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Un pont entre les langages au service de la justice

24 mars 2025 Ă  06:25

(HervĂ© Delplanque, avocat au barreau de Valenciennes et Stephanie Schwerter, allemande, autrice en français et en allemand, professeure sur Paris, mais surtout Ă  l’UniversitĂ© Polytechnique Hauts de France en licence de LittĂ©rature anglophone et en Master de Traductologie) 

Depuis un colloque, sur 3 jours, rĂ©ussi sur cette thĂ©matique au sein de l’UPHF en mars 2024, 90 intervenants, 27 nationalitĂ©s venus Ă  la demande de Stephanie Schwerter et HervĂ© Delplanque, l’idĂ©e a germĂ© entre les deux protagonistes de transformer l’essai Ă  travers un livre tĂ©moignage sur ce moment particulier.

Bien sĂ»r, cette rĂ©flexion linguistique et juridique repose sur un paramĂštre intangible dans notre Etat de Droit. « On ne peut pas remplacer la dimension humaine des dĂ©cisions de justice. Comme la dĂ©mocratie, c’est le moins mauvais des systĂšmes Â», entame HervĂ© Delplanque.

La traduction linguistique au plus prĂšs du Droit

Depuis le mythe biblique de la « Tour de Babel », les femmes et les hommes traversent les langages et les diffĂ©rences culturelles associĂ©es. Ce choc frontal se traduit dans les lieux de justice oĂč la traduction fine d’une langue par un interprĂšte est trĂšs complexe. De plus, le premier devoir dans la discipline de l’interprĂ©tariat est « de respecter l’éthique dans sa traduction, car il ne doit pas interprĂ©ter oĂč donner un sens que lui perçoit. La traduction doit ĂȘtre trĂšs fidĂšle au propos (du justiciable dans un tribunal) sans opinion personnelle. Bien sĂ»r, parfois, vous avez des dialectes plus difficiles Ă  traduire aux magistrats », explique Stephanie Schwerter. 

Mais la problĂ©matique ne s’arrĂȘte pas seulement Ă  la traduction, car si vous pensez que la rĂšgle de Droit est unique, l’histoire serait trop simple ! « Un dĂ©lit pĂ©nal chez nous peut ne pas l’ĂȘtre chez un ressortissant d’un autre pays rĂ©sident en France. LĂ , vous avez un fossĂ© culturel et un comportement diffĂ©rent face Ă  un fait  ! Â», commente HervĂ© Delplanque. 

Cette publication dĂ©crit cette ambivalence linguistique et culturelle face Ă  la rĂšgle de Droit, sans oublier des « tĂ©moignages concrets, des applications rĂ©elles dans notre quotidien avec des vrais gens. Ce livre est une photographie contemporaine, un Ă©tat des lieux, car la loi est la mĂȘme pour tous Â», poursuit l’avocat.

Publication pour toutes et tous

Compte tenu de la spĂ©cificitĂ© de la publication, il Ă©tait plus percutant de trouver un Ă©diteur rompu en la matiĂšre. «  C’est une maison d’édition situĂ©e Ă  Berlin. Cette derniĂšre est spĂ©cialisĂ©e dans les publications thĂ©matiques universitaires avec des couleurs spĂ©cifiques. Les lecteurs savent immĂ©diatement que le livre Ă  un contenu ciblĂ©. NĂ©anmoins (avec HervĂ© Delplanque), nous avons rĂ©digĂ© un livre accessible pour toutes les lectrices et tous les lecteurs. Ce livre n’est pas trop Ă©litiste, il est Ă©quilibrĂ© entre les participants Ă  cette publication Â», conclut la linguiste. 

Vous pouvez retrouver cette publication, outre les librairies physiques, sur https://www.amazon.com.be/Lincompr%C3%A9hension-culturelle-%C3%A0-l%C3%A9preuve-droit/dp/3732910717?language=fr_BE

Daniel Carlier

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Le LAMIH fĂȘte ses 30 ans de recherche fondamentale sur la mobilitĂ© & le handicap

19 mars 2025 Ă  06:43

Antoine Petit : « Notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international Â»

Cette cĂ©rĂ©monie d’anniversaire s’est dĂ©roulĂ©e au sein de la CitĂ© des CongrĂšs, sur Anzin, oĂč les enseignants-chercheurs, les anciens Doctorants, les Ă©lus et les officiels ont marquĂ© ce moment avec une exposition et des discours.

3 anciens Directeurs et l’actuel du LAMIH

Logiquement, il faut rembobiner le film, car cette tranche de vie 1994-2024 a dĂ©butĂ© sous la Direction de J.C AnguĂ© pendant deux ans, puis J.Oudin jusqu’en 2000, 2005-2010 avec E.Markiewicz, toujours vice-prĂ©sident Ă  la recherche, oĂč le LAMIH est associĂ© Ă  I-Trans avec l’inauguration d’un 1er bĂątiment dĂ©diĂ© (Jonas), puis l’intĂ©gration en 2013 du CISIT (2010-2020), et depuis 2020 par Laurent Dubar avec l’arrivĂ©e de l’INSA Hauts de France. C’est une Ă©tape dĂ©cisive pour l’UPHF, car « l’INSA sur le site de l’UPHF permet un meilleur recrutement des futurs Doctorants Â», prĂ©cise le Directeur.

Evidemment, Abdelhakim Artiba rĂ©sume une vie agitĂ©e, crĂ©ative et rĂ©siliente, d’un laboratoire dĂ©diĂ© Ă  la recherche. Bien sĂ»r, les anecdotes ne manquent pas et le PrĂ©sident de l’UPHF rĂ©sume avec finesse cette vie bouillonnante.

Le PrĂ©sident de l’UPHF et le PDG du CNRS inaugure l’exposition du LAMIH

Ensuite, il faut mettre en exergue la ligne de recherche du LAMIH depuis 30 ans, sa spĂ©cialitĂ© transverse sur la mobilitĂ© et le handicap est reconnue en France et au delĂ . La ConseillĂšre rĂ©gionale E.Gondy a rappelĂ© le soutien indĂ©fectible de la RĂ©gion Ă  la recherche fondamentale : « Le LAMIH joue un rĂŽle clĂ© et d’excellence dans le dĂ©veloppement scientifique et dĂ©fend les valeurs des Hauts de France. Â» 

DerriĂšre ce discours, le PDG du CNRS prend la parole et tient Ă  cranter le rĂŽle du LAMIH. En conclusion, il rappelle le destin scientifique d’un laboratoire
 : « La recherche fondamentale est au service de la sociĂ©tĂ©. Â» Ensuite, le rĂŽle de ce laboratoire sur le site du Mont Houy est parfaitement identifiĂ©. Antoine Petit le connaĂźt bien : « Peu importe que le LAMIH soit dans l’excellence rĂ©gionale, notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international. Certes, je ne connais pas les 860 laboratoires, mais le LAMIH n’est pas inconnu, loin de lĂ . Certes, nous ne proposons que 3% des permanents, mais il y a de la concurrence, mais le CNRS fait partie de la vie du LAMIH. Son sujet est la mobilitĂ© du quotidien, il travaille beaucoup sur l’assistance Ă  la conduite plutĂŽt que l’illusoire vĂ©hicule complĂštement automatique. Â»

Des témoignages motivants

Exposition des axes de recherche du LAMIH

Enfin, il n’est pas possible de parler du LAMIH sans Ă©voquer sa notoriĂ©tĂ© internationale, en Europe, et notamment en ce moment un partage appuyĂ© avec l’UniversitĂ© de Poznan en Pologne au sein du Groupe Eunice (10 universitĂ©s europĂ©enne), au Canada, au Maroc Ă  travers l’universitĂ© Mohamed VI, et sans oublier la coopĂ©ration transfrontaliĂšre avec l’UniversitĂ© de Mons en Belgique.

Suite Ă  cette cĂ©rĂ©monie protocolaire, des anciens Doctorants ont tĂ©moignĂ© de leurs parcours de haute volĂ©e comme Abdallah Asse, aujourd’hui PDG de l’entreprise Prosyst. « A l’époque, la relation travail et recherche n’existait pas. J’ai crĂ©Ă© mon entreprise sur la thĂ©matique de l’automaticitĂ©. Nos clients sont Renault, Stellantis, Naval Group, la SNCF, Schneider, Siemens et des travaux trĂšs divers  comme sur le porte-avions Charles de Gaulle et la Tour Eiffel Â», commente le chef d’entreprise. 

Pour sa part, Julien Richert travaille depuis son doctorat au LAMIH au sein de l’entreprise Mercedes-Benz. « Notre objectif est d’amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des passagers et du conducteur. Dans le monde, il y a encore 1,2 millions de morts chaque annĂ©e. Â» Ces explications sur les nouveautĂ©s technologiques montrent des avancĂ©es trĂšs innovantes « oĂč nous travaillons sur des dispositifs dans l’habitacle dĂ©clenchĂ©s avant mĂȘme l’impact d’un autre vĂ©hicule. Â»

Ensuite, Colombe HĂ©rault sur les tendances numĂ©riques 2025
 Ă©bouriffantes devant nous et enfin StĂ©phane Armand sur l’axe santĂ©.

Daniel Carlier

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(Rediff/rĂ©tro)Jean-Louis DebrĂ© : « La politique est devenue un mĂ©tier de spectacle Â»

4 mars 2025 Ă  12:57

Jean-Louis DebrĂ© : « Je me mĂ©fie des professionnels de la politique Â»

Pour le lancement du cycle de confĂ©rences « UniversitĂ© des savoirs partagĂ©s Â», l’UPHF avait invitĂ© un tĂ©moin de choix sur la vie des institutions politiques françaises. En effet, Jean-Louise DebrĂ© nous a livrĂ© les tenants et les aboutissants sur la constitution de la VĂšme rĂ©publique, sa force, son fondement, et ses dĂ©rives actuelles, voire les modifications souhaitĂ©es

Cette confĂ©rence inaugurale Ă©tait lancĂ©e par Arnaud Huftiez, vice-prĂ©sident en charge de la culture est de la citoyennetĂ© : « Ce 1er cycle des confĂ©rences des savoirs partagĂ©s est une volontĂ© du prĂ©sident Artiba afin de croiser les regards, les publics, sur des sujets de rĂ©flexion. Notre premier sujet est « La VĂšme RĂ©publique, des institutions Ă  l’épreuve du temps » pour lequel nous avons sollicitĂ© Jean-Louis DebrĂ© Â».

Difficile de faire mieux comme CV, ancien magistrat spĂ©cialisĂ© dans la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, ancien ministre de l’intĂ©rieur, ex PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, et ancien PrĂ©sident du Conseil constitutionnel, Jean-Louis DebrĂ© devant un amphithĂ©Ăątre copieusement garni par des Ă©tudiants et de nombreuses personnalitĂ©s du Grand Hainaut, fils du rĂ©dacteur de la constitution de la VĂšme rĂ©publique, Michel DebrĂ©,  plante le dĂ©cor d’entrĂ©e : « Je suis lĂ  pour vous dire Ma vĂ©ritĂ© et ce n’est pas La vĂ©ritĂ© ; comme disait Anatole France – enrichissez-vous de la vĂ©ritĂ© des autres Â».

La VÚme République instrument de stabilité ?

Jean-Louis DebrĂ© entame par la genĂšse de ce document socle de notre RĂ©publique. Il rĂ©fute en bloc « tout texte Ă©crit pour De Gaulle, mais pour la France ». Ensuite, il pointe du doigt l’instabilitĂ© chronique de la IVĂšme rĂ©publique avec en moyenne 6 mois d’existence pour un gouvernement. « C’était la crise permanente. Pour voter le budget, on devait parfois arrĂȘter le temps le 31 dĂ©cembre Ă  minuit durant 3 Ă  4 jours afin de trouver un compromis Â», ajoute-t-il. 

Clairement, cette constitution de la VĂšme RĂ©publique a Ă©tĂ© taillĂ©e « pour Ă©viter les crises institutionnelles Ă  travers son article 19. Le PrĂ©sident a le droit de dissolution de l’assemblĂ©e nationale, il nomme le 1er ministre, et il peut saisir le Conseil constitutionnel sur une loi. Enfin, il Ă©tait Ă©lu pour 7 ans, gage de continuitĂ© de l’Etat Â». Bien sĂ»r, la crĂ©ation du Conseil constitutionnel, autoritĂ© suprĂȘme garantissant le respect de la Constitution et notamment des droits et des libertĂ©s, Ă©tait Ă©galement une innovation au sein de cette constitution dont nous venons de fĂȘter le 65Ăšme anniversaire le 04 octobre dernier. La preuve par l’exemple, durant les cohabitations « ça a fonctionnĂ© ! Â».

Le parallĂšle avec la situation que nous vivons avec une majoritĂ© relative est Ă©vident. En effet, la majoritĂ© relative du parti prĂ©sidentiel ne serait-il pas un symptĂŽme d’une crise institutionnelle permanente Ă  ce stade oĂč personne ne fait de compromis sur les grands textes de lois ? 

Enfin, les hommes de lois le savent, le pĂšre de la QPC (Question Prioritaire de ConstitutionnalitĂ©) est Jean-Louis DebrĂ©. Cette possibilitĂ© pour un justiciable, depuis le 01 mars 2010, de poser une QPC afin de savoir si la loi applicable Ă  son endroit est conforme, ou pas, Ă  la constitution. « C’était une rĂ©volution Ă  l’époque ! Â», explique-t-il. 

Autre temps, autre comportement


L’ancien PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale est consternĂ© par la pratique parlementaire actuelle. « MĂȘme avec des membres de l’opposition comme, sur ce territoire, Alain Bocquet et feu Patrick. Roy, nous avions des Ă©changes et du respect. Nous pouvions trouver des accords politiques. Aujourd’hui, la politique est devenue un mĂ©tier de spectacle. C’est de la com, on cherche la bonne formule uniquement et plus un dĂ©bat sur le fond  Â». 

Le pendant est Ă©galement l’inflation des textes de lois et des dĂ©crets d’applications, etc. En 2002, plus de 52 000 lois, en 2021, plus 86 000 lois et dans la mĂȘme tonalitĂ© pour les dĂ©crets. Il rappelle en mĂȘme temps l’utilitĂ© d’un dĂ©cret, car « sous la IVĂšme rĂ©publique, les dĂ©putĂ©s votaient pour tout, la composition d’un saucisson, l’autorisation d’achat de soutien-gorge pour les femmes militaires. Non, l’AssemblĂ©e nationale doit voter des lois importantes, essentielles ; trop de lois, trop de textes Â», ajoute-t-il.

Jamais avare de quelques saillies dont il a le secret, il rĂ©vĂšle certains travers politiques en lien avec l’actualitĂ©. En effet, la prochaine « Loi immigration Â» sera incessamment sous peu Ă©tudiĂ©e par le Parlement, et ce sera « le 29Ăšme texte, elle a Ă©tĂ© modifiĂ©e 18 fois entre 1996 et 2021. Lorsque j’étais prĂ©sident du Conseil constitutionnel, on m’amĂšne un nouveau texte avec l’argument que la loi n’a pas donnĂ© les effets escomptĂ©s
  sur l’immigration illĂ©gale ! Les sages travaillent et constatent que les dĂ©crets de la derniĂšre loi n’ont pas Ă©tĂ© passĂ©s Â», tance Jean-Louis DebrĂ©.

Ses convictions d’Homme d’Etat

D’abord, il tacle sans concessions l’utilisĂ© du CESE, car ses membres « n’ont pas la lĂ©gitimitĂ© du suffrage universel. A quoi sert-il ? Â». Il est contre le « vote obligatoire, c’est dangereux dans une dĂ©mocratie Â». Il rappelle sa position constante sur le quinquennat : « C’est une erreur politique, mais ce choix Ă©tait considĂ©rĂ© comme moderne, Pompidou le voulait, comme Giscard, Mitterrand, Jospin, et Chirac l’a rĂ©alisĂ© ! Â». Et sur le mĂȘme registre « pourquoi limiter le nombre de mandats pour un PrĂ©sident de la RĂ©publique. Vous rĂ©duisez son action Ă  travers cette incapacitĂ©. D’ailleurs, vous voyez que les futurs candidats (de la majoritĂ©) se dĂ©chirent dĂ©jĂ  Â». 

A une question pertinente sur la prise en compte du vote blanc, il met en exergue le danger absolu de cette hypothĂšse. « Elle mettait l’élu.e en difficultĂ©. L’opposition pourrait lui indiquer Ă  chaque fois que la somme des voix de l’opposition, plus les votes blancs, font de lui un Ă©lu ou une Ă©lue minoritaire. Il ou elle perdrait de la lĂ©gitimitĂ© ! Â». 

Enfin, il fustige le non cumul des mandats. « Certes, il est possible de le limiter. Mais, vous avez certains parlementaires complĂštement dĂ©connectĂ©s de la rĂ©alitĂ© du terrain. Ensuite, je me mĂ©fie des professionnels de la politique. Il me paraĂźt essentiel qu’un parlementaire est exercĂ© un mĂ©tier avant son mandat Â».

La prochaine confĂ©rence de « l’UniversitĂ© des savoirs partagĂ©s Â» est consacrĂ©e Ă  « l’univers carcĂ©ral, au delĂ  des fantasmes Â», par Plana Radenovic, Ă©crivaine et journaliste, le jeudi 16 novembre 18H, BĂątiment Matisse, amphi 500
, une annonce que le locuteur de la soirĂ©e a repris : « Lorsque j’étais PrĂ©sident du Conseil constitutionnel, j’ai emmenĂ© tous ses membres dans un centre de dĂ©tention, car ils ne savaient visiblement pas de quoi ils parlaient ! Â».

Daniel Carlier

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Eric Bricout, nouveau DGS de l’UPHF

27 février 2025 à 06:41

Pour autant, l’histoire est moins Ă©vidente qu’il n’y paraĂźt puisque le nouveau DGS arrive un peu Ă  l’insu de son plein grĂ©. En effet, Philippe Dulion avait postulĂ© pour deux de plus, car un DGS a un contrat de 4 ans, renouvelable une fois, mais il peut obtenir une dĂ©rogation pour deux ans de plus en cas de dĂ©part Ă  la retraite Ă  l’issue de cette pĂ©riode plus courte sauf que
 l’administration centrale a refusĂ© cette  prolongation jusque fin 2026. « DGA depuis 2024, je ne m’attendais pas Ă  prendre les fonctions de DGS cette annĂ©e Â», prĂ©cise Eric Bricout de plus durant une annĂ©e charniĂšre Ă  plus d’un titre, nous y reviendrons !

NĂ©anmoins, la maison UPHF, il connaĂźt. En effet, Eric Bricout, 45 ans, a fait carriĂšre au sein de cette institution du Valenciennois. ArrivĂ© en 2001 comme responsable financier Ă  l’IUT, il a Ă©tĂ© 20 ans vacataire sur la mĂȘme thĂ©matique. Puis, en 2006, la loi de ValĂ©rie PĂ©cresse sur l’autonomie des universitĂ©s a impliquĂ© la crĂ©ation d’un poste de contrĂŽleur de gestion. « J’ai passĂ© le concours et obtenu ce poste au sein de l’UVHC Ă  l’époque Â», poursuit-il. Chemin faisant, il franchit les Ă©chelons en 2016 avec une fonction d’aide au pilotage oĂč un pĂŽle dĂ©diĂ© est mis en place regroupant tous les postes dĂ©jĂ  existants sur cet item. La fonction rĂ©side dans l’alimentation des dĂ©cideurs en donnĂ©es afin qu’ils puissent prendre les dĂ©cisions dans les meilleures conditions. Enfin, il devient au 01 janvier 2024 DGA, puis DGS au 01 janvier 2025.

Une période complexe

Chaque annĂ©e, le budget de l’UPHF est votĂ© au mois de dĂ©cembre, mais les relations avec le MinistĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur demeurent fondamentales mĂȘme si au niveau budgĂ©taire, les universitĂ©s françaises bĂ©nĂ©ficient d’une enveloppe globale. D’ailleurs, on peut noter qu’aucun mouvement politique, toute obĂ©dience confondue, n’a suggĂ©rĂ© dans une campagne Ă©lectorale la remise en cause de cette loi sauf sur certaines libertĂ©s !

C’est pourquoi, la dĂ©flagration de la dissolution en juin 2024 a Ă©tĂ© un temps complexe Ă  gĂ©rer dans l’attente d’un nouveau Ministre et plus encore un budget 2025 votĂ© en fĂ©vrier 2025
 Toutefois, sachant que le DGS fait partie intĂ©grante de cette cellule dĂ©cisionnelle, le Conseil d’administration « avait anticipĂ© les difficultĂ©s du dialogue de gestion avec une baisse actĂ©e de 10% du budget 2025 de l’UPHF en dĂ©cembre 2024 Â», souligne le DGS. Force est de constater que ce choix prudentiel a Ă©tĂ© de bon aloi, car malgrĂ© le vote du budget 2025 au parlement, le retour descendant n’est pas encore sur la table. « Nous n’avons pas les donnĂ©es budgĂ©taires dĂ©finitives du MinistĂšre pour l’UPHF. On attend les arbitrages de l’Etat, voire mĂȘme de nos autres partenaires comme la rĂ©gion Hauts de France dont le budget sera votĂ© prochainement », ajoute Eric Bricout. Le corollaire Ă©vident avec ce retard est le gel de tous les projets, des promotions et des embauches, bref une vie au ralenti pour les 1 200 salariĂ©s, tous secteurs confondus, sans oublier les 3 000 vacataires. Le discours naĂŻf oĂč la continuitĂ© de l’Etat nous permettrait de tout poursuivre comme si ne rien n’était, sans budget, a fait preuve d’une mĂ©connaissance abyssale de la rĂ©alitĂ© du terrain.

L’UPHF, futur « Grand Etablissement Â»

EvoquĂ© en dĂ©but d’article, cette annĂ©e 2025 est particuliĂšre avec un renouvellement complet de l’offre de formation. « Nous devons faire nos propositions d’ici le printemps 2025 pour une mise en oeuvre en septembre 2026 Â», explique Eric Bricout. LĂ , nous touchons du doigt le temps de rĂ©alisation et sa traduction opĂ©rationnelle sur le terrain, quel que soit le niveau pĂ©dagogique. 

Autre sujet de taille, l’UPHF est depuis 2019 un Ă©tablissement expĂ©rimental conformĂ©ment Ă  l’ordonnance du 12 dĂ©cembre 2018 relative Ă  l’expĂ©rimentation de nouvelles formes de regroupement d’établissements d’enseignement supĂ©rieur et de recherche. Â« Cela permet des initiatives comme l’intĂ©gration d’une Ă©cole d’ingĂ©nieur, d’une Ă©cole d’Art, et concrĂštement l’arrivĂ©e de l’INSA Hauts de France, depuis 2020, sur le site de l’UPHF au Mont Houy Â», explique le DGS. AprĂšs la phase expĂ©rimentale, l’intĂ©rĂȘt est de franchir une Ă©tape supplĂ©mentaire et passer sous l’appellation « Grand Ă©tablissement Â» avec mĂ©caniquement plus de souplesse dans les choix structurels, les rapprochements, les intĂ©grations comme la mĂ©ga fusion des 3 universitĂ©s du Lillois, plus des Ă©coles d’ingĂ©nieurs, propulsant l’UniversitĂ© de Lille comme la plus importante de France. DerriĂšre les deux universitĂ©s de Lille et Amiens, avec l’axe santĂ©, l’UPHF se positionne comme une universitĂ© moyenne trĂšs puissante dans le panorama rĂ©gional.

Dans ce cadre, l’arrivĂ©e de l’INSA a un impact rĂ©el sur le quotidien de l’universitĂ©. « C’est une marque. PrĂ©cĂ©demment, les Ă©tudiants provenaient du territoire, voire de la rĂ©gion. Avec l’INSA, la renommĂ©e est nationale et internationale. Cela reprĂ©sente environ 3 500 Ă©tudiants et par suite plus de vie estudiantine dans le Valenciennois. Â» En ligne de mire, ce passage au statut de « Grand Etablissement Â» sera une nouvelle Ă©tape de la montĂ©e en puissance de l’UPHF.

« Remplir notre mission de service public Â», Eric Bricout

Sur l’universitĂ© du sud du dĂ©partement du Nord, l’UPHF accueille 12 00 Ă©tudiants permanents, mais Ă©galement des apprenants particuliers (environ 2000) comme ceux des Ă©coles d’infirmiĂšres. En effet, les Ă©tudiants des Ă©coles d’infirmiĂšres ont obtenu le grade de licence. Ils sont de fait inscrits Ă  l’UPHF mĂȘme si les apprenants continuent leur cursus au sein de leurs Ă©tablissements.

L’UPHF est Ă©tendu sur 5 sites, l’historique Mont Houy avec un programme de rĂ©novation majuscule https://www.va-infos.fr/2024/01/31/luphf-en-pleine-revolution-structurelle-et-systemique, mais surtout un lien trĂšs fort avec le Technopole et les laboratoires (CISIT
), Wallers Arenberg oĂč les Ă©tudiants en Master effectuent certains modules, les Tertiales sur Valenciennes sans oublier la rĂ©novation rĂ©cente de l’établissement Ronzier. Enfin, les sites universitaires de Cambrai et de Maubeuge sont Ă©galement indispensables Ă  la bonne conduite de l’enseignement supĂ©rieur dans le sud du dĂ©partement. 

Le discours trĂšs sonore sur la dette publique, et les Ă©conomies budgĂ©taires associĂ©es, pourrait faire croire que la concentration des sites serait une probabilitĂ©. Le DGS balaye immĂ©diatement toute vellĂ©itĂ© en la matiĂšre. « Nous devons remplir notre mission de service public. Nous sommes une universitĂ© des territoires. Ces sites ont leurs propres spĂ©cialitĂ©s comme le BUT informatique Ă  Maubeuge oĂč la filiĂšre logistique sur Cambrai. ConcrĂštement, nous avons trĂšs peu de doublons sur l’UPHF », dĂ©clare le DGS de l’UPHF.  D’ailleurs, ce dernier rappelle la volontĂ© de crĂ©ation d’une restauration scolaire sur le site de Maubeuge afin de crĂ©er, comme sur les autres sites, les meilleures conditions pour les apprenants.

Enfin et ce n’est pas le plus petit dĂ©nominateur, Eric Bricout arrive Ă  cette fonction centrale aprĂšs la phase Covid, mais aussi une Ă©tape complexe d’établissement expĂ©rimental, avec in fine une « perte de liant entre les sites, les filiĂšres, et les collaborateurs de l’UPHF. Je souhaite moins de travail en mode tubulaire et plus de partage entre les services. »

Daniel Carlier

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CĂ©lĂ©brer le corps, une exposition d’Elodie Derache au Centre d’Art Ronzier

22 janvier 2025 Ă  05:39

Élodie Derache crĂ©e des sculptures et installations qu’elle modĂšle comme des corps ou des entitĂ©s vivantes dont elle prend soin, relie et protĂšge. Elle travaille avec des matĂ©riaux filaires et cĂ©ramiques principalement. D’ailleurs, elle a commencĂ© sa carriĂšre artistique par des petites piĂšces mĂȘlant cĂ©ramique et crochet ou tricot.

L’anatomie et l’univers mĂ©dical sont aujourd’hui ses sources d’inspiration, de rĂ©flexion et de questionnements. Le fonctionnement de nos corps et ce qui se trame en nous habitent pleinement sa pratique. Elle est attirĂ©e par ce que la sociĂ©tĂ© juge et rejette : le monstrueux, dĂ©goĂ»tant, difforme, 
 ce qui fait peur.

Ses processus de construction, de transformation et de modifications sont plus importants que le résultat final. Relier ce qui est disjoint constitue la trame de ses explorations. Pour se relier à soi, et aux autres.

Ce titre Ă©nigmatique, « En premier, ne pas nuire Â» est le premier principe de prudence appris aux Ă©tudiants en mĂ©decine. Pourtant l’origine de cette locution est incertaine. Elle ne se trouve pas dans le serment d’Hippocrate de façon explicite mais le passage qui pourrait s’en rapprocher est: « Je dirigerai le rĂ©gime des malades Ă  leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrais de tout mal et de toute injustice. Â»

Il est question dans cette exposition, de corps, de fragments de corps
 en tout cas, de formes qui font appel Ă  la chair. Le vernissage a Ă©tĂ© l’occasion pour Elodie de nous prĂ©senter une rencontre, un trait d’union entre son travail d’avant et celui qu’elle Ă©labore aujourd’hui.

Une performance de Cheese.nan.Goldwyn a en effet ponctuĂ©e la soirĂ©e. C’est le fruit d’une rencontre entre deux ĂȘtres sensibles. Quand Elodie l’a rencontrĂ©, elle lui a confiĂ© son rĂȘve d’habiller une drag-queen. Mais plus qu’une parure, c’est la crĂ©ation d’un ĂȘtre, la mĂ©taphore du travail d’Elodie. De l’intĂ©rieur du corps, Ă  l’extĂ©rieur. Le projet Ă©tait lancĂ©. C’est donc lĂ  qu’à commencĂ© l’élaboration d’une scĂ©nographie. 

Cette performance Ă©tait un Ă©cho Ă  la re-naissance d’Elodie qui a opĂ©rĂ© un virage dans sa pratique. Un ĂȘtre Ă©trange qui sort d’un cocon, un aspect effrayant mais une attitude douce Ă  l’encontre des spectateurs, Ă©bahis par cet ĂȘtre de chair, Ă  la fois attirant et repoussant. Une robe d’entrailles textile, une parure qui ne peut que nous rappeler La robe de Chair de Janna Sterbak. Un appel Ă  cĂ©lĂ©brer le vivant, tout le vivant, Ă  regarder au delĂ  des normes. A voir la beautĂ© ailleurs que dans ce qu’on nous dis l’ĂȘtre.

Elodie veut rĂ©vĂ©ler l’intĂ©rieur du corps et le magnifier. Son travail a Ă©normĂ©ment Ă©voluĂ© en quelques annĂ©es. Si elle s’intĂ©resse toujours au corps, c’est moins dans une dimension ornementale et dĂ©corative. Son vocabulaire de formes est organique et si il y a quelques annĂ©es, elle s’attachait Ă  des gestes autour du fil, aujourd’hui elle est plus dans l’expĂ©rimentation, elle sort du cadre. BĂ©ton, laine de mouton brute, latex, sang, toile de jute
 des matĂ©riaux plus impurs, des finitions moins ouvragĂ©es.

Mais pourquoi cĂ©lĂ©brer l’intĂ©rieur du corps ?

Son point de dĂ©part est le constat gĂ©nĂ©ral d’une sociĂ©tĂ© et de la perception du corps morcelĂ© que se soit du point de vue social, mĂ©dical ou politique. Elle rejoue sans cesse avec les idĂ©es de fractures et sĂ©paration. Comment refait-on du lien entre ses Ă©lĂ©ments ?Comment soigne-t-on ces Ă©lĂ©ments morcelĂ©s ? Comment soigne-t-on tout court aujourd’hui ? Le fil, Ă©lĂ©ment originel constitue la matrice de ses crĂ©ations organiques aux allures viscĂ©rales, il reprĂ©sente les rĂ©seaux et les connexions qui peuplent notre corps.

Ce corps Ă©ventrĂ© est avant tout chez Elodie une volontĂ© de rapprocher le corps et l’esprit, de ne plus avoir peur de la perception corporelle. Un exposition venant des entrailles pour une ode Ă  la vie ?

L’exposition est visible au centre d’Art de l’UPHF, Boulevard Henri Harpignies Ă  Valenciennes, du mercredi au samedi de 11h Ă  17h-entrĂ©e gratuite jusqu’au 15 fĂ©vrier 2025. Contact: service.culturel@uphf.fr

Jane Huvelle

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