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L’aide à domicile n’a pas « Label Vie » économique en France !

4 juin 2024 à 05:18

(Visuel Mohand-Said Benoussad, Geneviève Mannarino, et Nora Taalba)

L’aide à domicile, stop ou encore ?

La prévention médicale demeure un fondement de la sécurité sanitaire quel que soit l’acteur privé ou public. A ce titre, le Groupe Elsan intervient dans la région Hauts de France afin d’organiser des événements liés à la prévention sur les risques liés à l’hygiène alimentaire, et tout autre thématique liée au « savoir vieillir chez soi ». Dans ce cadre, sur le Valenciennois, le Groupe Elsan a conventionné un jour par mois, durant six mois, avec la structure privée « Label Vie », spécialisée dans le portage de repas sur le Valenciennois, afin qu’elle sollicite ses clients pour passer un temps d’informations au sein du siège Boulevard Watteau à Valenciennes. 

Le Groupe de santé Elsan travaille également sur de multiples thématiques, prévention contre le cancer avec des campagnes de dépistage, et en l’espèce sur les questionnements sur le bien vieillir à domicile. Baptisée Hoscare’Tour, cette manifestation vise à toucher un public assez large de personnes âgées. « Nous avons également sollicité des résidences séniors, comme Happy Senior et Les Girandières à Valenciennes, afin qu’elles proposent à leurs résidents de venir écouter les conseillers du Groupe Elsan », explique Nora Taalba. 

Une 1ère ligne oubliée… !

Cette initiative de bon aloi met en lumière, après les problématiques dévoilées récemment sur l’association AVAD, du coût réel de la prestation d’aide à domicile et du soin. Pour rappel, à ce stade, l’ARS (Agence Régionale de Santé) subventionne le soin et le Conseil départemental l’aide à domicile. Ce panorama s’inscrit, depuis le 01 janvier 2006 (loi promulguée le 27 juillet 2005), dans la cadre de la loi Borloo instaurant le fameux CESU, les abattements fiscaux à cet effet, et plus globalement l’ouverture au secteur privé de l’aide à domicile et du soin. 

« Aujourd’hui, le coût réel de la prestation d’aide à domicile ne correspond plus à celle subventionnée (totalement ou en partie) par les institutions. Toutes les structures connaissent ce problème aujourd’hui », indique Mohand-Said Benoussad. Et par ricochet « une revalorisation salariale, car nous avons un énorme problème de recrutement. Ce métier n’est pas assez rémunéré, mais nous ne pouvons par faire mieux en l’état actuel », ajoute Nora Taalba.

Au delà de ce problème financier, nous parlons d’une mise en péril de toute la filière de l’aide aux personnes âgées, le si précieux « maintien à domicile » dont chacun sait que l’économie pour la Sécurité sociale est fondamental in fine. 

Plus de souplesse horaires

Déjà, sans même parler revenu, il faut également mettre en exergue les conditions de travail. L’aide à domicile 7J/7 est une profession contraignante indéniablement « C’est pourquoi, nous avons lancé les équipes autonomes », commente Nora Taalba où les salariés peuvent gérer avec plus de souplesse, leurs déplacements, leurs horaires d’interventions, et apporter un peu plus de fluidité, voire de rationalité dans l’exercice du métier. 

La loi « Bien Vieillir »

Au coeur de toutes les discussions sur l’autonomie des personnes âgées et/ou en situation de handicap, le CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) apporte sa contribution financière, notamment aux Conseils départementaux, comme son avis sur l’ensemble des politiques du Gouvernement. « Il faut un nouveau Plan Borloo, le dernier a fait son office durant 20 ans, mais nous devons repartir sur de nouvelles bases avec toutes les problématiques que nous connaissons. C’est un véritable débat social à mener avec tous les acteurs concernés, des financeurs aux personnes sur le terrain », explique Geneviève Mannarino. 

Effectivement, le Gouvernement essaye de corriger des dysfonctionnements à travers la loi « Bien vieillir », votée le 08 avril 2024, et ses amendements sur le Grand âge. On peut souligner l’évident rapprochement du soin et de l’aide à domicile, car « les salariés sur le terrain sont amener à faire les deux », poursuit Nora Taalba. La fin de cette dichotomie de bureaucrate va déjà éclaircir la pratique et les financements au quotidien en 2025, le temps du passage des décrets. Non, le service à la personne n’est ni binaire, ni manichéen, il doit se réfléchir à travers un service global, mieux financé et par capillarité mieux payé les salariés du quotidien. 

La bonne santé à domicile et donc du maintien de la personne âgée, autonome ou pas, constitue un sujet de fond. En effet, à l’heure où la question de la dette de l’Etat est martelée, matin, midi, et soir, l’économie au bout de la ligne d’arrivée, même si un investissement immédiat est nécessaire, est indéniable pour le service public afin d’éviter la case établissements de santé privé ou public. L’Etat profond doit réfléchir à ce besoin accru de professionnels dans ce secteur d’activité, car la  pérennisation de la prise en charge de nos aînés à domicile, c’est l’affaire de tous. « Pensons à ceux que nous avons applaudi à 20h durant la Covid ! », conclut Geneviève Mannarino.

Daniel Carlier

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