Le Cercle Archéologique et Historique de Valenciennes a (enfin) son adresse !
Durant presque un siècle, l’association du «Cercle Archéologique et Historique de Valenciennes » n’avaient pas de locaux pour stocker ses pépites, ses archives, ses dons, ses legs. Aujourd’hui, au 104 de la rue Duchenois, à l’entrée de l’EPHAD « La Maison des roses » (ex Ma Maison des Petites Soeurs des pauvres) face à l’entrée du cimetière Saint-Roch, le « Cercle Archéologique et Historique de Valenciennes », sur deux niveaux, a regroupé sa bibliothèque, sa réserve des publications et les archives que le service municipal d’archives a souhaité ne pas conserver.
« Toutefois, note siège est toujours basé à la Maison des Associations de Valenciennes. L’EPHAD des Roses, contre un loyer accessible, nous a permis d’accéder à un local pour stocker nos archives, et de commencer à trier… », indique Philippe Guignet, le Président du CAHVA. Ce trésor est aujourd’hui à disposition des adhérents de l’association, vous y retrouvez des publications très diverses, un fonds très précieux pour les amoureux de l’histoire, les chercheurs également, et les curieux. « Les deux objectifs de l’association sont de vulgariser l’histoire de Valenciennes et de son arrondissement, mais aussi de publier nos recherches », poursuit le président.
Court-métrage sur la reconstruction de Valenciennes (1940-1959)
A l’occasion de cette découverte des nouveaux locaux, l’association a projeté un cout-métrage, réalisé par des étudiants en 2018, sur l’histoire de la reconstruction de Valenciennes entre 1940 et 1959.
Le début de la Seconde guerre mondiale fut ravageur pour de nombreuses communes dans le Nord de la France. Valenciennes n’a pas échappé à cette flamme dévastatrice. En effet, un incendie s’est déclaré le 22 mai 1940 dans le cœur de la ville. En période normal, ce dernier aurait dû être circonscrit rapidement, sauf « que la population était partie depuis le 16 avril 1940 face à l’arrivée proche des troupes allemandes (le 27 mai). L’incendie a duré 14 jours », explique Jean-Marie Richez, auteur d’un livre référence sur le sujet. En effet, avec seulement quelques milliers d’habitants encore présents, aucun service suffisant n’était opérationnel pour éteindre ces flammes ravageuses détruisant 12% du bâti dans le centre de Valenciennes, sauf la façade de l’Hôtel de Ville.
Bien sûr, il fallait reconstruire. Près de 8 plans ont été produits pour cette reconstruction majuscule, notamment celui d’Albert Laprade. Ce fameux plan Laprade a été validé par le Général Pétain le 23 juin 1943. « Il y avait deux volontés dans le Plan Laprade. Tout d’abord, sortir les industries de la ville, mais également recouvrer de la salubrité tout commune une fonctionnalité des espaces urbains », poursuit le conférencier. Le plan Laprade prévoyait aussi un parking souterrain sous la Place d’Armes, sacrément visionnaire, mais l’équipe municipale de l’époque a jugé le coût trop important.
(Visuel d’une planche d’un plan Laprade de 1941)
En 1944, les alliés ont bombardé la ville de Valenciennes, et notamment l’église Saint-Géry. Pour sa reconstruction, en l’absence de fouilles préventives à l’époque, des tombes ont été retrouvées en cours de chantier, autre époque !
La mise en oeuvre du Plan Laprade a nécessité des crédits importants de l’Etat. Les travaux ont démarré en 1945 avec la reconstruction des 40 îlots que nous connaissons aujourd’hui. « Pierre Carous, édile de la cité, a été l’aiguillon de cette reconstruction du centre-ville de Valenciennes », ajoute-t-il. Toutefois, deux typologies ont été choisies par deux architectes différents. Ainsi, 20 îlots ont un toit, et 20 autres possèdent un toit terrasse.
Enfin, Charles de Gaulle est venu inaugurer cette ville reconstruite le 16 septembre 1959, et son hôtel de ville flamboyant dont il est le parrain pour l’éternité.
Daniel Carlier
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