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Cet été, bombardez vos plats d’aromates !

4 août 2025 à 08:12
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Cher(e) ami(e) de la Santé,

Aurions-nous la capacité de « sentir » par notre peau, notre foie ou nos intestins ?

Cette question peut paraître farfelue.

Mais des chercheurs ont fait une découverte étonnante.

Figurez-vous que nous avons des récepteurs olfactifs partout dans notre corps : sur la peau, dans notre foie, notre prostate ou nos intestins[1] !

C’est une nouvelle de taille, car on pensait qu’il n’y en avait que dans notre nez.

Comme leur nom l’indique, les récepteurs olfactifs servent d’abord à nous faire percevoir les odeurs, agréables ou repoussantes.

Mais les récepteurs olfactifs que l’on a trouvés dans le reste de notre corps jouent un rôle totalement différent.

Et vous allez voir, cette découverte ouvre la voie à une méthode révolutionnaire pour soigner… grâce aux odeurs et aux molécules aromatiques !

Constipation, intestin irritable : mangez-vous assez « odoriférant » ?

Commençons par l’intestin, le roi de tous nos organes.

Cela fait à peine 10 ans que l’on sait qu’il contient des récepteurs olfactifs.

Et il se trouve que ces récepteurs modulent la production de sérotonine dans l’intestin[2].

Pourquoi c’est intéressant ?

Parce que de nombreux problèmes de santé sont liés à un problème de sérotonine dans l’intestin : diarrhées, constipation, nausées, intestin irritable… et même diverticules et cancer du côlon !

Peut-être suffirait-il d’activer ces récepteurs olfactifs pour mieux agir sur ces problèmes ?

C’est exactement ce que les chercheurs ont essayé de faire, avec des molécules odorantes de thymol (thym), d’eugénol (clou de girofle) et de bourgeonal (muguet).

Et le résultat a dépassé leur espérance : grâce à ces odeurs, ils ont observé une multiplication par 10 de la production de sérotonine dans l’intestin !

Voilà qui confirme au minimum l’intérêt d’ajouter des épices et aromates à vos repas !

Mais ce qu’on a découvert tout récemment sur la peau est probablement encore plus spectaculaire.

Sauvez votre peau grâce aux odeurs

En 2014, une équipe de chercheurs allemands a cherché à activer les récepteurs olfactifs que nous avons sur la peau – car nous en avons sur la peau aussi[3] !

Pour cela, ils ont utilisé une odeur extraite du bois de santal, un arbre précieux de la médecine ayurvédique.

Eh bien quand les scientifiques ont appliqué leur extrait de santal sur des cellules de la peau, ils ont observé un phénomène remarquable : les forces d’auto-guérison de la peau se sont immédiatement activées !

Ils ont observé une hausse de la prolifération cellulaire de 32 % et une migration plus rapide des cellules de la peau de près de 50 %… deux phénomènes qui accélèrent la guérison des blessures !

Et vous savez à quoi ce petit miracle me fait penser ?

À ce qui est arrivé à René-Maurice Gattefossé, le fondateur de l’aromathérapie française.

L’histoire est célèbre : ce chimiste a été victime en 1910 d’une explosion dans son laboratoire, et s’est retrouvé gravement brûlé.

Atteint de gangrène, il n’a dû sa survie qu’à une idée lumineuse : appliquer de l’huile essentielle de lavande vraie sur ses plaies.

En quelques semaines, ses blessures étaient guéries, sa peau était réparée… et il a consacré la fin de sa vie à vanter la médecine par les huiles essentielles, qu’il a baptisé « aromathérapie » !

Je suis sûr que ce grand visionnaire aurait sauté de joie s’il avait su que, 100 ans plus tard, on découvrirait des récepteurs olfactifs sur la peau et partout dans notre corps.

Mais ce qu’il y a de vraiment révolutionnaire, c’est que ces récepteurs pourraient aussi aider à combattre le cancer !

Des molécules aromatiques contre le cancer ?

Cela fait quelques années que les chercheurs observent l’impact positif des huiles essentielles sur les cellules cancéreuses : dans une éprouvette, elles stoppent leur prolifération.

Mais on ne savait pas pourquoi, ni comment.

Désormais, on sait que ce petit miracle est dû au moins en partie… aux récepteurs olfactifs de nos cellules… et de nos cellules cancéreuses.

Ainsi, en 2015, une équipe menée par le Pr Hanns Hatt a appliqué du « citronellal » sur des cellules cancéreuses du foie[4].

Le citronnellal est une molécule aromatique qui appartient à la famille des « terpènes » et que l’on retrouve massivement dans l’huile essentielle de citron.

Très vite, le citronellal a activé le récepteur olfactif OR1A2, ce qui a conduit les cellules cancéreuses à s’arrêter de proliférer… et même à se « suicider » (on appelle cela l’apoptose) !

Et le même effet a été obtenu, avec le citronnellal, sur les cellules d’un autre cancer : la leucémie myéloïde chronique (LMC)[5].

Pour les chercheurs qui ont mené l’étude, c’est très prometteur : « Ce mécanisme offre de nouvelles options thérapeutiques pour le traitement de la leucémie myéloïde chronique » – un cancer jusqu’à présent incurable !

C’est d’autant plus remarquable que tous les cancers sont potentiellement concernés.

Déjà en 2009, on avait découvert qu’un récepteur olfactif de la prostate était activé par le beta-ionone, un composé chimique de la famille des terpènes, que l’on trouve dans beaucoup d’huiles essentielles, dont celle de la rose de Damas[6].

C’est bien le signe que les huiles essentielles pourraient être une arme très intéressante pour aider à combattre la plupart des cancers.

Mais cela nous rappelle aussi l’intérêt de manger des « molécules odorantes », tous les jours, comme les délicieux aromates de l’été !

Alors n’hésitez pas à abuser, dans vos plats et salades, de thym, ciboulette, basilic, cerfeuil, coriandre, persil, estragon, marjolaine, origan, sarriette, menthe, pour n’en citer que quelques-unes !

Profitez-bien de cette belle saison !

Bonne santé,

Xavier Bazin

Avez-vous déjà bu de la « fée verte » pour votre santé ?

2 juillet 2025 à 07:22

Cher(e) ami(e),

À votre avis, qu’y a-t-il dans cette bouteille ?

Vous avez encore besoin d’un indice ?

Alors voici ce que disait Pline l’Ancien, naturaliste romain, de la plante qui compose cette liqueur :

« Elle resserre l’estomac, fait sortir la bile, est diurétique, amollit le ventre, le guérit si il est douloureux, chasse les vers et dissipe les faiblesses d’estomac.

Elle fait cesser le dégoût et aide à la digestion. »

Vous avez deviné ?

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’absinthe !

C’est en buvant récemment[1] que j’ai eu envie d’explorer ses vertus thérapeutiques

… mais ce que j’ai découvert est en réalité un cas d’école de censure, manipulation et de lobbying !

Comment le lobby du rouge vous a privés de la fée verte !

Le mythique breuvage naît dans le Jura suisse, dans la région du Val-de-Travers, à la frontière avec la France.

Ce serait une guérisseuse suisse, Henriette Henriod, qui aurait transformé un élixir dépuratif en liqueur apéritive dans les années 1780 à 1790.

La pièce maîtresse : Artemisia absinthium, une plante médicinale de la grande famille des Armoises.

La recette en poche, Henri-Louis Pernod fonde une grande distillerie à Pontarlier en 1805… avec l’armée en ligne de mire.

Il faut dire que ce breuvage est censé lutter contre la dysenterie et le paludisme… et qu’en prime, elle pourrait même remonter le moral des soldats lors des expéditions napoléoniennes.

La recette fait florès : des distilleries d’absinthe poussent comme des champignons.

Bientôt, c’est le milieu artistique qui s’en empare, imité par tout le peuple.

Dans tous les cafés, à 17h, « c’est l’heure verte » !

En 40 ans, la consommation d’absinthe est multipliée par 52[2] !

Mais tout le monde ne voit pas d’un très bon œil ce succès fulgurant…

Cette plante médicinale sacrifiée sur l’autel du vin

Je ne parle évidemment pas seulement des médecins de santé publique, mais bien de l’industrie viticole…

Depuis que le phylloxéra a ravagé les vignes, le prix du vin a explosé.

Résultat, un verre d’absinthe coûte alors 5 fois moins cher qu’un verre de rouge[3]… 

L’ennemi est tout désigné : l’absinthe doit être mise à mort.

S’engage alors une campagne de désinformation sans précédent…

Ils créent une fausse maladie… pour mieux l’interdire

Avec l’aide de l’Académie de médecine[4], le lobby viticole invente une maladie de toute pièce : « l’absinthisme », qui serait différent de « l’alcoolisme ».

Selon leur « diagnostic », l’absinthe provoquerait des délires, des hallucinations, des convulsions, des crises de violences, voire des crimes.

Des chimistes procèdent à des expérimentations frauduleuses sur des cobayes : on leur administre des doses 10 fois plus élevées que celles d’une consommation ordinaire par un homme !

Et bien sûr, on se sert de faits divers[5] pour alimenter le mensonge.

Les scientifiques de l’époque[6] attribuent alors ce « vice » à la thuyone, une substance neurotoxique de la plante.

On le sait depuis, que la nocivité de l’absinthe était due plutôt à la grande quantité d’alcool (entre 45 et 85 % du volume), souvent de mauvaise qualité, ainsi qu’à l’huile essentielle de thuyone, plutôt qu’à la plante en elle-même[7] !

Le tout avec la bénédiction de l’État évidemment…

Les politiques ferment les yeux sur la propagande du lobby viticole qui organise des pétitions et de pseudo-enquêtes épidémiologiques.

Un grand meeting anti-absinthe est même organisé au Trocadéro :

La stratégie paie : l’absinthe est interdite en France en 1915, 7 ans après la Suisse.

Mais alors, quelle leçon tirer de cette histoire de gros sous[8]

Il ne faut évidemment pas jeter le bébé (la liqueur) avec l’eau du bain (la plante) !

L’absinthe est-elle vraiment sans sainteté pour votre santé ?

Point du tout, évidemment !

Sa qualité n°1 de cette belle plante, c’est la digestion

Et même les autorités de santé le reconnaissaient aujourd’hui officiellement[9]

La présence de substances amères, notamment les lactones sesquiterpéniques, stimule l’activité de l’estomac de façon réflexe qui sécrète alors plus de sucs digestifs. Le foie va lui, produire plus de bile.

En cas de constipation, troubles du transit, manque d’appétit ou même problèmes de vésicule biliaire, l’absinthe est donc toute indiquée.

Comment ? Contre la perte d’appétit, prenez donc une infusion 30 min avant le repas ; en cas de digestion difficile, une tasse après le repas. Maximum 3 tasses par jour.

Elle existe également sous forme homéopathique, notamment dans la spécialité Carominthe® du Laboratoire Lehning[10].

Le plus épatant, c’est qu’elle pourrait même devenir un traitement de choix contre la douloureuse maladie de Crohn :

40 patients atteints de Crohn ont participé à cette étude randomisée double aveugle, contre placebo, en Allemagne[11].

90 % des 20 patients qui prenaient l’absinthe (en poudre) ont connu une amélioration notable.

À la fin des 8 semaines, 13 étaient même en rémission – contre aucun dans le groupe placebo !

Les conclusions sont prometteuses : l’absinthe permet non seulement de baisser (et arrêter) les traitements stéroïdiens, tout en améliorant l’humeur et la qualité de vie des patients.

« Ce qui n’est pas obtenu par d’autres médicaments standard » ajoutent même les auteurs ! C’est dire… 

Car au-delà de ses propriétés digestives, l’absinthe est également analgésique et anti-inflammatoire !

Et c’est d’ailleurs pour cela que les chercheurs en cancérologie ont les yeux rivés sur l’absinthe, notamment sur :

Car cette plante serait capable de stopper la croissance des cellules cancéreuses tout en favorisant leur suicide[12] (apoptose).

Même potentiel prometteur contre le cancer du sein[13].

Autant dire que l’absinthe n’a pas dit son dernier mot !

Bien sûr, je ne vous recommande pas de boire 5 verres de fée verte par jour…

Mais une fois de temps en temps ne vous fera pas de mal !

Et surtout, pensez à sa forme médicinale, en tisane ou en gouttes, pour soulager votre sphère digestive !

Bonne santé,

Catherine Lesage

PS : On me demande souvent comment la boire sans grimacer… Je vous livre ici ma petite recette secrète : une larme d’absinthe dans un bon café noir. Un arôme puissant, une chaleur immédiate, et un effet digestif garanti !

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