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Sortie de Crème CRM en version 2.7

6 octobre 2025 à 11:55

Le 2 septembre 2025 est sortie la version 2.7 du logiciel de gestion de la relation client Crème CRM (sous licence AGPL-3.0), un peu plus d’un an après Creme 2.6 (5 août 2024).

Icone de Crème CRM

Au programme notamment, le passage à Django 5.2, les types de fiches personnalisés et un système de processus automatisés. Les nouveautés sont détaillées dans la suite de la dépêche.

Sommaire

Description du logiciel

Crème CRM est un logiciel de gestion de la relation client, généralement appelé CRM (pour Customer Relationship Management). Il dispose évidemment des fonctionnalités basiques d’un tel logiciel :

  • un annuaire, dans lequel on enregistre contacts et sociétés : il peut s’agir de clients, bien sûr, mais aussi de partenaires, prospects, fournisseurs, adhérents, etc. ;
  • un calendrier pour gérer ses rendez‐vous, appels téléphoniques, conférences, etc. ; chaque utilisateur peut avoir plusieurs calendriers, publics ou privés ;
  • les opportunités d’affaires, gérant tout l’historique des ventes ;
  • les actions commerciales, avec leurs objectifs à remplir ;
  • les documents (fichiers) et les classeurs.

Crème CRM dispose en outre de nombreux modules optionnels le rendant très polyvalent :

  • campagnes de courriels ;
  • devis, bons de commande, factures et avoirs ;
  • tickets, génération des rapports et graphiques…

L’objectif de Crème CRM est de fournir un logiciel libre de gestion de la relation client pouvant convenir à la plupart des besoins, simples ou complexes. À cet effet, il propose quelques concepts puissants qui se combinent entre eux (entités, relations, filtres, vues, propriétés, blocs), et il est très configurable (bien des problèmes pouvant se résoudre par l’interface de configuration) ; la contrepartie est qu’il faudra sûrement passer quelques minutes dans l’interface de configuration graphique pour avoir quelque chose qui vous convienne vraiment (la configuration par défaut ne pouvant être optimale pour tout le monde). De plus, afin de satisfaire les besoins les plus particuliers, son code est conçu pour être facilement étendu, tel un cadriciel (framework).

Du côté de la technique, Crème CRM est codé notamment avec Python/Django et fonctionne avec les bases de données MySQL, SQLite et PostgreSQL.

Principales nouveautés de la version 2.7

Voici les changements les plus notables de cette version :

Le passage à Django 5.2

La nouvelle version LTS (Long Time Support, car maintenue pendant 3 ans) du cadriciel Web est sortie en avril 2025.

Pour les personnes qui déploient Creme, cela implique de nouvelles versions minimales :

  • La version minimale de Python est maintenant la 3.10
  • Pour les systèmes de gestion de base de données (SGBD) les versions minimales sont SQLite 3.31, MySQL 8.0.11, PostgreSQL 14 & MariaDB 10.5.

Python 3.13 est désormais géré officiellement.

Les types de fiches personnalisés

Il a bien sûr toujours été possible de créer ses propres types de fiches (entités) via du code (c’est même plutôt simple, notamment grâce aux outils que fournis Django).
Mais ici il s’agit de créer des types de manière visuelle, via l’interface de configuration. Pour créer un nouveau type il suffit de lui donner un nom (genre “Boutique”), ainsi que son nom au pluriel (donc “Boutiques” dans notre exemple). Ensuite des champs personnalisés peuvent être ajoutés, comme pour n’importe quel type de fiche. Et évidemment vous pouvez utiliser derrière tous les outils de configuration classiques pour construire l’interface qui vous convient (blocs, boutons, formulaires, menu…).

Techniquement, les tables correspondant aux types sont en fait toutes créés dès l’installation (mais seuls les types activés sont visibles) ce qui permet de fonctionner sereinement même sur les SGBD ne gérant pas les transactions de schéma. C’est pourquoi le nombre de types personnalisés est limité (à 20 en l’occurrence, cela devrait être largement suffisant en pratique).

Ce nouveau système était attendu depuis longtemps, et devrait encore un peu abaisser la barrière d’entrée en permettant d’éviter d’écrire du code dans pas mal de cas.

Création d’un nouveau type de fiche

Les processus automatisés

Ce nouveau système permet de programmer des actions qui seront effectuées de manière automatique lorsque certains évènements se produisent. Pour mieux comprendre les possibilités offertes, voici un processus créé lors de l’installation de Creme 2.7 : lorsqu’une fiche Opportunité d’affaire est modifiée et que son nouveau statut est un statut considéré comme gagné, alors la société cible de l’Opportunité devient cliente (si elle ne l’était pas déjà évidemment).

Dans cette première version, les évènements qui peuvent déclencher un processus sont :

  • une fiche est créée
  • une fiche est modifiée
  • une propriété (il s’agit d’une sorte de tag) est ajoutée à une fiche
  • une relation est ajoutée entre 2 fiches

Les actions actuellement disponibles sont :

  • ajouter une propriété
  • ajouter une relation
  • envoyer un courriel

Cette version initiale nous a demandé pas mal de travail afin de trouver une conception satisfaisante, mais de nombreuses améliorations sont d’ores et déjà prévues (notamment les évènements temporels & une action qui peut modifier une fiche).

Les processus automatisés étaient, à l’instar des types personnalisés, très attendus ; et combiner ces 2 nouveaux systèmes ouvre pas mal de perspectives.

Un processus automatisé créé par un utilisateur pour les Activités

La version plus détaillée est ici

Quelques autres améliorations notables

  • La génération des numéros des Factures/Devis/Bons de commande a été entièrement revue. Elle se configure maintenant depuis l’interface (là où avant on pouvait juste rentrer des préfixes dans le fichier de configuration) et offre de nombreuses options.
  • La configuration des boutons peut désormais se faire par rôle (comme c’était déjà le cas avec les blocs, formulaires, etc.).
  • Les vues de liste & les filtres peuvent être clonés (afin de gagner du temps, plutôt que de partir de zéro).
  • Le calendrier a été mis-à-jour (version 6.1.18 de la bibliothèque JavaScript FullCalendar), et un nouveau bloc permet d’afficher son calendrier sur la page d’accueil.
  • Pas mal de code de suppression a été amélioré, que ça soit pour empêcher plus souvent la suppression à cause de dépendances (plutôt que supprimer des choses en cascade), ou pour mieux afficher lesdites dépendances bloquantes.

Le futur

La prochaine version devrait être plus courte que la 2.7 (qui a été un peu plus grosse que prévu à la base), afin de mieux coller aux sorties de Django. À l’année prochaine !

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L’architecture d’entreprise dans l’anthropocène : Le logiciel libre pour améliorer sa résilience

28 août 2025 à 21:00

Cet article fait suite à : “L’architecture d’entreprise dans l’anthropocène : une stratégie numérique soutenable”. Le but de cette suite d’articles est d’essayer d’éclairer l’évolution du domaine métier de l’architecture d’entreprise sous le prisme de l’anthropocène.
En effet, au delà de la question de la soutenabilité, l’un des enjeux importants dans l’anthropocène, et peut-être le plus important, est la résilience de l’organisation.
Certaines entreprises ont déjà lancé des changements profonds avec le support du CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) tandis que d’autres se lancent dans un exercice de propective pour définir la direction à suivre. A ce propos, le cabinet “Sinon Virgule” a d’ailleurs produit une excellente étude à la demande de la MACIF, La MAIF et la Caisse des dépôts sur le devenir de leur métier : “Peut-on assurer un monde qui s’effondre ?”.

    Sommaire

    Pourquoi le logiciel libre afin d’améliorer sa résilience numérique ?

    La résilience d’un système numérique va bien au delà de la redondance matérielle et logicielle de ses systèmes.
    En effet, dans le contexte géo-politique instable actuel, comme nous avons pu le voir pour la guerre en Ukraine avec l’explosion des coûts de l’énergie ou aujourd’hui avec l’augmentation du protectionnisme aux USA entraînant l’augmentation des taxes douanières, cette résilience implique un meilleur contrôle de ses infrastructures, ses technologies et ses données afin de s’assurer une certaine autonomie et indépendance vis à vis de ces évolutions géo-politiques.
    Sur ce sujet de l’impact géo-politique, le CIGREF a d’ailleurs écrit une note intéressante très récemment : Géopolitique et stratégie numérique.

    Au-delà des contraintes géopolitiques, l’usage du logiciel libre permet de lutter contre l’infobésité des géants de la tech pour soutenir votre stratégie de soutenabilité numérique mais aussi des impacts financiers de l’ajout de technologie comme l’IA générative qui ne vous apporteront peu ou pas de valeur métier mais juste à supporter la croissance des gafam dans le développement d’une technologie qui n’est pas encore mature (voir Gartner hype cycle).

    Les raisons de passer aux logiciels libres sont vastes : géopolitique, souveraineté, autonomie numérique, … Et les exemples aussi :

    C'est Quoi le logiciel libre ?

    Le logiciel libre ne se présente plus après plus de 40 ans d’existence. C’est devenu, en entreprise, un commun. Tout le monde s’y est mis même Microsoft qui luttait contre lui au début de son existence.
    Regardons néanmoins, quelques grandes dates de l’écosystème du libre depuis les années 1970. Attention ce chronogramme n’est pas exhaustif. Pour avoir une vue complète, je vous invite à vous connecter au portail du logiciel libre sur Wikipédia :
    Chronogramme

    Le logiciel libre s’est développé non grâce à une organisation type entreprise (cathédrale) mais par la coopération entre individus sans contre-partie financière hormis la reconnaissance de ses pairs : La cathédrale et le bazar.
    En 40 ans, ce modèle d’intelligence collective a fournit des logiciels d’une telle qualité que ceux-ci sont devenus un standards dans un bon nombre de domaines.

    Définition du logiciel libre :

    Selon la Free Software Foundation, un logiciel est considéré comme « libre » s’il donne à l’utilisateur quatre libertés fondamentales :

    • La liberté d’utiliser le logiciel à n’importe quelle fin
    • De l’étudier et de modifier le code source
    • De redistribuer des copies du logiciel
    • D’améliorer le logiciel et de partager ces améliorations avec la communauté.

    L’essence du logiciel libre est donc une question d’éthique et de liberté des utilisateurs. Le logiciel libre tend à renforcer les droits de l’utilisateur.

    L’Open Source Initiative (OSI) définit un logiciel open source comme un logiciel dont la licence respecte certains critères, principalement la libre redistribution du logiciel, l’accès au code source, la possibilité de créer des travaux dérivés et l’intégrité du code de l’auteur.

    Quelques chiffres aujourd’hui :
    Chiffres

    Comment développer son usage dans une organisation ?

    Fondé en 2014, le groupement TODO propose un cadre pour construire un département dédier à l’open source dans une organisation, nommé OSPO : Open Source Programmme Office. TODO est une communauté de practiciens qui visent à créer les meilleures pratiques et outils pour opérer des OSPO dans les organisations.

    Pour les moyennes et grandes organisations, une approche OSPO est intéressante. Un OSPO agit comme le point centralisé des activités open source d'une organisation, coordonnant les politiques d'utilisation, les stratégies de contribution, les procédures de conformité et les initiatives d'engagement communautaire.

    Le mindmap proposé par TODO synthétise bien les capacités que l’OSPO peut porter :

    Mindmap

    Un programme d'opérations peut aider de nombreuses organisations à obtenir de meilleurs résultats grâce à l'open source comme le font déjà :

    Avec quoi ?

    La liste des logiciels libre est longue, voici quelques bibliothèques répertoriant ceux-ci :

    Pour donner une exemple concret, prenons 2 building blocks qui se retrouvent généralement dans les organisations : le poste de travail et l’ERP ou plutôt le PGI (progiciel de gestion intégré) en français.

    Le poste de travail type bureautique avec des logiciels libres :
    Les solutions sont nombreuses. On peut s’appuyer sur une solution pré-packagée comme openDesk mais qui nécessite une infrastructure kubernetes pour être exploitée. Une approche plus simple sera privilégiée pour les petites et moyennes organisations.
    La suite openDesk, à ne pas confondre avec les meubles de bureau opendesk, a été financé par le Ministére fédéral Allemand de l’intérieur et du territoire afin de réduire la dépendance de l’administration publique des fournisseurs de logiciels propriétaires.
    Cette suite comprend le socle de logiciels libres suivants :

    OpenDesk

    Une solution plus légère pourrait se limiter à Cryptpad pour la partie Office et Nextcloud pour la partie workplace. Avec bien sûr un poste de travail tournant sur une distribution gnu-Linux comme Ubuntu avec Mozilla Firefox et Thunderbird en client lourd :

    Poste de travail bureautique

    L'ERP avec les logiciels libres :
    L’Enterprise Ressource Planning ou PGI, la solution est plus simple et plus complexe à la fois. Plus simple en terme de définition de la solution car une seule application embarquera l’ensemble des fonctionnalités et plus complexe à la fois car ces applications type ERP embarquent beaucoup de fonctionnalités et donc sont complexes à gérer.

    L’organisation de grande taille préférera un ERP de type SAP ou Oracle E-busines suite, tandis que pour une petite ou moyenne structure le logiciel libre apporte de nombreuses solutions comme : ERPNext, Triton, Dolibarr, OpenConcerto, ….

    Si nous prenons l’exemple de Dolibarr, les fonctionnalités couvertes sont les suivantes :

    Mindmap

    En conclusion

    Dans l’anthropocène le logiciel libre est une excellente voie pour asseoir ou améliorer la résilience de son système d’information dans ce contexte géopolitique incertain et qui ne devrait pas s’améliorer (cf Tellus institute).

    Les logiciels libres ne pourront certes pas supplanter toutes les applications de votre patrimoine applicatif mais pour ce qui existe pourquoi ne pas en profiter ? Regardez, même Microsoft est passé de “linux est un cancer” en 2001 à “Nous aimons linux” en 2014.

    Les logiciels sont des logiciels d’excellente qualité comme ils l’ont déjà démontré. Le problème est peut être que les logiciels libres souffrent d’une image trop “tech”.

    Au delà de cela, il existe aussi des applications métiers qui permettront de libérer une partie de votre SI :

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