Vue normale

Reçu aujourd’hui — 9 mars 2025OpenNews
Reçu avant avant-hierOpenNews

Solastalgie - wikipédia

4 mars 2025 à 16:55

La solastalgie est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par la conscience des changements environnementaux en cours, en particulier ceux concernant la destruction des paysages, des écosystèmes et de la biodiversité et, par extension, le réchauffement climatique.

Elle se rapproche en cela de l'éco-anxiété, mais en diffère par un ancrage temporel fort, dans le présent par rapport au passé, par l'expérience directe de la perte, parfois décrite comme un travail de deuil du futur qu'on aurait aimé avoir.
Permalink

Au Royaume-Uni, le vol à l’étalage a pris une ampleur épidémique

4 mars 2025 à 14:04

Les commerces britanniques subissent 55 000 vols quotidiens, un chiffre en forte hausse. Ces délits, souvent accompagnés de violences, sont notamment pratiqués par des gangs qui dérobent les biens pour les revendre.

« nous signalons les voleurs à l’étalage à la police »
Un message affiché sur un rayon de viande (« nous signalons les voleurs à l’étalage à la police »), dans un supermarché de Manchester (Royaume-Uni), le 30 janvier 2025

Les deux hommes en pull à capuche noir s’acharnent à coups de pied contre un présentoir garni de smartphones. Ils finissent par l’arracher et l’emportent, franchissant nonchalamment la porte à tambour d’un magasin. Ils ne portent pas de masque pour dissimuler leur visage. L’opération a pris moins de cinq minutes.

Cette vidéo, captée en décembre 2024 par les caméras de surveillance d’une boutique de téléphonie mobile sur Oxford Street, la principale artère marchande de Londres, illustre l’ampleur prise par le vol à l’étalage au Royaume-Uni. Le pays a enregistré 20,4 millions d’incidents de ce type entre septembre 2023 et septembre 2024, en hausse de 22 % par rapport à la même période précédente, selon un sondage réalisé par l’association faîtière British Retail Consortium (BRC) auprès de ses membres. Cela leur a coûté 2,2 milliards de livres (2,65 milliards d’euros).

Ces vols s’accompagnent fréquemment de violences. « Le personnel se fait cracher dessus, arroser d’insultes racistes et menacer avec des machettes », indique Helen Dickinson, la directrice de BRC. Durant la période étudiée, les magasins sondés ont fait état de 2 000 actes d’agression quotidiens, contre 1 300 dans les douze mois précédents.
« Liste de courses »

« Les vols peuvent être le fait de personnes souffrant de la hausse du coût de la vie liée à l’inflation ou qui ont besoin de financer leur consommation de drogue », relève Rachel Armitage, chercheuse en criminologie à l’université Beckett de Leeds, qui a effectué un travail ethnographique auprès des auteurs de vol à l’étalage. Mais, selon BRC, la hausse du nombre de vols accompagnés de violences est surtout due à l’activité de gangs qui ciblent les supermarchés au cours d’opérations « kamikazes » durant lesquelles ils vident méticuleusement les étalages.

« Ils arrivent dans les magasins avec une benne à ordures ou un sac à gravats et raflent l’ensemble du rayon confiserie, boucherie ou spiritueux », a détaillé le directeur des affaires publiques de la chaîne Co-op, Paul Gerrard, devant une commission parlementaire. Les membres de ces organisations criminelles « sont souvent munis d’une liste de courses comprenant des biens commandés à l’avance, notamment de la lessive en poudre, des cosmétiques, des rasoirs, de la viande et de l’alcool », relève Rachel Armitage. Ces biens sont ensuite revendus sur eBay ou Facebook ou bien livrés en personne à leur commanditaire.

Le phénomène a été accentué par un changement introduit dans la loi en 2014, faisant des vols d’une valeur de moins de 200 livres (242 euros) un délit mineur. « Ils donnent rarement lieu à plus de trois semaines de prison, contre plusieurs années pour les cambriolages ou les vols de voitures », souligne la juriste. Quant à la police, elle n’intervient presque jamais lorsqu’un commerçant lui annonce un vol à l’étalage, faute d’officiers à disposition.

Mardi 25 février, le Parlement britannique a toutefois commencé à se pencher sur une nouvelle loi, qui rétablirait des pénalités sévères pour les vols de moins de 200 livres. Elle ferait également des agressions contre le personnel une infraction à part entière, pouvant donner lieu à six mois de prison.
Permalink

L’obésité et le surpoids continuent leur progression dans le monde, 60 % des adultes et un tiers des enfants seront concernés en 2050 si rien ne change

3 mars 2025 à 23:56

Une étude publiée, mardi, dans « The Lancet » alerte sur l’amplification de la pandémie d’obésité et de surpoids, si rien n’est fait pour inverser la tendance. La hausse toucherait particulièrement l’Asie et l’Afrique.

Sans action politique vigoureuse, environ 60 % des adultes et un tiers des enfants et adolescents dans le monde seront en situation de surpoids ou d’obésité en 2050, selon des projections publiées, mardi 4 mars, dans la revue médicale britannique The Lancet. Issues de travaux du Global Burden of Disease (GBD), un programme mondial de recherche en épidémiologie coordonné par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) à Seattle, aux Etats-Unis, ces évaluations alertent sur l’amplification à venir de ce fardeau sanitaire.

L’obésité – définie dans les études statistiques par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 chez l’adulte – et le surpoids – IMC supérieur à 25 – sont associés à un risque accru de nombreuses pathologies (diabète de type 2, maladies cardiaques, hypertension artérielle, cancers…) et représentent déjà la cinquième cause de décès dans le monde.

La prévalence du surpoids et de l’obésité a plus que doublé en trente ans, touchant 2,1 milliards d’adultes et près de 500 millions d’enfants et d’adolescents en 2021. L’obésité, à elle seule, affecte plus d’un milliard d’individus selon des données publiées en 2024 dans The Lancet. Dans certains Etats d’Océanie, du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord, la prévalence atteint des sommets : l’obésité touche plus de 70 % des femmes des îles Tonga et pourrait grimper à plus de 87 % en 2050. Les projections sont tout aussi inquiétantes pour l’Egypte qui afficherait le même taux chez les femmes au milieu du siècle. Parmi les pays les plus riches, les Etats-Unis enregistrent, aujourd’hui, la plus forte prévalence de l’obésité, à près de la moitié de la population.

Mais c’est en Asie et en Afrique subsaharienne que les progressions les plus fortes devraient être enregistrées dans les prochaines décennies. En Chine, le surpoids et l’obésité ont déjà progressé d’environ 150 % en trente ans et continueront à grimper pour affecter près des deux tiers de la population en 2050. Des régions historiquement très touchées par la sous-alimentation verront fortement croître la prévalence de l’obésité et du surpoids. Au Nigeria, le nombre d’adultes en surpoids ou en obésité devrait ainsi tripler d’ici à 2050, ce qui en ferait le quatrième pays le plus touché en nombre absolu à cet horizon. Ces prévisions ont été établies en combinant plus d’un millier de sources de données renseignant des évolutions historiques et actuelles par pays avec des projections socio-démographiques jusqu’en 2050.
« Echec monumental de nos sociétés »

Les causes de ces évolutions sont connues : les changements de régime alimentaire, liés notamment à l’urbanisation, le développement de l’alimentation transformée au détriment des produits frais, la consommation accrue de sucre, d’huile et de produits d’origine animale dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et la sédentarisation. Pour Emmanuela Gakidou, première autrice de l’étude et professeure à l’université de Washington, « cette pandémie sans précédent de surpoids et d’obésité représente un échec monumental de nos sociétés ». Car ces pathologies, qui affectent fortement la qualité de vie et la santé des individus touchés, sont en grande partie évitables.

De fortes hausses attendues d'ici 2050 en Asie et Afrique

La prévalence du surpoids et de l'obésité est un indicateur épidémiologique qui mesure la proportion d'une population donnée présentant un excès de poids à un moment donné.

Parmi les tendances particulièrement alarmantes établies par ces nouvelles données : la progression de l’obésité chez les enfants et les adolescents devrait être plus rapide que celle du surpoids. Plusieurs pays sont déjà touchés par cette transition d’une prédominance du surpoids vers une prédominance de l’obésité, notamment les petites îles d’Océanie, mais aussi le Nigeria, l’Inde, le Brésil ou les Etats-Unis. En 2050, la prévalence de l’obésité chez les garçons de 5 à 14 ans devrait ainsi dépasser celle du surpoids (respectivement 16,5 % contre 12,9 %).

Autre évolution préoccupante : les projections suggèrent que, en 2050, un quart des adultes en situation d’obésité seront âgés de plus de 65 ans. Sachant que l’obésité est un facteur de risque pour une vingtaine de pathologies associées, pour la plupart chroniques, cette tendance chez les individus plus âgés risque de placer encore plus sous tension des systèmes de santé exsangues, en particulier dans les pays à faibles revenus.
Forte dimension sociale

En France, la dernière grande étude anthropométrique remonte à 2016 – la cohorte Constances, plus de 50 000 participants inclus, avait alors établi l’obésité à un peu plus de 15 % de la population adulte. Une autre enquête conduite par la Ligue contre l’obésité, en 2021, avait conclu à une obésité et un surpoids affectant 47,3 % des adultes (dont 17 % pour l’obésité), mais celle-ci était uniquement déclarative. Si les données manquent pour évaluer précisément les tendances françaises, les études convergent, en revanche, sur la forte dimension sociale de l’obésité, appelant à des politiques ciblées en faveur des catégories les plus défavorisées.

Pour enrayer cette spirale mondiale, les auteurs de l’IHME appellent les Etats à se doter en urgence de plans d’action pour la période 2025-2030. Alors que l’obésité et l’insuffisance pondérale sont bien les deux visages d’un même fardeau, celui de la malnutrition, des politiques de prévention peuvent participer à la lutte contre ces deux extrêmes. « Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, il faut répondre autant aux enjeux de surnutrition que de sous-nutrition, avec des interventions allant de la promotion de régimes équilibrés et de programmes de santé maternelle et infantile à l’encadrement de l’alimentation ultratransformée, souligne Jessica Kerr, coautrice de l’étude, du Murdoch Children’s Research Institute à Parkville, en Australie. Beaucoup de pays n’ont qu’une courte fenêtre d’opportunité pour agir. »

Les politiques de prévention en matière de santé publique connaissent pourtant des revers. Si les Etats-Unis réfléchissent à un étiquetage nutritionnel obligatoire sur les emballages alimentaires – une proposition en ce sens a été formulée par la Food and Drug Administration, mi-janvier, juste avant l’investiture de Donald Trump –, l’Union européenne, elle, vient de tourner le dos à un logo harmonisé entre les Vingt-Sept. L’adoption d’une étiquette nutritionnelle figurait parmi les engagements de la Commission européenne en 2020 pour une alimentation saine et durable, mais face à l’hostilité farouche de l’Italie au Nutri-Score, le principal système déployé dans plusieurs pays européens, les commissaires ont tergiversé, puis renoncé à toute initiative sur le sujet. Dans la « vision pour l’agriculture et l’alimentation » présentée le 19 février par la Commission, qui détaille la feuille de route des prochaines années, il n’en est fait aucune mention.

Pour allez plus loin:
https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/wof-files/World_Obesity_Atlas_2023_Report.pdf

Alt text

Permalink

❌