Pourquoi les hommes doivent bouger beaucoup plus que les femmes pour diminuer ce risque pour leur santé


Ce CDI Sénior, baptisé officiellement contrat de valorisation de l’expérience (CVE), ambitionne de relancer l’accessibilité au travail des plus de 60 ans. C’est un fait, la barrière des 50 ans vous fait basculer dans la catégorie « sénior » et celle des 60 ans dans la filière des déchets de l’humanité…française. C’est pourquoi, même si le taux d’emploi progresse en France, notamment au XXIème siècle, il reste très inférieur à la moyenne de l’Union européenne, en particulier pour les 60-64 ans avec 38,9 % en France en 2023, contre 50,9 % en moyenne dans l’Union européenne, 65,3 % en Allemagne et 68,9 % en Suède.
Les limites et les avantages
Attention, ce CVE s’adresse uniquement au plus de 60 ans inscrit à France Travail, excluant de fait les retraités en cumul emploi-retraite, les seniors en inactivité non déclarée, voire effet d’aubaine pour un employeur, car il y a un avantage financier au bout de la chaîne à cette embauche.
Concrètement, à l’inverse des indemnités de licenciement, l’indemnité de mise à la retraite est taxée assez lourdement pour les employeurs avec une contribution patronale de 30 %. Là, il est prévu une exonération temporaire de cette contribution jusqu’à la fin de la troisième année suivant la promulgation de la loi. La temporalité est assez courte, quel sera l’impact de ce CDI sénior ?
Mise en retrait automatique
Le saviez-vous ? Dans le Droit commun du travail, un employeur ne peut pas demander à un salarié, bénéficiant de l’ensemble de ces trimestres de retraite, de faire valoir ses droits. En résumé, un salarié de 65 ans avec tous ses droits en la matière peut choisir, pour raisons personnelles, de poursuivre son emploi jusqu’à l’âge de 70 ans. Seulement à cet anniversaire révolu, l’employeur peut l’obliger à quitter son poste.
Dans ce nouveau cadre juridique, l’employeur pourra mettre automatiquement en retraite un salarié bénéficiant de tous les trimestres pour sa retraite, quel que soit l’âge de l’intéressé. Certains disent déjà que c’est une mesure totalement liberticide, d’autres soutiennent que cette disposition est citoyenne surtout sous l’angle d’un poste disponible pour un plus jeune… !
Nous verrons à l’usage, car ce dispositif est en expérimentation durant 5 ans, si des chômeurs de plus de 60 ans retrouvent un emploi et par capillarité des entreprises bénéficiaires d’individus avec une expérience professionnelle reconnue !
Quand les parlementaires font du parlementarisme, c’est pas si mal !
Daniel Carlier
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Ce mardi 09 septembre, la présence du Sous-Préfet de Valenciennes, Stéphane Costaglioli, malgré une actualité très chargée souligne la prééminence du sujet. « Je souhaitais être là. L’emploi des séniors de plus de 50 ans est un enjeu économique et social. Je remercie la maire de Prouvy pour mettre à disposition les outils de la commune. » Evidemment, quelques chiffres sont importants pour planter le débat : « 1/3 de la population active a plus de 50 ans. Le taux d’emploi des séniors est de 58% au niveau national, mais de 47% dans les Hauts de France contre 64% dans l’Union européenne. » Enfin, si le regard de l’employeur, parfois condescendant sur la demande hardie… d’un sénior « que voulez-vous que je vous propose à votre âge », témoigne un participant suite à un jobdating, il est indispensable de modifier l’approche de ce retour à l’emploi : « Il faut changer le regard sur les séniors des deux côtés, employeur comme demandeur d’emploi. »
Compétent et pertinent, le senior peut résoudre les problèmes de recrutement dans toutes les filières

Si les chiffres nationaux et régionaux sont éloquents, il serait intéressant de connaître celui de cet arrondissement du Valenciennois. En effet, son histoire industrieuse depuis plusieurs siècles a construit un contrat de confiance indéterminé entre l’individu et l’entreprise, l’emploi dans la même société tout au long de sa vie. La rupture de cette assurance sociale a transformé cette perte de travail par cette culpabilité dans l’inconscient collectif des demandeurs d’emplois, un sentiment ancré de responsabilité, de culpabilité, d’inutilité très marquée ! Un peu comme la femme battue qui se culpabilise, le senior sans emploi se flagelle en pensant que le problème vient évidemment de lui !
Cette époque est à balayer d’un revers de main, il faut casser cette dynamique et cette initiative de l’entreprise éphémère renverse un logiciel obsolète. Attention, nous ne sommes pas dans les bonnes résolutions de début d’année. Non, embaucher massivement les séniors dans la sphère publique comme privée devient au fil des mois inéluctable ! Pourquoi ? Tout simplement, compte tenu que le marché du recrutement est très compliqué, les séniors deviennent de fait un gisement d’employabilité immédiat. Ensuite, la perte de compétences après 50 ans n’est plus qu’une légende urbaine, elle ne repose sur rien. « Nous étions sur des croyances où le sénior serait moins dynamique, mois compétent… ! Aujourd’hui, le senior peut justifier une compétence, une expérience, des qualifications et surtout un savoir-être très recherché par l’employeur », commente François Fernandez, le Directeur de France Travail Valenciennes.
Qui plus est, la baisse démographique annoncée dans ce département du Nord impose, pour les employeurs publics comme privés, à regarder ailleurs… et très vite !
Travailler « le marché caché » de l’emploi
L’édile de la commune de Prouvy, Isabelle Choain, soutient cette démarche engagée : « Vous êtes ici chez vous, car une mairie doit vivre. Ensuite, très engagée sur le féminisme, j’ajoute que la recherche d’emploi pour une femme est encore plus difficile. Même si vous avez un manque de confiance, vous n’êtes pas âgés ! »

Concrètement, ce collectif baptisé par les 35 participant(e)s, la « Phénix Team », reçoit les chef(fe)s d’entreprises chaque jour afin que ces derniers proposent des offres d’emplois. En face, des compétences sont affichées dans une très grande diversité. « Nous avons des compétences métiers très diverses parmi ces 35 participant(e)s (dont les 3/4 sont très éloignés de l’emploi) », explique Christine Beaupel, la coach du dispositif « Entreprises Ephémères ».
Dans cette optique, l’originalité de cette démarche solidaire, déjà testée en mai 2024 au sein des « Ateliers numériques » sur Valenciennes https://www.va-infos.fr/2024/03/20/le-talent-ephemere-a-duree-illimitee-en-7-semaines/ avec un résultat probant où 7 personnes sur 10 ont (re)trouvé un travail, doit aussi casser certains codes.
En effet, outre le fait de recevoir les entrepreneur(e)s, il faut chercher ailleurs que sur l’épiderme social. « Il existe un marché caché de l’emploi, car toutes les offres de l’emploi ne sont pas publiées. C’est pourquoi, nous devons échanger en direct avec les chefs d’entreprises », ajoute François Fernandez.
Des témoignages éloquents !
Deux participants ont témoigné sur leur engagement. Venue d’Amérique du Sud il y a 27 ans, elle a une compétence de pâtissière. « Dans un pays (et un territoire) qui m’a accueilli les bras ouverts, je remercie les coachs pour leur énorme patience afin de nous remettre sur les rails de l’emploi. L’âge n’est qu’un nombre ! » Pour un autre sénior engagé, il raconte avec émotion son licenciement après 38 ans comme manager. Pour autant, malgré les coups, parfois l’abattement, il lance avec courage « je ne me vois pas rester sans emploi. »
Pour conforter la pertinence de cette entreprise éphémère, accompagnée par la CCI Grand Hainaut avec Nathalie Delelis dans le lien entre les entreprises et ce dispositif, une employeure vient témoigner. Directrice d’un EPHAD sur Condé-sur-l’Escaut, elle a recruté une participante au dispositif « Entreprise Ephémère » de l’année dernière dans le Valenciennois. « Elle m’a donné une chance même si je n’avais que le BAFA après 23 passés dans une pâtisserie/boulangerie. Ayez confiance ! J’ai pu me former à mon nouveau métier. Vous êtes très bien entourés avec des coachs formidables ! »
A chaque fois qu’un participant trouve un travail, la tradition veut qu’une petite cloche sonne comme pour mettre un son, comme un vocal très moderne, sur un nouvel avenir ! Alors que la cloche sonne encore et encore pour la « Phénix Team » pendant ces semaines constructives sur Prouvy.
Daniel Carlier
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