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L’absence de majorité absolue est-elle un handicap insurmontable à l’Assemblée nationale ?

29 août 2024 à 04:50

(Visuel Fondation du doute/dessinateur BEN/ à Blois)

Trois blocs politiques irréconciliables 

Il est urgent d’attendre pour le Rassemblement National

Tout d’abord, le bloc de l’extrême droite a écrasé les Européennes et le 1er tour de la législative 2024 même si la déception était aussi dans la corbeille du vainqueur. En effet, le Rassemblement National, comme son allié Eric Ciotti, ont du mal à se remettre de ce suicide collectif à 15 jours de l’échéance cruciale. Binationaux, pas d’impôts moins de 30 ans et retraite, sans parler de la pléthorique liste de candidats pris en flagrance de racisme décomplexé, le RN s’est torpillé tout seul et a favorisé un front républicain efficace. 

Toutefois, le grand gagnant du 1er tour des législatives empoche le pactole du financement public des partis politiques, 1,61 euros par voix chaque année (et près de 11 millions d’électeurs) et 37 000 euros annuel par député. Au global, le montant par an pour le RN s’approche des 20 millions d’euros, une coquette somme indispensable afin de préparer une campagne présidentielle hors norme. C’est pourquoi, le Rassemblement National n’a aucun intérêt à pousser au chaos institutionnel, ne pas voter une motion de censure, et laisser les choses en l’état jusqu’en 2027, ou au pire durant 12 mois. Les premières déclarations du RN sur une absence de validation d’une motion de censure…« sous conditions » vont dans ce sens. 

La gauche en quête d’une nouvelle boussole politique

Après un résultat limpide à l’issue du second tour de cette législative improbable, trois blocs politiques sont minoritaires. Deux solutions, soit vous avez une lecture parlementaire, en mode 4ème République, avec les prémices d’une longue tractation entre les différentes forces politiques françaises. Rien n’est offusquant en la matière sauf à penser que 23 pays de l’U.E sont atteints d’une débilité profonde en terme de démocratie. Que nenni, la maturité n’est visiblement pas la première qualité de l’arc politique français, toute formation confondue. 

Ensuite, autre logique sous la 5ème République, une lecture simple est indiscutablement argumentée, mais ne tenant par compte de l’arithmétique au sein de l’Assemblée nationale. Dans cette optique, le Nouveau Front Populaire avait une fenêtre de tir unique. Résultat le dimanche 07 juillet 2024, proposition d’une ou d’un premier ministre lundi dans la matinée, discussion d’un gouvernement dans la journée, le NFP aurait plié le « Game » en 24 heures. Malheureusement, les atermoiements, les palabres incessants, les jeux de pouvoir ont conduit le NFP a tergiversé durant plus de 10 jours, insupportable. Des millions d’électrices et d’électeurs de gauche ont été plongés dans un coma démocratique insoutenable. Bref, le résultat est que cette occasion manquée donne une opportunité au Président de la République de continuer son jeu du morcellement du paysage politique.

Au sein du NFP, le Parti socialiste est en fusion totale et proche de l’implosion interne, Carole Delga, Présidente de la région Occitanie, pourrait être la bouée de sauvetage d’un Gouvernement d’ouverture le plus large possible. Pour les autres partis du NFP, sauver la face avec une crise politique, quitte au chaos institutionnel, voire au Shutdown à l’américaine, apparaît être la seule solution politique. Trop loin de l’intérêt général des Français, trop proche de l’assiette au beurre comme disent les anciens !

Le bloc central minoritaire minoritaire minoritaire

La comptabilité demeure implacable et têtue. En effet, 99 députés pour Ensemble pour la république, 31 pour Horizons (avec apparentés), 36 pour le Modem (avec apparenté), voire dans le meilleur des cas 18 sur 21 chez LIOT ne font que 184 députés. Soyons généreux, 5 non inscrits pourraient rallier ce Bloc central en compagnie des 47 députés de la Droite républicaine( https://www.va-infos.fr/2024/07/19/les-groupes-parlementaires-officiels-a-lassemblee-nationale/)

Tout cela ne fait que 231 voix pour 289 voix indispensables pour une majorité absolue. Evidemment, Emmanuel Macron compte sur une partie des députés socialistes, plutôt en délicatesse avec Jean-Luc Mélenchon, sans compter un François Hollande jouant les troublions avec un arrière goût de revanche après son humiliant retrait de la Présidentielle 2017.

Pour autant, comment trouver une majorité absolue, car l’équation est insoluble, mais il faudra d’une manière ou d’une autre nommer une ou un Premier ministre, voire un gouvernement technique avec un budget à l’identique de celui de 2024 pour 2025. Un Gouvernement pourra-t-il exercer avec une majorité relative encore plus maigre que durant la précédente législature, toute la question repose sur cette aptitude à concevoir des compromis parlementaires ou pas !

In fine, la seule certitude  est l’échec Absolu de cette dissolution, fruit d’une confiance en soi inconsidérée d’un Président de la République, certes élu deux fois, mais ne mesurant pas l’attente du peuple au sens le plus noble et le plus large du terme, loin loin de ces clivages politiques irréconciliables.

Daniel Carlier

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Matignon, trop loin, trop proche… !

22 août 2024 à 06:45

Ce moment politique intervient après une parenthèse J.O de Paris 2024 où une majorité de Françaises et de Français ont été pris par une ferveur olympique inattendue et spontanée, au détour d’une cérémonie d’inauguration remarquable, d’une organisation remarquée, d’une intégration immaculée des disciplines sportives dans le patrimoine parisien comme si le monde redécouvrait l’immense beauté de cette capitale unique sans oublier les performances de l’équipe France. Le peuple s’est épris de ses champions dont Leon Marchand, devenu la mesure étalon de la réussite, est la figure emblématique ; et comme le poster de G.Yabusele sur L.James, les Français ont demandé aux politiques des 3 blocs d’appuyer sur le bouton stop, un immense « Taisez-vous ». Un raz-le bol adressé à l’endroit du corpus politique, des médias nationaux et locaux tant l’immaturité ressort de ce momentum politique.

Pour autant, l’heure est à la désignation d’un gouvernement. En effet, cette journée du 23 août 2024 doit graver la suite politique dans un pays où la parole des Français n’a pas été écoutée ni en avril, ni en juin 2022. Ensuite, la pratique parlementaire durant deux ans par la majorité présidentielle, et concomitamment par l’opposition, a été affligeante, consternante, voire insondable dans le meilleur des cas même si nombre de lois ont été votées durant ce temps politique. Néanmoins, cette dissolution incomprise en juin 2024 offre une seconde chance pour une démocratie parlementaire, car il est assez stupéfiant d’entendre toutes les critiques possibles sur la 5ème République et sa verticalité durant deux ans, mais de la même manière ses détracteurs la revendiquer afin d’appliquer un programme adoubé par les Français à 25 voire 30% au mieux quel que soit le bloc politique (gauche, central, extrême droite). Décidément, aujourd’hui comme hier, les principes politiques ne tiennent que lorsqu’ils coïncident avec l’intérêt du moment. 

En effet, d’un côté vous avez une lecture simple du résultat du dimanche 07 juillet 2024, malgré une majorité relative relative sous la 5ème République présidentielle dont nous voyons ses derniers soubresauts, même si l’institution résiste et c’est loin d’être anecdotique. De l’autre, une traduction parlementaire, comme dans quasi tous les autres pays européens, où des forces politiques doivent trouver un accord majoritaire. Là, nous serions depuis plusieurs semaines dans un travail de Sisyphe afin de former un gouvernement bénéficiant d’une majorité plus conséquente. La question centrale demeure ! La gouvernance du pays, soutenue par une majorité parlementaire, est-elle possible ou la France sera-t-elle simplement administrée durant plus d’une année avec une nouvelle dissolution le 08 juillet 2025* ? En effet, la constitution de la 5ème République, contrairement à la précédente, a prévu ce cas de figure. 

Au final, quelle sera la traduction politique concrète pour les françaises et les français ? Le Président de la République voudra-t-il être disruptif une fois de plus ? En tout état de cause, le temps politique, après les jeux paralympiques du 28 août au 08 septembre, marquera indéniablement notre histoire politique sur le très long terme dans sa capacité à trouver une ou des solutions. En résumé, quels seront les quelques mots socles de l’extrait baptistaire du Macronisme à son terme ? Tout se joue dans les prochains jours… !

Daniel Carlier 

* Depuis la réforme constitutionnelle en 2008, sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, le Président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée nationale qu’une fois par an.

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