Le DMA rend iOS et Android un peu plus interopérables
AirDrop et Quick Share sont désormais interopérables.
Apple n’en fait pas grande publicité. Au contraire de Google, même si la prise en charge se limite pour le moment à la gamme Pixel 10 et au mode « tout le monde » (pas possible de restreindre les échanges de fichiers aux contacts seulement).
Vers la fin d’un protocole propriétaire
Si Apple est discret, c’est que cette interopérabilité lui a été imposée par l’Europe, en application du DMA. La consigne, dans les grandes lignes : proposer aux tiers une solution de partage Wi-Fi P2P aussi efficace que celle implémentée pour ses propres appareils et services.
Sur iOS et iPadOS (les plates-formes Apple encadrées par le DMA), deux protocoles peuvent être utilisés. L’un ouvert (le standard Wi-Fi Aware), l’autre propriétaire (AWDL, Apple Wireless Device Link).
Apple a choisi de proposer l’interopérabilité via Wi-Fi Aware plutôt que d’ouvrir AWDL. Ce dernier se trouve donc condamné à terme. En attendant, il pourrait tout de même falloir le rendre interopérable dès lors qu’il existerait un écart fonctionnel avec l’implémentation Wi-Fi Aware. De même, les puces Wi-Fi des iPhone et des iPad devront pouvoir gérer deux connexions P2P concurrentes. Une demande que la Commission européenne a maintenue malgré l’opposition d’Apple. Elle persiste aussi à lui demander d’implémenter la prochaine version majeure de Wi-Fi Aware (5.0) dans les 9 mois suivant sa publication. Et à ne pas empêcher que des fonctionnalités d’AWDL soient intégrées dans ce standard.
Wi-Fi Aware : ce qui est attendu d’Apple
L’implémentation Wi-Fi Aware doit notamment permettre :
- D’établir une connexion à la demande, sans davantage d’interventions de l’utilisateur que ce qui est nécessaire entre appareils Apple
- De maintenir en parallèle une connexion Wi-Fi infrastructure
- D’accéder aux mêmes métadonnées de connexion et de configurer les mêmes paramètres
L’accès aux mêmes métadonnées doit, entre autres, permettre de stocker et d’ouvrir les fichiers reçus dans des apps spécifiques, comme le permet AirDrop.
Par « mêmes paramètres », il faut notamment entendre la possibilité de faire confiance à un appareil via l’OS dans des conditions équivalentes à celles d’AirDrop. Et de restreindre la découverte d’appareils à ceux préalablement désignés comme étant de confiance.
L’interopérabilité du partage WI-Fi P2P suppose aussi des obligations en matière d’accessibilité. Parmi elles :
- Traitement équitable par rapport à AirDrop dans le menu de partage d’iOS
- Lancement de transferts sans avoir à ouvrir d’application tierce
- Capacité à exploiter l’UI système pour le transfert de fichiers
- Découverte d’appareils destinataires même si la solution de transfert n’y est pas installée (l’utilisateur doit alors être alerté des fichiers entrants et guidé vers l’app store approprié)
Les solutions tierces de transfert doivent par ailleurs pouvoir changer dynamiquement de protocole de communication, comme AirDrop le fait entre P2P, infrastructure, Bluetooth et réseau cellulaire.
À consulter en complément :
iOS face au DMA : les 12 travaux d’Apple
Révision du DMA : quelques pistes d’action
Apple demande l’abrogation du DMA
Illustration générée par IA
The post Le DMA rend iOS et Android un peu plus interopérables appeared first on Silicon.fr.
