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Reçu aujourd’hui — 25 avril 2025

Une université, deux APEI, trois artistes, et une expo inclusive !

25 avril 2025 à 05:18

(Visuel Emilie Picavet au milieu des oeuvres en tissus)

A l’origine, le service culturel de l’Université Polytechnique Hauts de France souhaite promouvoir une initiative artistique inclusive. Pour atteindre cet objectif, contact a été pris avec l’association « Toits et Toiles » afin de construire un partenariat large avec le monde du handicap cognitif. Ensuite, trois artistes ont été contactés, Emilie Picavet, créatrice textile, Nathalie Bouillez, céramiste, et David Diruit, photographe, afin de partager une création artistique avec des résidents des deux APEI, celle du Valenciennois et de Denain, un moment exceptionnel, car ces structures travaillent habituellement dans leur couloir respectif.

Au centre de ce rapprochement, Marie-Claire Coquidé est à la fois Présidente de l’APEI du Valenciennois, mais également présidente de l’association « Toits et Toiles », située sur Denain. « Cette initiative culturelle, basée sur l’accessibilité de l’art, s’est tournée naturellement vers les deux APEI dans le Hainaut », souligne l’intéressée. 

Pour le vice-président, Arnaud Huftier, ce geste artistique exprime un « dialogue entre l’intime et l’universel, car la situation de handicap est dépassée. Ce n’est pas une animation, mais une exposition culturelle à part entière. »

Pour sa part, le vice-président en charge de l’université durable et inclusive, Philippe Pudlo, met en exergue sa recherche « d’une émotion. Nous avions déjà l’habitude de travailler avec le monde du handicap sur le volet technique de la mobilité. Par contre, nous sommes ici sur le volet humanité afin de changer notre regard. »

Enfin, il ne faut pas oublier le soutien de l’institution publique régionale. A ce titre, Elisabeth Gondy rappelle la collaboration active de la Région Hauts de France avec le monde du handicap, comme « au sein du Lycée Fontaine sur Anzin et aujourd’hui via cette exposition avec l’UPHF. Cette démarche démontre l’ouverture vers l’extérieur des APEI. »

« J’ai beaucoup appris à travers cet échange », Emilie Picavet

Première de cordée, la créatrice textile Emilie Picavet nous explique ce moment partagé avec des adultes de l’ESAT de Vieux-Condé, en l’occurrence l’atelier couture : « J’ai demandé aux participants de penser à un souvenir, un moment avec du sens pour chacun. C’est pourquoi, la création s’est portée sur un doudou pour les adultes, un objet réconfortant et agréable au toucher. » Cette création a été également, outre le volet artistique, un temps de partage… de haute intensité ! « J’ai beaucoup appris à travers cet échange », conclut l’artiste.

Ensuite, avec les plus jeunes, la touche artistique s’est plutôt portée sur du collage et de l’assemblage de tissus. Enfin, Emilie Picavet a choisi l’idée du refuge où ses créations pourraient évoluer dans un espace protecteur, ouvert, et rassurant. « C’est une zone de vie et de confort », précise-t-elle. 

« Ils sont sans filtres », Nathalie Bouillez

Pour la céramiste, l’expérience artistique a été bouleversante. Les participants de l’APEI « sont sans filtres avec une liberté totale de création, c’est assez extraordinaire ! Ils ont travaillé sur leurs bouilles (visages) », souligne-t-elle. En miroir, notre comportement socialement corseté pourrait nous amener à poser une question simple ! Qui est en situation de handicap… artistique ? 

Nathalie Bouillez

Pour obtenir ces oeuvres, les participants ont travaillé le gré et la porcelaine, puis « j’ai ajouté des éléments avant la cuisson pour la transformation en céramique », conclut-elle.

N’hésitez pas à franchir la porte de cette exposition iconoclaste dans la phase créative et dans le rendu exposé. Plus d’infos sur https://www.facebook.com/art.ronzier/?locale=fr_FR

Daniel Carlier

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