Au point mort avec Broadcom, le CISPE maintient la pression
Imaginez : votre contrat client démarre le 15 du mois. Mais vos licences VMware débutent le 1er. Vous vous retrouvez donc à payer pour deux semaines où vous ne générez pas de revenus.
Le CISPE regrette que les fournisseurs cloud – dont il défend les intérêts en Europe – soient désormais confrontés à cette situation. Il en fait part dans un rapport à charge contre Broadcom.
La rumeur du kill switch
C’est le troisième rapport du genre. Il est dans la lignée des précédents : voyants au rouge, absence d’avancées concrètes.
Entre résiliations unilatérales de contrats, hausses de prix et changements structurels au sein du programme partenaires, le cahier de doléances était déjà fourni. Il n’a pas désempli et s’est même étoffé.
La rigidité sur les dates de début et de fin des licences VMware fait partie des nouveaux points dénoncés.
Le CISPE craint une autre restriction de flexibilité : la fin du modèle qui permet aux CSP d’exploiter des cœurs supplémentaires ensuite payés en arriérés.
Il va jusqu’à évoquer les rumeurs sur un « kill switch« grâce auquel Broadcom pourrait dégrader les fonctionnalités des solutions VMware si les clients ou les fournisseurs ne lui communiquent pas de données d’utilisation dans les formats et délais requis.
Le nouveau programme VCSP passe mal
Depuis la publication du rapport précédent (fin mai), Broadcom a officialisé la refonte de son programme VCSP (VMware Cloud Service Provider). Sans clarifier si elle s’appliquera en Europe.
Cette refonte prendra effet début novembre. À partir de là, les clients ne pourront pas porter leurs licences existantes vers un autre CSP, assure le CISPE. Les fournisseurs cloud qui ne feront pas partie du programme ne pourront plus héberger de solutions VMware – ils ne pourront que revendre des licences. Pour ceux qui en feront partie, ce sera l’inverse. Bilan : il leur faudra choisir entre les rôles de revendeur et de fournisseur de services, même s’ils ont des contrats sur les deux fronts.
Au fil des rapports, le ton est devenu plus emphatique. Le CISPE déclare désormais que les CSP qui dépendent de VMware pour délivrer leurs services font face à un « choix impossible ». Il leur faut « soit accepter des hausses de prix draconiennes et un verrouillage sur le long terme, soit se lancer dans des transitions longues, chères et potentiellement désastreuses vers d’autres fournisseurs ». Il n’existe, ajoute-t-il, pas d’alternative pour certains workloads, certifiés exclusivement pour VMware.
Pénalités, délais, privacy… Les desiderata du CISPE
En l’état, le CISPE exprime les souhaits suivants :
- Restauration de relations commerciales justes et prévisibles
Par exemple, par un préavis de 6 mois minimum pour tout changement contractuel ou tarifaire dans le cadre de renouvellements. - Amélioration du support pour les « petits » CSP
Entre autres, avec au moins 6 mois supplémentaires pour s’engager en marque blanche. - Davantage de flexibilité pour les « plus gros » CSP
Avec des modèles éligibles aux réductions sur volume, un prix juste lors des pics d’utilisation, des plafonds d’usage étendus et la suppression des pénalités en cas de sous-utilisation. - Accès plus simple aux échelons supérieurs du programme partenaires pour les « petits » CSP
- Permettre aux CSP de ne pas divulguer certaines données relatives aux clients finaux (usage spécifique des cœurs, données sur les workloads)
- Remédier aux augmentations de coûts résultant du regroupement d’offres
Constatant son impuissance, l’association a saisi, en juillet, le Tribunal de l’UE, pour tenter de faire annuler le rachat de VMware.
Illustration © ITE | I’M THE EARTH – Adobe Stock
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