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Charta, des nouvelles !

Charta est un outil libre (licence Apache-2.0) en ligne de commande écrit en Go pour générer des graphiques colorés dans un terminal. Plusieurs types de graphiques sont proposés (simple, min/moy/max, cumul, comparaison) ainsi que divers formats d'entrée (JSON, YAML, texte brut et l'entrée standard stdin). Charta offre des options d'entrée flexibles, une sortie colorée avec des couleurs personnalisables, des capacités de regroupement pour l'analyse de données et un support de seuils avec des niveaux d'avertissement et d'alerte. Parfait pour la visualisation de données dans les environnements terminaux et les workflows de scripts shell.

Le voici maintenant en version 0.3.1. Les nouveautés et visuels sont disponibles dans la suite de la dépêche.

Principales nouveautés

  • Refactorisation du code, simplifiant la gestion des plugins
  • Gestion des valeurs négatives pour les graphique simple et minmax
  • Ajout de titre aux graphiques (facultatif)
  • Ajout de légendes aux graphiques (facultatif)
  • Ajout du type de graphique compare permettant la comparaison de 2 valeurs. Ceci permet par exemple la génération de pyramides des âges.
  • Ajout de type de graphique cumul

Copies d'écran

Simple depuis Stdin

Simple depuis Stdin

Minmax depuis Stdin

Minmax depuis Stdin

Cumul depuis Stdin

Cumul depuis Stdin

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label=>100
12.67 2.976
new
label=95-99
8.273 2.058
19.813 4.977
27.754 7.239
37.882 10.101
48.398 14.477
new
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61.235 20.525
76.447 27.317
91.072 34.519
105.456 44.797
124.322 55.382
new
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139.226 66.602
164.803 83.373
175.872 95.104
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new
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210.98 131.872
213.902 139.041
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239.598 182.015
231.318 179.151
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new
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409.037 431.086
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new
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new
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408.232 427.917
412.555 429.919
403.349 418.623
396.835 417.471
389.92 407.611
new
label=0-4
387.042 399.232
372.402 387.906
363.162 378.518
355.472 370.453
347.749 364.155

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Vous souhaitez contribuer ?

Les contributions sont les bienvenues ! N'hésitez pas à forker le dépôt, proposer des améliorations, signaler des bugs ou soumettre des pull requests. Les empaqueteurs pour les différentes distributions sont également les bienvenus. La génération du paquet n'est pas compliquée puisqu'un simple go build génère un exécutable qui n'a besoin d'aucune dépendance.

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Interminable liste de terminaux

Ah, la ligne de pêche Maginot commande ! Que ce soit pour gérer ses fichiers, récupérer des commits, lancer une compilation, se connecter à un serveur, redémarrer un service, consulter les logs, voire contrôler la musique, afficher des images, cette interface reste en 2025 exceptionnellement boomer rapide et même parfois confortable.

Sans compter que le terminal est l'endroit où lancer des applications dédiées, pour lire ses mails ou un million d'autres choses.

Bref rappel avant se lancer dans de longues comparaisons

  • TTY vient de teletypewriter. Si vous tapez (Xorg comme Wayland) Control + Alt + F3 par exemple, vous vous retrouverez devant une invite de commande.
  • pts/pty : quand vous ouvrez un terminal

L'invite de commande pourra bénéficier d'un shell personnalisé. Le bureau permettra l'usage d'un terminal.

    Sommaire

    Le jeu de les shells

    Le shell est un interpréteur de commande. On peut simplement lancer une commande pour consulter l'état du système (top, ps), déplacer un fichier (mv), … Ou combiner des commandes, écrire des scripts basés sur des conditions et des variables, … Donc comme l'explicite le manuel GNU, un shell unix est la fois un interpréteur de commande et un langage de programmation.

    La plupart des distributions utilisent par défaut "Bash", mais il est possible de changer de shell, par exemple interactivement en utilisant la commande chsh ("change shell"), ou en modifiant les paramètres d'un terminal en particulier, ou d'un multiplexeur, ou encore plus globalement en modifiant le shell par défaut d'un user (faites un peu attention dans ce cas — les shells ne sont pas tous compatibles, ne tombez pas !).

    Les shells tombent

    Les scripts précisent aussi quel shell invoquer… Si je prends un tuto sur un shell au hasard, voici ce que je vais trouver

    #!/bin/bash
    # This script will take an animated GIF and delete every other frame
    # Accepts two parameters: input file and output file
    # Usage: ./<scriptfilename> input.gif output.gif

    Attention : ce script référence explicitement /bin . Pas 100% sûr que bash y soit installé. Une solution peut être d'utiliser env.

    #!/usr/bin/env bash

    Hormis interpréter les commandes tapées, le shell affiche également un prompt invitant à taper une commande. Quelque chose comme cela :

    [goat@arch:~]$ 
    

    Pour la partie prompt, certains shells vont autoriser un peu de paramétrage, ou l'on peut même installer des plugins pour enrichir les possibilités, comme avec powerline ou même le liquid prompt présenté ici même par son auteur Dolmden.

    On peut aussi trouver un prompt comme starship qui est utilisable avec les différents shells.

    De la préhistoire au Bash

    Pour l'histoire, le premier shell Unix date de 1971, puis le Bourne Shell (sh), du nom de son auteur, apparait en 1977. Beaucoup de fonctionnalités sont déjà présentes : il est scriptable (on peut définir un script avec des conditions dont la si laide esac, définir des boucles, …), les processus peuvent être contrôlés, il est possible de définir des alias, …

    Bourne Shell implémente la norme POSIX que d'autres shells respectent. La licence du Bourne Shell est débatue (avec une certaine vigueur sur Wikipédia!) , en tout cas son code est ici.

    KORN shell n'était, au départ, pas open source - le code n'est libéré que dans les années 2000. Korn Shell implémente les fonctionnalités du Bourne Shell mais ajoutera d'autres éléments, comme des raccourcis vi/emacs, ou comme les tableaux

    $ typeset -A age
    $ age[bob]=42
    $ age[alice]=31
    $ print ${age[bob]}
    42
    

    GNU BASH : /bin/bash

    GNU Bash

    B.A.S.H. = Bourne Again Shell (superbe jeu de mots avec Born Again Shell). Bash implémente la norme POSIX… et un peu plus.

    GNU bash connait une première release en 1989. Il reprendra à son compte des fonctionnalités trouvées jusqu'ici dans de précédents shells, y compris Korn Shell. Bash reste le shell interactif par défaut sur de nombreuses distributions. Il fut le shell sous MacOS.

    Anecdote - quel est le plus gros programme bash que vous connaissiez ? nb, qui propose de gérer vos notes en mode texte (org, markdown, etc), est principalement composé d'un script .sh de … 26736 lignes. Je vous laisse partager vos trouvailles en commentaire !

    DASH : le Debian Almquist shell est renommé ainsi en 1997. Debian l'adopte par défaut pour les scripts, tandis que le shell interactif des utilisateurs reste bash. Ubuntu y passe par défaut sur la 6.10. Dash est léger et performant. Moins de dépendances égal plus de sécurité.

    ZSH

    ZSH ZSH sort en 1990. Toujours compatible avec la norme POSIX, Zsh va améliorer de bien pratiques fonctionnalités d'auto-complétion : appuyez sur <TAB> et Zsh complète pour vous.

    Mais bien plus largement, Zsh va atteindre le paroxysme en terme de fonctionnalités. Tout existe dans Zsh.

    Zsh est connu pour proposer de très nombreuses possibilités de configuration. Ses plugins se comptent par centaine — y compris plusieurs gestionnaires de plugins… Mais un outil très utilisé pour le configurer sort du lot : Oh my zsh, qui permet de gérer plus de 300 plugins ainsi que de nombreux thèmes.

    FISH

    Fish

    Fish pour "Friendly Interactive Shell", date de 2005. C'est un shell non POSIX - certaines fonctionnalités ne seront pas compatibles. Un script bash ne marchera pas forcément.

    Ce shell se veut demander peu de configuration - il est prêt à l'emploi. Choix appréciable quand on peut déjà passer tant de temps à configurer d'autres choses (distro, bureaux, nano, terminaux..)  !

    Il suffit de l'installer pour avoir

    • une coloration syntaxique indiquant quelle commande est valide
    • suggestions : en tapant, on obtient des candidats que l'on peut auto-compléter

    Fish est également scriptable et se veut proposer un syntaxe plus saine. À vous de tester (mais vous ne codez qu'en Rust, n'est-ce pas ?)

    Le gros point de Fish à mon sens, c'est de proposer une configuration par défaut déjà utilisable, comme le fait de se baser sur les pages man ainsi que sur l'historique pour proposer l'auto-complétion. Oubliez les heures passées à configurer - je ne sais pas si Fish a le plus de chevaux dans le moteur, mais avec lui vous êtes déjà prêts à partir.

    Petite fonctionnalité sympa, taper fish_config ouvre une page ouaibe. On peut alors prévisualiser les thèmes, personnaliser le prompt, visualiser les fonctions et variables, consulter l'historique et les raccourcis claviers. Fish a un mode vi.

    Fish a été réécrit en Rust entre 2022 et 2024.

    Ravissant multiplex, 200 mètres carrés

    Gnu Screen

    Ok donc nous avons un shell à choisir, y compris le prompt et il faudra le lancer dans un terminal, mais avant ça, si on avait un gestionnaire de fenêtre dans le gestionnaire de fenêtre ? C'est bien comme cela qu'est présenté GNU Screen, qui gère des fenêtres, typiquement de terminaux. C'est un multiplexeur, en français : la possibilité d'ouvrir plusieurs terminaux dans un seul terminal. GNU Screen sait lister les terminaux ouverts, passer de l'un à l'autre, en tuer… Comme souvent, le wiki arch détaille bien notre affaire concernant screen. Mais GNU Screen est un vieux de la vieille, qui date de 1987.

    Tmux

    Plus souvent cité de nos jours, Tmux (2007) propose des raccourcis à la Emacs ou à la Vim, un menu graphique, des splits verticaux ou horizontaux.

    Zellij

    Il existe d'autres multiplexeurs. On peut citer par ex. Zellij, orienté développeurs, qui affiche une barre de statut, peut afficher les raccourcis claviers…

    Envolez-vous vers un nouveau terminal

    Le choix d'un terminal pourra définir l'apparence de votre interface, comment vous gérez le multi-fenêtre et/ou multi-onglet, la capacité à rechercher, copier-coller, les raccourcis clavier, peut être même comment accéder aux emplacements, vous connecter en ssh.

    Certains terminaux proposent un mode inspiré de Guake (première release 2007), lui même inspiré du terminal dans Quake : le terminal est toujours ouvert et dispo, mais caché et l'appui d'un raccourci clavier le fera apparaître. Le temps de taper trois commandes et le même raccourci le fera disparaître. À voir ce qui se fait encore sous Wayland, je vois par ex. qu'il y a encore une extension GNOME.

    La console sur le bureau

    Première piste : tout simplement utiliser la terminal qui vient avec son bureau, si l'on en utilise un. Évidemment le premier avantage sera une bonne intégration, mais en pratique ?

    Nous verrons aussi plus bas certains terminaux qui sont le terminal par défaut de gestionnaires de fenêtre, mais il s'agit simplement d'un choix par défaut et pas d'une affiliation ni d'une intégration particulière, donc pas de raison de les mentionner ici.

    Console (GNOME)

    Le terminal par défaut a changé sous GNOME 42 (euh bah oui c'était y'a un moment), pour devenir GNOME Console (anciennement Kings Cross Station d'où kgx — j'ai cherché l’exécutable un moment…). Assez peu de fonctions particulières mais : devient rouge lorsqu'on est connecté en root ou violet en ssh, envoie une notif quand une longue commande se termine, sympa. Un bouton de recherche un peu étonnant peut s'avérer pratique. Clairement la logique est d'afficher peu de boutons, peu de choix, et d'investir sur des options par défaut qui fonctionnent. Je ne vais pas retenir Console pour mon usage mais je trouve qu'effectivement c'est un terminal élégant.

    Pour changer le shell de Console, il faudra passer par l'éditeur dconf et modifier l'option org.gnome.Console.shell.

    Certaines distributions ont préféré maintenir gnome-terminal, plus complet, mais gnome-terminal est resté Gtk3 (alors que kgx est bien Gtk4).

    Petite note sur kgx et gnome-terminal : ces terminaux sont basés sur la libvte dont dépendent d'autres terminaux GTK. Voici quelques exemple cités par une page du wiki gnome :

    On pourrait y ajouter Lxterminal (merci à Impromptux).

    Konsole

    Konsole

    Le choix logique pour le bureau KDE. En termes de fonctionnalités, c'est l'artillerie lourde. Multi-profils, signets, multiplexeur, prévisualisation d'images. Konsole est intégrée dans plusieurs applications KDE.

    Pour changer le shell de Konsole, vous pouvez passer par le menu Settings > Configure Konsole > Profiles .

    C'est le moment de mentionner Qtermwidget : ce widget fut originellement basé sur Konsole et servit à développer Qterminal.

    xfce-terminal

    Terminal par défaut du bureau Xfce. Il dépend et hérite de libvte. Il est en Gtk3.

    • Permet plusieurs onglets
    • Intégration avec un gestionnaire de fichiers (ouverture dans le répertoire courant du terminal)
    • Prévention de collage dangereux : quand ça contient un retour chariot, ouvre une popup qui permet d’inspecter et modifier le contenu dangereux.
    • Permet d’envoyer un signal au processus en cours
    • Permet d’avoir une console rapide à la Guake
    • Permet de colorer les onglets manuellement.

    Il est possible de changer le shell dans les préférences.

    Terminology

    Terminology

    Ce terminal sort en 2013, il fait partie du bureau Enlightenment Je pense que c'est le premier terminal à pouvoir afficher des images. Il est possible d'avoir des informations en survolant une URL. Une barre de progression s'affiche durant l’exécution de commandes. Les performances sont au rendez-vous. (Subjectif - serait-ce tout simplement la meilleure appli e17?)

    Emacs et (Neo)Vim

    Mais plutôt que d'utiliser le terminal intégré à son environnement de bureau, pourquoi ne pas utiliser directement celui intégré à son éditeur de texte? Un bon éditeur de texte en effet a forcément son bon terminal. Même Vim? Et oui. C'est donc une solution de lancer le terminal depuis l'éditeur de texte, par exemple pour reproduire les fonctionnalité d'une IME vivre sa vie entière en mode texte.

    Emacs

    Démarrons tout de même par Emacs, où la prise en charge du terminal est plus ancienne.

    Emacs a… 4 terminaux, pourquoi faire simple. 4 terminaux ? Non pas vraiment : 2 shell et 2 terminaux. Il peut y en avoir plus.
    En fait, puisqu'on peut, malgré la rumeur, bel et bien éditer du texte dans emacs, pourquoi ne pas gérer ses commandes au même endroit ? On peut même s'amuser à gérer ses fichiers dans dired, ses processus, finalement un peu tout l'aspect système.

    Mastering Emacs le développe mieux que moi mais vous aurez donc plusieurs possibilités sous Emacs :

    2 SHELLS

    • eshell, le plus emacsien des 2 : un shell 100% implémenté en elisp (!!!). On peut faire beaucoup de emacs dedans , mais tout ne fonctionnera pas. Ne lancez pas journalctl dedans ^^
    • shell. Même chose, ne lancez pas journalctl

    2 TERMINAUX

    • term / ansi-term. Cette fois c'est vraiment un terminal, mais… lent.
    • vterm. Ok cette fois c'est vraiment un terminal, et ça utilise une bibliothèque en C derrière, donc ouf un vrai terminal Emacs existe bel et bien. Attention vterm a besoin d'une bibliothèque.

    Oui je pense qu'il y a vraiment des utilisateurs du terminal sous Emacs. Et il est possible de trouver de petits benchmarks sur les réseaux comme par exemple reddit.

    Vim

    Qui a dit que vim n'était pas bloated et ne pouvait pas gérer cela? (À sa défense vim ne gère pas encore l'email.. ) Vim prend en charge le terminal depuis la version 8.1. Pour changer le shell dans vim, ajouter cette commande dans le fichier de config

    :set shell=/usr/bin/zsh
    

    Les indies

    Pourquoi utiliser le terminal de son bureau, ou de son éditeur de texte, alors que l'on peut utiliser un million d'autres ? Bienvenue dans la jungle. Ne m'en voulez pas si votre petit favori n'est pas listé ici, mais rajoutez sa description en commentaire - il a existé de bien trop nombreux concurrents, et même en se limitant aux projets actifs la liste est bien trop longue. La liste ici pourrait compléter cette dépêche.

    Je rappelle que sont listés ici les terminaux qui sont proposés par défaut sous certains gestionnaires de fenêtre, le parti pris étant que dans ce cas il n'y ait pas d'intégration particulière, contrairement par exemple au terminal KDE.

    Enfin la liste se veut à moitié lister les terminaux populaires actuels, à moitié lister quelques terminaux plus pour un intérêt historique, mais cette dépêche n'étant pas une thèse cette volonté sera assez peu rigoureuse.

    Blackbox

    Blackbox terminal n'est pas affilié à GNOME ni un terminal officiel mais est développé avec cet environnement en tête. Il utilise Gtk4.

    Ptyxis

    Là c'est un cas à part : pour reprendre sans recul le readme.md :

    A modern terminal emulator built for the container era.
    Seamlessly navigate between your host system and local containers like Podman,
    Toolbox, and Distrobox with intelligent detection and a beautiful, responsive
    GNOME interface.

    L'intérêt est donc d'intégrer les conteneurs de toutes sortes pour y accéder rapidement (et les définir rapidement).

    Ptyxis

    Il semblerait qu'il puisse devenir le terminal par défaut sous Ubuntu (25.10?).

    St

    La philosophie de st, dont la première release, 0.1, est de 2017, c'est de rester simple et léger - le point que son site discute, c'est le nombre de lignes de codes limité que devrait avoir un terminal. Son auteur serait fainéant ? Ce terminal sous licence MIT/X Consortium s'apparente à mon sens à un reliquat du passé : il tourne sur X et uniquement sur X (oui, oui je sais pour Xwayland). Néanmoins il m'a paru logique de le citer ici.

    Kitty

    Kitty a une place importante car il a légué quelque chose aux successeurs… Il implémente en effet des extensions venant étendre le protocole historique.

    Ce terminal tourne sous Python et requiert OpenGL. Malgré son âge (première release 2017), c'est le choix par défaut pour Hyprland.

    Kitty offre une tonne de raccourcis claviers, gère les onglets/fenêtres, peut afficher des images, sait afficher des notifications et bien d'autres choses. En terme de philosophie, il se veut orienté power-user.

    Alacritty

    Alacritty se veut un terminal simple et est écrit en Rust. Il est sortit en 2017. Alacritty respecte XDG en cherchant en priorité un fichier de config $XDG_CONFIG_HOME/alacritty/alacritty.toml.

    C'est le terminal par défaut pour au moins deux gestionnaires de fenêtre Wayland très différents l'un de l'autre : Wayfire et Niri.

    • vi mode : appuyez sur control + shift + space et vous passez dans le mode "normal" de vi (par opposition au mode insertion). Les touches au lieu de permettre de taper du texte, permettront alors de se déplacer, sélectionner du texte, le copier…
    • ctrl shift o pour afficher des "hint" sur les URL, ce qui permet de les activer en 1 touche
    • recherche normal (ctrl shift f ) , recherche vi
    • multi fenêtre (spawn new instance)
    • theme https://github.com/alacritty/alacritty-theme

    Pas d'onglet, pas de split — utiliser un multiplexeur au besoin.

    Foot

    Ce serait un peu le successeur de St, au sens où il est codé en C et les premières fonctionnalités mises en avant sont la légèreté et la performance, mais en natif Wayland. Pour autant Foot n'est pas avare sur certaines fonctionnalité. Sa première release est de 2019. C'est le terminal par défaut pour Sway, Dwl.

    Il faudra le configurer à l'aide d'un fichier texte, et foot respectant XDG, ce sera ici $XDG_CONFIG_HOME/foot/foot.ini. Foot propose pas mal de raccourcis claviers, dont le même Hint mode que Alacritty : taper Ctrl Shift O .

    Au cas où il ne serait pas assez léger, Foot propose un mode serveur.

    Wezterm

    De nouveau un terminal en Rust. Wezterm se veut complet, et cross-platform. Il affiche des images, gère les hyperliens, la connexion en SSH avec un client intégré, fait office de multiplexeur.

    Il se configure en Lua.

    Ghostty

    Ghostty

    Ghostty est sous licence MIT. LWN l'a présenté. Il s'agit d'une application récente, début en 2022, v1.0 fin 2024.

    Une barre gtk4 permet d'afficher les onglets, d'en créer un nouveau. Sympatique fonction, ghostty +list-keybinds --default montre toutes les options (et un raccourci permet d'éditer le fichier de config). On peut aussi lister les thèmes avec ghostty +list-themes.

    Peut afficher des gifs, comme Kitty.

    Ghostty se veut un compromis entre la vitesse, les fonctionnalités, l'interface, et cross-platform. Il se veut agréable sans avoir besoin de modifier le paramétrage par défaut. Et il est petit, le paquet Debian par exemple fait 113 Ko.

    Vous pouvez changer le shell sous Ghostty :

    ~/.config/ghostty/config:
    command = /usr/local/bin/fish --login --interactive
    
    

    De plus Ghostty intègre des fonctionnalités "Shell-integration".

    Rio

    (2022)
    https://github.com/raphamorim/rio
    vi mode, hyperlinks, images,

    Le shell peut être modifié dans la config, plusieurs exemples sont fournis

    [shell]
    program = "pwsh"
    args = ["-l"]

    Warp

    Alors là on bascule du côté obscur de l'IA !… et du proprio. Warp est d'abord une entreprise, qui a souhaité réimaginer un outil des développeurs - le terminal. Ce terminal, écrit en Rust, ne sera pas open source : https://github.com/warpdotdev/Warp/discussions/400

    À la première ouverture, Warp suggère d'ouvrir un compte « pour bénéficier de toutes les fonctionnalités ». Ensuite, on ne se trouve pas directement dans une console mais Warp propose plutôt d'ouvrir / cloner un projet. Un raccourci permet cependant de lancer une session normale…
    … Si ce n'est qu'outre des commandes, on peut taper des phrases ! En passant par Claude pour les interpréter… L'IA peut également suggérer des commandes en se basant sur votre historique. Tout ceci peut être désactivé dans les paramètres. Les fonctionnalités IA requièrent une connexion Internet.

    J'ai par exemple testé "Install Wave term from the internet". Warp a commencé par vérifier s'il y avait une commande de disponible "yay", mais cette commande n'était pas dispo sur mon système. Il a alors intelligemment testé d'autres gestionnaires de AUR et a trouvé que paru était installé. De là, il a découvert waveterm dans les dépôts AUR et m'a suggéré d'utiliser paru -S waveterm-bin (control+entrée pour valider, et gogogo). Une fois ces folies passées, on revient à une expérience normale où la commande se déroule (pensez à lire les AUR avant d'installer aveuglément !)

    Quand vous parcourez un projet, Warp peut indexer ces projets pour améliorer les suggestions.

    Au lieu d'utiliser votre clavier pour taper, Warp peut reconnaître votre voix. Outre des commandes ou des phrases, il est possible de commencer par un "/" pour taper une "slash command".

    Il y a également des fonctionnalités d'équipe, notamment une fonctionnalité de collaboration en temps réel. Certaines fonctionnalités sont payantes.

    Warp propose un certain nombre de fonctionnalités classiques : personnalisation du prompt, apparence, raccourcis claviers, …

    L'entreprise fournit un benchmark où Warp s'en sortirait aussi bien que Kitty ou Alacritty sur vtebench

    WaveTerm

    Waveterm est un peu la réponse open source à Warp (Apache 2.0).

    Quand on l'ouvre la première fois, c'est la foire ! à gauche, le panneau invite de commande qui occupe un tiers de l'écran.
    Tiers du milieu : en haut la consommation du CPU (hein?). Au milieu, un bout de page internet (hein?). En bas, un explorateur de projet. Tiers à droite : en haut, des raccourcis clavier qui s'affichent. Au milieu, un bout de doc sur Wave. En bas, une invite pour Wave IA. Bien sûr il s'agit d'une démo et il sera possible de personnaliser ce qui est visible au démarrage. Il est également possible lorsqu'on utilise un des "blocs" de le passer en mode "pleine fenêtre" puis le réduire par la suite.

    Bon, testons l'invite IA en demandant d'installer… Warp! Il commence par m'expliquer les différentes méthodes d'install en fonction de l'OS (ah ! il n'a pas détecté…). J'explique que j'utilise Arch et il me dit d'utiliser un AUR helper ou de cloner le dépôt du AUR. Mais il ne détecte pas si j'ai paru ou yay ou autre.

    On peut utiliser d'autres modules IA. Wave inclut également un explorateur de fichiers.
    Les paramètres se gèrent bloc par bloc - on paramètre d'un côté les blocs que l'on souhaite au démarrage, de l'autre pour un bloc donnée, par exemple les préférences.

    3. Liens

    Norme POSIX sur le shell

    https://linuxfr.org/news/gameshell-apprendre-les-rudiments-du-shell-en-s-amusant

    Bref cours sur le shell

    Cours plus complet sur le Bourne Shell

    Revue de fish :

    Autre revue de Fish

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    Comment j'ai sauvé un ami photographe

    Par :Korben
    25 septembre 2025 à 10:28

    Si vous cherchez un moyen de récupérer vos fichiers perdus sans vendre un rein, je vous invite à regarder ma dernière vidéo où j’explique comment j’ai sauvé le cul d’un ami photographe avec PhotoRec. L’ami en question (salut Miquel !) avait perdu toutes ses photos RAW qui étaient sur un SSD de 480 Go et avait déjà claqué un peu de fric dans un logiciel Windows tout pourri qui n’avait rien récupéré du tout. Alors forcément, quand il m’en a parlé l’air de rien pendant mes vacances, j’ai sorti mon chapeau de magicien pour l’aider !

    Dans la vidéo, je vous montre donc toute la procédure : comment faire une copie bit par bit de votre disque avec DD (parce que oui, on travaille TOUJOURS sur une copie, jamais sur l’original), comment lancer PhotoRec, naviguer dans ses menus ASCII old school et surtout comment ne pas paniquer quand vous voyez défiler les lignes de commande. Et voilà…

    Maintenant si vous voulez vous entrainer avant le prochain drame, créez-vous un petit environnement de test avec une vieille clé USB. Mettez quelques fichiers dessus, formatez-la, et essayez de tout récupérer avec PhotoRec… C’est le meilleur moyen d’être prêt le jour où ça vous arrivera pour de vrai, parce que croyez-moi, ça vous arrivera.

    Voilà, maintenant vous savez comment j’ai sauvé les photos de Miquel et comment vous pouvez sauver les vôtres.

    Dispositio, une bibliothèque Shell POSIX pour afficher des tables de données

    Si, comme moi, vous avez eu à reprendre et adapter du script shell pour afficher des tableaux avec mise en forme dans le terminal ou dans des scripts générant des syntaxes Markdown ou Textile (Génération automatique de ticket Redmine), alors vous serez sans doute intéressé par Dispositio (licence Apache v2).

    Dispositio est un script shell conforme POSIX qui permet l’affichage des tables de données provenant de fichiers CSV, JSON et YAML dans le terminal. Il offre un formatage avancé, un support des couleurs, et peut-être utilisé comme un outil en ligne de commande autonome ou comme une bibliothèque shell pour la génération de tableaux.

    Fonctionnalités clés

    • Formats d’entrée multiples (CSV, YAML et JSON)
    • Utilisation en CLI ou en bibliothèque (dans ce cas, utilisation de fonctions dispositio_add_* pour ajouter des colonnes, lignes ou cellules)
    • Formatage de la sortie (couleurs, mise en forme, style de texte et alignements)
    • Sortie en format Terminal, Markdown (avec CSS, non compatible Github) et Textile (Redmine)

    Exemples avec ce fichier JSON

    {
      "title": [
        "JSON",
        "Essai"
      ],
      "display": "top",
      "color": "",
      "align": "center",
      "columns": [
        {
          "title": [
            "Header1",
            ""
          ],
          "color": "red",
          "align": ""
        },
        {
          "title": [
            "Header2",
            "Essai"
          ],
          "color": "",
          "align": ""
        },
        {
          "title": [
            "Header3",
            ""
          ],
          "color": "",
          "align": ""
        }
      ],
      "rows": [
        {
          "title": [],
          "color": "green",
          "align": "",
          "valign": "top",
          "separator": 1,
          "cells": [
            {
              "lines": [
                "Row1",
                "Cell1",
                "essai"
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            },
            {
              "lines": [
                "",
                "Row1 - Cell2",
                ""
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            },
            {
              "lines": [
                "",
                "Row1 - Cell3",
                ""
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            }
          ]
        },
        {
          "title": [],
          "color": "",
          "align": "",
          "separator": 0,
          "cells": [
            {
              "lines": [
                "Row2 - Cell1"
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            },
            {
              "lines": [
                "Row2 - Cell2"
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            },
            {
              "lines": [
                "Row2 - Cell3"
              ],
              "color": "",
              "align": ""
            }
          ]
        }
      ]
    }
    Sortie Terminal

    Terminal

    Sortie Markdown
    <style>
        .dpo table{margin: 0px auto;}
        .dpo_title{
            text-align: center;
            font-style: bold;
            font-size: 24px;
        }
        .dpo th{
            background: grey;
            text-align: center;
            vertical-align: top;
            font-style: bold;
        }
        .dpo td:nth-child(1){
            background: red;
        }
        .dpo th:nth-child(1){
            background: brown;
        }
        .dpo tr:nth-child(1){
            background: green;
            vertical-align: top;
        }
        .dpo  tr:nth-child(1) td:nth-child(1){
            background: olive !important;
        }
    </style>
    
    <div class='dpo'>
    <div class='dpo_title'>
    JSON<br>Essai<br>
    </div>
    
    | Header1 | Header2<br>Essai | Header3 |
    |-|-|-|
    | Row1<br>Cell1<br>essai | Row1 - Cell2 | Row1 - Cell3 |
    | Row2 - Cell1 | Row2 - Cell2 | Row2 - Cell3 |
    
    
    </div>

    Markdown

    Sortie Textile
    h1{text-align:center; font-size:24px}. *JSON<br>Essai<br>*
    
    table{margin: 0px auto}.
    |^.
    |_={background-color:brown}. Header1 |_=. Header2<br/>Essai |_=. Header3 |
    |={background-color:olive; vertical-align:top}. Row1<br/>Cell1<br/>essai |={background-color:green; vertical-align:top}. Row1 - Cell2 |={background-color:green; vertical-align:top}. Row1 - Cell3 |
    |={background-color:red; vertical-align:middle}. Row2 - Cell1 |={vertical-align:middle}. Row2 - Cell2 |={vertical-align:middle}. Row2 - Cell3 |
    

    Textile

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    Au source du fun N° Zéro : retrouver le fun dans le libre

    La plupart des logiciels libres sont devenus indispensables dans la vie professionnelle des gens sérieux qui perdent leur vie à la gagner.

    Heureusement la productivité n’est pas une fatalité. Avec Au source du fun, LinuxFr.org inaugure une série de dépêches pour les gens marrants qui veulent perdre leur temps sans gagner leur vie !

    Ce premier épisode traite des inutilitaires dans le libre. Il est conseillé de le consulter pendant un temps parfaitement inutile telle que la réunion du comité exécutif sur la stratégie IA de votre entreprise.

    Sommaire

    Je (NdM : chilinhualong) médite souvent sur cette dualité de notre époque hyper moderne : nos machines n’ont jamais été aussi puissantes, et pourtant, nous n’avons jamais été aussi prisonniers de leurs schémas de demande de productivité au détriment d’une certaine liberté d’exister. Chaque clic doit servir à quelque chose, chaque touche pressée doit justifier son existence. Mais il fut un temps où l’on savait encore jouer avec les ordinateurs — comme des enfants jouent avec des boîtes en carton — pour le simple plaisir de l’exploration.

    Je me souviens de ces après-midi perdus à cliquer sur des programmes qui ne servaient à rien et qui transformaient le clavier en instrument désaccordé ou dessinaient des fractales hypnotiques. On appuyait sur Échap et il ne se passait… rien… de sérieux. Il restait juste ce sourire idiot, comme lorsqu’on trouve un caillou parfaitement lisse sur le sentier du hasard.

    J’ai l’impression, dans la même perspective qu'Eugène Ionesco* et Nuccio Ordine, que ce qu’on nomme « inutile » est souvent ce qui nous touche le plus. Un poème. Un rayon de soleil dans une tasse vide. Un programme open-source qui n’offre rien d’autre qu’une expérience qui nous rappelle notre capacité à nous émerveiller. Ainsi, l’autre jour, j’ai repensé à l’arbre de Zhuangzi, celui qu’on n’abattit pas parce que « trop tordu pour être utile ». Comme lui, des logiciels non-productivistes ont existé précisément parce qu’ils refusaient la logique du rendement.

    « *Si on ne comprend pas l’utilité de l’inutile, l’inutilité de l’utile, on ne comprend pas l’art ; et un pays où l’on ne comprend pas l’art est un pays d’esclaves et de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit ; où il n’y a pas l’humour, où il n’y a pas le rire, il y a la colère et la haine »Ionesco

    Je revois :

    • L’Amiga, boîte magique dont chaque registre électronique faisait jaillir des vitraux numériques étincelants — où le #FF00FF n’était pas une simple valeur hexadécimale, mais la pourpre même de quelque adolescence éternelle retrouvée sur Aminet.

    • Les soundtrackers, laboratoires de sons modulaires où nous apprenions, comme des enfants maladroits devant un piano désaccordé, que la musique naît d’abord des contraintes — ces boîtes à rythmes qui clignotaient dans la pénombre des chambres d’étudiant, démiurges d’un futur artistique encore à explorer.

    • Les démos minimalistes, merveilles cousues dans l’étroit habit du kilooctet, où chaque opcode était un ciselé économe dans le minimum de mémoire d’une disquette 1,44 mégaoctet — ainsi la démonstration tenait sur l’équivalent d’un mouchoir de poche numérique.

    • Les jeux faits maison /Homebrew/, bâtards glorieux nés d’un « goto » mal placé et d’une nuit sans sommeil, où le hasard des bugs engendrait des monstres plus charmants que toutes les mécaniques bien huilées — ces bugs qui devenaient des fonctionnalités.

    • L’art ASCII, calligraphie de l’ère du terminal – où chaque caractère est un coup de pinceau, et chaque ligne un sourire qui charge en 256 caractères

    • Les inutilitaires, ces petits riens qui valaient tous les logiciels sérieux — parce qu’ils ne servaient à rien, justement, et qu’en cela ils ressemblaient aux poèmes, aux baisers, aux collections de cailloux dans les poches des enfants.

    « Au Source du Fun » – ce titre, ce sont ces cailloux tombés dans nos poches « au petit bonheur la chance », un petit rappel de ces jours où l’informatique sentait encore l’aventure. Où l’on ouvrait un programme comme on ouvre un livre trouvé par hasard, sans savoir quelle histoire il allait nous raconter.

    Ainsi, cher Journal, nous (Devnewton & ChilinHuaLong) te proposons cette fois-ci de revisiter les sources du fun via ces inutilitaires oubliés, et nous laisser surprendre. Sans objectif. Sans KPI. Juste pour le plaisir de (re)voir ce qui arrive. Revoir ces résistants numériques qui furent au code ce que les situationnistes furent à la ville : des semeurs de trouble bienveillants.

    L’ASCII art, entre calligrammes numériques et typogrammes icôniques.

    À l’aube de l’informatique, les écrans n’affichaient que du texte (ASCII), sans images ni sons. On était encore loin de l’âge du multimédia, pourtant anticipé par McLuhan, et des outils open source comme Blender, Gimp ou Inkscape, qui ont donné naissance à des œuvres tels que Flow,Elephants Dream, Big Buck Bunny… Le clavardage était déjà de rigueur, et les salons IRC et les BBS fleurissaient. Ainsi vint le succès des émoticônes ;-) : ces caractères prirent leur envol grâce à la communication textuelle virtuelle.
    Ensuite, vinrent l’art ASCII (ou ASCII art), qui consiste en une succession de caractères de la table ASCII formant une image intelligible. Les artistes numériques et autres hackers rivalisaient d’ingéniosité pour afficher sur l’écran ces œuvres cyber-expressionnistes. La demoscene a aussi récupéré cette nouvelle forme d’art.
    Bien que l’on distingue rarement l’ASCII art en catégories comme on le ferait en peinture, deux « courants » divergents :

    • Les œuvres "réalistes" sous forme de calligrammes, qui s’inspirent de médias antérieurs (photos, dessins animés, 3D, bandes dessinées, logotypes, films) et substitue des groupes de pixels par des caractères ASCII.
    • Les œuvres "schématistes" : les caractères forment des typogrammes, schémas iconiques dont les smileys qui représentent des émotions sous leurs formes les plus simples.

    Pour l’approche schématique, chaque caractère compte autant par son essence que par sa forme. En revanche, les approches réalistes ne considèrent que la silhouette d’ensemble : on peut y échanger des lettres comme remplacer tous les v par des b sans bouleverser l’image. À l’inverse, dans une émoticône – forme minimale –, modifier un seul signe déplace toute la signification.

    Entre ces deux pôles s’étend une palette de degrés : nous explorerons ces nuances à travers les inutilitaires libres

    ASCII art schématique


    SL

    L’inutilitaire sl sort du lot. En effet, il offre un clin d’œil amusant aux dyslexiques ou aux utilisateurs maladroits avec leur clavier en affichant un train ASCII traversant le terminal. Derrière cette animation se cache une parodie de la fameuse commande ls (listing) : ici, le nom est inversé, et le programme affiche une locomotive filant à toute allure, avertissant l’utilisateur qu’une faute de frappe a provoqué cette inversion de lettres.

    SL Train


    Cbonsai

    Envie de cultiver un bonsaï, mais vous n’êtes pas un expert en jardinage ? cbonsai est là pour vous ! Ce programme permet de faire pousser un bonsaï directement dans votre terminal. Un petit projet zen pour adoucir vos sessions de travail.

    CBonsai Zen


    Asciiquarium

    Si vous aimez les poissons mais que votre appartement est déjà trop plein d’animaux (chat, chien, hamster…), Asciiquarium vous permet de créer un aquarium animé dans votre terminal. C’est comme avoir un petit coin de nature, sans les inconvénients du bruit des poissons.

    Asciiquarium


    Moon-Buggy

    Certains jeux ont ainsi été conçus, comme le célèbre nethack, Moon-Buggy, lui aussi, possède un graphisme réduit à sa plus simple expression. Vous incarnez un pilote de véhicule lunaire qui doit éviter les cratères et détruire les rochers. La jouabilité est bonne, et celui-ci garde le charme de son gameplay. Ce jeu est une version ASCII de Moon Patrol, un classique de l’arcade des années 80.

    Moon Buggy


    Hollywood Hacker Screen Style

    Dans presque tous les films hollywoodiens, on voit des hackers tapant sur leur clavier, entourés de lignes de code, de diagrammes et de chiffres qui défilent rapidement sur un terminal. On va recréer cette scène culte dans la réalité grâce à un outil simple qui transforme votre terminal Linux en un véritable terminal de hacking à la Hollywood, en temps réel.

    Hollywood Hacker Screen Style


    Cmatrix

    Dans la continuité de l’esprit de la représentation hollywoodienne du hacker, un inutilitaire s'inspirant de Neo vous est proposé. Ainsi, si vous avez aimé le film Matrix — ou du moins si l’idée de voir des caractères verts tomber à toute vitesse sur votre écran vous amuse — cmatrix vous permet de recréer cette animation. À vous de jouer pour vous glisser dans la peau de Keanu Reeves, avec des lunettes noires et un air aussi expressif qu’un parpaing.

    cmatrix


    Lolcat

    Lolcat est une commande qui fonctionne comme cat pour afficher du texte dans le terminal, mais avec une particularité : le texte s’affiche en couleurs arc-en-ciel, façon mème Internet. Parfait pour égayer un monde de terminal parfois bien trop monotone.

    lolcat


    L’ASCII art schématique dans les descriptifs et les commentaires de codes sources

    Qu’il s’agisse d’un terminal austère, d’un LISEZMOI / README oublié, des fichiers ID.DIZ retrouvés sur disque dur, des commentaires perdus dans un code source, ces dessins ASCII ne se contentent pas d’être décoratif — ils sont une rébellion contre la platitude du texte brut.

    Boxes

    Boxes apporte une touche d’élégance aux interfaces texte en générant des cadres sophistiqués, allant du simple rectangle épuré aux motifs plus élaborés. Cet outil permet de mettre en valeur des titres, des messages ou des éléments clés, transformant ainsi une sortie console ordinaire en une présentation soignée. Une solution discrète mais efficace pour ajouter du relief visuel à l’environnement terminal, tel que par exemple le code source de l’Ascii calendrier Snoopy - repris dans l’historiographie du MIT Press - .

    
    
     __   _,--="=--,_   __
             /  \."    .-.    "./  \
            /  ,/  _   : :   _  \/` \
            \  `| /o\  :_:  /o\ |\__/
             `-'| :="~` _ `~"=: |
                     (_)     `/
         .-"-.   \      |      /   .-"-.
    .---{     }--|  /,.-'-.,\  |--{     }---.
     )  (_)_)_)  \_/`~-===-~`\_/  (_(_(_)  (
    (        Different all twisty a         )
     )         of in maze are you,         (
    (           passages little.            )
     )                                     (
    '---------------------------------------'
    
    Figlet

    Fan d’ASCII art qui a du style ? Figlet est fait pour vous ! Ce petit malin transforme vos mots en typographies géantes et stylées, façon panneau publicitaire rétro. Avec sa collection de polices variées, créez des designs qui claquent en une seule commande – parfait pour pimper vos scripts ou égayer un terminal trop sérieux.

     _____ ___ ____ _      _   
    |  ___|_ _/ ___| | ___| |_ 
    | |_   | | |  _| |/ _ \ __|
    |  _|  | | |_| | |  __/ |_ 
    |_|   |___\____|_|\___|\__|
    

    figlet

    L’approche réaliste de l’ASCII art

    asciiPrime : où l’art mathématique rencontre l’ASCII

    Ce logiciel ingénieux ne se contente pas de convertir des images en art ASCII – il les transforme en nombres premiers. Chaque pixel devient une donnée numérique, chaque caractère un chiffre, pour former une œuvre unique… et mathématiquement certifiée.

    Comment ? Grâce au test de primalité de Rabin-Miller décrit dans The Art of Computer Programming de Knuth. Un mélange surprenant de créativité visuelle et de rigueur algorithmique.

    asciiPrime


    La Demo BB et sa AALib

    L’art ASCII s’est largement répandu dans les cercles des demo-makers, ces passionnés qui ont repoussé les limites artistiques et techniques de ce médium. Ainsi, une démo particulièrement aboutie, mêlant selon la tradition musique électronique, animations et programmation, offre un spectacle visuel remarquable. Cette création nous entraîne dans un voyage qui semble tout droit sorti d’un Alice au pays des merveilles psychédélique. L’anecdote historique de la démo BB est liée à la volonté d’afficher un logo sous GNU/Linux :

    Tout commença lorsque deux amis, férus d’informatique, souhaitèrent afficher un logo Linux sur leurs vieux écrans Hercules.
    Problème : ces écrans monochromes ne supportaient pas la couleur. Pour contourner cette limitation, ils tentèrent une conversion en ASCII art… avec un premier résultat désastreux. L’un d’eux développa alors un nouvel algorithme pour optimiser la conversion.
    Plus tard, en travaillant sur XaoS (un visualiseur fractal), l’idée d’appliquer l’ASCII art aux ensembles de Mandelbrot émergea - avec un rendu stupéfiant ! La bibliothèque AA venait de naître et la démo BB par la suite.

    BB

    zebra : BB Wiki

    BB 3

    BB4


    Libcaca : quand le cinéma ASCII devient un acte Dadaïste contemporain

    Dans la même tendance que la demo BB, la bibliothèque libcaca a été créée pour pousser le concept plus loin. Son objectif ? Rendre les sorties console non seulement lisibles, mais véritablement artistiques, en ajoutant couleurs et effets visuels là où l’ASCII classique se limitait au noir et blanc. Une façon de transformer un terminal austère en une toile numérique vibrante !

    La véritable innovation de Libcaca réside dans son inutilité assumée sous forme de manifeste artistique, comme l'expliquent ces déclarations de son auteur :

    « Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
    Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !

    Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! »


    — Edmond Rostand, *Cyrano de Bergerac*

    « Je sais parfaitement que Libcaca est aussi futile qu’il n’y paraît. Inutile de me le rappeler. Je vous invite à lire la préface de Théophile Gautier pour *Mademoiselle de Maupin*, qui explique par ailleurs excellemment l’origine du nom « libcaca » :

    « Il n’y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin ; et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. — L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. »

    Théophile Gautier

    Ainsi, par extension de l’esprit subversif de Libcaca, l’intégration de cette bibliothèque dans Mplayer reflète bien plus qu’une simple fonctionnalité – ce serait un véritable manifeste psychédélique. Ce module transforme radicalement l’expérience cinématographique en une performance absurde où les films deviennent des énigmes ASCII. Comme l’aurait probablement proclamé Tristan Tzara s’il avait été développeur :

    «  Nous n’avons pas besoin de voir les films, nous voulons les deviner ! »

    Dans cette logique, Libcaca opère un détournement radical de la perception visuelle : la vidéo devient une composition en caractères, où chaque image se transforme en message cryptique. Les couleurs, vives mais aléatoires, les formes, reconnaissables mais floutées, créent une tension permanente entre ce qui est perçu et ce qui est imaginé. « Nous avons réinventé le cinéma pour ceux qui préfèrent lire leurs films », confesseraient le réalisateur surréaliste Luis Buñuel Portolés et le peintre Salvador Dalí après leurs experimentations de cette bibliothèque sur leur chien andalou :) .

    Cette bibliothèque répond avec ironie à une question que personne ne s’est encore posé :

    Comment regarder un film sans être distrait par l’image ?

    En hommage à Malevitch et son Carré noir, aux situationnistes et leur détournement, à nos vieux écrans CRT évoqués par les auteurs de BB qui tenaient vingt ans, Libcaca nous offre le cinéma du moins : moins de définition, moins de réalisme, mais infiniment plus de possibilités interprétatives. Car c’est bien là l’effet du projet : Libcaca loin de dévoiler l’image, il en déplace le langage. Les visages deviennent des motifs abstraits, les paysages des compositions géométriques. Le spectateur, autrefois passif, devient co-créateur, projetant ses propres visions sur cette toile numérique mouvante.

    Dès lors, cette approche s’inscrirait naturellement dans la pure tradition Dada. Il suffirait de suivre une démarche minimale :

    1. Choisir un film complexe (Un Holy Mountain (1973) de Alejandro Jodorowsky fonctionnerait à merveille)
    2. Exécuter la commande sacrée : mplayer -vo caca The_Holy_Mountain.avi
    3. Contempler l’œuvre qui émergerait, mi-code, mi-poésie visuelle
    4. Documenter soigneusement les hallucinations provoquées

    Ainsi, « La beauté est dans l’œil de celui qui… se force beaucoup » pourrait murmurer un critique d’art néo-classique après trois heures de cette expérience :P De plus, comme toute œuvre Dada qui se respecte, le résultat défie les conventions, ce même critique médusé se demanderait :

    Est-ce encore du cinéma ? De l’art numérique ? Une blague de programmeur ?

    La réponse importe finalement peu, tant l’expérience elle-même prime – cette confrontation joyeuse avec l’absurde technologique. Après tout, comme le rappelait Marcel Duchamp : « L’art est un jeu entre tous les hommes de toutes les époques. » , Libcaca est simplement la déclinaison contemporaine… en mode texte. In Fine, cette expérience nous invite aussi à reconsidérer notre rapport à l’image à l’ère du tout-HD, faisant de chaque projection une occasion unique où l’imagination du spectateur retrouve ses droits face à la perfection technique.

    En guise de conclusion, dans l’hypothèse où McLuhan tel un observateur critique de cet art multimédia avait analysé « Libcaca » il aurait probablement conclue que :

    « L'ordinateur, est le medium cool par excellence, il ne révèle son pouvoir hallucinogène que lorsqu’on ose y entrer en dialogue - Libcaca est l’anti-cinéma qui transforme la salle obscure en terminal psychédélique, il nous invite à devenir les programmeurs de nos propres hallucinations. Chaque interaction est un plan coupé dans le film total de la réalité. Ce que Buñuel faisait avec des rasoirs sur des yeux de film, Libcaca le fait avec de l’ASCII sur nos rétines numériques. . »

    Mplayer.Libcaca

    Mplayer.Libcaca2


    Les inutilitaires en traits d’esprit

    Fortune, un biscuit chinois dans le terminal

    Comme les fameux biscuits des restaurants chinois (ou fortune cookies en anglais), fortune glisse dans votre terminal des pépites inattendues de sagesse ancestrale ou humour geek. Ces messages prennent des airs de petits vœux — bénédictions technologiques entre deux ls et grep. Ainsi, chaque connexion devient une surprise. Le plus charmant ? On peut y ajouter ses propres phrases : répliques de films, citations philosophiques ou pensées vagabondes…

    « La route vers l’enfer est pavée de commandes sudo. »

    « sudo rm -rf / : la recette moderne du néant »

    Ces fortunes peuvent se voir combinées avec le logiciel cowsay, qui donne un phylactère de bande dessinée à une vache, à Tux (ou à toute autre variante disponible dans la bibliothèque). Parce qu’un terminal avec une âme, c’est tout de suite plus chaleureux.

    
    +----------------------------+
    | Moo may represent an idea, |
    |  but only the cow knows.   |
    +----------------------------+
            \   ^__^
             \  (oo)\_______
                (__)\       )\/\
                    ||----w |
                    ||     ||
    
    
    

    Pyjoke
    $ pyjoke 
    « C'est C++ qui dit à C: 'Voyons ! Tu n’as pas de classe' »,
    
    
    $ pyjoke 
    If you put a million monkeys at a million keyboards, one of them will eventually write a Java program. The rest of them will write Perl.
    

    Comme son nom l’indique, pyjoke permets d’afficher des blagues. Malheureusement, il y en a peu en français. Peut-être que les moules pourraient y contribuer ?


    Fin de piste

    Ce petit tour d’horizon – bien trop court pour être complet – aura peut-être réveillé cette étincelle qui nous faisait autrefois sourire devant l’étrange, le décalé et la beauté brute de l’ASCII art sous forme d’inutilitaires. Une manière de retrouver cet émerveillement espiègle face à des logiciels absurdes, qui ne servent à rien… si ce n’est qu’à exister, simplement parce que pourquoi pas ?

    Linus Torvalds souligne avec humour que : « Le principal défi de la conception… c’est que Linux est censé être ludique… » – une pensée au cœur du libre qui réarticule sous un jour nouveau ce précédent aphorisme du théoricien du village global, McLuhan : « Prendre terriblement au sérieux de simples choses de ce monde (globalisé) trahit un défaut de lucidité. ».
    Ainsi, Linus Benedict Torvalds rappel avec cette lucidité que le libre puise aussi sa source dans cette simple approche philosophique : « just for fun ».

     fortunes.cookies

    Pour aller plus loin à skis

    En 2023, le MIT press a publié un ouvrage nommé « From ASCII Art to Comic Sans: Typography and Popular Culture in the Digital Age » (avec version Open Access) retraçant cette historiographie trop souvent oubliée de l’ASCII art. L’autrice Karin Wagner y explore l’art des machines à écrire (pré-ASCII) jusqu’à ses déclinaisons contemporaines, avec un détour savoureux par Comic Sans — cette police que tout le monde adore détester. Cette plongée au croisement de trois champs (informatique, typographie et culture pop ex: Calendrier Snoopy en Ascii art) réhabilite ces oubliés de l’histoire comme éléments clés de notre expérience numérique, héritiers de l’esprit libertaire des premiers hackers. L’analyse du rejet de Comic Sans, devenu un phénomène culturel s’étendant jusqu’au domaine politique, est particulièrement éclairante.

    Ainsi, devant la standardisation de la création de notre époque, ces artisanats « inutiles » prennent une nouvelle résonance. Comme l’arbre de Zhuangzi sauvé pour son inutilité, l’ASCII art et Comic Sans rappellent que la vraie innovation naît souvent du détournement , de la liberté créative et des contraintes. Leur persistance dans la culture numérique — des forums underground aux protestations politiques — interroge nos obsessions productivistes et célèbre la beauté des formes simplement imparfaites… Ces pratiques nous rappellent que le numérique gagne à conserver ces espaces de liberté et d’imperfection créative — comme autant de contrepoints nécessaires à la standardisation croissante de nos outils et imaginaires mis sous pression par les monopoles hyper-modernes que sont ces géants GAFAM.

    Source :

    Command Line Fun
    Forum Linux Mint

    Snoopy

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