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(Matignon) Trois noms, trois scénarios, trois destins suspendus… !

3 septembre 2024 à 09:15

Le Président de la République va charger l’homme ou la femme de la situation de former un Gouvernement d’ouverture, mais surtout de rassembler une majorité, 289 voix, à l’Assemblée nationale afin de survivre à la motion de censure qui ne tardera pas à venir. La composition de son futur gouvernement doit élargir le spectre au maximum afin de mettre devant leurs responsabilités les députés de toutes les formations politiques. A cet instant, la fameuse république parlementaire, sortie des urnes le dimanche 07 juillet 2024, va prendre tout son sens à travers un vote en lien direct à un programme politique assumé. Analysons les caractéristiques pour chaque hypothèse…

En coulisses, les négociations achoppent sur l’étendue du champ de compétences du camp présidentiel. Plus loin que l’habituel domaine réservé, Ministère des Armées et des Affaires étrangères, Emmanuel Macron souhaiterait conserver une main mise sur l’économie et l’intérieur d’où cette attente interminable. La lecture finale pourrait être, comme suite au référendum en 2005, un contournement du vote des Françaises et des Français à l’endroit de l’Europe. C’est le scénario du pire…, mais attendons pour commenter !

Bernard Cazeneuve : 

Ancien Ministre de l’intérieur, puis Premier ministre en décembre 2016, Bernard Cazeneuve a laissé une trace tangible dans l’ancienne région du Nord Pas de Calais. Au titre de son parcours ministériel, alors qu’il n’avait plus aucune ambition politique avant la Présidentielle 2017 avec un retour à sa carrière d’avocat, il a mené jusqu’au bout le dispositif ERBM (L’Engagement pour le renouveau du bassin minier) avec une signature officielle le 07 mars 2017 sur la commune d’Oignies. ERBM est un fonds d’Etat destiné à la rénovation des logements miniers, en l’occurrence pléthorique sur le Valenciennois, voire plus globalement sur l’ensemble de l’arc minier dans le Nord Pas de Calais. Plusieurs villes du Hainaut ont déjà engagé des travaux lourds sur ses logements miniers, ses corons témoignages d’une époque industrielle révolue, mais génératrice d’une reconnaissance Unesco Patrimoine mondial en 2012. 

Au niveau national, en désaccord profond avec la ligne politique du Parti socialiste conduite par Olivier Faure, Bernard Cazeneuve quitte sa formation politique de coeur et lance un nouveau parti politique, la Convention (https://www.la-convention.fr) en juin 2023. Homme de gauche incontestablement, un sens de l’Etat évident, mais est-il en capacité de remplir cette mission impossible proposée par Emmanuel Macron à la suite d’une dissolution incomprise par les Françaises et les Français. On ne doute pas que le dimanche 09 juin 2024, Bernard Cazeneuve n’avait pas prévu de revenir aussi vite dans un temps fort politique. Son micro-parti politique lui permettait de poser quelques jalons d’ici 2027, mais comme beaucoup d’autres, le temps de la nouvelle présidentielle paraissait si lointain. Là, clairement, il endosserait le dossard de super outsider. Légitime pour les uns, illégitime pour les autres, un trublion pour certains. Quel que soit son opinion sur l’homme politique, il ne pourra pas se faire taxer d’une prise de pouvoir dans la facilité… !

Xavier Bertrand :

Après une interminable attente, Xavier Bertrand, le Président de la région des Hauts-de-France pourrait être choisi par le Président de la République. Sa capacité à fédérer, comme en région, les formations politiques, son respect également d’une certaine rigueur budgétaire pourrait assurément peser dans la balance in fine. Il pourrait également composer un Gouvernement très large dans son ouverture, voire disruptif, avec des surprises à gauche et au centre à travers des personnalités frustrées par les dernières législatives. Xavier Bertrand est comme, Bernard Cazeneuve, une personnalité connue des Françaises et des Français et en capacité de jouter dans l’arène parlementaire.

Par contre, son handicap majeur se situe au sein de l’assemblée nationale avec son pire ennemi politique, Laurent Wauquiez, patron de la Droite Républicaine, sans oublier sa victime préférée, Marine Le Pen, qui ne peut se montrer faible face à cet adversaire politique. Cette équation interroge sur une possibilité de survivre à une motion de censure, suite au vote de la confiance, mais plus encore sur le Budget 2025.

Thierry Beaudet :

On s’attendait à tous les profils politiques, de gauche comme de droite, mais personne n’avait même effleuré le nom de cette personnalité de la société civile. En effet, Thierry Beaudet, 62 ans, ex instituteur, ex responsable mutualiste (MGEN), est le Président du Conseil économique, social et environnemental depuis mai 2021.Thierry Beaudet, assurément homme de gauche reçu la semaine dernière par Emmanuel Macron dans le plus grand secret, est le joker surprise du Président de la République. Ce dernier a caché ce candidat potentiel afin de préserver un effet politique, voire une sidération de plus, et surtout de tester les autres pistes éventuelles sur le champ politique à droite et à gauche.

Puis, sorti de nulle part, le nom de Thierry Beaudet apparaît dans le tourbillon médiatique durant l’après-midi du 02 septembre. Président du Conseil économique, social et environnemental , la 3ème chambre civile de la démocratie française, pas franchement tendre avec Emmanuel Macron sur la dissolution comme sur la réforme de la retraite, voire la loi immigration.

D’évidence, cette nomination d’une personnalité sans passé politique, mais très engagée à gauche, connue uniquement par les initiés, mais tout de même plus que Lucie Castets, plongerait le Nouveau Front Populaire dans la confusion. Bref, une nomination chamboule-tout comme Emmanuel Macron affectionne, mais pas mécaniquement les Françaises et les Français. Son plus grand défaut est son inexpérience politique, et comme Lucie Castets, un inconnu total du Grand public constituant un énorme handicap… !

En résumé, trois solutions avec de véritables lacunes, mais volontaires pour y aller ce qui n’est pas anodin, mais un dernier nom pourrait sortir… Rien n’est écrit !

Daniel Carlier

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Matignon, trop loin, trop proche… !

22 août 2024 à 06:45

Ce moment politique intervient après une parenthèse J.O de Paris 2024 où une majorité de Françaises et de Français ont été pris par une ferveur olympique inattendue et spontanée, au détour d’une cérémonie d’inauguration remarquable, d’une organisation remarquée, d’une intégration immaculée des disciplines sportives dans le patrimoine parisien comme si le monde redécouvrait l’immense beauté de cette capitale unique sans oublier les performances de l’équipe France. Le peuple s’est épris de ses champions dont Leon Marchand, devenu la mesure étalon de la réussite, est la figure emblématique ; et comme le poster de G.Yabusele sur L.James, les Français ont demandé aux politiques des 3 blocs d’appuyer sur le bouton stop, un immense « Taisez-vous ». Un raz-le bol adressé à l’endroit du corpus politique, des médias nationaux et locaux tant l’immaturité ressort de ce momentum politique.

Pour autant, l’heure est à la désignation d’un gouvernement. En effet, cette journée du 23 août 2024 doit graver la suite politique dans un pays où la parole des Français n’a pas été écoutée ni en avril, ni en juin 2022. Ensuite, la pratique parlementaire durant deux ans par la majorité présidentielle, et concomitamment par l’opposition, a été affligeante, consternante, voire insondable dans le meilleur des cas même si nombre de lois ont été votées durant ce temps politique. Néanmoins, cette dissolution incomprise en juin 2024 offre une seconde chance pour une démocratie parlementaire, car il est assez stupéfiant d’entendre toutes les critiques possibles sur la 5ème République et sa verticalité durant deux ans, mais de la même manière ses détracteurs la revendiquer afin d’appliquer un programme adoubé par les Français à 25 voire 30% au mieux quel que soit le bloc politique (gauche, central, extrême droite). Décidément, aujourd’hui comme hier, les principes politiques ne tiennent que lorsqu’ils coïncident avec l’intérêt du moment. 

En effet, d’un côté vous avez une lecture simple du résultat du dimanche 07 juillet 2024, malgré une majorité relative relative sous la 5ème République présidentielle dont nous voyons ses derniers soubresauts, même si l’institution résiste et c’est loin d’être anecdotique. De l’autre, une traduction parlementaire, comme dans quasi tous les autres pays européens, où des forces politiques doivent trouver un accord majoritaire. Là, nous serions depuis plusieurs semaines dans un travail de Sisyphe afin de former un gouvernement bénéficiant d’une majorité plus conséquente. La question centrale demeure ! La gouvernance du pays, soutenue par une majorité parlementaire, est-elle possible ou la France sera-t-elle simplement administrée durant plus d’une année avec une nouvelle dissolution le 08 juillet 2025* ? En effet, la constitution de la 5ème République, contrairement à la précédente, a prévu ce cas de figure. 

Au final, quelle sera la traduction politique concrète pour les françaises et les français ? Le Président de la République voudra-t-il être disruptif une fois de plus ? En tout état de cause, le temps politique, après les jeux paralympiques du 28 août au 08 septembre, marquera indéniablement notre histoire politique sur le très long terme dans sa capacité à trouver une ou des solutions. En résumé, quels seront les quelques mots socles de l’extrait baptistaire du Macronisme à son terme ? Tout se joue dans les prochains jours… !

Daniel Carlier 

* Depuis la réforme constitutionnelle en 2008, sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, le Président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée nationale qu’une fois par an.

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