Test Tineco Floor One S7 Switch : le tout-en-1 pour les maniaques ?

Tineco tente un sacré coup de poker en lançant le Tineco Floor One S7 Switch. Deux aspirateurs (dont un laveur), et une seule batterie pour un prix concurrentiel pour du haut-de-gamme.
Les aspirateurs-laveurs ont le vent en poupe. Ces appareils-nettoyeurs se font de plus en plus puissants, de plus en plus compact tout en demeurant abordables. Depuis les tests Bissel Crosswave, Kobold VB100 de Vorwerk et X100 Cordless de Uwant, d’autres marques se sont positionnées sur le marché : il est temps de se mettre à la page ! Quoi de mieux pour cela qu’un nouveau test ? Aujourd’hui, on s’attaque à un modèle hybride, représentant de la marque Tineco : le Floor One S7 Switch !
Cet aspirateur-laveur est livré avec un aspi-balai d’appoint, avec lequel il partage sa batterie. Une idée originale pour proposer des fonctionnalités supplémentaires tout en limitant les coûts. Autrement dit, le Tineco Floor One S7 Switch veut qu’on ait le beurre et l’argent du beurre. Argument marketing ou véritable duo de choc ? Nous allons très rapidement le savoir ! Performances, ergonomie, autonomie, fonctionnalités embarquées : notre avis complet vous attend dans les lignes qui suivent !
Caractéristique Techniques | |
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Dimensions | 31 x 32,5 x 112 cm |
Poids | 5,3 kg (6,15 kg avec eau propre) et 3,1 kg (aspi-balai) |
Autonomie | 40 min (nettoyeur), 65 min (balai) |
Temps de recharge | Environ 4,5 heures |
Niveau sonore | 70 dB |
Réservoir d’eau propre | 850 ml |
Réservoir d’eau sale | 720 ml |
Filtration | Système à 5 niveaux + filtre HEPA 13 et 8 multi-cyclone |
Écran | LED |
Nettoyage des bords | des deux côtés |
Fonction aspirateur à main | oui |
Puissance du moteur | 230 W |
Puissance d’aspiration | 230 Air Watts |
Indice de réparabilité | 8,6/10 |
Garantie | 2 ans |
Unboxing Tineco Floor One Switch
Tout est soigneusement emballé et séparé. La livraison est absolument sans risque. On retrouve tout de même beaucoup de plastique et d’autocollants pour protéger certains éléments, là où du papier cartonné aurait probablement suffit. Mais passons.

Le contenu de la boîte est très complet en termes d’accessoires. Ainsi, nous voilà équipé de ce qui suit :
le corps de l’aspi-laveur avec batterie la station de charge ; le corps du balai-aspirateur, avec une batterie factice ; un embout 2-en-1 (mini-brosse et suceur plat) pour plinthes et recoins ; un mini-plumeau pour le nettoyage des orifices ; une mini-brosse motorisée pour tapis et tissus d’ameublement ; un fond en plastique de protection ; un filtre de rechange ; un rouleau de rechange ; le manche de l’aspirateur-laveur ; le tube de d’aspi-balai ; le manuel d’utilisation ; la brosse de l’aspi-balai ; l’extension de la station de charge ; la solution lavante fournie (oubliée pour la photo).
Pour nous, il ne manque rien. Seule la présence de la batterie factice nous étonne un petit peu. S’agit-il d’une protection de batterie vide ? On ne peut pas l’ouvrir, donc la réponse est sans doute négative. Est-ce pour protéger les composants électroniques dépassant des appareils lorsque la véritable batterie a été ôtée ? Ou bien est-ce un accessoire purement cosmétique ? Mystère ! Le manuel n’indique rien à ce sujet…
Design : sobriété et praticité en première intention
Esthétiquement, Tineco ne prend pas de risques avec des coloris blancs, gris et noirs. Question robustesse, on observe un taux de plastique acceptable en guise de carrosserie. Tineco ne communique pas sur les matériaux utilisés, mais l’impression qui s’en dégage à la manipulation est que les deux appareils sont solides.
Côté ergonomie, voici quelques bons points à distribuer avant de nous engager dans la partie critique :
- des roues motrices qui rendent l’aspirateur-laveur plus léger pendant le nettoyage ;
- un aspi-balai très léger, très agréable à prendre en main, avec une gâchette bloquante ;
- un écran LED qui indique l’état de la batterie, le mode de nettoyage enclenché et autres icônes pour vous informer d’éventuelles problématiques (obstruction du rouleau brosse, bouchage du conduit d’aspiration, etc.) ;
- un support d’aspi-balai qui se fixe avec la station, mais peut également être placé en autonomie ailleurs (tous les fabricants d’aspis-balais devraient proposer ça en fait, quitte à utiliser du plastique…) ;
- l’assistant vocal dont on peut modifier la langue et le volume, ou simplement éteindre pour celles et ceux qui trouveraient cela crispant.
À présent, passons aux points d’amélioration !
En premier lieu, quelques mots sur la station de charge. D’abord, il faut soulever l’appareil de plus de cinq kilos pour l’y installer. Nous, on aime bien soulever des poids, mais ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. À titre d’exemple, le Mova X4 Pro fait mieux à ce sujet… Ensuite, nous avons éprouvé quelques difficultés à y placer le socle de protection en plastique. Il faut vraiment forcer un peu pour le mettre bien en place, et tourner la petite languette à la verticale. Sinon, la tête de l’aspirateur-laveur l’embarque avec elle dès qu’on veut le récupérer, ce qui est fort désagréable.

Concernant la batterie factice, on est rapidement tenté de la remballer dans le carton, car cela rajoute une manipulation à chaque fois que l’on veut déplacer l’alimentation des aspirateurs… Cela occasionne même la frustration de vouloir utiliser un des deux appareils sans qu’il ne réponde.

À ce titre, les commandes de l’aspirateur-nettoyeur ne sont pas très claires et nous obligent à tâtonner. Cas typique : on active l’auto-nettoyage alors que l’on voulait changer le mode d’aspiration. À noter que l’appareil s’éteint dès qu’il est en position “parking”. Pour l’allumer, il faut baisser le manche en maintenant la brosse avec le pied. Ce point précis n’est pas un défaut en soi, mais participe de ce que certains utilisateurs s’emmêlent un peu les pinceaux.
Application Tineco : elle est bien, mais…
Sans surprise, l’application (disponible uniquement sur Android) est totalement gadget. L’interface est très bien, la connexion plutôt rapide, mais son utilité est franchement limitée. Bien sûr, on peut modifier des paramètres de la même manière qu’avec les touches manuelles (donc on n’utilise pas le téléphone pour ça), consulter l’historique de nettoyage, et se faire une idée de l’état des composants remplaçables.

Seul le dernier point peut nous inciter à connecter l’appareil, mais à ce stade, autant vérifier de visu l’usure du rouleau et du filtre, en les comparant avec ceux qui ont été fournis dans la boîte.
Performances : c’est du sérieux
Toute la stratégie de ce produit repose sur le 5-en-1, à savoir :
- un aspi-balai ;
- une fonction aspi-main ;
- le lavage ;
- l’auto-nettoyage ;
- l’auto-séchage.
Dans l’ensemble, nous avons sincèrement apprécié l’expérience. Voici comment nous avons procédé…
Aspirateur-balai avec aspiration seule : simple et efficace
L’aspi-balai profite du même écran LED intallé sur la batterie et embarque deux niveaux d’aspirations : éco et max. Tineco annonce une puissance d’aspiration de 230 AW (AirWatts) maximum sans marquer de différence entre les deux appareils à ce sujet. Sur le papier, cette valeur approche le Dyson en mode Boost, là où un aspirateur-balai classique embarque un minimum de 100 AW.
Nous l’avons donc essayé sur tapis et sur carrelage, en lui donnant à manger 50 g de riz et 50g de grains de café à chaque essai.

En deux passages, le tout a été prestement englouti. Passons ensuite aux tapis. Le premier est à poils courts :

Cette fois-ci, nous avons eu besoin de 37 secondes pour tout récupérer. Et ci-dessous, le test ultime :

Au bout d’une minute et d’une bonne douzaine de passages, il restait environ 2 à 3 % des grains, logés en profondeur dans le tapis. En outre, voici quelques points à noter :
- l’appareil est léger et agréable à manier ;
- les petites LEDs blanches à l’avant sont toujours très appréciables ;
- sur carrelage, il fait un sans faute ;
- sur tapis, le mode max nous permet de récupérer un peu de poussière incrustée, sans pour autant faire du 100% ;
- sa brosse anti-enchevêtrement est au niveau de ce que l’on peut espérer en 2025 ;
- la fonction aspi-main avec la mini-brosse motorisée fait le job sur canapé comme sur les banquettes de voiture.
En résumé, vous bénéficiez d’un balai-aspirateur d’appoint de bonne facture qui rivalisera sans souci avec un Xiaomi Vacuum Cleaner G20.
Surface | Temps (secondes) | Nombre de passages | Taux de réussite |
---|---|---|---|
Carrelage | 15 secondes | 2 passages | 100 % |
Tapis à poils courts | 37 secondes | 5 passages | 100 % |
Tapis à poils longs | Plus d’une minute (>60s) | 10 passages | 98 % |

C’est plus que correct, sans faire d’étincelles non plus.
Aspirateur-laveur : on s’y attache assez vite…
C’est sur cette partie du test que le Tineco Floor S7 Switch doit marquer des points, et il y parvient avec une aisance assez déconcertante. Le réservoir de solution lavante de 850 ml est facile à remplir. Pour éprouver les performances de la fonction serpillère, nous avons procédé à plusieurs tests.

D’abord nous avons versé sur le carrelage de la cuisine une énorme tache de marc de café des plus visqueux agrémenté de sirop d’érable bien collant. Le Tineco l’a totalement oblitérée sans forcer, en à peine deux passages en mode max. Suite à cet exploit, le carrelage collait à peine, signe d’un faible taux de sucre résiduel.
Nota Bene : le Capteur iLoop™ ajuste le débit d’eau en fonction de la saleté.
Coup de théâtre ! Un colocataire de la rédaction a échappé une bouteille entière de jus de citron. Le Tineco a de nouveau fait le nécessaire, mais cette fois, la quantité élevée de fructose répandu sur le sol a laissé une membrane collante, fort heureusement éradiquée après trois passages. Peut-être qu’une eau chauffée pour le nettoyage en lui-même – et pas seulement pour rincer le rouleau brosse – obtiendrait des résultats encore meilleurs ;
Nota Bene : le Tineco a l’avantage de très peu baver. Attention cependant à ne pas l’incliner au-delà de 148° pour éviter de trop pencher le bac des eaux usées (on espère que vous avez le compas dans l’œil !)
Pour notre dernier test, nous avons mis le Tineco en situation réelle, la cuisine ayant fait l’objet de travaux. Après avoir carrelé le mur, nous avons passé l’appareil sur de la poussière de céramique bien tassée au sol. Ce nouveau challenge a donné du fil à retordre à l’appareil, lequel n’a pas réussi à laver les taches les plus incrustées. À sa double décharge, il nous a fallu gratter manuellement sur ces zones très précises, et il est clair que le nettoyage nous aurait pris deux fois plus de temps avec une serpillère traditionnelle.
Type de saleté | Temps (secondes) | Nombre de passages | Taux de réussite |
---|---|---|---|
Marc de café + sirop d’érable | 21 secondes | 3 passages | 100 % |
Jus de citron (250 ml) | 35 secondes | 2 passages | 98 % |
Poussière de chantier | Plus d’une minute (>60s) | Plus de 5 passages | 95 % |

Nota Bene : le passage au bord des plinthes est parfait grâce au design aplati sur les flancs de la brosse principale.
Mais qu’en est-il des cheveux ? En fait, cela se fait en deux temps. Comme vous pouvez les voir ci-dessous, les restes de tignasses récupérées sur notre brosse à cheveux se sont fait happer avant même que nous ayons eu le temps d’approcher la tête de l’aspirateur.

Nous avons tout de suite remarqué que le rouleau s’était enroulé dans les cheveux, sans pour autant cesser de fonctionner. Mais nul besoin de le retirer pour le dégager de ce piège capillaire. Cinq minutes en mode auto-nettoyage, et les cheveux se font aspirer dans le réservoir à déchets solides ! Enfin, on soulignera que les sols mettent entre une et deux minutes à sécher, la pellicule d’eau laissée au sol étant relativement mince. On adore !
Autonomie : un compromis qui peut coûter cher…
Tineco annonce 40 minutes maximum avec l’aspirateur-laveur. Après chronométrage, nous avons obtenu une autonomie de 37min 33. Cela s’explique par le fait que le mode auto augmente l’aspiration à la détection d’un sol plus sale, ce qui est arrivé plusieurs fois durant notre passage. Un résultat plutôt conforme à ce qui a été annoncé, en somme.
Nota Bene : toujours charger la batterie au maximum avant la première utilisation !

Néanmoins, une seule batterie pour deux appareils, c’est un excellent compromis en termes de coût d’achat, mais également un pari risqué. Et ce notamment pour les raisons suivantes :
- dans un 80 -100 m2, utiliser les deux appareils à la suite vous oblige à rusher votre ménage ;
- si on oublie la batterie dans l’aspi-balai, elle ne se rechargera pas ;
- la fonction auto-nettoyante est très énergivore et ne se lancera pas au-dessous des 15% de batterie ;
- le temps de charge est de plus de 4 heures, là où 2 heures eussent été appréciables.
En somme, c’est à l’utilisateur qu’il revient de prêter une attention particulière à l’autonomie, bien que nous n’ayons clairement pas franchi le seuil de l’inconfort. Un peu dommage quand on sait que le Tineco Floor One S5 présentait déjà la même limite.
Volume sonore : rien à signaler
Avec un volume sonore ne dépassant pas les 68 dB (entre 63 et 65 en mode éco), ni l’aspi-balai, ni l’aspirateur-laveur, ni la station auto-nettoyante n’émettent un bruit assez puissant pour dégrader l’expérience de nettoyage ou déranger la maisonnée plus que de raison. Pour le respect des voisins, on évitera tout de même les séances de ménage nocturnes.
Nota Bene : l’assistant vocal peut s’avérer crispant à la longue. Heureusement, il est possible de baisser son volume sonore, ou d’éteindre complètement cette option, ce qui aura le mérite d’économiser un tout petit peu de batterie.
Entretien : vigilance requise
Nous avons mentionné la fonction autonettoyante à plusieurs reprises. Pour s’en servir, on place l’appareil sur sa station, préalablement équipée du support en plastique fourni, et l’on appuie sur le bouton situé en haut du manche, avec une icône en forme de goutte d’eau.

Le rouleau serpillère va baigner cinq minutes dans un reste d’eau claire chauffée à 70°C, tout en tournant à grande vitesse et en aspirant un maximum de liquide essoré par la force centrifuge. Ensuite un système de séchage à air chaud (toujours 70°C) permet d’éviter les mauvaises odeurs.

Toutefois, cet aspect autonome ne nous dispense pas d’effectuer quelques gestes d’entretien, à savoir :
- utilisez toujours le produit fourni par Tineco, sans quoi vous ne pourrez pas faire jouer la garantie en cas de besoin ;
- ne pas l’utiliser en extérieur ou sur de la moquette ;
- vider le réservoir d’eau sale à chaque utilisation et le rincer abondamment, car il est très vite encrassé et cafi de poils et de cheveux (notamment dans le petit bac de déchets solides) ;
- nettoyer manuellement les filtres et rouleaux de temps en temps ;
- bien consulter le manuel fourni pour prendre connaissance des conditions d’usage (ex : ne pas passer l’aspi-balai sur un dégât des eaux trop important) ;
- remplacer certains composants après plusieurs mois d’usage.
À cet égard, le Tineco Floor One S7 Switch vous fait partir avec un rouleau et un filtre d’avance. Vous pourrez en commander d’autres directement sur le site de la marque. En revanche, si, au lieu de passer par l’application, nous avions à disposition l’estimation de l’usure des composants directement à travers l’écran LED, notre satisfaction en aurait été nettement augmentée.
Nota Bene : la technologie 8 multi-cyclones permet de mieux séparer en amont l’air et la poussière et d’encrasser moins rapidement le filtre.
Accessoires supplémentaires et consommables
Contrairement à ce que l’on peut trouver chez Dyson, Tineco ne propose rien pour customiser vos deux appareils. En revanche, sont disponibles sur le site :
- la solution lavante obligatoire pour l’utilisation de l’aspirateur-laveur ;
- des filtres HEPA de rechange ;
- des rouleaux brosse de rechange…
… mais pas de batterie vendue séparément, ce qui aurait pu intéresser certaines personne, quand bien même cela irait un peu à l’encontre du concept initial.
Face à la concurrence
Nous situons sans difficulté le Tineco Floor One S7 Switch dans la tranche haute des aspirateurs-laveurs. Bien sûr, l’idée de proposer un package tout-en-un qui tient la route a le mérite d’être original. Le rapport qualité/prix en est amélioré, mais cela implique une autonomie limitée en contrepartie.
Concernant les performances pures, il ne se laisse distancer par aucun acteur connu à ce jour. Cela étant, il fait face à une concurrence assez relevée, dans laquelle figurent des modèles comme :
- le Mova X4 et sa projection d’eau chaude à 80°C pour décaper les taches ;
- le Roborock Dyad Air avec ses deux rouleaux et ses 50 min d’autonomie max ;
- le Dreame H14 pro avec sa distribution intelligente de détergent et son inclinaison à 180°.
En revanche, il ne pâlira pas devant un solide Bissel Crosswave Pet Pro, puisqu’il offre une efficacité équivalente à 15 dB de moins (3 dB = volume sonore doublé !).