Les esprits sont sympas, mais en vrai, ils sont un peu comme avec les petits neveux : si on veut qu’ils nous aiment bien, il faut leur apporter des cadeaux. C’est exactement ce qu’on va faire dans Inori (non, pas pourrir-gâter des sales gosses), un jeu de pose d’ouvriers peuplé de créatures colorées, mais un peu égocentrées et jalouses.

Il y a quelques jours (ackboo en parle d'ailleurs dans les News), un ex-designer d'Age of Empires s'est plaint que le STR était devenu ennuyeux, incapable d'évoluer depuis les années 1990. C'est vrai, et tragique. Parce que le point & click, autre genre typique des années 1990, a beau ne pas avoir beaucoup évolué, il continue de nous surprendre.

Voici revenu le temps de l’autocritique : une fois par an depuis 2017, je consacre une chronique de début d’année à passer en revue les dix ou quinze derniers « Coin du jeu » pour relever mes erreurs et oublis. Cette année, je change un peu les règles.

Fortune’s Run, un rétro-FPS à gros pixel qui lorgne fort vers l’immersive sim, est en accès anticipé depuis le 27 septembre dernier. Son développeur quasi solo, Dizzie, avait déjà fait parler de lui en expliquant que Valve avait repoussé cet EA, à cause d’une scène à la première personne dans laquelle le joueur voyait un agresseur sexuel alien passer à l’acte. Une séquence à grands coups de langue sur la caméra… que Valve ne trouvait pas suffisamment explicite pour justifier l’étiquette « mature » en description ! L’épisode était déjà très étrange. Surprise, Dizzy vient de sortir un gros patch de contenu pour son jeu, et explique que ce sera sans doute le dernier avant longtemps. Fatigue, flemme, ras-le-bol ? Non, il explique simplement qu’il vient d’être condamné à trois ans de prison ferme. « Une longue histoire », selon lui. Au moins, le jeu s’est vendu correctement et il devrait pouvoir améliorer la popote et acheter des cigarettes. P.

Vous êtes prêts, bien détendus ? Je vais vous demander quelque chose de pénible. Si vous achetez ce jeu, commencez par l’impensable.

Un youtubeur spécialisé League of Legends, prétend qu’avec le nouveau Battle Pass de la saison, un joueur tout frais (le pauvre) aurait besoin de 882 heures pour débloquer un nouveau champion gratuitement. Il y en a 169. On rappelle que des hobbys plus sains existent, comme le colin-maillard sur autoroute. P.

Aujourd’hui est un grand jour, mes chers amis : après des mois entiers à se taper des articles qui s’appuient sur des rumeurs infondées et des miniatures mettant en scène des youtubeurs qui affichent une mine faussement surprise avec des titres qui comportent au moins trois points d’exclamation (type : « LA SWITCH 2 ENFIN OFFICIELLE ????!!!!! »), la Switch 2 a enfin été confirmée par Nintendo. Dans leur vidéo de présentation, on constate : que la Switch 2 ressemble vachement à la Switch 1, qu’on pourra jouer à ce qui m'a tout l'air d'être un Mario Kart 9 (mais aussi à tous les jeux de la génération précédente, ce qui est un vrai soulagement). On aura plus de détails « plus tard », sur le site officiel de Nintendo. Vraiment, ça valait tellement le coup que je me déplace chez notre imprimeur en hurlant « ARRÊTEZ LES ROTATIVES » pour vous livrer cette actu brûlante. ER.

Les casques VR sont l’avenir. Comme ackboo, qui a décidé d’arrêter d’y croire, le big boss de FuturLab a décidé d’arrêter la casse avec PowerWash Simulator VR ! Il ne débranche pas le jeu, mais redéploie l’équipe dédiée sur d’autres projets. Car, voyez-vous, « Je choisirai toujours la sécurité de l’emploi pour mes employés », déclare-t-il la larme à l’œil. L’équipe lui coûte en effet plus cher que ce qu’elle ne rapporte. Alors, certes, personne n’est viré, mais si c’est pour aller bosser sur les DLC du jeu gag qui n’en finit pas (après les crossovers Tomb Raider, Final Fantasy, Bob L’éponge, Retour vers le futur, Warhammer 40K, Alice au pays des merveilles et Shrek, arrivent bientôt Wallace & Gromit), on peut se demander si le chômage n’est pas parfois un moindre mal. Jean-Jaques et Michel, les deux seuls joueurs encore actifs de la communauté, sont très tristes. P.

SALUT LES GARS, AUJOURD’HUI JE VAIS VOUS PARLER D’ANTONBLAST, LE JEU LE PLUS AGRESSIF AUQUEL J’AIE JOUÉ DEPUIS TRÈS LONGTEMPS. SI JE ME PERMETS DE VOUS ÉCRIRE EN HURLANT, C’EST PARCE QUE JE SORS D’UNE SESSION DE DEUX HEURES D’AFFILÉE DURANT LAQUELLE MA FRÉQUENCE CARDIAQUE A AUGMENTÉ D’APPROXIMATIVEMENT 200 % ET QUE LÀ, TOUT DE SUITE, JE ME SENS COMME SI J’ÉTAIS EN TRAIN DE COURIR DANS UNE ROUE DE HAMSTER ET QU’ON M’AVAIT FORCÉE À Y BOIRE CINQUANTE LITRES DE BOISSON ÉNERGISANTE. CELA DIT, LE JEU EST PLUTÔT COOL. SI SI, JE VOUS ASSURE.

Ce n’est une surprise pour personne, le CES 2025 a été l’occasion pour les participants de se livrer au concours de celui qui arrivera à placer le plus d’« IA » possible dans ses présentations PowerPoint. Au milieu de cette cacophonie, on retrouve les nouveautés qui dessineront les contours du jeu PC cette année : GPU, CPU, consoles portables et écrans OLED.

Hitman : World of Assassination vient de fêter son soixante-quinze millionième joueur. Pour l’occasion, ce dernier a reçu la visite d’un agent 47 plus vrai que nature engagé par IO Interactive, qui l’a étranglé, ébouillanté, empoisonné et jeté par la fenêtre, mais avec un petit chapeau de fête. Le veinard. P.

Les Anglais de Rebellion (la série des Sniper Elite) montrent enfin un peu Atomfall, qui arrive le 27 mars, et confirment que la mondialisation est une affaire du passé. Les amerloques ont les Fallout, les Ukrainiens le merveilleux Stalker 2, la perfide Albion se doit de posséder son propre open world post-apocalyptique, by God and Saint George ! On savait déjà que le cadre serait le nord de la Grande-Bretagne, en 1962, cinq ans après le véritable incendie nucléaire de Windscale, on apprend que notre personnage se réveillera amnésique dans une zone de quarantaine (soupir). La palme de l’originalité donc, mais le jeu a une killer feature : des accents à couper au couteau. À la moindre phrase, on a envie de fouiller pour trouver une ruine de pub et boire une Guinness irradiée. La France, bien sûr, ne peut rester à la traîne. Anne Hidalgo a donc embauché Ruslan Didenko, un ex de Stalker : Call of Pripyat, qui vient d’annoncer Forest Reigns, un FPS dans un Paris ravagé par une forêt vivante. P.

Ils ont quand même un sacré bilan carbone, les petits aventuriers de Clank ! D’abord envoyés dans un donjon gardé par un dragon, puis dans l’espace, dans une pyramide et même une mine d’or désaffectée, voilà qu’ils reviennent sous terre pour Clank ! Catacombes, une nouvelle version stand-alone qui se débarrasse même du plateau. On vous prévient : ce n'est pas pour autant que la boîte est moins grosse.

Trois pages pour huit jeux et plus, ainsi que des add-ons, pas le temps de biaiser ni de niaiser. Alors, sortez le champagne et aiguisez les superlatifs : on va parler des trilogies médiévales de l'éditeur Garphill Games. Car c’est tout ce que Shem.

1986, dans le Midwest des États-Unis. Vous êtes gestionnaire des risques pour Terebro Inc., responsable du traitement des données de l’entreprise. Votre service de nuit est consacré à classer de vieilles archives. Mais celui de ce soir va faire remonter de sombres secrets à la surface, vous bouleverser et le reste du monde avec.

En octobre 2024, Remedy (Alan Wake 2, Control) a commis ce que certains appellent « un audacieux défi », et que je nomme, moi, un faux pas : annoncer un FPS coopératif à trois joueurs. FBC : Firebreak est prévu pour 2025, et je ne comprends toujours pas ce que mes Finnois préférés vont faire dans cette galère. Certes, il se déroule dans l’univers de Control, et l’on y retrouvera les lieux familiers de l’Ancienne maison, le QG du FBC, mais… un coop’ multi en ligne ?! Sérieusement ? L’équipe promet que ce sera drôle, surtout avec ses modifications d’armes, ce qu’une sorte de « canon à nain de jardin » semble confirmer dans une vidéo. Quoi qu’il en soit, Remedy semble conscient qu’il faut flécher la route, éviter toute friction et lever toutes les barrières à l’entrée. Son directeur de la communication explique donc au site gamesradar « Oh, ça sort partout et ce ne sera pas cher, gratos même, sur Game Pass et PlayStation Plus. Et promis, ça tournera même sur une machine de mer… très modeste. » Bref, ça racole. P.

Mirthwood, qu’est-ce que j’ai envie de t’aimer. Avec ta verdoyance, tes graphismes simples comme un paysan ivre de labeur et de bière tiède à la fin d’une journée de battage. Tu peux bien me jouer de la vièle en tenue de troubadour, je vois clair sous ton enrobage médiéval-fantastique : tu es Stardew Valley en chausses. Sauf qu’au lieu de mon job aliénant du tertiaire, c’est ici toute ma famille que j’abandonne lâchement en pleine guerre, pour aller reprendre non pas la ferme de mon grand-père, mais celle que me confie un mystérieux inconnu habillé en médecin de peste. Je ne pose pas de question. Qu’on me donne une binette !

Le CES de Las Vegas, c’est un moment rigolo pour les pontes de Nintendo. Ils arpentent les allées et observent les accessoiristes consoles prétendre qu’ils ont une Switch 2 cachée ou « achetée au marché noir », ce qui n’a aucun sens. Les rumeurs tournent, le salon bruisse d’excitation et l’annonce de la prochaine console est annoncée pour « tout de suite, non attends maintenant… ah non, mais vraiment bientôt, mais je te juuuure ! ». La palme revient cette année aux Californiens de Genki, qui ont réussi à faire de leur stand une attraction avec… une maquette de grosse Switch noire. Officiellement ? Rien. Nintendo confirme qu’ils ne confirment rien et que « vous verrez bien ». Dans l’intervalle, ils envoient leurs avocats faire une petite visite de politesse aux stands des bavards et des mythomanes. Et pour bien rire, ils annoncent, pour de vrai, une nouvelle console en octobre 2025 : un Game Boy en Lego. P.

Dynasty Warriors, ou Shin-Sangoku Musō pour les intimes de l’extermination, c’est la proposition de revivre les grandes heures des Trois Royaumes, en s’immisçant en plein épicentre de gigantesques batailles qui décidèrent du destin de la Chine. Depuis presque vingt ans, la franchise japonaise vous fait dévaler sur des montagnes d’ennemis, qui s’envolent à vos mouvements sous les arabesques de votre lame.

Il était promis comme un joli petit cadeau de Saint-Valentin, pour le 14 février, mais non, Assassin’s Creed Shadows ne sera là que le 20 mars. Ubisoft veut le peaufiner, le débuguer, le chouchouter, pour assurer une sortie propre. Ce pomponnage – pour éviter le destin décevant de Star Wars Outlaws ou celui, funeste, de feu XDefiant –, appelons-le par son nom : Ubisoft habille la mariée. L’année a été catastrophique en bourse (–43 %), et les « réorganisations » (on licencie), la fermeture de certains de leurs studios dans des « zones géographiques à coûts élevés » (celles avec des salaires décents) sont aujourd’hui suivies de mandats donnés à des banques pour « étudier les options ». Les rumeurs tournent depuis des mois, le tempo s’accélère. Une probable OPA et un retrait des marchés pour lesquels l’éditeur français veut être beau comme un camion. Autant dire qu’il joue gros sur Assassin’s Creed Shadows, et n’est plus à quelques semaines près. P.