Test Tineco S9 Artist : une œuvre vraiment aboutie ?

Tineco dévoile sa dernière gamme de balai-aspirateur laveur : la gamme S9 Artist est-elle aussi créative qu’elle le laisse entendre ? En tant qu’esthète des appareils ménagers high-tech et des sols lustrés, nous avons hâte de l’essayer !
Déjà de nouvelles perspectives pour un des grands acteurs des laveurs de sols sans fil ! Tineco ne lâche rien et tient à rester compétitif sur son secteur de prédilection. Le pari du jour est le suivant : concevoir un monstre de puissance dont l’ergonomie fera oublier une carrure plutôt imposante, le tout à un prix ne dépassant pas les flagships Dyson ou Dreame.

En tant que juge de ce défi, nous allons nous intéresser de près à la maniabilité de l’appareil, à ses fonctionnalités, à son efficacité et à la part d’innovation qu’il embarque. Nous interrogerons également les limites de ses ambitions et soulignerons tous les défauts relevés lors de notre test, aussi minimes soient-ils !
Caractéristique Techniques | |
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Dimensions | 33,02 x 29,21 x 72,39 cm |
Poids | 5,3 kg |
Autonomie | 50 min |
Temps de recharge | entre 4 et 5 heures |
Niveau sonore | 68 dB max (mesurés) |
Réservoir d’eau propre | 1 L |
Réservoir d’eau sale | 0,75 L |
Filtration | HEPA |
Écran | LED |
Nettoyage des bords | des deux côtés |
Fonction aspirateur à main | non |
Puissance du moteur | 230 W |
Puissance d’aspiration | 22 kPa |
Indice de réparabilité | 8,4/10 |
Garantie | 2 ans |
Prix indicatif | 899 €. |
Avec ses 22 kPa de puissance d’aspiration, un moteur de 230 W et un réservoir d’eau propre de 1 L, le Tineco S9 Artist affiche des caractéristiques très solides pour un aspirateur-laveur balai. L’autonomie de 50 minutes figure dans la fourchette haute du marché, et l’indice de réparabilité élevé (8,4/10) témoigne d’un effort réel en matière de durabilité.
Reste que certains éléments méritent un peu d’attention. L’appareil pèse 5,3 kg, ce qui va poser question sur sa maniabilité. Une tête flexible et des roues motorisées devraient combler cette problématique, ce que Tineco sait déjà très bien faire. Toutefois, le temps de recharge peut paraître long pour un appareil haut de gamme, surtout en usage fréquent. L’absence de fonction aspirateur à main limite aussi la polyvalence, notamment pour les escaliers ou les meubles, ce que proposent certains concurrents hybrides, dont le S7 Switch, de la même marque !
Enfin, à 899 €, on est clairement sur un tarif premium : nous allons donc nous empresser de voir à quel point il est justifié !
Contenu de la boîte
Station de charge et d’auto-nettoyage Manuel d’utilisation Corps de l’aspirateur-laveur Flacon de détergent
Brosse de rechange Filtre de rechange Manche à écran LED Brosse d’entretien des conduits

Sur un aspirateur-laveur balai haut-de-gamme, on considère normal que le flacon de détergent soit inclus, tout comme la brosse d’entretien. On apprécie la présence d’un rouleau et d’un filtre de rechange et une station dont le socle va servir autant à la recharge qu’à l’auto-nettoyage.
Design et installation
L’appareil est construit essentiellement en plastique noir et gris (ABS/plastique technique), ce qui lui confère un aspect lisse et moderne, tout en restant suffisamment robuste. Le design est fluide et bien assemblé, avec un châssis monobloc plutôt rigide. L’impression générale est celle d’un produit qui semble solide à l’usage quotidien, même si, comme pour tous les plastiques, des rayures superficielles pourraient apparaître avec le temps.

Selon le fabricant, le rouleau convient à tout type de sol, excepté les tapis et la moquette. Ainsi, les logements avec stratifié, linoléum, carrelage ou parquet sont concernés par sa puissance de nettoyage.
Nota Bene : Tineco assure que le rouleau-brosse n’endommagera aucun plancher. Cela dit, il est généralement recommandé de tester un échantillon de surface sensible avant de se lancer plein pot dans une séance de ménage intensive.
Ergonomie de l’appareil
La manipulation des composants appelle à un brin d’observation, voire l’aide du manuel. Par exemple, pour insérer la poignée dans le bloc principal, il ne faut pas se tromper de sens. Mais c’est pour le retirer qu’il faut se référer au guide, lequel nous explique qu’il faudra s’aider d’un tournevis le cas échéant (donc ne pas tirer dessus bêtement !).

Un bouton levier permet de récupérer le bac à eau sale et le filtre HEPA par la même occasion. En ce qui concerne le réservoir d’eau claire, il se situe directement sur la tête de l’appareil. On a donc potentiellement un kilo concentré en bas rien qu’avec la solution lavante. Nous verrons plus avant si cela contrevient à la bonne répartition du poids. Quoi qu’il en soit, il faut le déverrouiller, le déclipser et le remplir par une ouverture située sur le côté.


Enfin, l’écran d’affichage va nous donner un certain nombre d’informations, à savoir :
- l’indicateur de connexion Wi-Fi
- le mode de nettoyage en cours (“auto”, “aspiration seule” et “max”)
- une icône pour signaler le débit d’eau en mode auto
- le niveau de batterie restante (en %)
- un indicateur de séchage du rouleau brosse
- un voyant pour indiquer que l’aspirateur est à 180° (on s’en rend assez vite compte en l’observant IRL, mais merci pour l’info…)
- un voyant d’obstruction du rouleau brosse
- un voyant pour le réservoir d’eau claire (vide)
- un voyant pour les eaux usées (bac plein ou conduits bouchés)
C’est assez pour bien maîtriser la machine, sans nous perdre sous une trop grande quantité d’informations. On valide !
Application : Tineco persiste et signe
Bonne nouvelle, on commence petit à petit à s’éloigner du gadget. Force est d’admettre en premier lieu qu’elle présente un design élégant, dans les tons foncés ponctués de couleurs vives.

On commence à y trouver une certaine utilité, puisqu’y sont concentrés plusieurs informations et paramètres permettant d’utiliser l’appareil dans les meilleures conditions possibles, notamment :
le temps écoulé depuis le dernier nettoyage (véritable calculateur de procrastination !) le niveau de batterie (pour vérifier l’état de charge sans bouger du canapé) la langue et le niveau sonore des indications vocales le réglage de la puissance max d’aspiration selon le mode (90, 120 ou 150 W) le volume de pulvérisation du laveur de plancher (brume ou mouillé) l’accès au manuel numérique du Tineco S9 Artist le procédé de nettoyage (eau propre ou solution lavante)
la vitesse des roues motrices (délicat, standard ou maximum) (dés)activation de l’aide verticale le registre de nettoyage (temps passé, jours de ménage, etc.) un estimation de l’état d’usure du rouleau brosse des médailles (pour valoriser votre maniaquerie) un contact auprès du SAV (“mon compte” > “Assistance et commentaires > “Nous contacter”)
On peut considérer que certaines configurations sont réellement plus pratiques à manipuler sur téléphone, plutôt que de se retrouver avec tout un panel de commandes sur le petit écran embarqué par l’appareil. On pourrait ajouter un module pour estimer la durée de vie du filtre et on commencerait à être vraiment bien (oui, toujours plus !).
Réglages manuels et maniabilité : pas de tendinite en vue !
Résumons la situation : nous avons un appareil plutôt imposant et relativement lourd à manoeuvrer. Première astuce stratégique, après l’avoir chargé à fond avant la première utilisation, on retire le S9 Artist de son socle avant de remplir son réservoir d’eau claire. C’est déjà ça de moins à soulever, même si ça tire un peu sur le biceps.


Niveau commandes, on dispose de trois boutons physiques :
- marche/arrêt ;
- changement du mode de nettoyage ;
- lancement de l’autonettoyage (quand l’appareil est sur sa station) ;
- baisser le volume ou “mute” les indications vocales ;
- lancer la connexion Bluetooth et Wi-Fi
Un seul et même bouton sert aux deux dernières commandes énoncées. Une pression simple change l’assistance vocale ; une pression prolongée active la connexion pour appairer l’aspirateur à votre smartphone.

Nota Bene : après une connexion rapide au moyen de votre code Wi-Fi, l’application recommande une mise à jour sur-le-champ, laquelle prendra deux minutes environ.
Comme pour la version précédente, on laisse un pied posé sur la tête afin d’incliner le bloc principal. Dès qu’on l’allume, le S9 Artist, à l’instar de ses aînés, active ses roues motorisées pour déplacer la tête sans que nous ayons à la pousser nous-même. Nous avons d’abord opté pour le degré “délicat” de force de traction et cela nous a paru amplement suffisant (cela économise sans doute un peu de batterie par-dessus le marché).


En mode “vitesse max”, la machine est un peu plus volontaire tout en restant très docile. La manipulation reste souple et l’on ne ressent jamais le besoin de le tirer sauvagement vers nous pour changer de direction.

Le bloc principal suit le mouvement imprimé par le poignet et permet à la tête de rester relativement droite sans pour autant nous gêner dans les virages.

Le petit plus notable reste l’assistance au retour à la verticale, qui facilite la position “parking”. On peut la désactiver, mais l’option est beaucoup trop agréable pour avoir envie de s’en passer. Évidemment, il faudra de nouveau jouer les powerlifters du dimanche pour replacer l’aspirateur sur son socle.
Performances de nettoyage : du Tineco tout craché
Paradoxalement, ce n’est pas vraiment sur l’efficacité de nettoyage que s’est portée notre curiosité personnelle. Après avoir testé le S7, sauf accident, on s’attend à un résultat tout bonnement impeccable. En somme, les prochaines lignes risquent de manquer un peu de piquant…
Aspiration seule : une performance à saluer
Le principal défaut des aspirateurs-laveurs de type balai est de manquer de polyvalence. Celui-ci n’est pas recommandé pour les tapis et les moquettes, mais convient à tous les sols durs. Bien sûr, contrairement au modèle “Switch”, on ne pourra pas non plus compter sur un mode aspi-main.
En revanche, le mode “suction” va servir à aspirer sans projection d’eau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la capacité à collecter des particules solides est loin d’être superficielle. À cet égard, la marque affirme que la machine peut, par exemple, s’occuper des céréales du petit déjeuner si on les a renversées par terre. Nous avons donc répandu sur le sol des détritus de taille plus ou moins équivalente : 50 g de riz et 50 g de grains de café mélangés. En une vingtaine de seconde, tout avait disparu, excepté un malheureux grain de café qui s’est fait éjecter par la puissance de la brosse.
Le résultat est donc tout à fait excellent mais, vu la quantité plutôt importante de particules, nous avons dû vider le collecteur tout de suite après. Il n’était pas encore tout à fait saturé, mais la partie dédiée aux déchets solides avait aggloméré un joli paquet de grains. Nous recommandons aussi de vérifier le conduit en retirant la brosse, et de retirer tout ce qui aurait pu se coincer lors du nettoyage à sec.
Mode serpillère (mode auto et max)
En mode serpillère, nous avons opté pour le réglage “Max” afin de lui donner un vrai défi : 100 g de marc de café mélangés à de la sangria. Verdict : le S9 Artist a tout simplement englouti ce mélange peu ragoûtant sans sourciller.
Nota Bene : avec le sonomètre à un mètre de l’appareil, nous avons trouvé 65 dB, ce qui est très correct sans être d’une discrétion absolue.
Le sol est resté recouvert d’une pellicule d’eau très fine, ce qui accélère nettement le séchage. Même lorsque la quantité de liquide est conséquente, le rouleau ne “bave” presque pas, signe d’une bonne gestion de l’humidité. On note aussi que son rouleau brosse se montre très efficace pour capturer les cheveux.
Nota Bene : la solution nettoyante présente une belle aptitude à neutraliser les odeurs.
Malgré la présence d’une bonne dose de sucre collant dans notre préparation, aucune sensation poisseuse n’est restée au sol. En outre, la pression exercée par le rouleau rotatif lui permet de déloger quelques traces incrustées.

Bref, la routine(co), quoi ! Seul bémol : on pourrait commencer à revendiquer la possibilité de shampouiner les tapis avec une solution spécifique (laquelle existe déjà dans la boutique Tineco) et une brosse adaptée !
Autonomie et temps de charge
En conditions optimisées — vitesse minimale des roues et aspiration réglée au plus bas —, nous avons obtenu une autonomie réelle de 40 min 20 s, soit environ dix minutes de moins que les 50 minutes annoncées par Tineco. Après environ 25 minutes (batterie à 40 %), le bac à eau propre était déjà à remplir. Passé le cap des 25 % de batterie, la bande lumineuse qui ceinture le bloc principal vire brièvement au rouge, signalant que l’auto-nettoyage, ne sera plus disponible jusqu’à recharge.

Côté recharge, bonne surprise : un cycle complet de 0 à 100 % ne prend que 3 h 45, soit un quart d’heure de moins que l’estimation officielle. Une petite compensation qui ne rattrape pas totalement une autonomie légèrement inférieure à nos attentes, mais qui reste correcte pour un aspirateur-laveur balai aussi puissant.
Entretien : des gestes réguliers à mettre en place
L’entretien du S9 Artist reste globalement simple, à condition de respecter quelques règles (toutes les informations sont dans le manuel traduit et clairement illustré). On évitera notamment d’utiliser de l’eau chaude au-delà de 60 °C, et on privilégiera la solution de nettoyage Tineco, la marque précisant que des produits tiers peuvent générer trop de mousse, remplir le bac d’eaux usées en quelques minutes et nuire au fonctionnement.

La brosse fournie nous permet d’accéder aux conduits et au compartiment du rouleau-brosse, ce qui est pratique en cas d’accumulation de poils humides ou de matières visqueuses. Le filtre HEPA, lavable, doit quant à lui être parfaitement sec avant d’être remis en place. Enfin, si l’appareil reste inutilisé longtemps, Tineco recommande de le recharger tous les trois mois afin de préserver la batterie.
Fonction auto-nettoyante
Le système d’auto‑nettoyage FlashDry active une séquence automatisée ultra‑rapide de nettoyage et de séchage du rouleau et des conduits internes. D’après le communiqué officiel, il utilise de l’eau fraîche chauffée à 85 °C pour dissoudre efficacement les résidus de saleté, puis souffle de l’air chaud pour un séchage complet.
Lorsqu’une petite icône en forme de goutte clignote, c’est que la brosse est suffisamment sale pour justifier un cycle d’auto-nettoyage FlashDry – lequel dure environ 5 minutes et utilise 15% de batterie facile. Ce dernier, qui ne dépasse pas 68 dB, nettoie et sèche automatiquement le rouleau, repoussant longtemps toute nécessité de lavage manuel.
En revanche, il s’interrompt si le bac à eau sale est plein — ce qui arrive assez vite : sur un ménage complet, il faut souvent prévoir une pause pour le vider et recharger en solution lavante.
Accessoires Tineco S9 Artist : franchement, on ne sait pas trop…
Clairement, le site de Tineco ou distributeurs comme Amazon ne sont pas à jour au sujet de ce produit. On ne trouve qu’une page produit mentionnant le “S9”, mais elle est très confuse. On comprend qu’elle contient une brosse de rechange à 27,99 €, mais c’est tout. Pourtant, son intitulé est “Ensemble d’accessoires”… Les filtres (9,99 € l’unité) et les flacons de détergent (39,99 € pour 2 x 1 L) disponibles sur le site ne précisent pas qu’ils sont compatibles avec cet appareil spécifiquement, même si l’on peut supputer que la même solution lavante pour sols durs est conçue pour tous les produits de la marque.
D’autre part, nous n’avons trouvé aucune batterie de rechange. Un point que nous avions déjà souligné au sujet du Tineco S7 Switch.

Quoi qu’il en soit, pour changer la brosse, on peut s’en référer aux estimations de l’application, ce qui est pratique (vous pouvez en prévoir environ 2 par an, voire 3 si la surface lavable dépasse les 100 m2 avec bambins et animaux). Dommage de ne pas avoir la même chose au sujet du filtre ! Enfin, la solution nettoyante peut partir assez vite si vous l’employez à chaque fois. Réservez-la pour les taches visibles et odoriférantes, et lavez à l’eau claire lors du ménage de routine !
Face à la concurrence
Face à la concurrence, le Tineco S9 Artist se place clairement dans le segment haut de gamme des aspirateurs-laveurs balais, au coude-à-coude avec des modèles comme le Dreame H15 Pro Heat ou le Shark HydroVac Pro. Par rapport au Dreame, il se distingue par une ergonomie mieux travaillée, une application plus complète et un système d’auto-nettoyage FlashDry particulièrement efficace, mais il se prive de l’argument du lavage à eau chaude que certains utilisateurs jugeront indispensable. Attention également à des concurrents comme Mova qui peuvent prendre les devants concernant l’expérience utilisateur (on l’a vu avec le socle de chargement doté d’une rampe).
Face à Shark, il offre une finition plus soignée et une expérience logicielle plus riche, mais Shark conserve un avantage sur la disponibilité et la clarté des pièces détachées. Sur le papier, le S9 Artist justifie son tarif par son confort d’utilisation, ses finitions et sa capacité à alterner facilement aspiration et lavage, mais il devra convaincre par sa fiabilité sur la durée pour s’imposer dans un marché où les alternatives efficaces, parfois moins chères, ne manquent pas.