La revalorisation de l’indemnité des élus, l’autre bataille parlementaire !
Avec plus de 30 000 communes en ruralité, le rôle du maire de proximité est essentiel dans nos villages où la constitution d’une liste sortante, comme de l’opposition, sera quasi un tour de force citoyen. C’est pourquoi, une rémunération plus juste du Premier magistrat d’une collectivité locale est indispensable dans l’exercice de fonctions lourdes, de plus en techniques, et très ingrates, voire ultra exposées. Dans ce cadre, le débat entre le Gouvernement, les députés, et les sénateurs tourne autour de plusieurs modalités différentes de rémunération. L’idée d’une indemnité compensatrice fixée par l’Etat et différente de l’élu local fait son chemin. Le Premier Ministre a subodoré cette voie dans son discours de Politique Générale. https://www.maire-info.com/sebastien-lecornu-ouvre-la-porte-%EF%BF%BD-une-nouvelle-indemnite-versee-par-l’%EF%BF%BDtat-aux-maires-article2-29995
Rappelons en effet que le maire a une double casquette : il est à la fois agent de la commune et agent de l’État. Néanmoins, même lorsqu’il agit en tant qu’agent de l’État, lorsqu’il organise les élections, célèbre un mariage, signe un acte d’état civil, l’État ne lui verse aucune indemnité, c’est toujours la commune qui prend en charge celle-ci d’où cette idée d’un rémunération compensatrice, et complémentaire de celle de l’élu local pris en charge par la commune.
Ensuite, la grille d’indemnité du maire fait aussi débat. Plusieurs tendances, une rémunération fixe, et plus une fourchette au choix prenant en otage une nouvelle majorité face aux choix de l’équipe précédente, est une première hypothèse. Elle ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut, mais elle mérite de poser des difficultés réelles sur le terrain. Faut-il augmenter cette fourchette pour les petites communes (- de 20 000 habitants et plus) ? Voilà l’autre tendance d’un certain courant d’idée sur le sujet. Les arguments favorables sont pertinents dans les deux choix, pas simple !
Toutefois, cette hausse substantielle de l’indemnité des élus locaux, maire et adjoints, des communes de moins de 20 000 habitants pourrait être un coup de pouce en perspectives des prochaines municipales 2026. En effet, cette masse pléthorique d’élu(e)s de proximité doit faire face à toutes les problématiques d’une grande commune sans forcément les équipes techniques suffisantes. Certes, les communautés d’agglomérations et communautés urbaines aident les collectivités locales en terme d’ingénierie, mais les petites communes (- de 2 000 habitants) sont le coeur battant de la nation, celle où les administrés sont les yeux dans les yeux avec leur maire. Ils méritent, toutes et tous, plus de considération à travers une rémunération plus incitative à l’engagement républicain.
Une loi en attente… parlementaire
Bien sûr, ce projet de loi après l’étape de l’assemblée nationale en 1ère lecture, le Sénat fin octobre 2025, une future CMP, voire une dernière lecture de l’Assemblée nationale, comprend bien d’autres thématiques, formation, frais de garde, congés maladie, protection fonctionnelle… !
Evidemment, celle nouvelle loi sur le statut de l’élu est très attendue, mais également totalement dépendante de la discussion parlementaire et des désaccords nombreux en l’espèce. In fine, il serait souhaitable que les élus bénéficient de cette nouvelle disposition avant les municipales 2026 si aucune dissolution n’intervient d’ici là.
Daniel Carlier
Cet article La revalorisation de l’indemnité des élus, l’autre bataille parlementaire ! est apparu en premier sur Va-Infos.fr.