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J’adore attendre des jeux, ce moment où l’on savoure encore les promesses, où l’imagination a droit de cité. La plupart du temps, c’est le calme avant la tempête de merde. Une sortie, c’est vulgaire, c’est une réalité qui fracasse un espoir. Alors je savoure ce temps pour ces titres de 2025 que j’escompte – pour de bonnes ou mauvaises raisons –, et dont la moitié me décevra. Ah, et l’optimisme aussi, j’adore l’optimisme.

Lauréat du Nostradamus d’Or pour mes attentes 2024 (j’avais cité Helldivers 2 et Shapez 2, deux jeux qui ont frôlé la perfection), j’ai longuement hésité à remettre mon titre en jeu pour ma dernière année entamée à Canard PC. Il faut dire que cette fois, je ne pars pas gagnant : ma liste commence par un jeu Ubisoft…

Vous vous demandez peut-être pourquoi je suis la seule à m’être jetée sur GTA 6 pour le faire figurer dans mes attentes de l’année, alors que la planète toute entière trépigne dès que Rockstar daigne nous lâcher la moindre miette promotionnelle ? Parce que tous les autres rédacteurs sont persuadés qu’il ne sortira pas à l’automne 2025, comme annoncé. Ils ont sans doute raison. Mais cette année, j’ai décidé d’y croire à mort et de rester pleine d’espoir face à l’avenir.

Dans le jargon journalistique, un sujet qui revient régulièrement est appelé un marronnier. Cela, vous le savez, car à chaque rentrée scolaire, les journalistes parlent (1) de la rentrée, (2) du fait que c’est un marronnier. Dans le journalisme de jeu vidéo, on appelle plutôt ça un Geoff : l’un de ces moments de l’année où toute la profession, les doigts pleins de Doritos, se réunit autour de Geoff Keighley pour faire le point, parler des GOTY ou des sorties à venir. En ce début d’année, moment Geoff par excellence, voici donc mes attentes pour 2025.

Tous les mois, la rédaction vous fait profiter de sa culture éclectique et douteuse. Cette fois, on vous propose une mini-série sur un drame impliquant deux familles que tout semble opposer, un livre haletant sur l'ascension de la Compagnie des Indes Orientales et une application pour reprendre les cours d'allemand.

Ma rédactrice en chef m'a demandé, que dis-je, ordonné d'écrire un article sur « mes attentes pour 2025 ». Et j'ai refusé. Sèchement. Voyez-vous, je pense justement qu'il faut arrêter d'attendre quoi que ce soit des jeux vidéo. On fait monter la mayonnaise pendant des mois, on s'excite sur les bandes-annonces, les articles, les photos d'écran, on s'imagine déjà y jouer des nuits entières, tremblant de plaisir et d'émotion... Et puis au final, on est toujours un peu déçu, parce qu'on s'est trop investi émotionnellement.

Hier, lors de mon intronisation officielle à l’ordre des rédacteurs permanents de Canard PC, j’ai subi le bizutage rituel. Sept heures sur Rambo : The Videogame, un « petit » tour de vélo de 75 km avec Denis, un grand oral avec Sébum sur le thème « Le tentacule comme métaphore de la pensée d’Hannah Arendt », puis une heure en tête à tête avec ackboo (l’épreuve la plus éprouvante). Épuisé, hagard, j’ai à peine eu la force d’entendre Ellen Replay tenter de me requinquer en parlant des jeux à venir en 2025.

Sous les projos : Helldivers 2. Comment ? Encore une caravane qui met à l’honneur Helldivers 2 ? Oui. S’il vous plaît… Laissez m’en encore une. Juste une… Et après je partirai pour toujours. Mais pitié, encore une caravane sur Helldivers 2… Allez…

Est-ce que The Gang est du poker ? Clairement, non. Il n’y a pas de mises, aucun bluff (bien au contraire) et on joue en coopération, sans chercher à faire repartir les autres une main devant, une main derrière. Est-ce que The Gang est amusant en imitant le poker ? Beaucoup, beaucoup plus.