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La Cité des Congrès doit repenser son attractivité selon la CCI Grand Hainaut

5 février 2025 à 05:00

(Visuel Bruno Fontaine et Delphine Verdavaine)

Bruno Fontaine : « Notre atout numéro un est la proximité »

Les Chambres de Commerce et d’Industrie sont rompues à l’exploitation économique de structures diverses à l’image de certains aéroports, les ports publics comme sur Saint-Saulve, voire les grands espaces événementiels tels qu’Artois Expo « que nous gérons sur Arras », précise Bruno Fontaine, Président de la CCI Grand Hainaut et Président de la société de gestion de La Cité des Congrès. Dans un contexte où l’Etat puise dans les trésoreries des CCI Françaises à travers une diminution des taxes perçues par les entités consulaires, il est de bon aloi que les CCI cherchent des diversifications de recettes. 

Pour le cas concret du marché public de la « Cité des Congrès », l’appel d’offres s’est déroulé l’été dernier avec une décision durant le Conseil communautaire du 11 décembre 2024, et un changement d’exploitant le 05 janvier 2025. Les élus de Valenciennes Métropole ont choisi le candidat « CCI Grand Hainaut » pour une DSP (Délégation de Service Publique) de six ans. Plus performante, notamment à travers le réseau de la CCI Grand Hainaut sur ce bassin de vie, et moins gourmande en contribution demandée à l’agglo propriétaire (Valenciennes Métropole), la CCI Grand Hainaut s’est lancée un défi de taille à travers un équipement attendu pendant des décennies, en mode Palais des Congrès, par tout le territoire.

Dans cette optique, la chambre consulaire a initié la création d’une filiale, la SECICoV avec un seul actionnaire (CCI Grand Hainaut), afin de gérer cette « Cité des Congrès ».

Avant de se pencher sur les choix stratégiques de la CCI Grand Hainaut, faisons un tour de l’équipement in vivo. En effet, séparé par une zone de stationnement et des espaces piétons, la Cité des Congrès et ses 15 000 M2 modulables fait face à la Serre Numérique (17 000 M2) sur cette ancienne friche industrielle. La ventilation est intéressante avec 3 amphithéâtres de 150 à 800 personnes, le grand amphi divisible en une scène de 500 places ou de 800 avec l’étage, un amphi intermédiaire de 300 places, et petit amphi à plat de 150 personnes. Ensuite, deux espaces d’exposition avec une nef de 2 400 M2 pour 4 800 places debout et 2000 assisses, puis un autre site d’exposition intérieur avec une ouverture sur la canopée extérieure de 1 600 M2. Pour les plus petits événements, 14 salles de réunions, mais également 1 espace lounge bar-restaurant-terrasse à développer au 2ème étage. « Tout est possible sur la partie restauration intérieure et extérieure. Nous étudions toutes les possibilités, car il ne faut pas se tromper dès le début », commente Bruno Fontaine. En résumé, un site avec un potentiel de développement majeur est disponible pour les acteurs du Valenciennois et au delà.

2024, une bonne fin de DSP

Après deux années de mise en route, le secteur de l’événementiel a vécu une thrombose durant les deux années de la Covid, 2020 et 2021, avec un secteur d’activité en panne totale. Le plus grand « faiseux » national « GL Events » a connu des difficultés énormes. Néanmoins, l’entreprise a traversé ce désert, grâce aussi au « Quoi qu’il en coûte », et rebondi pour réaliser une belle année 2024 pour sa dernière sur le Valenciennois. « Nous avons organisé 62 événements et 24 spectacles, donc 86 au total pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros environ », explique Delphine Verdavaine, la Directrice Générale. En fait, la SECICoV a repris les 12 permanents, dont 3 alternants, de l’ancienne exploitation sous GL Events.

Plus de proximité avec les acteurs locaux

Conscient des atouts laissés, mais aussi des carences, le nouvel exploitant veut poursuivre la dimension nationale des grands événements (Congrès, séminaires, grand spectacle), mais également développer l’utilisation de la « Cité des Congrès » par les grands acteurs locaux. « En 7 ans, une seule grande entreprise du Valenciennois a souhaité organiser un événement chez nous », précise la DG. Avec Alstom/Bombardier, Stellantis, Toyota, le CHV, etc., l’axe de progression est facilement identifiable malgré la concurrence sur le territoire.  « Notre atout numéro un est la proximité, car nous sommes en lien étroit avec ce territoire. Il faut travailler avec notre éco-système dans la filière de l’automobile, du ferroviaire, voire d’autres grands acteurs comme le Centre Hospitalier de Valenciennes… D’ailleurs, notre projet présenté pour notre candidature s’appelait Connect », poursuit Bruno Fontaine.

Bien sûr, en ligne de mire, l’organisation de grands événements nationaux comme « Valenciennes, ville en mouvement », avec 960 maires, constitue la traduction idéale d’une nouvelle ère de cette « Cité des Congrès ». « Nous travaillons à la sécurisation des paiements des hôteliers suite aux réservations », explique Bruno Fontaine. En effet, le bloquage des nuitées, d’un calendrier raisonnable de rétractation et d’une garantie de paiement si retrait de dernière minute s’avère absolument indispensable pour changer de dimension. « Nous avons référencé 1 400 chambres sur le Valenciennois (deux agglo) et 300 Airbnb », ajoute Delphine Verdavaine.

Enfin, sur la dimension proximité, la SECICoV va organiser en 2025 trois événements propres : un festival de bières les 16 et 17 mai, le retour du salon du Chocolat sous la marqué déposée « Le chocolat show » du 17 au 19 octobre, et un arbre de Noël avec des spectacles durant deux week-ends (fin novembre, début décembre) que « nous allons proposer à tous les CSE du Valenciennois », conclut la DG.

Bien sûr, La Cité des Congrès n’a pas encore la notoriété suffisante pour boucler une année de réservation à l’avance, mais l’ambition est affichée sans complexes et sa réussite sera au bénéfice de tout le Hainaut, car cet équipement n’est pas un îlot posé sur un nuage, il fait indéniablement partie de la palette économique du Valenciennois. C’est visiblement ce que tous les acteurs publics et privés n’ont pas encore compris à ce stade… !

Daniel Carlier

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(Anzin) Le budget primitif 2025 d’une ville… riche de ses investissements (2/2)

29 janvier 2025 à 06:56

Damien Coyez, adjoint aux finances : « Anzin n’est pas pauvre, mais elle répond aux critères de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) »

Concernant la fiscalité locale comprenant la taxe sur le foncier bâti, taxe sur le foncier non bâti, et la taxe d’habitation sur la résidence secondaire, elle « n’a pas bougé depuis 2009. La ville n’a pas taxé plus ses habitants depuis cette date », commente Pierre-Michel Bernard. Par contre, l’Etat remet à niveau les bases locatives, mises sous la tapis par le Sénat pendant des décennies pour ne pas déplaire, avec une hausse spectaculaire de 7,1% de la taxe foncière en 2024 et une hypothèse de hausse à hauteur de 1,5% en 2025. Rappelons plus que jamais que la loi permet une révision de toutes les bases fiscales nationales jusqu’au 31 décembre de l’année en cours, rien n’est impossible à ce stade d’incertitude. Pour autant, Anzin n’a pas choisi de baisser sa fiscalité afin d’amortir l’addition pour les propriétaires. Là également, pouvait-elle le faire en terme budgétaire ? La réponse est dans le paragraphe suivant. 

Pour le montant global du Budget Primitif 2025, il s’équilibre à 27 924 674 euros contre 26 677 657 euros l’année précédente. En effet, rappelons que les collectivités locales et territoriales doivent voter à l’équilibre, contrairement à l’Etat, leurs dépenses et recettes. Evidemment, des zones floues perturbent ce vote compte tenu que le budget national n’est toujours pas actée. Toutefois, l’effort demandé aux collectivités publiques se situe à 2,2 milliards d’euros avec en corollaire des incertitudes sur les fonds alloués par l’Etat. « Notre BP 2025 demeure ambitieux au niveau investissement avec une maîtrise du fonctionnement », précise Damien Coyez, adjoint aux finances. Enfin, la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) serait en hausse de 6%, une manne financière commentée allègrement par l’opposition.

« Vous n’équilibrez votre budget que grâce à cette DSU (6,7 millions d’euros). Vous êtes sous perfusion de l’Etat », tance Hamid Jam Jam avec un soustexte évident, Anzin est une ville pauvre, si pauvre qu’elle bénéficie d’une DSU très conséquente. A tel point que Damien Coyez répond sur ce sujet : « Anzin n’est pas pauvre, mais elle répond aux critères de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine). » Le maire ajoute que « nous utilisons au mieux les fonds de l’Etat. » Avec une vue d’avion, on peut mettre en lumière que la suppression de la taxe d’habitation a mis toutes les collectivités locales sous perfusion. Un choix du Président de la République comme un symbole d’une économie à court terme pour le citoyen, mais d’une véritable véritable mauvaise idée sur le temps long, car ce même citoyen perd chaque année une qualité de service, un investissement retardé, un fonctionnement locale plus réduit au coin de sa rue. 

Au niveau des autres paramètres 2025, la dotation de Valenciennes Métropole reste stable, à hauteur 1 434 074 euros. La masse salariale reste aussi maîtrisée avec un effectif de 344 agents en 2025, contre 345 agents en 2024 avec toujours 245 titulaires. Ce coût salarial monte de 1,6% compte tenu des hausses légales des rémunérations en 2025.

Ensuite, les deux données sur lesquelles s’appuient la majorité municipale, à juste titre, sont la capacité de désendettement de la ville et son volume d’investissement global sur ce mandat. En effet, on se souvient de cet hiver 2022/2023 où toutes les communes ont pris la vague de la hausse de l’énergie. Pour le cas d’Anzin, son épargne brute (épargne avant remboursement de la datte) a fondu comme neige au soleil en 2023. Pour l’exercice 2024, le choix de ne pas faire d’emprunt a permis de regonfler cette épargne et revenir sous les 5 ans de capacité de désendettement pour 2025, une donnée incontestablement positive pour une collectivité locale. 

Un investissement entre 31 et 32 millions d’euros

Sur ce point, le maire reprend la parole, car l’enjeu d’un mandat réussi, ou pas, passe souvent par les investissements visibles, des services aux habitants lisibles, en clair la plus-value apportée à l’administré stricto sensu. « Notre PPI prévoyait un investissement de 27 millions sur ce mandat. Nous avions déjà dépassé ce montant fin 2024. Là, nous allons atteindre en 2026 un montant entre 31 et 32 millions d’euros », explique Pierre-Michel Bernard. Ensuite, il égrène une liste de chantiers en cours, ou à venir, assez spectaculaire sur les écoles communales, les salles communales, les espaces urbains, les voiries, etc. Pour atteindre cet objectif, la commune emprunte 3,1 millions d’euros pour l’année 2025. 

En face, l’opposition reproche à la majorité municipale d’écarter une ressource énergétique existantes, le gaz de mine. Déjà évoqué en 2024, puis 2020, dans les projets de l’opposition, Hamid Jam Jam relance le débat dans un momentum où la diversification en la matière est une réelle question nationale comme locale. En creux, le reproche fait au maire est d’avoir écarté d’un revers de main ce gisement énergétique en sous-sol hier pour en bénéficier aujourd’hui. L’adjoint en charge du dossier répond tout de go : « C’est l’emplacement proche du site de l’APEI du Valenciennois que nous avons refusé en 2014, pas le projet comme tel ». Ensuite, Pierre-Michel Bernard met en exergue le coût à la clé : « Nous devrions refaire toutes les voiries pour passer ces réseaux et bénéficier de l’alimentation en gaz de mine. Ensuite, nous ne savons pas pour combien de temps ni sur quelle fortune nous avons sous nos pieds. Enfin, ce coût serait de 70 millions d’euros. Donc, vous devriez faire des choix, les écoles et les salles communales ou cette installation pour le gaz de mine. Nous, on a fait notre choix ! » Enfin, une grande étude sur la transformation lourde de la Place Salengro et des quartiers environnants sera en cours en 2025. De toute évidence, aucun travaux perturbant ne commencera avant les élections municipales en mars 2026, mais seront un axe fort du programme de l’équipe municipale sortante…

De manière concomitante, Valenciennes Métropole conduit un très ambitieux projet de réseau de chaleur, en lien avec les grands industriels du Valenciennois comme LME, afin de récupérer la chaleur dégagée par ces sites et transformée en énergie calorifique dans les foyers du Valenciennois. Outre cette ambition, le sujet du gaz de mine est passé sous sa tutelle dans l’hypothèse d’un développement d’un projet ou pas. En bémol, comme pour tant d’autres hésitations locales et nationales, les élus des décennies prochaines paieront beaucoup plus cher la captation de cette énergie de proximité, un jour indispensable !

Pour conclure sur le BP 2025, car ce n’est pas un détail, l’adjoint aux finances souligne que « notre commune est encore assurée même si nous subissons une hausse de 60% de notre cotisation. » A un moment, l’Etat va devoir s’emparer de cette thématique, car les communes non assurées en 2025 sont pléthoriques.

En bref : 

Didier Monnier

La crèche municipale, située rue Lemoine, est dotée de 25 places (en terme d’occupation à plein temps donc plus d’enfants que de places) pour les familles anzinoises. A cet effet, la commune d’Anzin prévoit au 01 mars 2025 de bénéficier du nouveau dispositif AVIP (Accueil à Vocation d’Insertion Professionnelle), une belle initiative de la CAF du Nord afin de soutenir les personnes très éloignées de l’emploi et des freins périphériques associés.

Didier Monnier, après une carrière éprouvée à Quiévrechain, puis Wasquehal, arrive aux manettes du service de la Politique de la Ville et de la Participation des Habitants. 

Daniel Carlier

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Anzin fulmine contre le désengagement du Département sur la « prévention spécialisée » (1/2)

28 janvier 2025 à 06:11

Pierre-Michel Bernard : « Ce transfert de charges (prévention spécialisée) du Département est inacceptable »

La thématique de la prévention spécialisée s’inscrit dans la compétence du Conseil départemental de l’Aide à l’enfance, elle vise à reconnecter un jeune avec une vie sociale, familiale et un nouveau chemin vers l’emploi. L’organisme le plus connu, sur cet item, dans le Valenciennois est le CAPEP dont le service prévention est doté d’un budget de 300 000 euros. 

Dire que ce sujet est sensible est une gageüre. C’est pourquoi, l’institution la plus ancienne de la vie publique française est en charge de cette thématique structurante. D’ailleurs, son Président, Christian Poiret, disait aux voeux partagés avec le Préfet, la semaine dernière, que le social « était l’ADN du Département ». Justement, le budget du Conseil département du Nord sur cette action de la « prévention spécialisée » s’élevait à 3 millions d’euros, sauf que… !

De 5 à 40% de baisse… !

….Le Conseil départemental du Nord veut réduire sa participation financière sur le sujet. En clair, le Conseil départemental du Nord demande aux collectivités locales de mettre au pot commun. « Ce transfert de charges (prévention spécialisée) du Département est inacceptable. Cette demande aux communes est injustifiable, car la prévention spécialisée est une compétence obligatoire du Département ! », tance le maire. De plus, la baisse n’est pas de l’épaisseur d’un trait, elle se situe entre 5 et 40% suivant les communes. « Pour nous, la baisse serait de 10% (en lien avec le CAPEP). Nous avons rencontré le service dédié du Département qui n’était même pas au courant que nous avions une convention financière de partenariat avec le CAPEP depuis 20 ans, la seule dans le Valenciennois. Nous attendons le retour du service en question », précise Pierre-Michel Bernard qui met en lumière la signature potentielle d’une pétition sur change.org (https://www.change.org/p/nord-la-pr%C3%A9vention-sp%C3%A9cialis%C3%A9e-en-danger?source_location=search).

Avec une vue budgétaire plus globale, le Gouvernement Barnier annonçait un effort des collectivités publiques de 5 milliards d’euros tout en préservant 10 départements (sur 101) dont celui du Nord. Cette fois, le Gouvernement Bayrou demande une réduction de 2,2 milliards des subventions 2025 accordées aux collectivités publiques avec probablement la même cartographie pour les Départements, hors l’île de Mayotte encadrée par une loi spécifique. 

Néanmoins, le Conseil départemental du Nord, dont les dépenses sociales flambent, veut réduire sa voilure financière liée à son guichet social. On peut noter, avec un esprit taquin, que le propos de Christian Poiret sur l’action sociale du Département était beaucoup, beaucoup, plus court que le départ du Tour de France dans le Nord, pour 3 étapes en juillet 2025, durant son discours à l’assemblée présente à la Préfecture du Nord. Quasi obsessionnel sur le sujet durant cette cérémonie protocolaire, il laisse planer une année 2025 réussie, si et seulement si, l’organisation de la Grande Boucle est formidable par le porteur de ce projet, le Conseil départemental du Nord. A cet effet, il sera aussi intéressant de mesurer, après événement, la réelle dépense publique de cette institution…, si d’aventure quelques subsides s’étaient égarées, par erreur, en trop sur cet événement sportif important. Disons le plus simplement, l’action sociale du Conseil départemental dans le territoire le plus peuplé de France est cruciale, même vitale… pas le Tour de France. Ce propos n’est ni populiste, ni politique, mais de bon sens !

(Le vote du BP 2025 dans l’édition en fin de journée de ce 28 janvier)

Daniel Carlier

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