manchot curieux

Calligra Stage n’enregistre qu’au format ODP.

Calligra Words, traitement de texte

Calligra Words ne propose que quatre modèles dont un très désuet modèle de fax et un modèle de « lettre professionnelle » qui n’est qu’une page vide avec des grandes marges. Il est possible, en théorie, d’ajouter des entêtes et des pieds de page avec des champs de type numéro de page ou titre du document, troisième icône du panneau latéral en partant du haut. Mais il y a un bug d’affichage car rien n’apparaît, alors qu’on les voit quand on ouvre le fichier dans Writer. On peut insérer des notes sans possibilité de naviguer de l’appel de note vers la note et vice-versa. Au même endroit, il est possible d’ajouter simplement une citation ou une bibliographie, ou une table des matières, en fait un « Contenu ».

L’espace de travail de Calligra

Calligra Words enregistre aussi aux formats : document Word 2007, Electronic book document, Plain texte document, livre numérique Mobipocket, Text Plain Wiki Format et HTML. C’est, à mon avis, de tous les logiciels de la suite, celui qui a le plus mal vieilli.

Limites et (in)compatibilités

Il ne s’agit pas de relever les fonctionnalités, souvent gourmandes en ressources de développement, manquantes par rapport à d’autres suites bureautiques développées par des équipes nettement plus étoffées.

Sans Plasma, ça fonctionne moins bien

La grosse limite de Calligra est le fait qu’elle est développée pour bien s’intégrer à KDE. Ce qui aboutit à ce qu’avec la version Flatpak et un environnement bureau qui n’est pas KDE (ici XFCE), Calligra Words ne peut pas faire de vérification orthographique dans une autre langue que l’anglais. Alors que la même version fonctionne bien sur ce plan dans un environnement de bureau Plasma. On peut imaginer que cela fonctionnerait mieux si la version était empaquetée pour la distribution.

Calligra ne trouve pas non plus les polices ajoutées dans le dossier .fonts dans un cas alors qu’il les trouve quand la session de bureau est Plasma. Un autre défaut : on ne peut pas ajouter de caractère « spécial » en utilisant les combinaisons de touches Ctrl + Maj + U ou Alt + X. Calligra Words ne permet pas, par exemple, d’avoir des chevrons typographiques : « », même avec Plasma.

Formats et compatibilité

Petit rappel historique du format ODF. La version 1.0 du format sort en mai 2005, suivie, en février 2007, de la version 1.1. Quatre ans plus tard, en mars 2011, la version 1.2 pointera le bout de ses octets, puis, en juin 2021, le consortium OASIS qui gère la norme, accepte la version 1.3 adoptée par LibreOffice avec les versions 7. À l’heure actuelle, la version 1.4 est en cours de travail. LibreOffice est en train de travailler à la prise en charge de cette version avec la première étape, la budgétisation (en).

Le format ODF de Calligra Suite est donc, compte tenu du fait que le travail sur cette version n’a pas été axé sur la prise en charge de l’ODF, probablement 1.2 ou 1.1. Cela a des conséquences si on veut échanger des fichiers entre, notamment, les suites LibreOffice et Calligra ou, encore, utiliser des modèles récupérés sur le site des extensions et modèles (en) de LibreOffice.

Quelques-uns des problèmes que j’ai pu relever. Le plus ennuyeux, c’est quand on perd l’information définitivement dans Calligra.

Avec Karbon, si on veut ouvrir un fichier ODG généré dans Draw, avec des formes converties en « Corps de révolution 3D », en 3D ou avec un dégradé radial, les deux premières disparaissent définitivement. Et, quand on veut ouvrir le fichier, qu’on aura enregistré dans Karbon, le dégradé de la seule forme conservé n’est plus pareil. Ce dernier fait est, je pense, lié à la gestion des couleurs et aux palettes disponibles dans l’une et l’autre suite.

Calligra Sheets ne comprend pas bien les plages et expressions nommées, une fonctionnalité que possède le logiciel. C’est un problème que j’avais déjà constaté dans OpenOffice il y a un paquet d’années. En conséquence, il affiche une erreur #VALEUR! dans les cellules. Si on ré-ouvre le fichier sauvegardé dans LibreOffice, c’est fichu. Si mes souvenirs sont exacts, à l’époque quand j’avais signalé ce problème de LibreOffice vers OpenOffice, il m’avait été répondu que c’est probablement dû à une question de version d’ODF.

Sans surprise, les dégradés entre les logiciels de présentation des deux suites bureautiques libres, Calligra Stage et Impress, sont interprétés différemment. Sans surprise aussi, Calligra Stage affiche plus ou moins bizarrement les formes qu’il n’a pas été programmé pour comprendre. Mais on peut les retrouver correctement dessinées à l’ouverture dans Impress. Vous pouvez faire un test, si vous voulez, avec le modèle Tons pastels. En revanche, les dimensions, comme pour le cas du manchot dans Karbon, ne sont pas toujours respectées. Et une présentation créée dans Stage et ouverte dans Impress peut assez considérablement varier d’allure, notamment la taille et la couleur des caractères.

Deux versions d’une même présentation
En haut la version originale créée avec Stage. En bas, ouverte dans Impress : l’arrière-plan dégradé de bleus, s’est transformé en dégradés de noir au blanc, et le texte a changé d’allure.

Quant à Calligra Words, il regroupe toutes les images ancrées au paragraphe au début du document et ne garde pas forcément la mise en page. Pire, s’il y a des variables dans le document, elles disparaissent définitivement corps et âmes, il y a donc une sérieuse perte d’information. Sans négliger ce bug de non affichage des champs compris pourtant par Calligra Words.

Suggestion et demande

Il y a quelques années, je trouvais Calligra vraiment sympathique. Quelques années après, la suite est toujours sympathique, mais, quatre ans sans maintenance ni évolution dans un secteur où ça bouge, ça se fait sentir.

Utiliser ou pas Calligra ? À mon avis (à moi, personnellement), peut-être pas si on n’a pas Plasma comme environnement de bureau. Sûrement pas, toujours à mon avis à moi, si on doit travailler des fichiers qui viennent d’ailleurs à cause des histoires de format. Sauf si lesdits fichiers sont très simples. Si vous voulez utiliser des modèles du site des Extensions et modèles (en) de LibreOffice, j’aurais tendance à vous suggérer de regarder la compatibilité des modèles avec les versions de LibreOffice, de ne pas aller plus loin que les versions 6 incluses et d’opter pour des modèles simples.

Cela dit, Karbon est vraiment un chouette logiciel. Si sa prise en mains vous est plus facile pour le dessin vectoriel que celle de Draw ou d’Inkscape, ne pas hésiter. Et sa palette de couleurs est très bien.

D’ailleurs, puisqu’on parle de la palette de couleurs de Karbon, quelqu’un sait comment la récupérer ? Je pourrais l’ajouter à mon LibreOffice et à mon Inkscape. Merci d’avance.

Et si vous voulez un tutoriel un peu plus complet sur la prise en mains de Calligra, c’est par là.

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