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Fracture sociale : ce déni qui va vous coûter très cher

Au lieu de s’inquiéter de cette France populaire et moyenne qui gronde, on se focalise depuis des années sur de « nouvelles inégalités » [4] (entre les âges, les sexes, les couleurs de peau, les territoires), bien réelles et que nous combattons les premiers à l’Observatoire des inégalités, mais mises sur le devant de la scène pour masquer la partie qui se joue aujourd’hui entre milieux sociaux et éviter de répartir autrement les fruits du progrès. C’est bien d’un conflit de « classes » [5] qu’il s’agit aujourd’hui. Ceux qui soulignent cette situation, parfois de longue date [6], demeurent marginaux.

Tant qu’elle ne se traduit pas en actes, l’indignation des lendemains de soirée électorale n’est qu’une vaste hypocrisie. Comment peut-on, par exemple, livrer 47 milliards d’euros par an de baisse d’impôts aux entreprises et aux ménages dans le contexte d’une telle crise sociale ? C’est directement faire la courte échelle à l’extrême droite. On peut continuer à faire semblant de ne pas voir ce qui se joue, mais alors il faudra en accepter les conséquences le jour où notre modèle social volera en éclat. L’addition sera alors bien plus grande qu’ils ne le pensent, pour tous ceux qui aujourd’hui se voilent la face. Les étrangers ne seront pas les seuls à en payer le prix.

Louis Maurin
Directeur de l’Observatoire des inégalités. Auteur notamment de « Déchiffrer la société française », éd. La Découverte, 2009.
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